Entourage des auteures lesbiennes : L’importance des ami-e-s…

Entourage des Auteures

Confidences sur l’entourage des auteures lesbiennes de la maison d’édition Reines de Coeur

Il  y a quelques mois de cela, nous avons contacté toutes nos auteures pour leur demander si elles avaient le temps de nous parler des réactions de leurs familles à la sortie de leur(s) roman(s). Elles ont joué le jeu et nous ont proposé un envers du décor drôle et décalé avec souvent beaucoup d’auto-dérision. face à leurs retours, nous avons découvert que les meilleur(s) ami(es) avaient un rôle primordial auprès des écrivaines.

Il fallait donc que nous en sachions plus sur le sujet. Un autre mail et des discussions plus tard, voici leurs retours. Cet article aurait d’ailleurs pu s’intituler « ode aux meilleures amies ». Vous verrez que leur soutien de l’ombre est indispensable. Alors merci à toutes…

Fanny Mertz (auteure de Vice Versa et Aimer n’est pas Jouer)

Mon premier roman, je l’ai écrit en cachette. Par excès de pudeur, par peur du ridicule, j’ai dissimulé cette addiction nouvelle comme on tait une maladie honteuse… j’étais moi-même tout juste dans la confidence ! A cette époque en matière d’inclination insolite je venais de découvrir ( sur le tard…) mon attirance pour le sexe soi-disant faible (je suis sure que les mecs disent ça pour se rassurer, non ?).

Face au formidable chaos familial qui succéda à cette révélation hérétique, l’amitié est devenue une valeur refuge ! Alors, après avoir noyée ma meilleure amie dans le bouillon turbulent de mes nouvelles amours, sans réussir à entamer son souffle et sa patience, je me suis prise à croire qu’elle pouvait tout supporter et j’ai fini par cracher le morceau : un manuscrit même pas relié, truffé de fautes, un brouillon ! Elle l’a lu et elle a ri.

Tant pis pour elle, me passant de son consentement, je l’ai sacrée première lectrice en chef. Depuis quoi que j’écrive, je quête son avis, ses impressions et m’efforce de suivre ses conseils. Car en plus de ma confiance, elle possède LA qualité indispensable : si un texte est mauvais, elle me le dira sans prendre de gants. Genre : » Complètement nul, j’ai rien compris ! » Pas de demi-mesure, d’adjectif affable, de fausse excuse, on gagne du temps…. Grâce à nos discussions j’ai réalisé autre chose : presque tous mes personnages, s’inspirent à différents niveau de ma réalité, le choix des noms, leur apparence physique, leur caractère, rien n’est innocent ou fortuit…

Sous un certain angle, écrire est pour moi une sorte de psychothérapie à vos frais. Je m’en excuse, mais je ne le fais vraiment pas exprès… Une personne manquait pourtant au casting de ce premier roman : elle, ma première lectrice en chef ! Fidèle à son franc-parler elle me jeta l’information à la figure comme une paire de claque : – Dis donc Amelie Nothom, j’ai reconnu –beep–et –beep–, celui-là y’a pas photo, c’est ce gros con de –beep–, t’as pas un peu l’impression qu’il manque quelqu’un ? Moi, l’air faussement contrite : – Ben, heu, qui ? – T’es cruche ou tu te prend déjà pour Anna Gavalda ? Il manque moi, évidement ! Du coup ça fait un sacré trou….

J’étais au pied du mur, et comme le célèbre cette subtile pensée chinoise qui nous vient du fond des âges, c’est encore de là qu’on voit le mieux le mur. J’entamais tout juste l’écriture de mon second roman, qui ne s’appelait pas encore Vice Versa, je me suis empressée de lui créer une peau à sa mesure. C’est la première et la seule fois que j’ai fait ça : composer un personnage en m’inspirant consciemment de quelqu’un de réel. Le personnage de Mimi, dans Vice-versa, possède donc une jumelle de chair et d’os. A ceci près qu’elle ne s’appelle pas Miriam bien sûr, et qu’elle n’est pas humoriste, mais c’est là tout l’intérêt du roman , réinventer la réalité en la guidant vers ce qu’elle aurait pu être….

