Interview d’Isabelle B Price et Edwine Morin, les auteures de l’Héritage du Pouvoir

Isabelle B Price et Edwine Morin

Bonjour les filles, c’est étrange de vous interviewer, mais on va le tenter. Comme pour Virginie Simona, pouvez-vous nous donner quelques informations d’état civil basique ?

Isabelle B Price : Je m’appelle Isabelle, je vais bientôt fêter mes 32 ans et j’habite à Lyon. J’ai beau vivre ici depuis 2005 je me sens toujours comme cette fille de la campagne qui a quitté son Auvergne natale pour la grande ville ! Et pour l’info totalement inutile, je suis en couple et pacsée, mais pas encore mariée (si tu entends ce message, chérie).

Edwine Morin : J’ai 27 ans et je viens tout récemment d’emménager à Vancouver, au Canada, avec ma compagne [je ne suis toujours pas mariée non plus, alors je copie Isa et je lui lance un message !]. Sinon je suis native du sud de la France et j’ai grandi au bord de la Méditerranée.

À quel âge avez-vous débuté l’écriture ? Pouvez-vous nous parler d’un fait marquant à ce sujet ?

Isabelle B Price : Je n’ai aucune idée de l’âge auquel j’ai commencé, j’ai une très mauvaise mémoire des chiffres. Désolée. D’aussi loin que je me souvienne j’ai écrit. Ça a commencé très tôt quand j’ai gribouillé mon nom sur tous les livres qui m’appartenaient pour pas que mon frère me les prenne… Je crois que je m’en suis d’ailleurs attribués qui étaient à lui. Plus sérieusement, j’ai toujours été une grande lectrice et j’adore imaginer des histoires. J’étais plutôt douée en rédaction d’ailleurs sauf quand on m’enlevait des points à cause de l’orthographe.

Edwine Morin : C’est difficile de remonter à un âge, mais j’ai toujours eu de l’imagination, tellement que ça fatiguait même mon entourage quand j’étais petite et que je ne cessais jamais de parler. J’ai toujours dévoré des tonnes de livres, et l’envie d’écrire à mon tour des romans était constamment présente. Une anecdote marquante est qu’on a retrouvé dans un grenier une BD que j’avais créée pour mon petit frère, je l’avais entièrement dessinée, scénarisée et reliée alors que je ne devais pas avoir plus de dix ans, je ne m’en souvenais plus du tout, mais ça montre quelque part que ça a toujours été là.

Avez-vous toujours rêvé d’écrire un livre ? Quel est votre premier souvenir à propos de l’un de vos romans ?

Isabelle B Price : Je crois que j’ai rêvé d’écrire un livre toute mon adolescence. Je m’imaginais bien écrivaine d’ailleurs en plus de mon métier d’infirmière. Et puis la réalité m’a rattrapée, je n’arrivais pas à construire correctement une histoire et j’avais beaucoup de difficulté à aller au bout de ce que je commençais. J’ai fini mon premier roman à seize ans. Un gros navet qui a beaucoup fait rire mes frères et mes parents. J’en ai terminé un autre ensuite, encore pire, et j’ai décidé de me concentrer uniquement sur mes études d’infirmière. C’était plus sûr.

Edwine Morin : Là je rejoins totalement Isabelle, l’envie a toujours été là, mais ce n’était pas très fameux et je n’allais pas forcément au bout de ce que je commençais quand j’étais adolescente (ça n’a pas forcément changé à l’âge adulte d’ailleurs !). Ma compagne et moi avons retrouvé il y a quelques semaines un début de roman écrit quand j’avais onze ou douze ans. Ça l’a fait sourire, il y avait de quoi. Moi j’avais honte !

Pouvez-vous nous parler de L’Héritage du Pouvoir ? Comment est née l’idée ? Qu’est-ce qui vous a inspiré ?

Isabelle B Price : Je crois que c’est moi qui ai commencé avec une énième idée farfelue. La plupart du temps ça ne dépasse pas le stade de l’idée, mais là Edwine a trouvé que c’était génial et a surenchéri. Je crois qu’à partir de là on était perdues. J’aimais l’idée des sorcières lesbiennes parce que les sorcières ont longtemps été persécutées comme les homosexuels. Je trouvais que le parallèle pouvait être intéressant entre le fait d’accepter ses pouvoirs et le fait d’accepter son orientation sexuelle.

Un parallèle pouvait être fait entre les deux cheminements. Tout comme je trouvais sympa qu’il n’y ait que quelques élues qui connaissent l’existence des sorcières, ça leur faisait un secret à préserver différent de leur homosexualité. Le tout à l’époque actuelle pour qu’on ait droit aux voitures, aux avions et aux téléphones portables parce que la technologie a quand même du bon et qu’on est un peu geek sur les bords. Après tout on a créé une maison d’édition qui publie des ebooks lesbiens si ce n’est pas un signe !

Edwine Morin : Tout a été dit ! J’ai adoré l’idée de sorcières lesbiennes. D’abord, je crois en ce genre d’histoires et on est vraiment en phase à ce sujet -là. D’ailleurs, au détour d’une discussion, on s’est découvert les mêmes références de romans fantastiques jeunesse que personne d’autre que nous ne connaît ! Il s’agissait d’une histoire de vampire en plusieurs volumes. Je crois qu’avec Isa, on s’est dit qu’on n’allait pas attendre qu’une des sœurs de la série Charmed se découvre lesbienne – autrement dit jamais ! — et on l’a fait nous-mêmes. C’était encore mieux de faire comme ça, on a passé d’excellents moments.

