Vice Versa : Interview sortie de Fanny Metz, l’auteure du roman

Fanny Mertz

Découvrez l’autrice de romans lesbiens Fanny Mertz

Bonjour, Fanny Mertz, peux-tu te présenter en quelques lignes ?

J’ai 48 ans et je vis  à la montagne, avec ma compagne. J’aime la nature et pratique des activités en rapport : randonnées, jardinage, sports de glisse. Malheureusement, mon métier m’éloigne souvent de mon point d’ancrage et m’exile à l’autre bout du monde presque la moitié du temps.

À quel âge as-tu commencé l’écriture ? Peux-tu nous parler d’un fait marquant à ce sujet ?

J’ai commencé à écrire vers 35 ans, à peu près au moment où j’ai réalisé que je pouvais aimer hors « du cadre ». Devant le tsunami familial provoqué par cette découverte tardive, il me restait deux options : les antidépresseurs ou l’écriture. Et bon, faut l’avouer, je n’aime pas les médicaments !

Vice Versa est ton premier roman. As-tu toujours rêvé d’écrire un livre ?

Absolument pas, jusqu’à ce que je le fasse, je n’aurai pas cru cela possible. Il y a les « gauchers contrariés », ceux qu’on a contraints à utiliser la main droite, je  me vois  comme une « littéraire contrariée » : études scientifiques, métier terre à terre, l’art n’a jamais eu aucune place dans ma vie, jusqu’au jour où…

Vice Versa de Fanny Mertz, un livre lesbien d’abord publié aux éditions La Cerisaie

Peux-tu nous parler de manière un peu plus précise de Vice Versa ? Comment est née l’idée ? Qu’est-ce qui t’a inspirée ?

Pour aller au plus simple, je dirais que l’idée première est venue de l’expérience d’une relation amoureuse conflictuelle. Ensuite, je ne sais pas. L’inspiration est une entité compliquée et à trop vouloir la décortiquer, la magie se perd…

Ton histoire a été éditée en 2008 pourtant elle n’a pas vieilli. Comment peux-tu expliquer cela ?

L’amour est un sujet intemporel, l’humanité s’en fait un roman depuis l’invention du stylo. Alors en comparaison, 2008, ce n’est pas si loin !

Tes personnages semblent être l’exact opposé l’un de l’autre. Étude, carrière, vie. Pourtant ils se respectent profondément. Qu’est-ce qui t’a poussé à faire ce choix ?

J’ai cherché à comprendre en quoi l’amour transcende les différences. Pour cela j’avais besoin d’une histoire qui s’appuie sur le respect. À mon sens, c’est nécessaire à toute relation, c’est la base. La différence ne doit pas conduire au rejet, c’est le message que l’on cherche toutes à faire passer, non ? Eh bien, l’amour peut aider, énormément.

Une belle romance entre deux femmes

Ton livre commence un peu par la fin, non ?

Cette histoire se présentait comme une reconquête, il fallait donc qu’elles commencent par se perdre. Et puis une rupture, ça fait une accroche originale !

Peut-on dire que dans Vice Versa il est plus question de quête de soi que d’histoire d’amour ?

Au départ dans mon imaginaire, c’était une histoire d’amour, mais assez vite ça s’est transformé en quête de soi. De toute façon, pour aimer l’autre il faut commencer par s’aimer soi-même. Parce qu’aimer, c’est avant tout donner…Et tant qu’on n’est pas en paix avec soi, on n’a que du stress à partager !

Question indiscrète, de quel personnage te sens-tu la plus proche ? Et pourquoi ?

J’ai peut-être plus d’affinités avec Fred, mais il y a un peu de moi dans chaque personnage de ce roman. De toute façon, écrire c’est une occupation de schizophrène : assez rapidement mes personnages prennent corps et existent par eux-mêmes. Parfois ils ne sont pas d’accord avec le sort que je leur réserve et décident de faire autre chose. Ils sont indépendants.

Ne jamais renoncer à ses rêves…

Aurais-tu des conseils à donner à de jeunes auteures qui rêvent de se lancer ?

Alors là ça y est, avec une question comme ça, je suis vieille ! Honnêtement, je ne me sens ni l’expérience, ni la légitimité de donner des conseils à qui que ce soit…Mais bon, histoire de ne pas me défiler, je dirais : ne pas écrire pour être publié, mais par plaisir ; écouter les remarques de ses premiers lecteurs (surtout les désobligeantes) ; se relire et se relire encore (on peut toujours faire mieux) ; et surtout, s’il ne doit rester qu’un seul conseil : y croire !

Qu’aimerais-tu dire à ceux qui liront ton roman ? Et à ceux qui ne te liront pas ?

À ceux qui le liront, tout d’abord merci, c’est toujours un peu irréel d’imaginer des inconnus penchés sur mes élucubrations… J’espère que vous aurez passé un bon moment, que vous aurez souri, que vous aurez été émues, moi c’est ce que je demande à un bouquin. Et si c’est le cas, n’hésitez pas à laisser un commentaire, histoire de donner envie aux autres !!

Si des lectrices ont envie de discuter avec toi, comment peuvent-elles te contacter ?

Par mail, sur le site de Reine de Cœur.

Que peut-on te souhaiter pour la suite de l’année ?

L’édition d’un autre bouquin ? Mais bon, c’est déjà fait… (merci les Reines de Cœur !) Un troisième ? Non, ça serait de la gourmandise !

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