Interview de Lee Winter pour Jeux de Pouvoir

Interview de Lee Winter pour Jeux de Pouvoir

Découvrez l’interview de Lee Winter pour Jeux de Pouvoir, son nouveau roman et la traduction de Hotel Queens initialement publié chez Ylva Publishing.

Bonjour Lee, pouvez-vous présenter Jeux de Pouvoir à nos lectrices et lecteurs ?

Imaginez que vous êtes dans un bar de Las Vegas et que vous rencontrez une femme belle et intelligente dont la personnalité est exactement à l’opposé de la vôtre. Les étincelles jaillissent comme des folles. L’alchimie est étincelante ! Ce n’est que plus tard que vous découvrez toutes les deux que vous êtes en concurrence pour l’achat d’un hôtel de luxe à Londres. C’est gênant !

Comment vous est venue l’idée de ce roman ? Qu’est-ce qui vous a inspiré ? Il a été difficile et long à écrire, n’est-ce pas ?

J’ai toujours voulu écrire un livre sur les opposés qui s’attirent. Mais je voulais que les deux femmes soient exactement égales : en termes de pouvoir, de richesse, de statut, de carrière, de tout. Ainsi, lorsque les masques tombent, il n’y a pas d’outsider. C’est une bataille d’égales à égales.

Oui, ce livre a été très long et difficile à écrire. Je l’ai commencé une année, puis, lorsque tous les détails de l’intrigue m’ont submergée parce que mon cerveau était très fatigué, j’ai commencé à écrire un autre roman, beaucoup plus simple. Puis je suis revenue à celui-ci plus tard. Au final, il m’a fallu près de deux ans pour le terminer.

La religion présente, mais sans omniprésence

Il y a plusieurs références à la religion juive. Vous semblez avoir fait beaucoup de recherches sur le sujet, n’est-ce pas ?

Tout à fait. Lorsque j’ai débuté mes recherches sur l’historique des hôtels à New York, où se déroule le livre, je me suis rendu compte de la richesse de l’histoire de l’achat d’hôtels par des juifs. Certains bâtiments ont été transmis de génération en génération à travers les familles. Je voulais que l’un des empires hôteliers de mon livre soit un hôtel de ce type. Il est vite devenu évident que, pour expliquer l’énorme rivalité entre les deux empires hôteliers, les deux devaient être dirigés par des hommes juifs ayant des antécédents et des motivations très similaires. C’était la solution la plus logique.

Pas moins de trois bêtas lectrices juives new-yorkaises m’ont aidée en lisant mon livre avant qu’il ne soit envoyé aux éditrices, pour s’assurer que j’avais tout bien retranscrit. J’ai également eu une experte en hôtellerie comme bêta-lectrice.

Ice queen vs fire queen, laquelle gagnera ?

Pouvez-vous décrire un peu vos deux héroïnes, Amelia et Kai ? Au premier abord, elles semblent très différentes, mais elles se ressemblent à bien des égards, non ?

De l’extérieur, elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau : motivées, éloquentes, intelligentes, prospères, riches et puissantes. Elles dirigent toutes les deux une branche spécifique de leur empire hôtelier. Des empires hôteliers rivaux.

Par contre, sur le plan personnel, elles sont totalement opposées : Kai est une reine de feu, Amelia une reine de glace. Kai est prompte à s’émouvoir, à jouer un jeu, à être sociable et populaire, et charmante avec tous ceux qu’elle rencontre. Amelia n’est pas aimée, elle est froide, distante, intellectuelle, ne ment pas, ne joue pas, et pense qu’il n’est pas du tout important d’avoir des qualités relationnelles.

Y a-t-il une histoire derrière les genoux des hiboux ? Parce que nous avons adoré la question d’Imogene et qu’elle nécessitait de vraies recherches, que certaines d’entre nous se sont empressées de faire…

J’ai vu un mème sur les réseaux sociaux où l’on voyait la main d’une personne soulever des plumes pour révéler que les hiboux avaient des genoux ! J’ai décidé que c’était exactement la question à laquelle une petite fille à l’esprit curieux voudrait répondre !