Lena Clarke (auteure de Piégées en Mer et Par-Delà les Astres)

Ma meilleure amie… sans aucun doute, elle est ma plus grande fan, et en même temps mon plus grand soutien. Je lui envoie absolument tout ce que j’écris. Avec le temps, son ordinateur est donc devenu une mine d’or de récits inachevés. Pour me taquiner, elle n’hésite pas à me dire que quand je serais devenu célèbre ( ses rêves de grandeur à mon égard n’ont pas de limite… ), elle se fera une petite fortune en vendant le tout sous le manteau. Personnellement je pense surtout que si le grand public avait accès à mes premiers écrits, je perdrais aussitôt toute crédibilité, mais au moins tout le monde se rendrait compte qu’avec de la persévérance on arrive à tout…

En plus de lire avec enthousiasme tout ce que je lui envoie, elle sait aussi me remonter le moral et m’encourager quand la motivation n’est pas au rendez-vous. Écrire étant une activité solitaire, on peut vite commencer à douter de son scénario, de la façon de traiter certains points, ou même de son style tout simplement. Néanmoins après une discussion avec elle, tout va tout de suite mieux ! Il faut dire qu’elle me ferait presque une apoplexie quand j’ai le malheur de lui dire  » Mais c’est nul ! Tu vois pas ce problème ? et celui-là ? Et tu trouves pas que ma manière d’écrire est un peu trop simpliste ? Allez, je ferais mieux de tout supprimer.  » Du coup elle me rassure en m’expliquant que les dits problèmes n’ont cours que dans ma tête… ( oui elle me traite de paranoïaque mais je l’aime quand même ).

À côté de cela, nous avons plusieurs rituels de lecture. Il faut savoir qu’elle lit tout au fur et à mesure, c’est à dire environ trois pages par trois pages ( je vous rassure, elle n’est pas encore morte de frustration ). Et tout en lisant, elle me donne ses réactions sur le vif. Ainsi, j’arrive à savoir si l’humour ou encore l’émotion que j’ai voulu faire passer fonctionne. En réalité, elle est mon cobaye, mais un cobaye volontaire et bien entraînée.

Parfois je fais exprès d’ajouter quelques clins d’œils compréhensibles seulement à son niveau, et surtout à force de me lire, elle commence à entrer en symbiose avec mes héroïnes. Il est toujours drôle de la voir commenter une réplique, puis de la voir ensuite rire car le personnage a eu exactement la même réaction. À cause de ça, ou grâce à ça, je suis obligée de redoubler d’imagination pour continuer à la surprendre.

Néanmoins, et habitude oblige, elle commence à bien me connaître. Elle sait par exemple que si dans un récit tout se passe trop bien, il y a environ 95% de chance pour qu’ensuite mes pauvres héroïnes redescendent de leur nuage vitesse grand V. Du coup, on ne peut pas dire que ce soit l’insouciance qui guide sa lecture. Elle tremble pour mes héroïnes, voit le nuage noir arriver, relève chaque petit indice, si bien que parfois je suis obligée de la lancer sur de fausses pistes…

Rien de plus amusant que de la voir être foudroyée en même temps que le personnage principal ! Remarquez je m’embête parfois pour rien. À force de douter, elle arrive à se faire peur toute seule. Elle se fait souvent ses propres scénarios, et en général, ils sont encore plus terribles que les miens. ( comme quoi, je ne suis pas si sadique que ça… ).

En plus de se faire des cheveux gris, elle a pour habitude de me faire écouter certaines musiques pour étayer ses propos. Celles qui reviennent le plus souvent :

  • Hallelujah : Utilisation multiple. En général quand j’ai fini un récit, ou quand un problème se résout dans l’histoire.
  • Libérée, délivrée : Quand j’arrive au bout d’une scène d’amour… et que je n’ai pas manqué de me lamenter sur la difficulté extrême de l’exercice…
  • Noir c’est noir : Quand je me lamente trop justement…
  • Le thème de Psycho : Sans commentaire… De mon point de vue, musique totalement injustifiée puisque je n’écris même pas de thriller.
  • Toutes les musiques de Sia sans exception : Parce qu’elle est fan de Sia, et que me voir caser une de ses musiques dans une histoire est source infinie de bonheur pour elle. ( Faut bien que je compense tout le stress que je lui ai causé… )

Bref, je dirais que son amitié fait de l’écriture un exercice amusant. Elle me donne confiance en moi, et son enthousiasme me permet de ne jamais me démoraliser quand je rencontre des difficultés. Sans elle, de toute façon c’est clair, je ne serais pas là à répondre pour cet article. Je n’aurais pas participé au concours d’été, je n’aurais jamais envoyé mes histoires à qui que ce soit, du coup un grand merci à elle !

