Interview de Clémence Albérie pour Magie Boréale : sa romance lesbienne de Noël !
Bonjour Clémence, peux-tu nous présenter ton nouveau roman, Magie Boréale ?
Magie Boréale, c’est l’histoire d’un amour de voyage dans les étendues blanches et enneigées de Laponie. C’est le récit d’un reportage photographique sur la magie de Noël qui va permettre la rencontre entre Liina, guide touristique laponne, et Julie, photographe pour le quotidien Paris Métro. Ce roman, c’est tout mon amour de Noël et de son folklore que j’ai laissé s’exprimer sans la moindre modération. C’est une balade romantique au pays des rennes et du père Noël où un projet professionnel va se transformer en une renaissance personnelle.
Comment est née l’idée de cette histoire, qu’est-ce qui t’a inspirée ?
Suite à votre appel à texte sur la thématique de Noël. Mon esprit s’est naturellement orienté vers l’endroit le plus incontournable au monde en termes de magie de Noël : La Laponie. Je rêve d’aller un jour à Rovaniemi ! Et j’ai eu l’envie de raconter une histoire d’amour lesbienne se déroulant dans cet endroit que j’imagine si féerique. J’ai adoré me gaver de reportages et d’ambiance de Noel pendant des mois entiers le long de l’écriture de ce roman. Mon épouse n’en pouvait plus, et moi je ne m’en lassais pas [rires].
Un voyage, des descriptions, une atmosphère
À la lecture, on apprend beaucoup sur le paysage, la nourriture. On sent que tu as voulu décrire un autre univers. Comment as-tu procédé les recherches ?
Je me suis imprégnée des paysages et de l’ambiance grâce à des reportages et des photos de là-bas. J’ai lu des chroniques de voyage et j’ai beaucoup échangé avec des personnes qui ont déjà eu la chance d’y aller, ce qui n’est malheureusement pas mon cas. Une fois le roman écrit, je l’ai envoyé à une amie qui a vécu un an en Finlande. Et qui est déjà allé plusieurs fois à Rovaniemi. Elle m’a apporté une multitude de corrections mais aussi d’anecdotes sur le pays pour qu’on ait l’impression d’y être. Enfin les échanges avec Edwine lors du travail éditorial ont également permis de parfaire certaines descriptions. En effet, elle vit au Canada, dans des climats similaires à la Laponie.
Tout ce travail d’échanges et de recherches a vraiment été super passionnant.
Loin de ses repères, Julie semble se découvrir et se découvre un courage dont elle ne se croyait pas capable. C’était important pour toi de montrer qu’on peut se dépasser ?
Très important oui. Nous sommes tous prompt à nous mettre des barrières qui, souvent, nous empêchent de nous accomplir pleinement. Alors que j’écrivais Magie Boréale, j’étais en plein changement de vie. J’ai quitté le confort d’un CDI pour un CDD qui m’intéressait plus. Ce que ressent Julie au début du roman, ses ressentis à l’égard de son poste et de sa hiérarchie, je le ressentais moi-même durant l’écriture. En un sens, Julie m’a aidée à extérioriser mes propres angoisses à cette époque.
Il est primordial de savoir se dépasser quand c’est dans une quête de quelque chose de meilleur.
Interview de Clémence Albérie pour Magie Boréale : spoiler : l’autrice adore Noël
Allez, question facile, est-ce que tu es aussi fan de Noël que Julie ? Nourritures, décorations, téléfilms ?
Oh que oui ! Je suis une dingue de cette fête, c’est ma période favorite de l’année ! J’aime tout de cette période ! L’ambiance, les décorations, le folklore, les réunions de famille, les cadeaux (j’avoue), les spécialités (jamais sans ma dinde aux marrons), les traditions. C’est une période de magie et d’émerveillement. Au-delà de ça, j’adore l’hiver, être posée dans le canapé sous un plaid polaire avec une boisson chaude devant un téléfilm de Noël kitch à souhait ! Cette période est extraordinaire.
Julie est photographe, comme l’était Raphaëlle dans Regarder Au-delà. A-t-on le droit de te demander si tu aimes la photographie ?
Et comme l’est Myriam dans le roman que je suis en train d’écrire… Il va peut-être falloir que j’arrête la carte de la photographe [rires]. J’adore la photographie, j’aime follement capturer des instants de vie, des moments où personne ne regarde l’objectif et où chacun vaque à ses occupations. Je n’ai pas autant de temps à consacrer à la photo que ce que j’aimerai. Et ça ne va pas en s’arrangeant [rires], mais c’est quelque chose qui me tient toujours particulièrement à cœur.
