Fear Street : Un couple lesbien lie les trois épisodes

Fear Street un couple lesbien Sam et Deena

Une trilogie d’horreur mêlant old school et modernisme

Si comme la majorité de la planète vous regardez Netflix, vous ne pouvez pas ignorer la liste des films les plus regardés. L’esthétique flashy et rétro de la trilogie Fear Street présente dans ce classement vous aura forcément tapé dans l’œil !

Voici un résumé pour replacer le contexte :

1994. La ville de Shadyside est secouée par une nouvelle nuit meurtrière au cours de laquelle Heather Watkins, une lycéenne employée au centre commercial de la ville est assassinée par son ami Ryan portant un déguisement de squelette provenant de la boutique où il travaillait. Alors que plusieurs employés sont retrouvés morts, Ryan est abattu par le shérif.

La tragédie est relayée par les médias locaux comme étant malheureusement courante pour la tristement célèbre ville la plus meurtrière des États-Unis.

Pour la majorité de ses camarades du lycée de Shadyside, Heather est une victime de plus de la malédiction lancée sur les habitants de la ville par Sarah Fier, une femme exécutée pour sorcellerie en 1666…

Nous allons vous présenter 7 raisons pour lesquelles Fear Street est un excellent divertissement. Quant-au choix de le regarder ou non, cela ne tient qu’à vous !

1. Une esthétique travaillée

La photographie est superbe. On retrouve les marqueurs des films des années 90. Que ce soit dans la culture pop, les couleurs flashy, les coupes de cheveux, les vêtements. La bande-son est rythmée et excellente, remixant aussi bien d’anciens tubes que des hits d’aujourd’hui.

On sent que ces détails ont été travaillés pour plaire à la fois à un public nostalgique de cette époque. Public dont je fais partie, mais aussi pour plaire aux plus jeunes. En d’autres termes, l’esthétique est rétro sans être ringarde, et ça vaut largement le coup d’être salué.

2. Une romance lesbienne surprise

Sans trop vous spoiler, les deux héroïnes de l’histoire sont deux jeunes filles amoureuses. Deena et Sam. Et le reste de l’intrigue va tourner autour de cette relation. J’ai adoré la manière dont ça a été amené. On voit l’une de nos héroïnes en mal d’amour, Deena, énervée contre une personne dénommée Sam. Personne que l’on ne connaît pas encore (c’est un détail important). On se dit que Sam est forcément un gars. Mais la lesbienne au fond de nous qui souhaiterait voir plus de relations entre filles à la télé continue d’espérer que ça puisse être une femme. Après tout, Sam est un prénom mixte, non ?

Et là, le miracle arrive ! Sam est une fille ! Netflix a décidé de mettre un couple de femmes au centre d’une trilogie événement ! Vive 2021 !

Fear Street un couple lesbien Deena et Sam
Sam & Deena

3. Fear Street un couple lesbien fort

Fini les représentations de l’amour entre femmes creuses ou hypersexualisées. Le tout, juste pour de l’audience, pour faire plaisir à un public masculin. Ou pire pour bénéficier du ship des communautés LGBTQ+. On a affaire dans Fear Street à un couple lesbien. Un vrai. Un couple qui ne se lâche pas et qui s’entraide envers et contre tous. Une belle démonstration d’amour à l’écran. La relation n’a rien de toxique. Elle est forte, honnête, sincère, et, de fait, représente un superbe modèle de représentation lesbienne à la télé.

4. Du gore, mais pas d’angoisse

Le film a quelque chose d’original en ce sens qu’il vient couper avec la mode actuelle. Ces dernières années, la position dominante des films d’horreur était axée sur des thrillers psychologiques et de suspense. Le but était d’user de faux-semblants, de jouer avec les apparences, de créer des « jump scare » (sursaut de surprise). Ici, on revient aux basiques du film de genre avec des tueurs et du gore.

