Homosexualité féminine en livre
Sur ce blog, nous avons déjà abordé la question des termes et mots utilisés pour faire des recherches. C’est ainsi que nous avons proposé un historique du terme F/F que nous apprécions particulièrement puisque nous avons utilisé l’expression pour créer le F/F Day qui se tiendra le 22 Juin prochain à Paris.
Comme vous l’avez également constaté, nous aimons personnellement beaucoup utiliser le terme lesbien. C’est certainement parce qu’on est un peu vieilles. On essaie cependant de rester dans le coup, promis !
Et en conséquence, on s’est posé la question des mots « homosexualité féminine en livre ». A une époque pas si lointaine, quand vous vouliez avoir des réponses spécifiques sur les moteurs de recherche, vous tapiez cela. Oui, d’accord, c’était au début des années 2000, avec Univers-L, mais quand même. On l’a fait !
Pourquoi aujourd’hui utilise-t-on moins ces termes ? Nous nous sommes interrogées et nous allons, à titre très personnel, tenter d’y apporter une réponse.
Homosexualité féminine en livre : des termes aujourd’hui peu usités
Je ne sais pas pour vous, mais pour nous les mots « homosexualité féminine » ont quelque chose de très médical, de très froid, de très pathologique. Peut-être parce qu’à une époque nous avons lu des thèses publiées qui expliquaient de manière très précise ce qu’était l’homosexualité en disséquant le terme comme on l’a tous fait en cours de biologie avec des pauvres bêtes que ne nous avaient rien demandées.
Peut-être également parce que le mot implique en plus un rapport au sexe tout en niant l’aspect des sentiments, de la politique et de l’appartenance. Il y a certainement plein de raisons. Et si autrefois j’avais beaucoup de mal à dire que j’étais lesbienne, il a également fallu que j’apprivoise ce terme et que je me l’approprie d’un point de vue très personne.
Il ressort en tout cas une notion proche de la maladie. Après tout, c’est bien le mot « homosexualité » qui apparaissait dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) et la classification internationale des maladies (CIM-10). On va éviter de déprimer tout le monde, mais si vous voulez en savoir plus sur le sujet, Malick Briki a écrit un livre sur le sujet baptisé Psychiatrie et Homosexualité.
Donc, pour résumer, homosexualité féminine renvoie à quelque chose de médical et de pathologique. Et alors quand vous associé le mot livre et que vous faites le combo « homosexualité féminine en livre », vous avez l’impression de rechercher un dictionnaire en cinquante tomes dans le grenier de votre grand-mère.
Un carcan réducteur ?
Aujourd’hui, on n’utilise peu ces mots peut-être aussi parce qu’ils sont très réducteurs. Avec l’évolution du monde, l’apparition de la notion de fluidité, l’envie de ne pas se coller d’étiquette, le mot homosexualité féminine a quelque chose de figé, d’immuable, de définitif. Et il nie la réalité de ce monde qui n’est pas tout noir ou tout blanc, mais qui est fait de nuances de gris. En premier lieu, la bisexualité n’existe pas. Juste l’homosexualité. Nier la bisexualité, aujourd’hui, ce n’est pas envisageable.
Il existe en effet de nombreuses autres manières d’envisager la sexualité, au-delà de l’hétérosexualité et de l’homosexualité. Ce ne sont pas deux équipes qu’on oppose dans un match dont nous ne connaissons pas l’enjeu. Jouer sur cette dichotomie revient à faire taire ceux qui n’entrent pas dans les cases restrictives que ces mots représentent.
Parce que vous pouvez tomber amoureux d’un homme ou d’une femme, à différentes périodes de vos vies, pour une première, une seconde ou une énième fois. Parce qu’aujourd’hui on interroge également les notions de genre, de sexe de naissance, d’assignation etc…
Tout ce prisme-là est tu avec la notion d’homosexualité.
Déjà qu’on rajoutait féminine pour contrebalancer la surreprésentation des hommes sur le sujet… Mais ça, c’est une autre question. Un sujet pour un prochain article, peut-être ?
Une liberté plus grande avec d’autres mots ?
Si le terme « lesbienne » est très concurrentiel parce que très utilisé par les sites pornographiques, il n’est reste pas moins que la manière dont nous l’employons sur le site implique une réappropriation politique et féministe.
Pour autant, nous essayons également d’évoluer avec notre époque et c’est aussi l’une des raisons qui nous pousse à utiliser les termes F/F. Inclure un maximum de personnes en parlant de relations entre deux femmes nous semble plus juste. Toutes les relations.
Et vous, vous avez déjà cherché « homosexualité féminine en livre » ou vous vous contentez du très efficace « livre lesbien » ? Tiens d’ailleurs, pour notre culture personnelle, qu’est-ce que vous tapez dans les moteurs de recherche, quand vous avez envie de lecture ?
Avec un peu de retard, voici mon commentaire sur le blog de la semaine. je me dépêche car elle finit bientôt..:)
Je peux dire que sans une recherche, sur une plateforme connue, basée sur Thriller Lesbien, je n’aurai jamais connu R2C. C’est cette recherche, puis les recommandations du site qui m’ont permis de découvrir 6h22, Piégée en mer,…. que je me suis empressé de racheter ensuite sur le site de R2C après les avoir lus, du reste…
Et j’avoue que j’oriente certaines recherches en utilisant le mot lesbien (ne) quand je suis en panne de lecture R2C, il va de soi…:) et d’avoir découvert de très belles romances, polars F/F. Je n’utilise pas encore le terme F/F, cela viendra car je le trouve plus fédérateur et moins « réducteur ». Reste à savoir su les algorithme des sites et plateformes le prennent en compte.