Découvrez notre interview de Cécile Desingues
Bonjour Cécile, tu viens de publier Moins Seule à Deux, ton premier roman aujourd’hui. Du coup, les lectrices et lecteurs te découvrent. Peux-tu te présenter un peu ?
Je m’appelle Cécile Desingues, j’ai 32 ans et comme mes deux héroïnes, j’ai toujours vécu en région parisienne. Malgré un métier de bureau très ordinaire, je suis passionnée de culture au sens large. J’aime autant lire une grosse trilogie de fantasy, qu’assister à une comédie musicale façon Broadway ou que bingewatcher une série contemporaine sur mon canapé.
Comment est née l’envie d’écrire ? Qu’est-ce qui te pousse à vouloir donner vie aux mots ?
Depuis aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours consacré une bonne partie de mon temps libre à la lecture et à l’écriture. À 15 ans, j’ai rejoint l’atelier poésie de mon lycée. Une fois adulte, j’ai continué à participer à des ateliers, mais ce n’est qu’à 28 ans que j’ai commencé mon premier roman, Moins seule à deux.
Mon désir d’écriture est mû par la profonde conviction que j’ai des choses à raconter. J’ai plein d’histoires en tête, avec des personnages féminins complexes et pleins de nuances. Pendant longtemps, je ne voyais pas ces romans en librairie. Heureusement, grâce à des maisons d’édition comme Reine de cœur, cela change !
Moins Seule à Deux, l’histoire d’une amitié naissante
Peux-tu nous parler de ton roman, Moins Seule à Deux et de l’histoire qu’il raconte ?
Moins Seule à Deux suit l’amitié naissante de deux jeunes filles, Loïs et Ines, qui viennent d’obtenir le baccalauréat et se retrouvent coincées ensemble en banlieue parisienne. Malgré leurs différences, elles vont être contraintes de se côtoyer, si elles ne veulent pas passer leur été à s’ennuyer toutes seules.
C’est donc un roman d’apprentissage, sur deux femmes qui se situent à la frontière entre l’adolescence et l’âge adulte. À travers leur amitié, elles vont grandir et découvrir des facettes de leurs personnalités dont elles n’avaient pas conscience.
Allez, commençons par les présentations des deux héroïnes. Comment tu parlerais du personnage d’Ines en premier ?
De prime abord, Ines est la fille populaire par excellente. Elle possède un sens de la répartie inné et fascine tous ceux qui la croisent. Au lycée, elle avait une bande de copines et un amoureux prêt à tout pour ses beaux yeux.
Malheureusement pour elle, toutes ses amies sont parties en vacances et elle se retrouve donc coincée à Asnières-sur-Seine, sans personne. Pour s’occuper et gagner un peu d’argent, elle fait du baby-sitting dans l’immeuble à côté du sien, où vit une ancienne camarade de classe, Loïs.
Et si tu devais présenter Loïs qui aime se perdre dans les romans ?
Au lycée, Loïs était l’exact opposée d’Ines. Elle n’avait qu’une seule amie, Charlotte, avec qui elle passait ses récréations cachées sous un préau. Elle est maladroite, timide et introvertie. La lecture est son unique passion ! D’ailleurs, elle profite de son été à Asnières pour dévorer des sagas fantastiques à la chaîne.
Quand elle découvre qu’Ines, elle aussi, est à Asnières pour l’été, elle va y voir une opportunité d’enfin s’ouvrir au monde et va tout faire pour se rapprocher d’elle.
Dans cette interview de Cécile Desingues, découvrez les sujets qui tiennent à cœur à l’autrice
Cette histoire c’est aussi celle d’un moment de vie où on voit grandir et s’épanouir deux jeunes filles en très peu de temps, finalement, non ?
Tout à fait ! Je trouve que cet été, entre le baccalauréat et l’entrée à l’université, est un moment charnière. On quitte ses anciens amis, on prend un appartement, on va étudier dans une autre ville… C’est un vrai changement de vie !
Ton histoire se déroule en banlieue parisienne, mais loin des clichés que l’on peut avoir sur la banlieue, c’était volontaire ?
Je trouve qu’on manque de romans mettant en scène la banlieue parisienne, en particulier du point de vue féminin. Comme mes héroïnes, j’ai moi-même grandi à Asnières-sur-Seine, et je ne me retrouve pas totalement dans l’image qui est donnée de ce type de quartier dans la fiction, soit parce que la représentation est très clichée, soit parce qu’elle parle uniquement de l’expérience masculine.
J’ai eu envie de mettre en avant l’endroit d’où je viens, avec mon point de vue. Ce n’est pas une expérience universelle, mais c’est la mienne !
L’orientation sexuelle d’une jeune adulte en plein questionnement…
Dans ce roman, c’est la période des premiers émois, Loïs s’interroge sur son orientation sexuelle. C’est un sujet qui te tient à cœur ?
Le passage à l’âge adulte est un moment privilégié pour se poser des questions sur son identité. Pour certaines personnes, la réponse est claire : on est hétéro, lesbienne, gay… Avec ce roman, j’avais envie de mettre en avant une autre réponse, qui est celle du doute et de l’entre-deux. Loïs hésite beaucoup sur son orientation sexuelle. Et c’est tout aussi légitime que d’avoir des certitudes !
Par ailleurs, je tenais à parler de bisexualité et de pansexualité comme d’une possibilité.
À propos de sujets qui ont du sens, tu t’éloignes des standards des femmes à la plastique parfaite et aux mensurations de rêve, n’est-ce pas ?
Mes personnages ressemblent aux femmes que je côtoie tous les jours. Elles sont grandes ou petites, de toute origine sociale et de tout âge. Au quotidien, les gens qui m’attirent ne sont pas ceux qui ont un physique parfait, mais ceux qui dégagent une authenticité et une sensibilité.
Quel est le message principal que tu as souhaité transmettre avec ce livre ?
Nous faisons tous des erreurs, mais à la fin du chemin, ce qui compte, c’est d’avoir réussi à rester fidèle à soi-même.