Interview Clemence Alberie pour La Theorie du Phoenix
Bonjour, Clémence, cela fait plaisir de te retrouver avec un nouveau roman ! Pour commencer, peux-tu nous présenter l’histoire de La Théorie du Phoénix ?
Moi aussi ça me fait sacrément plaisir de vous retrouver pour l’aventure avec ce troisième roman. C’est un immense bonheur. Concernant l’histoire, c’est le récit d’un drame à partir duquel va se construire une histoire d’amour. C’est l’histoire d’une cohabitation atypique entre deux femmes qui ont besoin de reconstruire. Entre colère, ressentiments, humour et sentiments, nos deux héroïnes vont apprendre ensemble à se relever.
Est-ce que cela fait longtemps que tu travailles sur ce projet ?
Un peu plus de cinq ans ! [rires], mais j’ai mené de nombreux projets entre et je ne l’ai réellement repris il y a deux ans environ. Il m’a demandé beaucoup de temps de par les thèmes abordés qui ne sont pas très faciles et qui m’ont demandé beaucoup de travail et de recherches.
Il semble que tu aies décidé d’aborder des sujets difficiles avec cette romance. Comment t’est venue cette idée et pourquoi t’a-t-il semblé important de la mettre sur papier ?
J’ai la certitude qu’on est tous capables de renaitre de nos cendres. Même quand tout semble gris et insupportable, nous avons tous en nous la force d’avancer. Je l’espère en tout cas. Les drames arrivent souvent, une femme sur deux doit affronter une fausse couche au cours de sa vie et pourtant peu en parle.
Lorsque nous sommes passées par là mon épouse et moi, nous avons réalisé que nous étions loin d’être un cas isolé et ça nous a aidées à aller mieux et à avancer. Suite à ça, j’ai repris ce roman et j’ai vraiment eu à cœur de le terminer.
Des personnages LGBT complexes et riches
Agathe paraît un peu froide au premier abord, mais on se rend vite compte que c’est une personne avec un grand cœur, qui est attachante malgré sa rigidité. Mention spéciale à ses parents et sa collègue et meilleure amie Marianne. Était-il important pour toi d’accorder une belle place aux personnages secondaires ?
C’est même primordial. Je suis convaincue que nos proches sont notre plus grande force. De plus, la présence des proches dans une telle histoire est un outil précieux pour aider les personnages à avancer et réfléchir. Parfois, j’ai un peu l’impression que mes héroïnes peuvent prendre le dessus et ne plus trop les contrôler, les personnages secondaires sont mes garde-fous en fait [rires].
Au contraire, Alexandra semble être une personne un peu plus « cool », mais on n’apprend pas à la connaître à travers son entourage. Était-ce voulu ?
En effet oui. J’ai construit ce roman selon le point de vue d’Agathe et je souhaitais concentrer l’histoire sur son point de vue et préserver au maximum le huis clos de leur cohabitation. Je vous avouerai que je n’ai pas oublié les proches d’Alexandra, mais ça sera pour un second projet ça… Enfin, je dis ça… Je n’en dis pas plus [rires]
Comme toujours, malgré les sujets difficiles abordés, ton roman se démarque par les touches d’humour qu’il parsème. Était-ce difficile de jongler entre la comédie et le dramatique ?
Un peu oui. Je pense que ce roman aura été une recherche permanente du point d’équilibre entre la comédie et le dramatique justement. Au prix de très nombreuses relectures et ajustements, je pense m’en être pas trop mal sortie… je l’espère en tout cas [rires]. Quoi qu’il en soit, ce roman a été pour moi un challenge purement extraordinaire.
Du réalisme, des sentiments, de l’amour
Que répondrais-tu aux personnes disant que la situation entre les deux femmes est loufoque et manque de réalisme ?
Je suis d’accord sur le fait que la situation est loufoque, mais je pense qu’elle ne manque pas de réalisme [rires]. Évidemment je doute fort qu’une telle histoire puisse se dérouler dans la vraie vie, mais je pense avoir travaillé durement pour la rendre réaliste. Je pense que même si le contexte est particulier et peu probable dans la vraie vie, ça n’empêche pas de traiter le sujet avec réalisme en termes d’interactions humaines.
Les livres sont des fictions qui permettent de laisser libre cours à notre imaginaire. Avec eux, tout devient possible, c’est la magie de l’imaginaire qui permet de prendre n’importe quel contexte et d’en faire une histoire.
Est-ce qu’il y a une chose que tu aimerais partager à propos de La Théorie du Phoénix ?
Ce roman aborde des sujets durs, mais c’est avant tout un message d’espoir sur le fait que l’amour est capable de triompher de tout. C’est vrai dans la fiction, mais libre à nous de tout faire dans la vie pour que ce soit vrai aussi. Le bonheur n’est jamais acquis, mais nous pouvons tout faire pour le préserver, le retrouver et le faire grandir. Ce roman, de par son message de renaissance possible, me tient tout particulièrement à cœur. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à le lire que j’en ai pris à l’écrire. J’ai conscience que je prends un risque en débutant sur un drame, mais j’avais besoin de mener ce projet à bout et je suis fière et heureuse de le partager avec vous.
Interview Clemence Alberie pour La Theorie du Phoenix
Avant de partir, peux-tu nous en dire plus sur les prochains projets que tu prévois de publier ?
Je m’éclate comme une folle sur mes futurs projets [rires]. Sur un appel à texte, j’ai rédigé un roman de Noël que je suis en train de retravailler. Je suis une grande fan des téléfilms de Noël… je plaide coupable… [rires] alors autant dire que quand l’appel à texte a été lancé, mon cerveau n’a pas eu de mal à se sentir inspiré. Il m’a emportée tout droit en Laponie pour suivre une photographe en plein reportage sur la magie de Noël. Je pense que je n’ai pas besoin de préciser que ce roman sera classé Romance [rires]
J’ai également terminé un autre roman, L’amour au menu, qui a été validé ! Avec ce roman, j’ai renoué avec un style que j’avais particulièrement adoré en écrivant 6h22 Place 108 : le huis clos. Ce coup-ci, ce n’est pas dans un train, mais dans une salle de restaurant. J’aime l’idée selon laquelle un lieu peut être le témoin d’une histoire et de ses péripéties. Je me suis énormément amusée.
Je suis également en train d’écrire mon roman 6, je fourmille d’idées, l’inspiration est toujours largement au rendez-vous !
PS : Je ne vais pas trop en dire, mais… il se pourrait que je vous réserve une petite surprise pour les mois à venir… une petite nouvelle qui m’est venue… mettant en scène des personnages que vous connaissez déjà… j’ai encore un peu de travail, mais j’espère bien la mener au bout [croise les doigts].
Merci, Clémence. C’est génial, on a hâte d’en savoir plus sur cette nouvelle mystère, on est sûres que notre lectorat va se déchaîner à essayer de deviner !