Nov
Interview de l’autrice Axelle Law pour son nouveau roman
Peux-tu nous parler un peu de cette nouvelle histoire ? Comment est née l’idée ?
Je lis beaucoup de romans fantastiques, en particulier de la bit-lit où on retrouve souvent des héroïnes face à un paquet de problèmes et devant mettre un peu d’ordre dans le monde. En m’inspirant de ces univers, j’ai eu envie d’écrire l’histoire d’une femme devant imposer sa loi et faire régner la paix dans une ville.
Et c’est ce que fait Ewen, mon héroïne, dans Dawn. Elle a la lourde tâche de veiller à la paix, à la sécurité et à la bonne conduite des créatures surnaturelles de la ville de Dawn. Bien évidemment, ce ne serait pas drôle si tout se passait comme sur des roulettes et très vite, Ewen va rencontrer bien des difficultés. En même temps, régenter des individus dangereux comme des vampires, des loups-garous, des démons et j’en passe, c’est loin d’être gagné. D’autant plus que ses collègues, qui devraient lui prêter main-forte, sont peu enclins à la soutenir dans son travail.
Bref, Ewen a du pain sur la planche et elle ne risque pas de s’ennuyer un instant puisque le premier jour de sa prise de fonction, elle se retrouve déjà avec un cadavre sur les bras.
Ewen et Ashaël ont des caractères bien trempés. Vus les situations qu’elles vont vivre, c’était un peu indispensable, non ?
Pour le rôle que doit jouer Ewen au sein de Dawn, il était clairement indispensable que son caractère soit aussi fort que ses pouvoirs. On peut difficilement maintenir l’ordre avec uniquement de la gentillesse, pas avec des créatures dangereuses tout du moins. Devant la personnalité imposante d’Ewen, je ne voulais pas qu’Ashaël s’en retrouve écrasé, car je souhaitais une relation équilibrée entre les deux héroïnes. Alors, à sa façon, Ashaël possède un caractère fort qui lui permet de tenir tête à une certaine Domina.
Dawn roman fantastique lesbien pour laisser parler l’imagination
Pourquoi le titre de Domina ? Qu’est-ce que ce terme signifie exactement pour toi ?
Alors là, il ne faut pas s’attendre à quelque chose de philosophique de ma part. [rires] Je cherchais simplement un titre qui sorte un peu de l’ordinaire à notre époque. J’avoue que j’ai creusé un moment. Et puis, j’ai repensé à la série Spartacus où les maîtres et maîtresses étaient nommés dominus et domina. J’aimais bien la consonance et ça m’est resté en tête. Inutile de débattre plus loin, c’était là et ça allait rester.
Est-ce que tu dirais que tu préfères écrire des romans fantastiques plutôt que des histoires inscrites dans le « réel » ? Et si oui, pourquoi ?
Bon, je pense que ce n’est un secret pour personne, j’adore le fantastique. Donc forcément, écrire dans ce domaine-là me vient plus naturellement. Et puis, j’apprécie particulièrement la liberté qu’offre ce genre d’univers par rapport au « réel ». J’ai la sensation que je peux me permettre toutes les folies ou presque.
Après, si je devais me montrer honnête, j’ai également pris l’habitude d’écrire du fantastique, de la fantasy ou encore, de la science-fiction (tout ce qui s’éloignait du « réel » en somme) parce que mes amies qui me lisent depuis des années ont une préférence pour ces univers-là. Cela a probablement influencé mes écrits.
Interview de l’autrice Axelle Law : Un premier roman en deux parties
Ton histoire est en deux parties, c’est une première chez Reines de Cœur. Tu peux nous expliquer un peu ce choix et le travail particulier qui en a découlé ?
Je dirais plutôt qu’il s’agissait plus d’une nécessité que d’un choix. J’ai écrit Dawn dans l’idée d’un tome unique. Enfin, c’était sans compter mon imagination qui m’a fait écrire pas mal de pages, beaucoup trop de pages pour un roman… Reines de Cœur m’a alors proposé de découper mon histoire en deux parties. Il a donc fallu trouver le moment opportun pour délimiter la partie 1 et écrire une nouvelle introduction pour la partie 2.
Si tu devais choisir un personnage secondaire en particulier que tu adores, ce serait lequel et pourquoi ?
J’affection beaucoup de personnages secondaires dans ce roman, j’ai essayé de distiller une personnalité propre à chacun d’entre eux. Mais si je devais vraiment en choisir qu’un, ce serait Holly, la demi-morte. J’avoue que je me suis amusée à écrire ses scènes, à accentuer sa « mollitude » et à jouer avec ses répliques. Il faut admettre qu’elle est un peu la cible de tout le monde, ce qui est drôle et un peu triste à la fois, mais elle sait se défendre, du moins, verbalement. À mes yeux, elle est le personnage comique de l’histoire.
Le poids des attentes d’autrui…
Dans cette première partie, il est beaucoup question des attentes d’autrui, de satisfaire ceux qui comptent pour nous afin de trouver sa place, ou pour Ewen de la retrouver. C’est un sujet qui te touche en particulier ?
Qui n’a jamais, un jour, voulu satisfaire les attentes d’autrui ? Ne serait-ce que celles des parents ? Qu’on le veuille ou non, qu’on l’admette ou non, je pense que chacun d’entre nous cherche ou a cherché sa place à un moment donné. Bon, on ne va pas non plus sortir les théories de l’attachement et de l’adolescence, hein ? [rires] Mais dans les grands moments de doute ou de changement, ces questionnements me semblent naturels.
En toute honnêteté, ce sujet me touche probablement plus que je ne voudrais l’admettre. C’est peut-être cliché (carrément même !), mais en tant qu’asiatique, j’ai grandi avec une certaine pression scolaire. Enfant, j’avais conscience de ces attentes qui pesaient sur mes épaules. Maintenant adulte, j’aimerais dire que je m’en suis libérée, mais je sais que je continue un peu à maintenir moi-même cette pression. On sait que c’est ridicule et que l’on ne doit rien à personne, pourtant, on n’arrive pas toujours à s’en débarrasser entièrement.
D’une certaine manière, j’ai voulu le retranscrire à travers Ewen avec son désir de satisfaire les attentes des siens, de perpétuellement vouloir faire ses preuves.
Interview de l’autrice Axelle Law : La Partie 2 bientôt disponible
Si on est honnêtes, personne n’aimerait être à la place d’Ewen, non ?
Clairement, non ! [rires] Après tout, elle risque sa vie tous les jours, travaille avec des collègues peu coopératifs et fait face à une population surnaturelle plutôt dangereuse. En vrai, elle-même ne voudrait pas se retrouver à sa propre place !
Qu’est-ce que tu pourrais dire aux lectrices pour leur donner envie de lire cette partie 1 et d’attendre le début d’année prochaine pour lire la suite ?
Que si elles aiment les histoires fantastiques avec des héroïnes fortes et des créatures d’Outre-monde variées, et avec un soupçon d’enquête policière, elles peuvent foncer.
Est-ce que tu travailles sur autre chose en ce moment ? Tu as d’autres projets en cours ?
Projets en cours ? Je dirais plutôt projets en suspens ! [rires] C’est le problème lorsque l’on veut écrire trop de choses à la fois. Mais actuellement, j’essaie de me concentrer et m’exercer à une simple romance (ce qui n’est pas gagné) et à côté, je me lance à l’écriture du second tome d’un roman de science-fiction dont le premier a été accepté par R2C.