Interview de Roxane Oyer pour la sortie de Porte 513 une romance lesbienne carcérale

Interview Roxane Oyer

Porte 513 une romance lesbienne carcérale

Bonjour, Roxane. Ton roman Porte 513 vient de sortir, félicitations ! Peux-tu nous en présenter l’histoire ?

Porte 513, c’est l’histoire d’Estelle Valdis, une femme dans la trentaine qui vient de passer officier pénitentiaire.

Elle sort d’une rupture amoureuse et décide de commencer sa nouvelle vie en Bretagne, dans l’unique prison exclusivement féminine de France.

Elle découvre donc Rennes, sa nouvelle ville, sa prison, ses collègues mais également ses prisonnières.

Parmi celles-ci, Marion Delage sort du lot et l’intrigue.

Porte 513 c’est donc l’histoire de cette rencontre entre deux femmes aux vies si différentes.

Pourquoi avoir choisi l’univers carcéral pour planter le décor de ton histoire ?

Alors là, aucune idée. Généralement nous brainstormons avec mon alpha lectrice et comme nous discutons souvent de tout et de rien, je suppose que celle-ci vient d’un moment de ce genre.

Une histoire d’amour en prison

Tes descriptions sont très réalistes. As-tu de l’expérience devant ou derrière les barreaux ? [rires]

Évidemment mon passé dans le grand banditisme a beaucoup aidé [rires]. Non, sérieusement je suis beaucoup trop trouillarde pour enfreindre les lois.

Ma seule expérience de vol date de mes huit ans, au prisunic j’ai ramassé par terre un objet rond qui manifestement m’a suffisamment fasciné pour que je le prenne. Il s’est avéré que c’était un antivol… Je ne vous dis pas la honte quand j’ai sonné au portique à la sortie. Le vigile a trouvé ça très drôle.

Tu précises au début de ton roman que tu as fictionnalisé une grosse partie de l’histoire. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

J’ai obtenu de l’aide d’une surveillante pénitentiaire pour l’écriture du roman car je voulais au départ être réaliste. Malheureusement, l’univers carcéral a ses règles et beaucoup de sujets n’avaient pas pu être précisés car les employés des prisons ont l’interdiction d’en parler.

Quant aux informations que j’ai pu avoir, elles ne matchaient pas du tout avec la romance que je voulais créer.

Comme la finalité pour moi était la romance, j’ai préféré prendre certaines libertés pour que mes personnages évoluent dans l’univers qui finalement m’arrrangeait plus.

Une héroïne en quête d’elle-même

Parlons un peu d’Estelle. Qui est-elle et pourquoi vient-elle de déménager pour le travail ?

Estelle est une femme trentenaire qui profite de sa nomination pour changer de vie. En réalité je dirais qu’elle fuit un quotidien dans lequel elle ne trouvait plus sa place.

Elle a quitté son ancienne compagne et devant ce nouvel échec amoureux, elle se plonge corps et âme dans son travail.

Elle est à la fois une représentante de l’autorité et une jeune femme qui doute beaucoup d’elle-même. Est-ce un paradoxe selon toi ?

Je dirais, au contraire, que c’est plutôt logique selon moi. Son travail qui lui demande d’être autoritaire et ferme représente une armure de protection qu’elle s’est construite pour masquer sa sensibilité.

Il faut apprendre à la connaître pour ébrécher un peu ce masque et entrevoir sa vraie personnalité.

Une histoire d’amour entre le personnel de prison et les détenus est, bien évidemment, interdite. Estelle aime son métier et est à cheval sur le règlement. Et pourtant… À ton avis, qu’est-ce que Marion a de si spécial pour faire flancher Estelle ?

On a souvent une idée préconçue des détenues, issues de familles défavorisées, peu d’éducation etc… Marion est aux antipodes de ce cliché et c’est en ça qu’Estelle est intriguée.

Estelle se sent sûre d’elle, elle n’imagine pas une seule seconde pouvoir être déstabilisée par une prisonnière. C’est bien sûr sans compter sur la personnalité joueuse de Marion.

Une romance lesbienne carcérale avec une héroïne… motarde

Pour les motardes ou amatrices de moto, j’aimerais faire une mention spéciale sur le fait qu’Estelle conduit un gros bolide. Es-tu toi-même motarde ou passionnée de moto ?

Alors au moment d’écrire le roman, je n’étais pas motarde moi-même, mais j’aurais aimé l’être depuis jeune.

Ma femme ayant travaillé en rééducation avec des motards, j’ai vite compris la dangerosité de ces engins et j’avais renoncé à ce projet.

Puis, j’ai eu 40 ans… et j’ai fait ma petite crise lol. Je suis donc motarde depuis avril !

