Extrait de Jeux de Pouvoir de Lee Winter

jeux de Pouvoir le nouveau roman lesbien de Lee Winter

Découvrez l’extrait de Jeux de Pouvoir de Lee Winter qui sortira le 27 avril 2023

Et voilà, la semaine dernière, nous vous l’avons annoncé. Aujourd’hui, vous allez découvrir un long extrait du nouveau roman lesbien de Lee Winter. Pour rappel, Lee Winter est une romancière australienne devenue incontournable dans l’univers de la littérature lesbienne anglophone. Ancienne journaliste, elle propose des histoires très complexes et fouillées. Au point où ses recherches sont extrêmement pointues.

Vous le verrez (ou lirez) vous-mêmes. À la fin de Jeux de Pouvoir, vous aurez l’impression d’avoir appris énormément sur le milieu hôtelier de luxe. Quelque chose que nous adorons dans l’équipe. On aime quand les romans vont au-delà de la simple romance en abordant des concepts dont nous ignorons tout. Il n’y a rien de plus génial que d’apprendre en lisant de la romance lesbienne. Rien de meilleur.

Un petit rappel du résumé de Jeux de Pouvoir de Lee Winter

Découvrez la quatrième de couverture de cette belle histoire. Une romance où une Reine de Glace (Ice Queen) tombe sous le charme d’une femme au caractère de feu. Oui, vous verrez, il y a un super jeu de mots sur comment faire fondre une reine de glace. Et surtout, une femme qui en drague une autre avec des remarques dignes d’un James Bond lesbien. C’est ringard à souhait et on adore !

Allez, la quatrième de couverture est juste là :

Amelia Duxton est l’une des riches héritières de Duxton Hotel International. En charge de la branche Europe, son intelligence hors classe, son pragmatisme et sa soif de contrôle en font une femme d’affaires impitoyable. Kai Fisher, quant à elle, n’est pas surnommée l’As de l’Acquisition pour rien. Charmeuse et capable de lire les humains comme personne, elle est réputée pour être une fine négociatrice.

Lorsque Kai et Amelia se retrouvent à flirter au comptoir du Prohibition, les deux jeunes femmes sont loin de se douter qu’elles sont à Las Vegas pour la même raison, l’achat du Mayfair Palace. Si Amelia voit dans ce luxueux hôtel l’occasion de prouver au reste de sa famille qu’elle a les épaules pour devenir présidente, la motivation de Kai est bien différente : elle rêve de voler le contrat des mains de son ennemi juré, l’empire Duxton.

Quand le feu rencontre la glace… la tension est à son comble !

Et la couverture, en révélation, si vous n’avez pas fait le puzzle :

Vous n’aimez pas le puzzle ? Mais vous voulez quand même découvrir la couverture ? Pas de problème, cet article est fait pour vous. Parce que fini l’attente insupportable, la voici, la fameuse couverture du roman.

Extrait de Jeux de Pouvoir de Lee Winter - Format Web

Et maintenant, l’extrait de Jeux de Pouvoir de Lee Winter

Après ces rappels en règle, voici maintenant venu l’extrait. Nous avons avancé un peu dans l’histoire pour vous offrir en avant-première la rencontre entre Amelia et Kai.

Alors profitez bien et bonne lecture !

— Et donc, que faites-vous dans la vie ? Si vous n’êtes pas de la CIA, bien sûr. Je sais déjà que vous ne travaillez pas à Las Vegas, continua Kai, débordant de confiance une fois leurs verres servis.

— Ah non ?

— Je vous ai vue arriver à l’hôtel il y a deux jours. Vous portiez le même costume que ce soir – très classe, soit dit en passant. Je n’ai pas pu m’empêcher de vous remarquer. Vous le portez si bien, conclut Kai en parcourant Lia d’un regard admiratif.

— Il vous faut retravailler votre répertoire. Cette approche est un peu voyante à mon goût.

— J’essayerai d’être plus subtile à l’avenir, promit Kai en souriant.

Lia la toisa par-dessus son verre.

— Ça vous arrive souvent ? De traîner dans des bars pour draguer des femmes ?

— Pourquoi pas ? Je trouve les femmes ravissantes en général et vous remarquable en particulier.

— Vous me connaissez à peine, en quoi suis-je remarquable ?

— Je cerne les gens facilement. Je le sais, c’est tout.

— C’est faible comme argument. Montrez-moi vos capacités. Prouvez-moi que vous ne sortez pas la même technique à toutes vos conquêtes.