Emily Everson (auteure de Bleu Émeraude)

Au commencement, je n’avais qu’une lectrice… Une amie fidèle que j’ai rencontrée au lycée. Elle m’a suivie pendant plusieurs années à patauger dans le miasme de mon imagination. Et puis à force de critiquer le scénario des mangas que nous lisions elle a fini par en avoir ras la casquette. — Mais si tu trouves ça nul pourquoi tu n’écrirais pas ? Hein ? Quoi ? Mais non… D’abord je ne sais pas écrire. Et ça sert à rien. Et puis un soir, je n’avais rien à faire, je râlais sur mes animés et j’ai commencé à écrire. J’aime la contradiction…

Elle a beaucoup ri quand je lui ai dit, elle avait de quoi. Depuis ce moment elle s’est auto-proclamée « bêta-reader » (nous passions beaucoup de temps sur fanfiction.net…). Son enthousiasme et son envie de lire la suite de mes histoires m’encourageaient à continuer, même s’il était hors de question que mes torchons sortent du dossier sur mon bureau. Écrire était un exutoire cathartique. Mon amie a évidemment noté cette tendance.

— Oula, il a souffert ce personnage dans le chapitre bidule ! J’ai dû faire des pauses, c’était sale… T’as tué qui mentalement ? À l’époque je n’étais pas très loquace. Je me retenais souvent de répondre aux insultes, par manque de répartie. Aaah l’adolescence… Une période incroyable remplie d’arcs-en-ciel pour tout être humain.

Mon amie me pointait du doigt les rouages sadiques de mon cerveau quand je me vengeais sur mes personnages. C’était devenu presque un jeu entre nous. Je lui dissimulais des messages dans mes histoires et elle s’amusait à psychanalyser mon écriture et mes états d’âmes. Et puis j’ai rencontré d’autres personnes qui écrivaient pour leur plaisir, et bien évidemment, je me suis tu ! Bah oui, je n’allais pas prendre le risque de me ridiculiser. Après tout, on ne raconte pas aux autres ce qu’on dit à son thérapeute ! Enfin ça c’était au début. Aujourd’hui le cercle de personne à qui je fais lire ce que j’écris s’est agrandit. Ils pullulent partout ces stalkers… C’est à grand coup de réflexions acides qu’ils ont fini par me faire céder à leur envoyer mes chiffons.

— T’sais qu’on écrit aussi, hein… ? Non mais on dit ça… On a bien compris que Madame écrit dans son coin hein ! Qu’est-ce qu’il y a on n’est pas assez bien pour lire ?!

— Quoi ? Mais non… Mais ça fait peur de se faire lire par des gens qu’on connaît…

— Tu nous as inclus dans tes histoires et on a l’air de gros cons c’est ça ?

— Ah pardon ce n’est pas le cas ? Ma vie est un mensonge !

Bon ce jour-là, je me suis pris une béquille. Mais j’admets l’avoir bien méritée. Sérieusement j’ai eu beaucoup de bleus à cause de mes refus de partager. Et puis à force de me faire martyriser – faut pas croire, certains de mes amis font peur… J’ai fini par leur envoyer. Et là ils ont aimé. Ils ont corrigé avec une bienveillance peu caractéristique par rapport aux réflexions… Et ils m’ont encouragé. La qualité importe peu. C’est leur façon de me soutenir et leurs retours critiques me sont précieux.

