Chrysalide : Interview de l’autrice Lena Clarke

Lena Clarke

Bonjour Léna, peux-tu nous présenter ton nouveau roman Chrysalide ?

Bonjour ! Chrysalide a pour héroïne Olivia, une danseuse de 28 ans qui, pour certaines raisons, a mis son métier de côté et a trouvé un travail dans un musée. Elle y rencontre Nina, une restauratrice d’œuvres d’art pour qui elle a un coup de cœur, mais qui ne se laisse pas approcher facilement. Évidemment, la difficulté ne lui fait pas peur et afin d’offrir à toutes les lectrices une très belle romance, elle se dévouera pour percer à jour tous les secrets de sa nouvelle collègue.

Quelle a été ta source d’inspiration pour l’écriture de cette histoire ?

C’est une très bonne question. Il faut savoir que j’ai débuté ce récit il y a plusieurs années. Une cinquantaine de pages étaient écrites lorsque je l’ai ressorti des tréfonds de mon ordinateur et je ne me souviens plus exactement des raisons pour lesquelles je l’avais commencé. Il me semble que le personnage d’Olivia est né car je souhaitais écrire sur une danseuse, pas quelqu’un d’extraordinaire qui aurait gagné mille récompenses, mais simplement une femme avec ses qualités et défauts à un moment charnière de sa vie. Je voulais qu’on puisse se sentir proche d’elle, mais aussi de Nina, la seconde héroïne qui rencontrera un peu les mêmes difficultés qu’Olivia, à savoir la nécessité d’évoluer. 

À la lecture, j’ai trouvé des similarités dans les parcours de Nina et Samantha (de New Heaven), est-ce que c’est quelque chose qui t’a traversé l’esprit ?

Elles ont en effet une chose en commun, pour autant elles ne se ressemblent pas du tout. Je dirais même qu’elles sont aux antipodes l’une de l’autre. Nina est une personne douce, timide qui aime rester à l’écart, quant à Samantha… eh bien tous les lecteurs qui ont lu New Heaven savent que ce ne sont pas les termes qui la qualifient le mieux.

Quand j’ai repris l’écriture de Chrysalide, j’ai en effet repensé au parcours de Samantha, mais dans la mesure où les deux personnages ont peu de choses en commun, je pense avoir réussi à traiter ces similarités d’une manière différente.

Olivia est une danseuse et Nina est une dessinatrice/peintre, à l’arrivée, est-ce que c’est correct de dire qu’elles sont toutes les deux des artistes et qu’elles partagent ça en commun ?

Tout à fait. Comme je l’ai dit plus tôt, je souhaitais écrire sur une danseuse et en réfléchissant au genre de femme qui lui correspondrait, j’ai pensé qu’une dessinatrice serait à même de la comprendre. Elles n’évoluent pas dans les mêmes sphères, mais en tant qu’artistes, elles sont un peu confrontées aux mêmes problématiques : le regard et la critique du public, la nécessité de se faire remarquer pour percer, l’importance de la confiance en soi, le besoin d’évoluer au fil du temps…

Pourquoi Oliva a-t-elle arrêté de danser ?

Depuis toute petite, Olivia rêvait d’intégrer une compagnie de danse contemporaine. Malheureusement, une blessure durant ses études l’a contrainte à revoir ses projets à la baisse. Incapable d’atteindre le niveau nécessaire à la réalisation de son rêve, elle a donc dû se tourner vers l’enseignement. Si cela lui permet de garder un pied dans l’univers de la danse, cela lui rappelle également son échec. Au début du récit, elle décide de faire un break, de s’essayer à autre chose, sans pour autant abandonner totalement les cours de danse puisqu’elle continue à en donner deux fois par semaine dans le studio de sa mère.

C’est très intéressant de découvrir cette histoire dont la progression est plus liée à la psychologie des personnages qu’à leur situation ou, par exemple, des obstacles extérieurs. Dans d’autres de tes romans, les styles de vie, métiers, situations personnelles sont des difficultés qui viennent compliquer la romance. Ici, elles sont toutes les deux célibataires et a priori rien ne les empêche de se mettre en couple, non ? Est-ce que c’est plus difficile à écrire ?

Il est vrai qu’en théorie, rien ne s’oppose à leur mise en couple. Non seulement elles sont célibataires, mais en plus elles s’entendent bien. Comme tu l’as dit, toute la difficulté venait de leur psychologie respective, de leur façon d’être, de penser.
Ce n’était pas plus difficile à écrire qu’autre chose, simplement différent. Le plus dur, je pense, était de choisir d’écrire l’histoire du point de vue d’Olivia et surtout de la baser en France. Ça ressemble peut-être à un détail, mais je trouve vraiment difficile de situer un roman dans des lieux que les lecteurs peuvent connaître personnellement. C’était mon petit challenge pour cette histoire et j’espère avoir réussi à le relever.

Quel est le personnage que tu as préféré ?

Ah la voilà, la question qui fâche ! [rires] Je me disais bien aussi que je n’y échapperais pas.

Choisir est compliqué. Olivia et Nina ont chacune leurs qualités et je suis tout autant attachée à l’une qu’à l’autre. Des deux, Nina est celle qui me touche le plus, de qui je me sens la plus proche, mais Olivia est une personne que j’adorerais connaître dans la vraie vie. Elle est drôle, attentionnée, sait se remettre en question et même si elle a ses failles, elle finit toujours par rebondir.  

En fait, je pense que je ne vais pas trancher. C’est trop difficile…

Mention spéciale à Maud, la meilleure amie qui peut parfois s’avérer très envahissante [rires]. Penses-tu qu’une amitié platonique entre lesbiennes puisse exister ?

Je ne suis pas sûre que parler de Maud et d’amitié platonique dans la même question soit très approprié [rires]

Mais bien sûr, oui, l’amitié platonique est tout à fait possible, et heureusement ! Dans le cas contraire, ce serait triste et surtout cela reviendrait à dire que les lesbiennes sont attirées par n’importe quelle femme du moment que celle-ci partage ses préférences.

Est-ce qu’il y a autre chose que tu aimerais partager à propos de Chrysalide ?

Alors oui, je tenais à dire que Chrysalide est un livre merveilleux que chacun se doit de posséder dans sa bibliothèque (virtuelle ou réelle, vous pouvez choisir). Et si quelqu’un est spécialisé dans la création de goodies, je ne dis pas non à un chalapin…

C’est bien noté, Léna ! À bon.ne entendeur.e pour le chalapin [rires] Merci pour ton temps et à très bientôt !

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