Le but n’est pas de nous garder éveillées pendant des nuits entières. De peur que quelque esprit maléfique ne surgisse de notre placard pour nous posséder. On assiste plutôt à des scènes extrêmement graphiques. Le gore, ce n’est pas pour tout le monde. Seulement, ça a le mérite de mettre l’accent sur des actions rapides. Actions qui ne nous traumatisent pas une fois le film terminé. En résumé, beaucoup d’hémoglobine versée ici, un changement de paysage agréable qui rejoint l’aspect rétro voulu dans cette trilogie.

5. Une histoire écrite par R.L. Stine

On ne peut pas écrire cet article sur le blog d’une maison d’édition et passer sous silence… Le talent d’écrivain de R.L. Stine. Les personnes de 25 ans et plus ont forcément tenu entre leurs mains les livres de la célèbre franchise pour adolescents Chair de poule lors d’une virée forcée au supermarché. Les plus jeunes se souviendront peut-être de l’adaptation des Chair de poule en minisérie, beaucoup plus édulcorée que les livres. Le génie et le talent de cet auteur se retrouvent ici pour notre plus grand plaisir. Et pour beaucoup (dont je fais partie), cela aura un petit goût de nostalgie, valeur ajoutée lors du visionnage !

6. Des acteurs jouant différents rôles

Il faudra atteindre le troisième volet de la trilogie pour voir les acteurs et actrices incarner des rôles différents. Le superbe film Cloud Atlas utilisait déjà cette technique. C’est pour le moins déroutant. Mais c’est original et ça crée des ponts narratifs riches qui prennent toute leur force à l’écran. Difficile d’imaginer cela dans un livre. Ce stratagème puise sa force dans l’image et consiste donc en un outil visuel passionnant. Dans un sens, si vous avez lu les Blood Moon d’Axelle Law, et que vous imaginez ce que cela donnerait en film, cela reviendrait à utiliser deux mêmes actrices pour jouer Ione et Hope dans Blood Moon Origine et leurs réincarnations Heather et Sian dans Blood Moon L’Éveil et Blood Moon Rébellion. En gros, cela revient à rendre visibles les ponts invisibles entre personnages liés à travers les époques.

7. Une fin géniale qui détruit le concept néfaste « bury your gay »

On vous garde le meilleur pour la fin, mais on ne veut pas vous spoiler. Comme dit précédemment, cette histoire dépeint tout ce qu’une romance lesbienne devrait montrer à l’écran. Et ce même si la romance n’est pas centrale au sens de comédie romantique. Fini les suicides, la honte, la rupture, l’assassinat de notre héroïne lesbienne. On ne vous dira pas ce qu’il se passe. Mais on peut vous dire que la fin ne vous décevra pas ! Et ça, ça vaut tout l’or du monde, non ?

PS : Si vous avez aimé Fear Street, vous aimerez… Les Amantes de Las Nieves de Sylvie Géroux

En effet, il s’agit d’une histoire d’horreur où un groupe de jeunes entre dans une maison hantée et découvre un passé déchirant…

Quand Charlie et Cristina décident de se lancer avec quelques amis dans une expédition d’Urbex au Manoir Maria de las Nieves en Espagne, les jeunes femmes sont loin de se douter de ce qui les attend…

Une fois entrée dans la bâtisse, Cristina, passionnée d’histoire, rappelle aux explorateurs d’un jour l’histoire si particulière de ce lieu. Au cours d’une nuit de folie, le Señor Calderon, ancien propriétaire des lieux, tira sur sa fille et sa femme, apparemment sans raison. C’est donc avec une certaine appréhension et un parfum d’interdit que les aventuriers pénètrent dans le manoir abandonné.

Tiraillée entre ses sentiments inavoués pour Cristina et les appels du pied de l’une des membres du groupe, Charlie prend la tête des opérations espérant laisser derrière elle ses déboires amoureux.

Mais rapidement la joyeuse bande se retrouve confrontée à des événements pour le moins inattendus… et si le manoir n’était pas si abandonné que cela ?

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