Ecrire une scène de sexe lesbienne : 5 points clés

Oui ou non balance

Écrire une scène de sexe lesbienne n’est pas évident. Nous adorons toutes lire ce genre de passages. Sauf Gaëlle qui trouve cela ennuyeux, mais elle n’a pas la moindre imagination donc elle ne compte pas. Cependant, force est de reconnaître que cela ne fonctionne pas toujours.

Il n’y a rien de plus dur et rien qui ne demande plus d’attention que l’écriture d’une scène de sexe entre deux femmes [remarquez cela marche aussi avec les scènes de sexe hétéros]. Voici donc cinq points clés pour réussir du mieux possible ce tableau :

Définir le contexte et le ton :

Il est important de réfléchir à la manière dont vous allez introduire cette scène de sexe. Le chapitre précédent était romantique et doux, limite guimauve ? Ou alors, il était sexy et bourré de tension sexuelle, limite agressif ? Il est primordial d’être certaine du contexte pour ensuite adapter au mieux la suite de l’histoire.

Une scène d’amour ne tombe pas du ciel après tout. Elle doit avoir été préparée de manière fine et captivante pour les lectrices. Si en plus vous avez réussi à la mettre au milieu du roman ou à défaut tardivement, vos lectrices l’attendront, impatientes de découvrir ces pages. Seulement, si auparavant vous étiez dans quelque chose de romantique et fleur bleue, il faudra peut-être plus insister sur les sentiments de vos personnages et leur ressenti. Et si vous avez misé sur l’urgence et le côté bestial, peut-être que la scène sera très courte et sensuelle et que vous ferez voler les vêtements à travers la pièce !

Le contexte fait que la scène est en adéquation avec l’ensemble et se fond dans l’histoire. Ne le négligez pas.

Visualiser graphiquement la scène :

Écrire une scène de sexe lesbienne ressemble, sous certains aspects, à l’écriture d’une scène de bataille. Vous devez avoir bien en tête la chorégraphie que vos personnages suivront ou alors vous devez vous laisser guider sans oublier la moindre étape.

Genre, si vous avez précisé juste avant que grâce à l’averse gelée, on voyait ses tétons pointer sous son fin t-shirt et qu’elle n’avait pas de sous-vêtements, il faut éviter que, lors du déshabillage, elle quitte subitement un soutien-gorge.

Pareil, il y a un ordre chronologique, on n’enlève pas une culotte avant un pantalon… Ou alors vos personnages sont sacrément doués ! N’oubliez jamais que si vos lectrices sont un peu imaginatives, elles auront suivi l’évolution des mouvements et qu’aucun personnage n’a jamais eu trois mains…

Donc, vérifiez si ce que vous avez écrit fonctionne dans la réalité. Oui, vous pouvez tester…

Faire monter en puissance la tension :

Quand vous écrivez une scène d’amour, vous vendez avant tout une scène sexuelle à vos lectrices. Il faut donc créer l’attente et nourrir leur envie. Vous pouvez en faire un petit coup rapide, mais il est peu probable que cela les satisfasse.

Au contraire, si vous prenez le temps de faire monter la tension doucement, en même temps que vos personnages, vous allez les garder prisonnières de vos mots. Imaginez cela comme une montée des marches, un peu comme quand Rocky Balboa s’entraîne [oui, Isabelle a placé cette référence dans ce type d’explication].

Au début vous vous dites que vous vous lancez, vous vous préparez, vous foncez et vous gravissez les marches en vous enfonçant de plus en plus dans l’histoire jusqu’à vous laisser happer et arriver à la fin où, victoire, vous avez votre feu d’artifice. Il faut que vos personnages hésitent [une demi-seconde ou plus] puis foncent, perdent le contrôle. Et petit à petit ils se retrouvent prisonniers jusqu’à oublier tout ce qui les entoure.

Ils sont là dans cette scène, comme vos lectrices. Le désir, la passion, l’envie, tout grimpe crescendo pour arriver au grand final [toujours un orgasme voire deux]…

Réfléchir à la longueur :

Combien avez-vous prévu de paragraphes ou de pages ? Toute la difficulté est de savoir où s’arrêter. Vous savez déjà sur quoi vous arrêter [un beau feu d’artifice], il vous faut maintenant choisir la longueur que va faire votre scène.

Par exemple avez-vous prévu qu’elle dure plusieurs pages entre le déshabillage et le reste ou avez-vous visé quelque chose de rapide, pas plus d’un ou deux paragraphes ? Il faut que vous donniez à vos lectrices ce qu’elles attendent, mais en même temps il faut maintenir un difficile équilibre.

Trop court, vous allez induire de la frustration et le sentiment que la scène ne fonctionne pas, car certaines ne rentreront pas dedans. Mais trop long, vous risquez de lasser et d’ennuyer les lectrices qui n’auront qu’une envie, que cela se termine enfin. Tout est donc une question de savant dosage.

Choisir le langage adapté :

La question du langage est une question pas si évidente que cela. Pour aller plus loin, quels termes utiliser lorsque l’action se précise ? Doit-on appeler un chat un chat [ou une chatte] au risque que les lectrices aient l’impression de lire un manuel d’anatomie ? Ou doit-on jouer de métaphores en mentionnant petits oiseaux et autres fleurs au risque d’avoir l’impression de proposer un pique-nique champêtre ?

Peut-être un peu des deux mais, il faut surtout que vous soyez à l’aise avec ce que vous écrivez. Si vous n’aimez pas la sonorité des mots en version anatomique, vous pouvez utiliser des comparaisons en les travaillant et en faisant relire ces scènes. Si vous sentez que le panel test n’est pas réceptif, peut-être faut-il envisager de revoir les métaphores. Il n’y a rien de pire que des lectrices frustrées qui attendaient cette scène avec impatience et se disent « Tout ça pour ça ? »

En conclusion, comment écrire une scène de sexe lesbienne :

Écrire une scène de sexe lesbienne n’est pas le plus simple quand vous rédigez un roman. Ce n’est pas Sylvie Geroux, auteure chez HQN qui dira le contraire. Il s’agit même peut-être du plus dur ! Le tout est de garder à l’esprit qu’avant d’être une auteure, vous êtes vous-même une lectrice. Posez-vous la question de ce que vous aimez et vous serez bien plus à l’aise avec ce que vous écrirez. Et oubliez le fait que votre famille va lire cette scène. Sinon vous ne serez jamais sereine et libre !

Scene sexe roman lesbien

4 Commentaires sur “Ecrire une scène de sexe lesbienne : 5 points clés

      • Isabelle B. Price says:

        Pas mal Flore, bien vu ! Mais on évite de déshabiller Superman dans nos histoires. Disons qu’à choisir on préférerait que ce soit sa cousine Kara qui ôte sa cape et costume…
        Dans le même genre, Wonder Woman n’a pas de pantalon ou de jupe à enlever, elle est déjà en culotte… *je sors aussi*

        Mais oui Alice on veut bien des Super-héros sauf que malheureusement il faut les inventer, ceux qu’on vient de citer sont des marques déposées. Dommage. 😉

        PS : j’essaie de faire une nouvelle de l’été avec une alien qui n’aura pas 4 mains mais qui sera verte… Je suis pas sûre que ça prenne mais je le tente quand même…

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