Kai capitula.

— Très bien. Pour commencer, vous avez passé beaucoup de temps en Europe.

— J’ai un accent ?

— Vous utilisez parfois des tournures de phrase anglaises. Et vous portez une montre rare qui n’est pas américaine.

— Vous vous y connaissez en montres, constata Lia avant de poursuivre, sans attendre de réponse : Peut-être que je les commande en ligne.

— Non, ce n’est pas votre genre. Vous vous rendez dans un magasin haut de gamme pour évaluer chaque pièce en personne avant d’effectuer votre choix. Un choix réfléchi, après vous être assurée de l’absence totale d’imperfections.

— C’est possible, déclara Lia d’une voix neutre.

— Votre façon de vous tenir, de parler, est très formelle. Vous avez fréquenté une école privée, prestigieuse même. Un pensionnat à l’étranger, peut-être ? Quelque chose d’un peu snob ?

— Non, des tuteurs, mais certains d’entre eux étaient définitivement snobs, corrigea Lia, vaguement amusée.

— J’y étais presque.

— Presque ne suffit pas.

Kai rit avant de repartir à l’assaut :

— Alors… vous adorez la précision, le contrôle et que tout soit à sa place. Le Negroni raté vous a agacée pour cette raison.

— Ou je pourrais aimer boire ce que j’ai commandé et non du fiel toxique.

Kai leva les mains pour marquer sa capitulation.

— Quoi d’autre… Vous avez l’habitude de donner des ordres. Vous êtes quelqu’un de haut placé dans votre entreprise, poursuivit-elle.

— En quelque sorte.

— Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?

— C’est une très bonne question, répliqua Lia, sans précision aucune.

Kai attendit la suite, mais le silence s’installa entre elles.

— Ça travaille là-dedans. Je vois la fumée sortir de vos oreilles. Qu’avez-vous conclu de tout ça ? s’enquit Lia.

— Je me demandais si vous aimiez prendre les rênes ailleurs qu’au bureau. Au lit peut-être ? railla Kai.

— De pire en pire. Ce n’est plus voyant, c’est tape-à-l’œil, avertit Lia en secouant la tête.

— J’y vais un peu trop fort ? J’espérais que vous seriez d’humeur à vous laisser tenter par quelque chose d’imprévisible. Nous sommes à Las Vegas, après tout.

— Notre position géographique ne change rien. Et vous avez poussé les limites de la drague tellement loin que vous êtes sur une autre planète. Désolée de vous décevoir, vous l’avez cherché.

— C’est dommage. Vous ne me trouvez donc aucun charme ? interrogea Kai en haussant les sourcils.

Lia traça une ligne dans la condensation le long de son verre avant de répondre :

— Hmm. Ce n’est pas que vous manquez de charme. C’est plus qu’on sent l’entraînement. Vous êtes bien trop douée.

— Je prends ça comme un compliment.

— Et ça ne m’étonne pas. Malheureusement, je déteste l’arrogance.

— Pourtant, vous restez ici avec moi.

— Vous avez raison. Devrais-je réexaminer la question ? demanda Lia en la fixant.

— J’espère que non. Sans mon aide, comment feriez-vous pour juger quelles concoctions préparées par Tim sont potables ?

Lia faillit se fendre du plus petit des sourires.

— Certes. Loin de moi l’idée d’ignorer des conseils aussi précieux.

— Blague à part, j’ai remarqué que vous avez évité ma question tout à l’heure. Que faites-vous ? Vous êtes venue pour la conférence ?

— En partie. Je compte y assister. Pour l’instant, je cherche à optimiser la performance de cet hôtel.

— La performance ? Vous êtes une espèce de faiseuse d’additions ? Comptable ?

Kai essaya d’absorber cette information. Elle avait du mal à se représenter cette réalité.

— Plutôt… une experte en performance, osa Lia.

Kai additionna tout ce que Lia ne disait pas. Soudain, elle comprit.

— Ah, le problème du taux de renouvellement. Vous avez été embauchée par Duxton pour enquêter sur l’exode du personnel.

— Quelque chose comme ça.

— Dans ce cas, je vais devoir abandonner ma théorie du « cadre intermédiaire » et suggérer que vous êtes à la tête de cette entreprise de consulting en performance. Vous avez du pain sur la planche. Le Duxton Las Vegas est incapable de garder ses employés.

— Comment avez-vous eu vent de ces problèmes de renouvellement ?

— Tout le monde sait que le Duxton est le pire employeur à Las Vegas.

