Extrait de Vengeance – Les Amazones – Tome 2 de Patricia Nandes

Vengeance - Les Amazones T2 de Patricia Nandes

Extrait de Vengeance – Les Amazones – Le second tome de la trilogie imaginée par Patricia Nandes

La semaine dernière, nous vous partagions la date de sortie du prochain roman de Patricia Nandes. Vengeance – Les Amazones – Tome 2 sortira le 16 mai prochain. Le dernier titre de la série, quant à lui, le troisième et dernier tome, sera disponible en fin d’année 2023. Nous avons déjà bien avancé le retravail et il devrait vous arriver au mois de septembre 2023.

En attendant, revenons aux informations principales. Les plus intéressantes, nous sommes d’accord. Ce deuxième opus raconte la suite des aventures de Bertaud et Livi. Les deux enquêtrices d’Europol continuent de travailler pour démanteler des réseaux de pédopornographie et se retrouvent bientôt en grandes difficultés.

Vous êtes conquises ? Voici le résumé !

Quatrième de couverture de Vengeance – Les Amazones – Tome 2 de Patricia Nandes

Pour celles et ceux qui n’ont pas vu l’article la semaine dernière, voici le résumé ci-dessous :

Six mois de travail, des dizaines d’interrogatoires et un témoin clé, c’est le résultat de l’enquête menée par le trio infernal Alexandra Bertaud, Laura Livi et Ludovic Degroote. À Rotterdam, un coup de filet se prépare pour appréhender deux hommes de main de la mafia albanaise soupçonnés de trafic d’êtres humains. Mais l’interpellation ne se déroule pas comme prévu, l’un des suspects s’échappe et Laura est blessée. Son pronostic vital est engagé.

Quelques mois plus tard, Laura est de retour en Suède, prête à passer sa convalescence chez Krister Nygren. Si elle se fait une joie de le retrouver, laisser sa compagne Alexandra repartir seule en mission est une torture. À Malte, la Capitaine Bertaud parvient à arrêter Vlad Gorkin, ex-informaticien des services intérieurs russes reconverti dans la cybercriminalité. Mais lorsqu’elle découvre une photo inquiétante sur l’ordinateur du suspect, son sang se glace. Sur le cliché, on aperçoit Laura, la femme qu’elle aime, aux côtés de Krister.

Lors d’une promenade en mer, Krister et Laura sont pris pour cibles par des tueurs à gages. Incapable de venir en aide à son ami, sérieusement touché, Laura se retrouve livrée à elle-même, blessée et traquée…

Après l’affaire des Amazones, Patricia Nandes nous emporte à nouveau dans un thriller haletant où le désir de vengeance peut parfois conduire au pire.

Et la couverture de Vengeance – Les Amazones – Tome 2 de Patricia Nandes

Si vous n’avez pas eu le temps (ou l’envie) de réaliser le puzzle. Voici la révélation de la couverture. Nous restons dans les mêmes couleurs sombres que pour le premier tome. Oui, c’est du polar qui n’est pas gentil ou léger. Patricia Nandes nous remue avec son écriture, nous prend aux tripes et c’est ce qui nous a plus dans sa trilogie. On ne ressort pas indemne de notre lecture. C’est une garantie !

Extrait de Vengeance Les Amazones - Tome 2 de Patricia Nandes (un polar lesbien)

L’Extrait de Vengeance – Les Amazones – Tome 2 de Patricia Nandes

Bon, nous y voilà. Vous l’attendez avec impatience alors le voici. Le fameux extrait. Nous vous souhaitons une excellente lecture. Et surtout, nous espérons que vous serez là pour la sortie de ce roman, le 16 mai à 0h01 !

Suède – Aéroport de Göteborg – 15 heures 30

Krister Nygren ne sait pas quelle attitude adopter face à Laura. Il a envie de la prendre dans ses bras et de la serrer très fort, mais cette canne, sa cicatrice sur le crâne, et tout un tas de petites choses contradictoires l’empêchent d’arrêter une décision pourtant simple. Comprenant son trouble, elle lève les bras et lui fait signe d’y aller, de ne pas avoir peur de la briser en mille morceaux. Cet homme est aussi costaud et fort que doux et généreux. Elle se laisse emporter dans cette étreinte et se sent revivre, loin de l’attention continuelle dont elle est assaillie depuis des mois.

L’idée de venir en convalescence ici, en Suède, c’est la sienne. Laura désire reprendre pied sur un terrain neutre, loin du boulot et encore plus loin de l’univers hospitalier. Le chirurgien lui a donné l’adresse d’un confrère et ami de Göteborg. Alexandra restera deux semaines, après quoi elle repartira pour finaliser une mission dans le sud de l’Europe. Laura ne veut pas penser à son absence. Pas tout de suite en tout cas. Krister l’hébergera le temps nécessaire. Et du temps, il lui en faudra.

