Interview de Seana Landchild pour « Sous la Douceur de ses Crocs »

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Découvrez l’interview de Seana Landchild pour sa nouvelle histoire

Bonjour Seana, pourrais-tu nous présenter ta nouvelle Sous la douceur de ses crocs ?

Bonjour ! Sous la douceur de ses crocs est une nouvelle de fantasy préhistorique que j’ai écrite l’an dernier et qui, il faut le dire, est très différente ce que dont j’ai l’habitude. Chargée de rechercher une Errante, une métamorphe vivant seule – Skullea – va se retrouver dans une grotte, piégée par une tempête de neige, avec l’objet de sa quête : Raaida.

Comment t’est venue l’idée d’écrire cette histoire ?

L’an dernier, j’ai revu les films de L’Âge de glace, puis j’ai commencé une série, Zoo, que je n’ai pas finie, ayant complètement décroché. Bien sûr, dit comme ça, on n’a pas l’impression de voir un quelconque point commun entre ces deux univers. Pourtant… disons que j’ai toujours apprécié Diego (tous les félins, à la base, mais bon *rires*), puis j’ai découvert qu’il y avait des smilodons dans Zoo. Et je me suis dit que, mine de rien, quand on y réfléchit, il n’y a pas beaucoup d’histoires avec ces créatures. Alors, j’ai commencé à imaginer un univers préhistorique avec des métamorphes smilodons, j’ai envoyé un mail à mon éditrice pour savoir si une telle nouvelle l’intéresserait, puis je me suis lancée !

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Dirais-tu que la fantasy est ton genre de prédilection ? Qu’est-ce que tu aimes tant dans l’écriture de ce genre particulier ?

En effet, c’est bien mon genre de prédilection, en lecture comme en écriture. J’adore découvrir des univers créés de toutes pièces, qui font souvent échos au nôtre. Aussi, j’ai plus de facilité pour me plonger dans la création d’un nouveau monde. Écrire du contemporain est un challenge difficile pour moi, car je trouve cela plus compliqué que de songer à une histoire de fantasy. Mon cerveau déborde d’idées comme celle-ci, ça me semble naturel d’écrire des romans ou des nouvelles de ce genre.

T’inspires-tu de mythologies déjà existantes pour la création de tes mondes ?

Pas forcément. Pour Le Troubadour titubant et Dysfonctionnements aux Enfers, c’était le cas. Ici, c’est différent. Quand j’ai commencé à avoir l’idée de cette nouvelle (qui, honnêtement, était censée n’être qu’un PWP [ndlr : Porn Without Plot, terme utilisé pour désigner des histoires courtes dont la principale fonction est d’être érotiques], *rires*), j’ai pensé à l’Égypte antique pour trouver des noms. Je songeais à « Sekhmet », puis j’ai complètement abandonné l’idée. Je voulais créer un univers, sans prendre en compte aucune mythologie, pour en faire une nouvelle qui, je l’espère, sera sympathique pour les lecteurs. Le prénom de Skullea m’est venu par hasard, alors que je cherchais une sonorité « dure », et mon amie Alessia Dan m’a soufflé « Raaida » que j’ai aussitôt adopté.

Des personnages riches et complexes

Le personnage de Skullea est profond en ce qu’elle est à la fois obéissante et bien ancrée dans sa communauté, mais n’hésite pas à enfreindre les règles si elle juge ces dernières mauvaises. Es-tu d’accord avec cette description ?

Plutôt, oui, dans la mesure où Skullea ferait tout pour ses proches. Son désir de protéger sa communauté la conduit à se battre pour réussir sa quête : amener Raaida auprès des siens. Son chef en a conscience, tout comme les autres métamorphes : puisqu’ils deviennent de moins en moins nombreux, persécutés par les Voleurs de Peaux, il est naturel qu’ils fassent tout en leur pouvoir pour inviter une Errante comme Raaida à vivre parmi eux. Par ailleurs, j’ai pris grand plaisir à imaginer ce fameux chef, plein d’humilité et de bonté. Sans spoiler, lui aussi peut avoir la même attitude que Skullea vis-à-vis des règles… (d’ailleurs, ne sont-elles pas faites pour être détournées ? *rires*).

Raaida, quant à elle, est en quelque sorte à l’opposé : écorchée vive, solitaire, établissant ses propres règles. Dirais-tu que les deux femmes sont similaires ou au contraire vraiment différentes ?

Leur vie et les épreuves qu’elles ont respectivement traversées ont formé leur personnalité. Si Raaida avait vécu dans la communauté de Skullea, elle partagerait le même mode de vie. Malheureusement, le destin en a voulu autrement et ses traumatismes l’ont particulièrement marquée… En fait, je dirais qu’elles sont complémentaires et que, bien qu’elles n’aient pas le même passé, elles font de nombreux efforts pour se comprendre, « s’apprivoiser ».

interview de seana landchild pour "Sous la douceur de ses crocs"
Seana Landchild

Un univers riche

Dans ta description des différents clans/espèces vivant dans ce monde (les Voleurs de peaux, les Errants, les clans…), est-ce que tu as cherché à créer une métaphore de la société dans laquelle nous vivons ?

Pour le coup, non ! Pas de métaphore ! En fait, pour tout vous dire, je me suis inspirée d’une vieille histoire que j’ai écrite, une réécriture du Petit Chaperon rouge (on est donc bien loin de la fantasy préhistorique). Ysengrin, le héros de ce roman perdu dans mes dossiers abandonnés, est un mélange entre Skullea et Raaida : entre désir de vengeance et découverte d’une nouvelle manière d’exister dans un univers hostile. Les Voleurs de Peaux étaient présents dans cette ancienne histoire et étaient les Hommes, comme c’est le cas dans cette nouvelle. Je ne peux malheureusement en dire davantage, de peur de spoiler…

Souhaiterais-tu partager autre chose à propos de Sous la douceur de ses crocs ? Pourquoi ce choix de titre, d’ailleurs ?

Sincèrement, je croyais que j’étais complètement barrée lorsque j’ai proposé cette idée à mon éditrice. Alors, quand elle m’a donné son feu vert, je n’y ai pas cru *rires*. J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire cette nouvelle même si, comme je l’ai dit plus tôt, c’était censé être un PWP (Porn Without Plot), ce qui est très drôle quand on sait que je n’aime pas trop lire des scènes érotiques et encore moins en écrire. Ce coup-ci, ça a encore été un défi et ça m’a vraiment amusée. Puis, à partir de cette scène, j’ai voulu tisser une histoire autour de ces deux femmes. Je suis plutôt contente du résultat.

Quant au titre, j’y ai pensé alors que j’écrivais l’histoire. Il me semblait logique, avec son côté sensuel et, en même temps, bestial (ce qui fait référence à la nature de Skullea et de Raaida). Je trouve qu’il représente plutôt bien cette nouvelle, entre érotisme et danger.

Nous sommes tout à fait d’accord ! Merci pour ces réponses et nous te souhaitons beaucoup de succès pour la sortie de ta nouvelle !

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