Extrait de Un Amour Pas si Aveugle de Lena Clarke qui sortira le 16 Novembre 2023

Pour rappel à la nouvelle romance signée Lena Clarke sortira le 16 Novembre

Si vous avez lu l’article de la semaine dernière, aucune surprise pour vous. Sinon, le nouveau roman de Lena Clarke, Un Amour pas si Aveugle, sortira le 16 Novembre. Une belle romance contemporaine entre deux voisines qui viennent de se rencontrer suite à l’emménagement de l’une des deux. De quoi ravir nos cœurs de midinettes.

Vous avez tout raté ? Pas de panique, voici le résumé !

Vous avez raté notre précédent article. Ne paniquez pas. Déjà parce qu’il est toujours en ligne. Ensuite parce qu’on va vous faire un rappel. Déjà, que dire. Cette nouvelle histoire de Lena Clarke se déroule à Paris, de nos jours. On retrouve deux femmes (ceci n’est pas le spoiler, c’est bien une romance lesbienne, vous l’aurez compris).

Romy qui est aveugle depuis de nombreuses années va enfin voler de ses propres ailes. Elle qui vivait jusqu’à présent avec son frère emménage seule pour la première fois de sa vie dans un appartement. Sa voisine n’est autre que Maëlle, qui cache son passé et les conséquences de ce dernier sur son corps. L’alchimie est immédiate entre elles, mais si Romy est intéressée, Maëlle de son côté fait un pas un avant pour trois pas en arrière, laissant sa voisine de plus en plus intriguée par son comportement…

Bon, ce n’était pas le résumé officiel. Celui écrit par Gaëlle est de bien meilleure facture. Le voici donc bonne lecture !

Romy est une professeure de piano de vingt-six ans. Prête à prendre son indépendance, elle décide de chercher un appartement pour vivre seule, renonçant au confort et à la sécurité offerts par son frère. En région parisienne, cette quête est un véritable casse-tête, d’autant que la jeune femme aveugle doit trouver un logement qui répond à ses critères d’accessibilités et à ceux de Lady, sa chienne guide. Lorsque la perle rare se présente, Romy fonce sans réfléchir.

Maëlle fait la connaissance de sa nouvelle voisine au moment où son chien, Batman, vole une peluche tombée du camion de déménagement. Si Romy lui propose rapidement une sortie à ses côtés, l’ambulancière décline poliment. Quelques jours plus tard, Maëlle découvre Romy en plein combat avec sa boîte aux lettres. Elle décide de l’aider et accepte de dîner avec elle.

Mais si Maëlle laisse peu à peu Romy entrer dans son quotidien, elle ne semble pas prête à s’ouvrir et à se libérer de sa carapace. Quel lourd secret peut-elle bien cacher ?

Avez-vous remarqué la beauté de la couverture et ses couleurs ?

Nous adorons toutes les couvertures de nos romans, vous le savez. Et trouver celle qui plaira à tout le monde n’est pas simple. Celle-ci a fait l’unanimité notamment pour ses couleurs chaudes et chaleureuses. En plus, c’est de saison ! On adore les feuilles en haut, ce dégradé de couleurs chaudes et on pense à toutes celles qui ont été au bout du puzzle. Vous êtes incroyables ! Et particulièrement talentueuses. Il faut le reconnaître.

Vous n’avez pas encore vu la couverture en entier ? Pas de panique, la voici. Alors, qu’en dites-vous ? Pas mal, non ? La chienne, c’est Lady, la chienne guide d’aveugle de Romy. Mais chut, nous ne pouvons pas vous en révéler davantage. Ce serait gâcher votre découverte et votre lecture à venir.

Extrait romance F/F : Un Amour pas si Aveugle

Maëlle

Le regard fixé sur l’écran de mon téléphone, je retiens un juron en sentant Batman tirer sur sa laisse. Tous les soirs, c’est la même chose. Lorsque je finis plus tard que d’habitude, il me presse afin d’arriver au plus vite à la maison.

— Tu n’es pas sur le point de mourir de faim, soupiré-je. Attendre cinq minutes de plus avant de manger tes croquettes ne va pas te tuer.

Le regard en coin qu’il me lance au même moment ne trompe pas. Il n’est pas du tout d’accord avec mes paroles. Afin de lui faire comprendre qui est le maître, je ralentis volontairement et reprends la lecture du SMS envoyé par Benjamin.

{Réserve ton week-end du 15 juillet, on t’emmène avec nous à la montagne ! Aucun refus ne sera toléré donc inutile de te chercher des excuses.}

{PS : J’ai déjà dit à Juliette que sa tante préférée viendrait avec Batman, alors tu ne peux VRAIMENT pas te défiler.}

Je serre les dents et insulte mentalement mon meilleur ami. Cet imbécile ne se donne même plus la peine de demander poliment avant de m’imposer les choses. Je suis tentée de lui intimer d’aller se faire voir, tout en sachant très bien que ça ne servirait à rien. En cas de mauvaise volonté de ma part, il serait capable de me passer sa fille au téléphone. Or, qui pourrait refuser quoi que ce soit à un petit ange d’à peine huit ans ?