J’aurais abandonné depuis longtemps, ou du moins jamais je n’aurais osé participer à un concours d’écriture sans leur soutien infaillible, et leurs coups de sang occasionnels pour certains face à mes doutes. (J’ai failli prendre des verres d’eau dans la figure plus d’une fois à force de dire que je n’écrivais rien d’intéressant…) Pour ce qui est du concours, les deux personnes qui ont été déterminantes, d’une part pour me pousser à finir et d’autre part pour oser appuyer sur ce maudit bouton « Send », sont deux de mes petites amies – devenues des ex maintenant (je ne suis pas douée pour les garder visiblement…).

Elles m’ont encouragé :

— On s’ennuie. C’est nul.

Bon encouragé à leur façon… Néanmoins je prenais le concours comme un exercice d’écriture. Donc j’ai écrit l’histoire qui me venait, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard (d’abord c’est vilain, et ça sert à rien, un canard ça a deux pattes !) Évidemment j’étais quand même concentrée, je n’aime pas bâcler les choses, donc je n’accordais pas ou peu de temps aux personnes qui comptent, et qui malgré tout me lisent, et m’envoient leur retour critique avec assiduité. Et quand je leur ai annoncé que je ne comptais rien envoyer…

Elles me sont tombées dessus telles des furies.

— Tu fais chier avec ton texte depuis des semaines et tu ne vas pas l’envoyer ? C’est une blague ?

— Non…

— Si tu l’envoies pas tu passes par la fenêtre.

— Mais encore… ? Après un sourire un tantinet machiavélique…

—  Et t’es privée de jeux vidéo. Et de bière.

— Quoi ! Tu n’oserais pas ! criais-je outrée.

Et j’ai envoyé ma nouvelle… Contre toute attente, j’ai gagné. Et j’ai pris la douche du siècle en retour parce que j’ai embêté tout le monde en disant que je n’y arriverais pas. J’ai peut-être gagné ce concours, mais c’est à toutes ces personnes, amis, petites-amies, ex, peu importe le statut, c’est à mon entourage que revient tout le mérite. Évidemment j’écris pour mon propre plaisir, je sors les images que j’ai dans la tête, mais sans eux, il me manquerait ce petit quelque chose qui change tout.

Clémence Albérie (auteure de 6h22 Place 108, 6h22 Un Matin de Noël, Regarder Au-delà)

Quand j’ai commencé à écrire, je ne l’ai dit à aucun de mes proches, c’était mon jardin secret et ça m’allait très bien comme ça. Mais voilà, comment vivre pleinement quelque chose sans le partager avec les personnes les plus importantes dans ta vie ? C’est pour ça que j’en ai parlé avec ma famille et mes amis. Au fur et à mesure que j’ai annoncé mon homosexualité, j’ai donc aussi annoncé que j’écrivais à mes heures perdues. A l’époque tout le monde était déjà super fans, alors avec la publication je vous laisse imaginer. Je me souviens quand j’ai eu le premier mail de Reines de Cœur pour m’annoncer le projet et la volonté de, pourquoi pas, me publier.

J’étais sur la route avec ma meilleure amie, de retour d’un week-end SPA, thalasso, potins (En effet, on ne se refuse rien [rires]). Je lui ai lu le mail en le découvrant et, naturellement, nous sommes devenues hystériques ! Un peu après j’ai appelé mes parents pour leur raconter et là, la douche froide. Ma mère m’a dit de ne pas m’emballer, d’attendre d’être sûre, de ne pas me précipiter… L’euphorie est retombée instantanément et c’est là que ma meilleure amie a parfaitement réagi, en gros elle m’a dit un truc comme ça :

— Non mais on s’en fou c’est ta mère, c’est normal qu’elle dise ça elle ne veut pas que tu t’emballes et soit déçue. C’est son boulot de te protéger ! Moi par contre je suis ta meilleure amie, mon boulot à moi c’est de m’emballer avec toi ! TU VAS ETRE PUBLIEEEEEEE.

Et hop, revoilà l’hystérie ! Ma meilleure amie est vraiment super fière de pouvoir dire à tout le monde :

— Et oh ! Moi ma meilleure amie elle est écrivain okay ! J’ai ma meilleure amie mais nous faisons partie d’un groupe d’amis d’enfance dans lequel il y a ma sœur jumelle aussi. Nous nous suivons depuis le lycée et nous ne nous sommes jamais quittés depuis douze ans maintenant (coup de vieux).

