Des modèles lesbiens ?
Quand on se lance dans la création d’un projet (comme créer des ebooks lesbiens), le nombre de questions que l’on se pose est au-delà de l’imaginable. Il faut par exemple définir quelques « modèles » sur lesquels s’appuyer par la suite. Parfois, on est tellement assaillis par toutes les possibilités que l’on en vient à se poser des questions…
Parmi toutes ces choses, la mise en page a créé débats et arrachages de cheveux ! Ça a commencé avec les questions autour de la communication. Pour que l’apparence corresponde au contenu, évidemment. Ça a continué avec les choix esthétiques : alinéa, chapitrage, lettrines… Puis on a embrayé avec les choix éditoriaux comme faire ou ne pas faire de préface par exemple. Après tout cela, d’autres questions se sont posées, encore plus bêtes…
Explications !
L’exemple de la table des matières :
Ce qui est dur, c’est de se demander si on doit suivre la norme que l’on connait ou si on peut se permettre de faire un peu de freestyle. On aurait tendance à pencher pour la première solution, car, qu’on se le dise, on ne va pas réinventer l’édition ! Mais quand même, si on s’était contentées de suivre la norme, on ne serait peut-être pas là aujourd’hui ! On serait peut-être trop occupées à préparer le repas pour nos maris 😉
Pour vous donner un exemple, une des normes consiste à mettre la table des matières au début du roman. Les traditions sont restées, même avec l’arrivée du livre numérique. Or, quand vous commencez à lire un livre numérique – pour peu que celui-ci soit long avec une table des matières interminable – vous devez tourner vos pages virtuelles pendant au moins 10/15 secondes jusqu’au début du roman.
Alors qu’on se le dise, 10/15 secondes, ce n’est pas la fin du monde ! Cependant on a considéré cela comme de la pollution alors que nous n’avez qu’une envie, commencer vos livres lesbiens 😉 En plus, ces pages que vous tournez furtivement vont fausser votre vitesse de croisière de lecture. Par conséquent, cela va fausser le décompte du temps restant dans le livre. En gros, votre liseuse va s’imaginer que vous pouvez lire une page en une seconde.
Cela serait plutôt fortiche, remarquez. Elle va alors vous dire qu’il vous reste seulement 50 minutes de lecture alors qu’en réalité, vous êtes partie pour 4 heures de plaisirs lesbiens. 😉 Ce n’est pas très grave en soi, mais c’est chiant !
Une question de tests et de confort :
En somme, on a mis l’aspect pratique au-dessus du reste et on a choisi de déplacer la table des matières à la fin du roman. Ainsi on a adapté notre format numérique. Certains pensent déjà que c’est un sacrilège, et peu importe que l’on ait eu raison ou tort, c’était du moins important pour nous d’expliquer nos choix. Ces notions de praticité et de confort nous ont également guidées sur d’autres points. Par exemple, le titre des chapitres.
Certains livres ont juste un chiffre. C’est bien sur du papier, c’est joli et efficace. Seulement en numérique, en fonction de la taille de vos caractères, vous pouvez vous retrouver avec un énorme chiffre, perdu au milieu d’une page. Et vous serez obligé de tourner la page pour avoir la suite. En conséquence, on écrit « chapitre » en entier. Ou encore mieux, on met un sous-titre. Comme cela, vous avez quelque chose qui marque vraiment un démarrage.
D’accord, on l’avoue, si les auteures ne veulent pas de sous-titres, on ne met pas la pression pour en faire non plus 😉 Pour les alinéas, ils n’ont aucun intérêt en numérique pour la simple et bonne raison que d’une liseuse à une autre ils ne vont pas passer. Ce qu’une personne verra de manière décalée jolie et claire, une autre ne le verra pas du tout ou pire complètement éclaté. On a donc pris le parti de les enlever sur le format numérique mais, si vous avez lu un roman papier, vous avez certainement noté qu’ils étaient présents.
Et oui, ça marche très bien en papier, les alinéas. Si les alinéas ne sont pas présents dans nos livres lesbiens, nous avons cependant opté pour un espace important entre les paragraphes de manière à ce que vos yeux s’habituent au changement. Après de nombreux tests nous avons réalisé que le confort de lecture était plus grand, notamment sur les pdf que vous pouvez lire sur tablette ou téléphone. Cela vous permet de ne pas vous perdre dans le texte en relisant plusieurs fois la même portion…
L’esthétique générale de nos livres lesbiens :
Pour les choix esthétiques, on a essayé différentes choses, notamment les lettrines que nous aimons beaucoup. Or, si nous pouvons le faire sur un format pdf, on s’est rendu compte que c’est beaucoup plus compliqué sur un epub. Ça complique le codage, et par conséquent, augmente les risques que l’ebook ne se comporte pas comme souhaité sur toutes les liseuses. Encore une fois, on a fait un choix de raison plutôt que d’appliquer la consistance partout.