Il la redépose délicatement sur ses deux pieds avant d’embrasser Alexandra et de lui faire savoir par un regard en coin qu’il est vraiment heureux de les voir après tout ce temps. Pour lui aussi, cette période a été la plus dure de sa vie. La mort d’Anita et de ses sœurs d’infortune[1] l’a laissé à moitié détruit, comme un vase qui tombe et dont on ne retrouve plus la totalité des morceaux. Krister a abandonné l’idée de tous les recoller, mais a trouvé un moyen de se sauver : l’écriture. Alors il écrit et chaque paragraphe achevé le ramène un peu plus près du rivage.

— Tu n’as pas changé, Krister ! T… T’as vu, Amore, je parle déjà m… mieux, ici.

Les difficultés d’élocution de Laura l’émeuvent au-delà de tout ce qu’il a pu anticiper. Il ne peut retenir une larme et promène deux doigts sur son menton.

— Tu vas voir, je te donne un mois pour gambader avec le bon air du large !

— Disons, d… deux !

— Oui, quoi qu’il en soit, moi je ne reste que quinze jours alors je suis pressée d’arriver chez toi. On y va ?

— OK, OK, je récupère vos bagages. Attendez-moi à l’entrée, je suis garé juste devant la porte principale. Il y a un flic en uniforme qui surveille ma voiture.

— Tu as encore des relations dans la police suédoise ? lui demande malicieusement Alexandra.

— Plus que jamais, je vous raconterai ça ! Allez-y, je reviens.

Laura en a franchement marre de sa canne. Elle la donne à Alexandra et s’appuie au bras de sa moitié pour avancer. Être à ce point dépendante l’horripile, mais elle fait contre mauvaise fortune bon cœur et se contente d’apprécier la vie en compagnie d’une femme amoureuse et suffisamment intelligente pour savoir où s’arrêtent les sentiments et où commence la solitude nécessaire à son rétablissement.

Suède – Hälleviksstrand – 17 heures 30

De minuscules îlots aux pierres arrondies dérivent à l’horizon. Avec un peu d’imagination, on pourrait croire qu’une colonie de tortues géantes a élu domicile dans l’archipel. Assise sur un rocher, tout près du rivage, les genoux repliés contre la poitrine, Laura se laisse emporter par la mélodie des vagues. C’est la première fois depuis des mois qu’elle ne sent plus son corps. Il dérive, là, quelque part dans l’archipel.

La maison de Krister est située à une soixantaine de kilomètres au nord de Göteborg, dans le petit village de Hälleviksstrand. On y accède par un chemin à la limite du praticable. C’est une habitation en bois d’un rouge étincelant, isolée derrière une barre rocheuse. Il y a un bateau arrimé au ponton, du soleil, un peu de vent et une bouteille de vin blanc bien calée dans l’eau, entre deux rochers.

Là-haut, Krister et Alexandra préparent le repas. Laura sait très bien qu’on la surveille du coin de l’œil et sourit intérieurement. Ça fait du bien de se sentir aimée, d’être au centre de toutes les attentions. Point trop n’en faut, mais là, c’est juste le bon équilibre. Laura finit son verre, un divin Pessac Léognan, puis s’en ressert un alors que des bruits de couverts et d’assiettes tintent derrière elle.

— Elle va récupérer ?

— Oui, en tout cas, son chirurgien en est certain, répond Alexandra tout en jetant un regard mi-inquiet mi-rassuré dans sa direction.

— Excuse-moi pour tout à l’heure, je ne voulais pas pleurer, mais…

— Moi, j’ai trop pleuré. Je doute qu’il me reste une larme en stock ! C’est prêt ? lui demande-t-elle en désignant le four.

— Je crois qu’on est bon, oui.

Laura mange de bon appétit et se contente d’onomatopées afin de traduire son enthousiasme. C’est plus facile aussi. Passer de la bouffe d’hôpital à un beau poisson cuit à point revient à récupérer 10 % d’énergie supplémentaire en une seule journée. Pas mal de bateaux croisent au loin, elle les observe avec attention avant de s’attarder sur celui de Krister.

— On pou… pourra aller dessus ?

— Bien entendu ! Tu as le pied marin ?

Laura grimace en guise de réponse. Incapable de déchiffrer son expression, Krister cherche à en savoir davantage.

— Pas trop ?

— Je m’en rappelle pl… plus. Il y a des choses que… qui sont parties.

Laura repousse son assiette, repue, et fait signe à Alexandra de lui donner une cigarette.

— Tu es sûre ?

— J’ai envie d’une.

— OK.

Elle tire une première bouffée, manque de s’étouffer puis l’écrase aussitôt.

— Che schifo[2] ! Dégueulasse.

— Alors, Krister, raconte-nous un peu ton livre, comment ça s’est passé ? enchaîne Alexandra.

— Je n’y croyais pas au début, mais quand cette femme de Norstedts est venue exprès de Stockholm pour discuter avec moi, j’ai commencé à envisager l’écriture de mon, de notre histoire.

— Norstedts ?