Alors je ne peux que parler de leurs réactions à eux aussi, je vous assure ça en vaut le détour. Ma sœur est un véritable manageur. Pour comprendre cela il n’y a qu’à la voir en salon du livre avec moi… — Sourit plus ! — Sois plus avenante ! — Parles aux gens un peu ! — Mon dieu tu es tellement coincée que ce n’est pas du tout vendeur ! Ma sœur quoi ! Toujours le mot gentil pour m’aider à me détendre [rires ]. Pour ma défense c’était mon premier salon du livre et j’étais très intimidée [rires]. En parlant de ma sœur, il faut aussi savoir qu’elle me demande un pourcentage sur mes droits d’auteure…

Si si je vous assure c’est pas une blague, c’est une indemnité compensatoire pour me supporter depuis J-9 mois  ! Et le pire… C’est que la première année… Je lui ai donné ! La relation de deux jumelles ça ne s’explique pas ! N’empêche cette année je n’ai pas cédé ! Elle m’a dit que c’était honteux [rires].

En bref, ma sœur est plus que fan de toute cette aventure et elle me motive pour vivre ça à fond ! Mes amis d’enfances sont supers fiers eux aussi, ils sont carrément à fond pour chacun de mes romans. Ils sont en compétition à qui aura son prénom dans les romans [rires]. Ils m’ont fait réaliser que je mettais beaucoup de moi dans mes écrits, des expressions, des anecdotes, et c’est devenu le jeu. J’en sème pour voir s’ils les verront quand ils liront.

Je m’amuse à utiliser des traits de leurs caractères, des anecdotes de notre amitié, surtout quand ça peut apporter de l’humour dans mes histoires. Je ne compte plus le nombre de fois où l’un d’eux m’a dit « ah oui ça faudra trop que tu l’utilises dans un de tes romans ! » J’adore tellement ce soutien permanent. Et puis dans mon cas j’ai aussi une amitié très précieuse qui est née grâce à l’écriture. Ma bêta lectrice Flore Tinaire et sa femme. Si je n’avais pas commencé à écrire, je ne les aurai jamais rencontrées ! Alors merci ma vie d’auteure pour tout ce que tu m’apportes !

Isabelle B. Price (auteure de l’Héritage du Pouvoir et Venue de Loin)

Je ne suis pas la fille la plus sociable au monde, loin de là. Comme je le dis toujours, si j’étais à l’aise en public, je n’aurais pas créé un site web et je ne serais pas auteure. Je n’ai donc pas des quantités d’amis. Mon pote Nicolas, par exemple, ne comprends rien du tout à cette histoire de maison d’édition et au fait que j’écrive des romans. Du coup, ce n’est pas avec lui que j’en discute le plus. Par contre, ma meilleure amie, elle, est d’un soutien sans faille. C’est à elle que je raconte tout en priorité. C’est à dire que l’année dernière, une moitié de nos pauses repas consistaient à imaginer des histoires que je devrais rédiger.

Nous nous sommes finalement arrêtées parce que je ne tenais pas le rythme. Trop d’infos, trop d’histoires, pas assez de temps. La dernière fois que nous avons décidé d’imaginer un livre ensemble, nous avons utilisé le paper-bord de la maison d’édition pour inventer un univers de fou. Genre un monde imaginaire avec différents royaumes alliés ou ennemis, des personnages haut en couleur etc… Ma compagne a passé la pire soirée de sa vie parce qu’on a oublié de s’arrêter de parler de ce livre. Dans la catégorie détails insolites, ma meilleure amie est hétéro.

Pourtant, c’est elle qui me dit « Ici, il n’y a pas assez de sexe. Les lectrices attendent plus. » Elle est capable de tout lire, de tout critiquer et ça sans pincettes. Par exemple, ma nouvelle baptisée La vampire de Jersey qui n’a jamais été publiée, elle a été la première à me dire « Il manque un truc, ça ne le fait pas pour moi. » Et puis de m’expliquer que je m’étais totalement ratée dans la manière de présenter l’histoire et tout. Son enthousiasme a fait que je lui parle de tout, tout le temps. Obligé. Même quand c’est les histoires les plus nulles au monde elle va trouver quelque chose de positif à relever au milieu !

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