— Le pire ? Je suis sûre que cette idée est entièrement fondée, rétorqua Lia avec un regard sceptique.

— Vous pensez que ce n’est pas vrai ? demanda Kai, curieuse.

Quand Lia répondit, elle semblait pétrie de certitude.

— Évidemment que ce n’est pas vrai. Ce sont probablement des ragots inventés par la concurrence pour leur causer des difficultés. Grand Millennium, par exemple, ils sont toujours en train de chercher à salir les Duxton. C’est simple, faute de pouvoir les surpasser, ils ont lancé une campagne de diffamation contre eux. Ils utilisent les réseaux sociaux et des sites de polémique comme Terre Brûlée.

Kai était scotchée.

— Vous pensez vraiment qu’aucune des accusations lancées contre les Duxton n’est avérée ?

Comment Lia pouvait-elle écarter les publications de Terre Brûlée aussi facilement ? Quand le site de Kai était à son zénith, elle avait toujours veillé à étayer ses allégations par des statistiques ou des citations vérifiées provenant de ses sources. Elle continua :

— Je veux dire, Terre Brûlée a la réputation d’être…

— De vulgaires amateurs. Des trolls et des harceleurs qui s’amusent à inventer des hashtags pauvres d’esprit afin de dénigrer les gens. « Oliver Ducon », par exemple, qui a été utilisé il y a seulement quelques jours.

Soudain, Kai réalisa que ses publications les plus récentes pouvaient paraître puériles pour une personne ne connaissant pas Terre Brûlée et ses efforts de longue date visant à mettre en lumière les mauvaises pratiques d’Oliver. Lia le défendait peut-être parce qu’Oliver l’avait embauchée pour évaluer la performance du Duxton Las Vegas. Kai changea de tactique.

— S’il s’agit juste d’une campagne de diffamation, pourquoi êtes-vous là ?

— Le taux de renouvellement est un vrai problème. Il peut être causé par des raisons complètement innocentes et non par des rumeurs déguisées en preuves, avança Lia, les lèvres pincées par le mécontentement.

— D’accord, et comment comptez-vous enquêter ?

Kai posa la question doucement et Lia sembla retrouver sa certitude passée.

— Je vais parler aux responsables de chaque département, examiner la comptabilité, passer les chiffres au peigne fin. Les données sont ma spécialité. J’enquêterai discrètement, dans la mesure du possible. Je ne veux pas que le personnel en soit conscient. Les gens commettent des erreurs quand ils se sentent observés.

— Lia…

Kai n’en croyait pas ses oreilles. Elle ne pouvait pas être sérieuse ?

— Quoi ? rétorqua Lia.

Elle avait perdu son calme imperturbable et était maintenant sur la défensive.

— Comment pouvez-vous espérer comprendre le fonctionnement d’une entreprise sans parler aux gens ?

— Je vais parler à des gens. Je viens de vous le dire ! Les têtes de chaque département et…

— Pas la hiérarchie. Ils ne sauront pas pourquoi le personnel démissionne. Ils vous diront que c’est un taux de déperdition normal, que personne ne reste longtemps, que c’est typique de Las Vegas. Des conneries, quoi, asséna Kai.

Elle s’arrêta pour inspirer profondément.

— Ou, s’ils connaissent la vérité, ils mentiront, refusant de donner une mauvaise image. Il faut poser vos questions au personnel en première ligne. Je vais vous le prouver. Je vous parie que je peux en apprendre plus en une minute que vous en une semaine si vous vous contentez de décortiquer les comptes et de parler à la hiérarchie, poursuivit-elle en faisant signe à Tim.

— Qu’est-ce que je vous sers, madame ? demanda-t-il, méfiant, après le savon passé par Lia.

— J’ai une question. Nous étions en train de débattre du taux de renouvellement notoire du Duxton Las Vegas. Combien d’employés démissionnent chaque mois en moyenne ? Un ? Deux ? interrogea Kai avec un sourire encourageant.

Le visage de Tim trahissait la confusion la plus totale.

— Pardon ?

— Juste une estimation. S’il vous plaît ?

Kai se pencha et glissa vingt dollars dans le pot à pourboires.

— C’est difficile à dire. Je ne travaille pas ici depuis longtemps, répondit Tim avec diplomatie.

— Pas besoin d’être un vétéran pour entendre les ragots qui circulent en salle de repos. Contre-proposition : prêtez-moi la carafe d’eau là-bas et un grand verre juste une seconde, pressa Kai en pointant le récipient du doigt.