Concernant les choix esthétiques, il nous semble important de réussir l’adéquation entre le contenu du roman et son « apparence ». Cela passe par deux choses : sa couverture et son résumé [quatrième de couverture]. Nous nous sommes aperçues que bien souvent, les lectrices peuvent être déçues par un roman, non pas à cause du contenu du roman en lui-même, mais à cause de l’idée qu’elles s’étaient faite. Et cette idée, basée sur la couverture, le résumé ou d’autres choses étaient trop loin du contenu réel du livre. D’où notre choix de faire des collections pour organiser les lectures du côté de R2C.
On essaie aussi de faire des résumés les plus fidèles possible, ils varient en longueur selon les histoires. Vous nous aviez fait remarquer que vous vouliez des résumés plus longs, et nous vous avons entendues. 😉 Côté graphisme, on reste par contre très « européennes ». En effet, nous avons opté pour la consistance. Les mêmes éléments visuels reviennent à chaque fois dans nos couvertures, seuls les photos et le logo de la collection changent entre deux ebooks lesbiens ! En général, les éditeurs en Amérique changent de charte graphique d’un titre à l’autre. ils ont tendance à utiliser des couvertures très accrocheuses, presque à l’image d’un poster de film, tandis que le côté européen mise sur la réutilisation d’un même modèle graphique.
Si vous avez des retours à nous faire sur tous ces aspects, vos commentaires nous aident à nous améliorer et sont toujours les bienvenus. Merci pour votre soutien sans faille à #R2C !
Bonjour,
personnellement, je pense que vous avez eu raison de mettre la liste des chapitres à la fin. Pourquoi ?
Parce que dans quasiment tous les livres papiers que j’ai lus (et ça en fait un paquet :D), le sommaire est à la fin.
C’est dans les rapports professionnels et les magazines que la table des matières est au début.
De plus, en numérique, je n’arrive pas à voir l’intérêt du sommaire. Une liste de chapitres 1, 2, 3, …
En format papier, on y trouve la page de début du chapitre, ce qui permet d’accéder à ce dernier quand on a pas laissé de marque page, mais en numérique ça impose d’aller d’abord à la fin du livre pour cliquer sur le lien qui marche plus ou moins bien selon les liseuses, ou le livre d’ailleurs (je ne sais pas pourquoi; c’est très bizarre). Or la liseuse reste sur la page en cours de lecture; donc, quel intérêt d’avoir la liste des chapitres 1,2,3, ? (la situation est un peu différente si le chapitre est porteur d’une signification; pas le sous chapitre qui ne s’affiche pas sur ma liseuse; lol mais la question de l’utilité reste entière)
Pour le reste du sujet, c’est clair que l’édition numérique impose des simplifications drastiques de mise en page ! Les liseuses ne supportent pas grand chose et changent la police de caractère, la tailles des titres, des pages, … quand elles ne connaissent pas les références utilisées.
Merci pour les publications que vous réalisez et pour les articles du blog 🙂
Bonne journée
Bonjour,
J’aime bien commencer un livre directement par la couverture et les pages de garde car on peut voir (sur un ouvrage papier) qui à composée livre. C’est juste un ancien réflexe professionnel que j’ai gardé sur les Brooks aussi. Mais commencer le livre directement sur la page de lecture ne me dérange pas plus que cela.
Je suis d’accord avec Cyanne, les ebooks contraignent beaucoup la mise en page et en plus, nous pouvons changer à volonté le corps des différentes polices mis à disposition (ce qui est pratique lorsque l’on oublie ses lunettes). Amazon a même sa propre police.
Concernant la table des matières, nous pouvons aussi la consulter à tout moment avec le fameux « aller à » en un clic, enfin une touche.
J’apprécie les choix artistiques et esthétiques que vous avez mis en place sur vos collections. C’est sombre, beau, à votre image. Et effectivement, vos collections permettent de se faire une idée plus précise du contenu du livre que seulement la lecture de la quatrième de couverture. Sans ce choix, je n’aurais peut-être jamais lu « Journal d’une confidente » dont la quatrième ne me passionnait pas plus que cela, alors que c’est un des romans qui m’aleplus touché et que j’ai relu maintes fois.
Surtout, continuez dans cette voie, à nous faire toujours rêver.
Bon dimanche à vous toutes