— Un gros éditeur suédois. J’ai donc signé un contrat et puis je me suis lancé. J’ai toujours aimé écrire, mais là… Bref, j’ai eu du mal. On était parti sur un témoignage, seulement c’était trop douloureux et je n’avais pas assez de recul. Alors a germé l’idée que je pourrais retracer tout ce qui s’est passé par le biais du roman. J’ai donc rédigé cinq chapitres en trois semaines, les ai envoyés à l’éditrice. Elle a trouvé ça plutôt bon et suffisamment proche des faits. En vérité, j’ai tout raconté, tout… sauf ce qui te concernait Alexandra.

— Et ça sort quand ?

— Dans un mois et quelques, courant septembre.

— Tu dois être soulagé.

— Oui et non. Je n’ai toujours pas réalisé ce qui… enfin… Anita, tout le reste. Écrire m’a sauvé la vie, j’en ai bien conscience. Ça ne résout pourtant rien, au fond. La douleur est là, et elle subsiste, quoi qu’on fasse pour l’oublier, l’expliquer ou la tenir à distance.

— Mais tu vas mieux auj… aujourd’hui.

— Bien mieux, c’est vrai. Même si… élude-t-il.

— On en a tous des « même si », non ?

Krister hausse les sourcils en soupirant.

— Tu as des nouvelles d… de… Laura remue une main au-dessus de la table… tu sais la nana, Stella qualcosa[3].

— Ah ! Tu parles certainement de Stella Johansson.

— Si, elle !

— Stella a été mutée à Göteborg juste après l’affaire et elle y est toujours en poste.

— Une sacrée promotion, s’en félicite Alexandra.

— Pleine et entière. Et c’est mérité selon moi. Cette fille a de l’avenir.

— Elle était tr… trop canon ! Elle av… avait un beau cul !

Alexandra lève les yeux au ciel avant d’allumer une cigarette. Sa remarque a eu l’effet attendu, du coup, Laura éclate de rire. C’est la première fois depuis la fusillade qu’elle rit à gorge déployée. Un cap est passé, le temps se chargera du reste, se dit Alexandra en lui faisant les gros yeux.

***

Suède – Hälleviksstrand – Le lendemain matin

En s’écartant du ponton, on longe un bout de côte puis on vire de bord pour s’engouffrer dans un passage si étroit que deux bateaux auraient du mal à se croiser. Ensuite, le chenal s’élargit, la mer s’ouvre à l’ouest, on la devine entre les îlots. Krister contourne une île plus grosse que les autres, et là, aussi loin que porte le regard, l’archipel égraine son chapelet minéral.

Laura ne pense plus à rien. Son activité cérébrale réduite au minimum, elle se contente de jouir du spectacle en silence et de sentir cette odeur d’iode qui lui pique les narines. Elle est bien. Les bras d’Alexandra refermés autour de sa poitrine, elle remercie son dieu intérieur de ne pas l’avoir abandonnée lorsqu’elle a été happée vers ce trou noir, quelque part entre les quais de Rotterdam et l’arrivée à l’hôpital. Alexandra n’arrêtait pas de lui parler et elle, dans ce chaos indicible, se raccrochait à sa voix. Maintenant qu’elle ne dit plus rien et qu’elle se contente d’embrasser tendrement sa cicatrice, Laura réalise la chance qu’elle a.

Est-ce que la vie a un sens ? Est-ce que le sacrifice de ces quatre femmes a servi à quelque chose ? Alexandra n’en sait rien. La presse en a fait ses choux gras, au début. Et puis, comme d’habitude, un fait divers encore plus glauque chasse le précédent et augmente le niveau d’indifférence du public. Les crimes alimentent l’appétit des chaînes infos, ça permet de vendre de la lessive et des écrans plats.

Elles sont mortes et il ne reste presque plus rien de leur histoire.

Rien, à part le récit fidèle de Krister.


[1]    Voir Sentence : Les Amazones – Tome 1 de Patricia Nandes aux éditions Reines de Cœur.

[2]    — Quelle horreur !

[3]    — Stella quelque chose.

Rendez-vous le 16 mai 2023 pour la sortie de ce polar sombre mettant en vedette un superbe couple de femmes !

3 Commentaires sur “Extrait de Vengeance – Les Amazones – Tome 2 de Patricia Nandes

  1. Harry Potter dit:

    Génial 🤩
    Si le troisième tome suit en septembre, la relecture du 1er et la lecture du second se feront vers la fin de l’été pour enchaîner ensuite avec la lecture du troisième 😉
    Excellente nouvelle 😜

  2. Cortin Cecile dit:

    Je suis en train de lire le tome 1, c’est terriblement bouleversant, lourd, pesant, prenant aux tripes. C’est le noir sidéral mais celui de Pierre Soulages, qui soulage Patricia de ses maux avec ses mots et son écriture magnifique. Non, on ne ressort pas indemne de cette lecture ! Entre réalité et fiction, l’émotion est totale.
    Je suis déjà prête pour le 16 Mai avec Alex, Laura et Krister
    Patricia a un talent immense ❤💗💗

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