Consciente d’être piégée, je range mon portable dans ma sacoche et rajuste la capuche de mon sweat sur ma tête. Plutôt que de broyer du noir toute la soirée, autant accepter tout de suite l’idée de ce fameux week-end. J’ignore qui sera présent, peut-être juste sa famille. Il n’a rien précisé, néanmoins je devine que nous nous rendons dans le chalet dont a hérité sa femme. Ce ne sera pas une première et, d’après mes souvenirs, l’endroit a le mérite d’être assez isolé. Quitter un peu Paris sera sûrement agréable. Quant à Batman, il sera très heureux d’avoir accès à des plans d’eau.

Perdue dans mes pensées, je ne vois pas le temps défiler, au point d’être surprise en arrivant devant mon immeuble. Je passe la porte déjà ouverte et m’aperçois que l’entrée est éclairée. Avec son carrelage au sol constitué de motifs en forme d’étoile et ses murs blancs, cette dernière a le mérite d’être bien entretenue. Une rangée de boîtes aux lettres se trouve sur la gauche.

D’habitude, Batman n’aurait pas hésité. Il aurait foncé droit vers notre appartement, sans me laisser le loisir de récupérer mon courrier. Le voir s’immobiliser est une grande première. Je lève la tête afin de comprendre ce qui lui arrive et découvre que nous ne sommes pas seuls. La voisine et sa chienne sont arrêtées à quelques mètres. La dernière fois que nous nous sommes croisées remonte à une semaine, soit à son emménagement. Apparemment, nous avons des horaires différents.

Je me demande ce qu’elle peut faire comme travail. La veste de tailleur et le pantalon gris qu’elle porte ne sont pas vraiment révélateurs. J’ai le malheur d’y prêter un peu trop d’attention et me rends compte que même avec cette tenue plus sérieuse, je la trouve toujours aussi mignonne. Contrairement à lors de nos deux rencontres précédentes, ses cheveux sont relevés et dégagent son visage. Je m’attarde un instant sur les traits délicats de ce dernier et retiens un sourire en l’entendant supplier sa boîte aux lettres de s’ouvrir. À sa place, je l’aurais insultée de tous les noms, je ne me serais pas mise à la flatter.

— S’il te plaît, décoince-toi. Je te promets de prendre soin de toi à l’avenir. J’achèterai de l’huile, ou peut-être des autocollants mignons ? Imagine, tu pourrais être la plus belle des boîtes aux lettres. Pour ça, tu as juste à t’ouvrir. Si j’appelle mon frère, il te maltraitera et donnera de grands coups dans ta jolie porte métallique. Tu ne veux pas ça, n’est-ce pas ?

Désespérée, la jeune femme baisse la tête sans lâcher la clé toujours coincée dans la serrure. J’ignore si elle m’a entendu entrer, probablement pas. Passer derrière elle et rejoindre mon appartement serait facile. Pourtant, je suis dans l’incapacité de m’y résoudre. Lorsque, d’un seul coup, elle serre les poings et confronte l’objet, je hausse les sourcils.

— Très bien, tu as gagné ! Je ne voulais pas en arriver là, mais tu ne me laisses pas le choix.

Visiblement prête à mobiliser toute sa force dans le but de faire bouger la clé, elle lâche Lady et utilise sa paume pour augmenter ses chances de succès. Même si j’admire sa ténacité, une part de moi s’inquiète. Je sens la catastrophe se profiler à l’horizon et décide d’intervenir.

— Besoin d’aide ?

Comme je le soupçonnais, et à en juger par son expression perdue, elle n’avait vraiment pas conscience d’être observée.

— Désolée, je ne voulais pas vous effrayer, m’excusé-je en approchant.

— Vous êtes là depuis longtemps ?

Son air gêné me donne presque envie de mentir. Je pourrais prétendre être arrivée il y a quelques secondes. Elle n’en saurait jamais rien, mais au final, le désir de la taquiner se révèle plus fort.

— Depuis le passage sur les autocollants. Vous avez déjà une idée des motifs ?

— Pas vraiment. Pourquoi pas des cœurs ? Si cette boîte aux lettres se sent aimée, elle arrêtera peut-être de me tourmenter.

Cette réponse m’arrache un sourire que je m’empresse aussitôt de chasser. Je ne dois pas me laisser attendrir. Après m’être occupée de cette serrure récalcitrante, je couperai court à la discussion et rentrerai chez moi.

— Permettez-moi d’essayer.

J’attends qu’elle se soit décalée d’un pas et tente ma chance. La première tentative se révèle infructueuse et je comprends vite pourquoi. Un colis est coincé à l’intérieur de la boîte métallique. J’opte alors pour une nouvelle stratégie. Tout en appuyant sur la porte, je contracte les muscles et parviens sans trop savoir comment à donner un tour de clé. Un petit bruit résonne, synonyme de victoire.

— Vous avez réussi ? questionne Romy, incertaine.

— La boîte aux lettres récalcitrante a rendu les armes, annoncé-je fièrement.

— Merci beaucoup, vous êtes la meilleure !

La joie sur son visage est contagieuse. Je me retrouve à sourire une nouvelle fois et force un peu pour récupérer le carton qui bloquait l’ouverture.

— Vous avez reçu un paquet. Du CTEB[1], précisé-je sans trop savoir comment le prononcer.

— Oh, ce sont des livres. Vous pouvez les laisser là, je reviendrai les chercher après avoir rangé mes affaires.

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[1] Centre de Transcription et d’Édition en Braille.

Rendez-vous la semaine prochaine pour les commandes !

En espérant que cet extrait romance F/F vous ait plu autant qu’à nous. C’est tout un métier de sélectionner des extraits différents des premiers chapitres, vous n’imaginez pas… À la semaine prochaine.