La générosité en amour et en amitié…
A la fin, malgré les demandes répétées de Liina, Julie ne l’écoute pas. Elle suit son cœur au risque de la perdre. Ce choix était important pour toi ?
Très important oui ! Je considère que quand on aime quelqu’un, que ce soit en amour ou en amitié, il est important de savoir faire passer le bonheur de l’autre en priorité quand l’enjeu est fort. Sans spoiler l’histoire, dans Magie Boréale, Julie décide de privilégier l’épanouissement de Liina au détriment de son propre bonheur. Elle sait que le risque est réel, mais elle préfère la perdre que de la savoir éternellement rongée par… Ce qui la ronge, dirons-nous [rires]. Pour moi, il n’y a pas plus belle preuve d’amour que d’être capable de faire un tel sacrifice pour le bien de l’autre.
Le rapport à la nature, aux animaux, à la vie de manière générale
Lors de la pêche, tu parles du rapport aux animaux et à la nourriture. C’est un sujet que tu avais déjà traité. Il te tient particulièrement à cœur ? Tu veux nous en parler ?
En effet oui. Je ne vais pas détailler tout ce que je pense sur le sujet car c’est intimement lié à ma vie professionnelle et mes convictions personnelles. Et je crois qu’il n’y en aurait pas assez d’une interview pour tout dire [rires]. Pour faire court, j’estime que chacun fait ce qu’il veut dans la vie, pour ses propres raisons, quelles qu’elles soient et qu’il n’est pas acceptable de tenter d’imposer son point de vue personnel. Par contre, s’il y a une chose que je ne peux pas cautionner, c’est le gaspillage. Pour qu’on en consomme sa viande, un animal doit mourir et nous ne pouvons pas vivre en ignorant ce fait. Il faut en avoir conscience et cesser d’entrer dans cette société de consommation irréfléchie et non raisonnée qui voudrait qu’un bœuf ne soit constitué que de steaks hachés, ou un poulet que de blanc.
J’ai du mal à entendre qu’on puisse dissocier la viande dans l’assiette de l’animal dans le pré. Si tout le monde prenait conscience de ça, je pense que ça pourrait permettre d’éviter beaucoup de gaspillage. Sacrifier la vie d’un animal pour que sa viande, ne serait-ce qu’une partie, termine dans une benne, c’est totalement inacceptable.
Interview de Clémence Albérie pour Magie Boréale : D’autres romans à venir ?
La Théorie du Phoenix l’an dernier, Magie Boréale cette année. Ton objectif est de publier un roman par an ?
Sincèrement, ça serait l’idéal pour moi. J’ai passé plusieurs années sans publier de romans et ça a entraîné un véritable manque chez moi [rires]. Le blues de la non-publication peut-être [rires]. J’aime écrire autant que j’aime voir mes histoires voler de leurs propres ailes.
Dans l’écriture, chaque étape a une saveur toute particulière. La création est stimulante, c’est un challenge, un véritable voyage à chaque fois. Viens ensuite le stress de la soumission, l’attente du verdict. Ensuite, si le manuscrit est accepté, arrive la phase du retravail éditorial. Cette étape demande persévérance, humilité et remise en question parfois, c’est très intense. J’adore chaque conception d’une nouvelle couverture et, évidemment, je suis complètement accro à l’intense excitation qui accompagne chaque sortie. Le mois d’avant je n’ai plus que ça en tête. La veille je ne dors pas. Et le jour J, j’actualise frénétiquement le site de Reines de Cœur ainsi que mes réseaux sociaux comme si des retours pouvaient tomber aussi rapidement [rires].
Qu’aimerais-tu que les lectrices retiennent de ton roman ?
Que la vie est tellement plus belle quand on laisse entrer un peu de magie. Je souhaite que cette histoire leur donne un souvenir de Laponie à savourer à l’approche des fêtes.
Tu travailles sur d’autres projets en ce moment ?
Une multitude en effet [rires]. Nous retravaillons mon cinquième roman qui sortira… non… ça je ne le dis pas [rires]. Je suis également en train d’écrire mon sixième et j’ai au moins cinq projets de romans en suivant, sans compter des projets de nouvelles. Mon imagination et moi avons encore de belles années de collaboration à venir [rires].
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