L’homoromance : Un nouveau nom pour la littérature gaie et lesbienne ou littérature LGBT ?

Homoromance : Définition et présentation

Définition de l’homoromance

L’homoromance est une histoire mettant en scène une relation amoureuse entre deux personnes de même sexe.

Elle peut aussi bien concerner un couple d’hommes qu’un couple de femmes.

Un nom différent pour qualifier la littérature LGBT ?

Dans les années 90 et le début des années 2000, il était courant de parler des éditions gaies et lesbiennes pour désigner la littérature LGBT. D’ailleurs, il s’agit du nom donné à l’une des premières maisons d’édition créée par Anne et Marine Rambach en 1997. L’objectif, clairement militant, était de montrer aux jeunes lecteurs homosexuels qu’ils pouvaient s’accepter dans leur différence et aspirer au bonheur.

A la fin des années 2000, début 2010, les termes LGBT ont été moins utilisés. Les causes peuvent-être multiples : peut-être pour une banalisation de la littérature gaies et lesbiennes, une inclusion plus importante au-delà des termes lesbiens et gais, pour limiter les risques d’être étiquetés ? D’ailleurs, si vous regardez attentivement, Reines de Coeur parle « des livres qui nous ressemblent ». Cependant, le logo et la phrase d’accroche ne mentionnent pas les LGBT…

L’homoromance s’adresse à un public plus large

En marge de l’aspect militant, de nouvelles éditions se sont lancées ces dernières années. Notamment, sur la littérature M/M pour Male/Male (Masculin/Masculin). L’essor est d’abord venu des Etats-Unis avant de prendre en France. Si le M/M est plus connu que le F/F, c’est parce qu’il concerne avant tout un public de femmes hétérosexuelles. En effet, ces dernières sont en grandes majorité les autrices de ces histoires d’homoromance. Elles sont également les grandes lectrices de ce type de littérature.

En 2017, Têtu a fait une enquête très riche et intéressante sur les raisons qui poussent les femmes hétérosexuelles à écrire et lire ce type d’histoires. Entre rejet des personnages féminins actuels, fantasme, refus des questions de genre, de nombreux sujets sont abordés dans cette enquête.

Et une question apparaît. Est-ce que ce choix de terme, « homoromance », n’a pas été réalisé par les hétérosexuels et non les homosexuels ?

Du côté des femmes, rien ne semble changer, ou alors très peu. Les romances F/F sont souvent écrites par des femmes homosexuelles, principalement pour des femmes homosexuelles ou bisexuelles. D’ailleurs, la liste des autrices R2C est assez représentative de ce côté-là. Des femmes, des femmes, encore des femmes.

Une dichotomie entre littérature F/F et littérature M/M dès qu’il est question d’homoromance ?

A ce titre, le nombre de titres M/M, le nombre d’autrices de M/M et le nombre de ventes de ces maisons d’édition spécialisées prouvent qu’un véritable essor se joue sur cette littérature. D’abord du côté anglophone et depuis quelques années du côté francophone.

Cependant, côté femmes, si de nouveaux acteurs sont apparues sur le marché, ils sont peu nombreux. Honnêtement, nous sommes loin du succès et de l’engouement concernant la littérature M/M. Pour avoir échangé avec quelques lectrices assidues de M/M, certaines reconnaissent ne pas du tout s’intéresser au F/F et ne pas du tout en lire.

Ces histoires font-elles moins rêver, moins fantasmer ? Touchent-elles des sujets trop proches et trop réalistes pour certaines femmes ? L’identification des femmes est-elle un frein au développement de la littérature F/F ? En effet, quand le personnage principal se bat pour se faire sa place dans le monde du travail, dans la société ou est victime d’agression, l’évasion est peut-être plus limitée ?

Emploi des termes chez R2C

Il y a quelques temps, nous avions fait un article expliquant le terme F/F et pourquoi nous trouvions ce dernier très inclusif. Et si nous alternons volontiers entre les appellations livres lesbiens et romans F/F, parce qu’il n’est pas toujours question de lesbiennes, mais aussi de personnages bisexuels ou pansexuels, nous avons réalisé que nous n’utilisions jamais le terme homoromance.

Finalement, cet article aura été l’occasion de s’interroger sur le mot homoromance et sur notre utilisation de ce dernier.

Image d’illustration Freepik.

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