Tim s’exécuta.

— Je vais commencer à verser. Chaque centimètre correspond à une personne qui quitte Duxton chaque mois. Dites-moi stop.

Tim parcourut le bar d’un regard furtif. Il ne donna aucune réponse, mais ses yeux revinrent se fixer sur le verre. Kai inclina la carafe. Elle versa. Et continua à verser. Elle commençait à se demander si Tim avait mal compris l’exercice quand il dit enfin « Stop » à voix basse. Le verre était rempli à ras bord. Kai était abasourdie. C’était intenable et le visage de Lia indiquait clairement qu’elle partageait ce point de vue.

— Donc… une dizaine de personnes par mois ? clarifia Kai.

— Le verre n’était pas assez grand. En fait, c’est plus de cinq personnes par semaine, marmonna Tim.

Par semaine ? Kai s’étouffa.

— Pourquoi partent-ils ? À cause du système à points ?

La question de Kai sembla déboussoler Lia. N’en avait-elle pas entendu parler ? Elle devrait vraiment lire Terre Brûlée plus souvent. Tim fuyait le regard de Kai. Elle se fendit d’un autre pourboire.

— S’il vous plaît ?

— Principalement. Ça ne m’affecte pas autant parce que je n’ai pas de famille à nourrir et je peux me permettre de perdre un peu d’argent.

Tim se raidit, voyant une responsable traverser le bar en direction du casino. Il reprit, plus fort :

— Je peux vous servir quelque chose d’autre ?

Kai le libéra avec un sourire.

— Non, ça ira. Merci de nous avoir parlé et ne vous inquiétez pas, ça restera notre petit secret.

Les épaules de Tim se détendirent légèrement et il emporta la carafe et le verre plein.

— Vous voyez ? Les travailleurs dans les tranchées connaissent vraiment la situation, reprit Kai.

— C’est quoi ce système à points ? demanda Lia.

— Vous êtes experte en performance et vous ne le savez pas ?

Lia fronça les sourcils.

— Je n’ai jamais entendu parler de ça ailleurs.

— Je le conçois. Je pense que cet hôtel est le seul à l’utiliser. En bref, chaque employé commence la semaine avec cent points. Chaque infraction, si minime soit-elle, lui coûte un certain nombre de points, qu’il soit responsable ou non. Donc si vous êtes cinq minutes en retard à cause de travaux sur la route, ou s’il manque un bouton à votre chemise, ou si un client dépose une plainte contre vous, même si la plainte est ridicule, hop, des points en moins.

Lia paraissait complètement incrédule.

— Si, à la fin de la semaine, vous êtes tombé en dessous de soixante points, on déduit une petite somme de votre salaire. Si vous êtes en dessous de trente points, la somme déduite devient importante. Alors, vous ne touchez presque rien. C’est devenu tellement intenable que certaines personnes en seraient réduites à dormir dans leur voiture ou à voler de la nourriture dans les cuisines. Le système à points contribue largement à la situation, continua Kai.

— C’est ridicule. Comment ces personnes peuvent-elles fonctionner ainsi ? Les démissions nuisent au rendement. Le personnel doit constamment être en train de former les nouvelles recrues plutôt que de se concentrer sur sa charge de travail habituelle, raisonna Lia.

Kai hocha la tête.

— Exactement, c’est inefficace et cruel.

— Pourquoi est-il utilisé, alors ?

— Demandez à Oliver Duxton, c’est son idée de génie.

Et surtout rendez-vous le 27 avril 2023 à 0h01 !

4 Commentaires sur “Extrait de Jeux de Pouvoir de Lee Winter

  1. Cortin Cecile dit:

    Une belle panthère noire à l’affût, aux griffes acérées et aux dents longues ( ça pour la couverture)
    Pour l’extrait : j’imagine Kai « Bond », séductrice hors pair, intuitive
    Lia, glaciale, directive, superviseuse façon « M »
    L’inspectrice Gadget va normalement dégainer la première !
    Merci Isabelle pour le « Bond » tuyau
    Vivement le 27 avril🤗❤

  2. Zouzou dit:

    Après une petite semaine de vacances pendant laquelle j’ai lu la nouvelle « Un vent de liberté » 2 fois ( j’ai adoré!) j’ai pris 12:00 minutes pour le puzzle (comment vous faites pour faire moins de 10 minutes ??) je découvre cet extrait. Comme d’habitude ça donne envie: reine des glaces et dialogues affûtés j’ai hâte !

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