Pourquoi et comment est née l’idée d’écrire à deux ?

Isabelle B Price : Ça c’est Gaëlle ! J’ai le droit de dire toi vu que tu mènes l’interview ? J’avoue, c’est un peu perturbant ce système. Comme je n’avais jamais réussi à finir un livre, tu as suggéré que ce serait mieux d’écrire à deux parce qu’on pourrait s’entraider et se motiver. Il faut reconnaître que ça a plus que bien marché, tu ne trouves pas Edwine ?

Edwine Morin : Complètement ! C’est le seul roman dont je sois venue à bout. Difficile de faire mieux en matière de réussite ! Plus concrètement, on a commencé le système de l’écriture à deux comme une variante de « cadavres exquis », c’est-à-dire que nous n’avions pas établi la trame en avance. Chacune écrivait un bout, renvoyait à l’autre, puis l’autre inventait une suite sans savoir où ça allait mener et ainsi de suite. C’était toujours génial de recevoir ce que mon binôme écrivait parce que je ne savais pas du tout à quelle surprise m’attendre !

En quelque sorte, nous avons donc été nos premières lectrices, au sens littéral comme au sens figuré. Du coup, en faisant comme ça, on évitait que les enchainements de chapitres ne soient prévisibles. Ça permettait un réel effet de surprise. Ensuite, quand l’histoire a été bien avancée, que le ton était donné et que nos deux styles étaient ajustés, on s’est mises d’accord sur un scénario et la suite a coulé de source.

Pourquoi des sorcières homosexuelles ? C’est peu courant comme choix d’héroïnes de roman lesbien, non ?

Isabelle B Price : Justement, c’est pour ça qu’on a choisi d’écrire sur des sorcières lesbiennes. Parce qu’on n’a jamais trouvé de romans fantastiques qui les mettent à l’honneur et que cela nous manquait.

Edwine Morin : Parfaitement.

Comment êtes-vous arrivées à ce titre L’Héritage du Pouvoir ?

Isabelle B Price : Edwine, c’est toi sur ce coup-là, non ?

Edwine Morin : On cherchait un titre, les échanges de mails fusaient dans tous les sens, c’était l’apocalypse dans ma boite mail et mon serveur ne savait plus où donner de la tête… Bon d’accord j’en rajoute un peu, mais pas tant que ça ! L’idée du titre L’Héritage du Pouvoir est venue de ma compagne, je l’ai proposé à Isabelle – toujours par email – et là j’ai reçu sa réponse super enthousiaste par texto. D’habitude le téléphone ne sonne que pour les choses importantes ! C’était dès lors adjugé vendu pour « l’héritage du pouvoir » ! Quant à la raison d’être de ce titre, vous ne pourrez le comprendre qu’en lisant les romans 😉 !

Pourquoi avoir commencé par une trilogie ?

Isabelle B Price : Le monde qu’on a créé était trop complexe pour être dévoilé en un seul tome. On avait peur de perdre tout le monde en route. En plus on voulait vraiment centrer l’histoire sur Julianne et Sara. Parce qu’à partir du moment où vous aimez les héroïnes vous aurez envie de savoir ce qui leur arrivera. Du coup la prophétie va être plus développée dans le tome 2 et les interactions entre Julianne et Sara vont encore plus se compliquer. Oui, ce n’est que le début !

Edwine Morin : Je suis tout à fait d’accord !

Avez-vous d’autres projets de livre ?

Isabelle B Price : Oui, le tome 2 de L’Héritage du Pouvoir est en cours de rédaction. On ne peut pas trop en dire à part que ça commence sur une scène d’amour. J’avais le droit de le dire Edwine, on est d’accord ?

Edwine Morin : Bien sûr ! Mais la scène d’amour n’est rien en comparaison de ce qui attend nos héroïnes, alors préparez-vous… J’espère que j’avais le droit de dire ça aussi ! En tous les cas, vous pouvez suivre l’évolution de l’écriture du roman sur les réseaux sociaux, on vous tiendra au courant des moments forts. Il se pourrait même que l’on vous consulte lors de dilemmes d’écriture !

D’autres choses à dire ? Un mot à vos lectrices ?

Isabelle B Price : Heu… Merci d’avoir acheté le livre ou de l’acheter. Non, plus sérieusement, j’espère que vous passerez un aussi bon moment à lire cette histoire que j’en ai prise à l’écrire. Peut-être que le fantastique lesbien n’est pas porteur et qu’on va se vautrer. Si c’est le cas, c’est pas grave, J’aurais participé à la création d’une super sorcière capable de corriger les arythmies cardiaques avec ses pouvoirs, de faire des boules de feu pour se défendre et de créer des feux d’artifice pour draguer. Ça donne envie, non ?

Edwine Morin : Moi ça me donne envie en tout cas ! Merci beaucoup à vous de nous lire. On espère sincèrement que l’histoire vous plaira, on a vraiment tout fait pour.

4 Commentaires sur “Interview d’Isabelle B Price et Edwine Morin, les auteures de l’Héritage du Pouvoir

  1. Julien Tomas dit:

    Félicitation à toutes les deux pour avoir réussi ne serait ce que l’exploit d’écrire, finir et publier un livre ! Je suis sur que l’histoire est prenante et dès que je l’aurais fini vous aurez mon retour promis 😉 bon courage pour la suite.

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