Par contre je n’ai pas une Triumph comme Estelle mais c’est tout de même un roadster du même acabit, une Kawasaki W800 Café pour celles qui veulent regarder.

Porte 513 de Roxane Oyer - Une romance lesbienne carcérale

Une détenue mystérieuse

Au tour de Marion. Qui est-elle ?

Une bourgeoise. C’est une femme de très bonne famille. Prestance impeccable, élocution parfaite, elle manie les mots avec habileté et a un grand sens de la répartie.

Elle a accepté son châtiment depuis longtemps et se conforme aux règles de la prison depuis son incarcération.

Marion a également participé à la création d’un journal pénitentiaire (qui existe réellement) nommé Citad’Elles.

Est-elle attirée aussitôt par Estelle ? Et a-t-elle déjà eu des histoires d’amour pendant sa peine ?

Sans parler d’attirance au départ, je dirais surtout que Marion est agréablement surprise d’être traitée avec déférence par sa nouvelle officier.

Elle voit Estelle au-delà de cette armure que l’officier s’est forgée et va tout faire pour la craqueler davantage.

En fait, elle se retrouve prise à son propre jeu car au départ Estelle n’est qu’une agréable distraction dans sa morne détention.

Pas de spoiler… mais quand même !

Sans vouloir spoiler l’histoire, pourrait-on parler du crime que Marion a commis ? Ou si non, pourquoi ?

Nous avions pas mal réfléchi à cet aspect-là et nous avions même déterminé un crime et son histoire.

Toutefois au fil du roman, j’ai fait le choix de ne finalement rien dévoiler. Je voulais qu’on s’intéresse à Marion pour ce qu’elle est aujourd’hui et non pour ses actes passés.

Mais moi je sais ce qu’elle a fait et pourquoi, nananèreuh [rires], oui je sais, je suis une gamine 😁.

Une fresque de personnages dans cette romance lesbienne carcérale

Ton roman est riche en personnages qui sont tous aussi attachants [ou pas !] les uns que les autres. Comment fais-tu pour les créer et réussir à leur donner une voix propre ?

C’est justement ce que j’ai appris avec le temps, une histoire seule ne suffit pas, il faut des mini-histoires dans l’histoire. Pour cela, il faut évidemment des personnages secondaires et qu’ils aient une vie propre.

Mon alpha lectrice m’aide beaucoup à développer les caractères de mes personnages et leurs interactions entre eux.

Qui est ton personnage préféré ?

Marion évidemment, j’adore les femmes de caractère rousses, mais ne le dites pas trop fort car ma femme est blonde [rires]

Le directeur de la prison est totalement inspiré de mon ancien chef et ce clin d’œil me plaît bien.

Sinon j’aime beaucoup Alexia que vous découvrirez en cours de lecture.

Et Ethan bien sûr, écrire ses dialogues a été un vrai régal et là mon alpha a eu beaucoup de boulot pour le rendre crédible avec sa génération (à croire que je vieillis) !

Une histoire ancrée dans le réel malgré le côté fictionnel

J’aime beaucoup l’idée du journal Citad’Elles et du jeu de mots dans le titre. Ça donne une jolie dimension à ton roman et, au risque de me répéter, ça rend ton univers vivant et crédible. Comment t’est venue cette idée ?

J’aimerais m’en attribuer le mérite or ce magazine pénitentiaire existe réellement. Je l’ai découvert au fil de mes recherches sur les prisons et j’ai trouvé intéressant d’y faire participer Marion.

En prison, il faut lutter contre l’ennui et l’inactivité intellectuelle, j’ai pensé que c’était une bonne opportunité pour ma bourgeoise de s’épanouir un peu dans son incarcération.

Qu’est-ce que tu aimerais que le lectorat retienne de Porte 513, ta romance lesbienne carcérale ?

Que l’amour transcende tout, bien sûr ! Que lorsque la passion nous saisit, il est impossible de lutter contre.

Travailles-tu sur d’autres projets en ce moment ?

Je finalise actuellement un roman policier dans le Londres de 1888.

Et nous avons un autre roman en projet plus fantaisiste et asiatique, mais qui nécessite encore des recherches et des mises au point car ce que j’ai écrit jusque-là n’est pas encore à la hauteur de l’univers que nous avons en tête.

Que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?

De trouver du temps !!! Ma principale difficulté est de ne pas avoir assez de temps pour écrire.

Ma femme est très conciliante, mais c’est vrai qu’entre le travail et mes deux garçons, ce n’est pas simple de faire vivre cette passion qui demande beaucoup de temps.

Merci !

4 Commentaires sur “Interview de Roxane Oyer pour la sortie de Porte 513 une romance lesbienne carcérale

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