Interview de Lee Winter, comment parler et mentionner la famille ?

Il est beaucoup question d’hôtels dans ce roman. Peut-on dire que nous allons apprendre des concepts en lisant ?

Vous apprendrez toutes sortes de choses sur le fonctionnement du service d’étage, de l’entretien ménager, de la réception, du marketing et de la direction des hôtels ! Oui, je sais par une amie âgée qui a travaillé pendant des années comme concierge dans un hôtel haut de gamme que certains clients demandent effectivement qu’on leur envoie des accessoires sexuels, et pensent que c’est une demande tout à fait normale ! (Ce n’est pas le cas, sauf si vous êtes à Las Vegas).

Dans Se Prendre au Jeu, la famille de Summer était un véritable soutien. Ici, c’est le contraire pour Amelia. Est-il important pour vous de parler de la famille proche dans vos romans ?

Non, c’est comme ça que ça s’est passé. Je pense que parfois, ce que devient un personnage est créé par sa famille. Dans le cas d’Amelia, même si elle avait une famille proche, aimante et qui la soutenait, elle ne serait pas très différente de ce qu’elle est sans cela. C’est une personnalité très forte qui est devenue ce qu’elle est en dépit de sa famille, pas à cause d’elle.

Jeux de Pouvoir : une nouvelle romance lesbienne slow-burn ?

Honnêtement, Amelia n’avait aucune chance de résister à Kai, n’est-ce pas ? Elle devait forcément craquer à un moment ou à un autre…

Je pense vraiment que c’est l’inverse. Kai n’avait jamais rencontré dans sa vie une personne comme Amelia – complètement incorruptible, incapable de mentir ! C’était comme rencontrer une licorne. C’était un véritable coup de foudre pour elle. Amelia, cependant, se méfiait tellement de tous les jeux de Kai qu’elle avait besoin de plus de temps pour croire qu’elle pouvait être une bonne chose pour elle. Mais Kai finit par y arriver. Allez, Kai !

La première rencontre entre vos deux héroïnes a lieu assez tard dans le livre. Peut-on parler de slow-burn lesbien, selon vous ?

Si vous entendez « rencontre » au sens sexuel, c’est très drôle qu’elles ne se connaissent que depuis une semaine avant de coucher ensemble. En termes réels, une semaine n’est rien. Mais il se passe tellement de choses entre elles pendant cette semaine – leurs empires s’élèvent et s’effondrent – qu’on a l’impression que c’est une longue, très longue période. Pour moi, ce n’est pas un slow-burn, parce que ce n’est qu’une semaine. Seulement, je comprends qu’au moment où elles sont enfin dans les bras l’une de l’autre, les lectrices et lecteurs puissent avoir l’impression que c’était le plus lent des slow-burn !

Lee Winter se confie sur l’écriture de son roman

Les scènes d’amour sont toujours complexes à écrire, il y a beaucoup de dialogues dans la vôtre, ce que Gaëlle (une de nos cofondatrices) adore, sinon elle les trouve trop anatomiques. Est-ce un choix volontaire de votre part ?

Je pense que la moitié de l’excitation d’une scène de sexe ne doit pas venir uniquement de l’aspect visuel de voir quelqu’un nu pour la première fois. Cela doit aussi provenir de l’imagination et de la provocation à travers les dialogues. Souvent, il peut être beaucoup plus érotique d’offrir une ligne bien placée qu’une demi-page de vêtements arrachés. Il s’agit de se mettre dans la tête des personnages et de se demander ce qui les enflammerait vraiment ici.

L’équipe de Reines de Cœur réfléchit à votre prochain roman à traduire. Avez-vous un favori parmi ceux que vous avez publiés ?

Oh, le prochain choix devrait être The Brutal Truth ! C’est mon livre le plus populaire, celui que j’ai le plus vendu, et celui dont les lectrices disent souvent qu’il est leur « lecture doudou » parmi tous les romans lesbiens. Mais pas que. En plus, il contient aussi trois personnages français. Ces femmes françaises excentriques sont tellement populaires que l’on me demande souvent d’écrire un livre spin-off sur elles !

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