KL Hughes, une autrice queer à découvrir
Peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Je m’appelle KL Hughes. Je suis auteure à temps plein et je vis aux États-Unis avec ma femme et notre dalmatien. Lorsque je ne suis pas en train d’écrire, je vais au théâtre, au cinéma, je voyage, je visite de vieux cimetières et des maisons hantées, je fais de longues marches et des randonnées, et je passe du temps en famille.
À quel âge as-tu commencé l’écriture ? Peux-tu nous parler d’un fait marquant à ce sujet ?
J’ai commencé à écrire à neuf ans. Tout a commencé avec un devoir de poésie en CE2 : je suis tombée amoureuse de cet art. Plus je me passionnais pour l’écriture, plus je découvrais toutes les formes qu’elle pouvait prendre. Jusqu’à ce que j’écrive des pages et des pages de poésie et de fiction.
Popcorn Love est ton premier roman lesbien. As-tu toujours rêvé d’écrire un livre ?
J’écris des livres depuis que j’ai treize ans, et c’est quelque chose qui m’a toujours passionnée.
Popcorn Love, une belle romance homosexuelle à découvrir
Peux-tu nous parler de manière un peu plus précise de Popcorn Love ? Comment est née l’idée ? Qu’est-ce qui t’a inspirée ?
Dans Popcorn Love on crée des liens. Un amour naît là où on ne l’attendait pas et d’une façon que l’on n’attendait pas. Dans Popcorn Love, on se lie à quelqu’un en dépit de nos différences, on choisit l’amour plutôt que les obstacles qui, trop souvent, nous découragent ou nous font trébucher. Popcorn Love c’est le début de quelque chose, elles font du chemin, oui, mais pour moi Popcorn Love est le chemin qui les amène à un début ; le début d’une connexion, le début d’une relation : d’étrangères devenir des amies, d’amies devenir des amantes.
Dans Popcorn Love on trouve un moyen de commencer quelque chose. Contrairement à beaucoup d’autres histoires d’amour, Popcorn Love ne se concentre pas sur le fait d’avoir une fin heureuse. C’est une histoire qui se concentre sur un début plein de promesses. Cette histoire m’a vraiment fait sortir de ma zone de confort en tant qu’auteure, parce que je suis plus habituée à écrire du drame que de la comédie. Mais je voulais tenter le coup et y mettre tout mon cœur.
En dehors de l’écriture, l’humour tient une grande place dans ma vie, j’ai donc pu en mettre beaucoup dans l’histoire et, en tant qu’auteure, c’était amusant de jouer avec ça. C’était un moyen de me pousser à relever des défis. Je suis vraiment contente d’avoir pu vivre ça et cela me touche vraiment qu’autant de lecteurs aient aimé ce travail. Qu’ils aient ri et aient surtout trouvé de l’espoir dans ces pages.
De la fanfiction lesbienne au roman publié
Ton histoire a parcouru beaucoup de chemin depuis la fanfiction à la publication du roman. Tout cela était-il difficile ?
Ce n’était pas difficile du tout, non. Je connais assez bien le travail d’édition et celui de publication, je n’ai donc pas eu de mal à m’ajuster au processus. En plus Ylva Publishing est super avec ses auteures et fait en sorte que tout se passe bien, que tout soit excitant et que cela débouche sur un excellent produit fini.
Tes personnages principaux viennent de deux milieux sociaux différents, mais ils se respectent profondément. C’est assez rare dans un roman lesbien. Pourquoi était-ce important pour toi de présenter cette facette de leur relation ?
Comme je l’ai dit, Popcorn Love c’est surtout une histoire de liens. C’est quelque chose de très important à mon sens : se lier aux autres, y compris à ceux avec qui nous n’avons a priori rien en commun, à ceux avec qui nous n’avons pas l’habitude d’interagir. Je crois tellement au pouvoir de l’écoute et de l’apprentissage, au fait de sortir de sa zone de confort pour apprendre et comprendre les autres, comprendre leur passé, leur vie, leurs rêves, leur culture. Je pense que plus on reste ouvert à cela, plus on réalise que nos différences n’ont pas à nous opposer, mais peuvent, au contraire, être des raisons de nous connecter, de nous ouvrir, d’ouvrir nos esprits et nos cœurs, de nous permettre de grandir, de nous découvrir de nouvelles amitiés, de nouvelles amours.
Une romance lesbienne bourrée d’humour et d’autodérision
Il y a beaucoup de moments drôles dans ton roman. Penses-tu que l’humour soit important ?
Absolument. Pour moi, l’humour est un élément essentiel à notre survie. Vous savez, beaucoup de gens disent qu’entre le rire et la douleur et la tristesse il n’y a qu’un pas. Toutes ces choses sont liées, et pour moi, l’humour est ce pas entre le rire et la douleur. Le rire c’est cette soupape universelle dont nous avons tous besoin, dans les temps les plus durs comme les plus légers.
C’est ce petit air frais et cinglant qui vous soulage lorsque vous inspirez quand tout devient trop dur, mais c’est aussi cette expiration profonde qui vous donne des chatouillis et qui vous fait sentir le cœur léger et heureux lorsque tout fonctionne comme prévu. C’est cette interruption dans le rythme, ce petit truc qui vous secoue et vous rappelle que, dans la vie, le vent peut tourner rapidement. Je pense sincèrement que, tout comme la gentillesse et la compassion, le rire peut sauver des vies.
Lucas est un amoureux des dinosaures. Toi aussi ? Ou quelqu’un que tu connais ? Sérieusement, nous sommes curieuses de savoir d’où vient cette idée !
Oh oui, j’aime beaucoup les dinosaures. Je les trouve fascinants et terrifiants. J’ai toujours été curieuse et quand j’étais enfant, j’étais fascinée par les dinosaures. Je me souviens, j’avais ce jeu éducatif en 3D sur les dinosaures quand j’étais ado. C’était une obsession et je soulais régulièrement mes proches avec des anecdotes sur les dinosaures.
KL Hughes se livre
Duquel de tes personnages te sens-tu la plus proche ? Et pourquoi ?
Je m’identifie aux deux personnages à des degrés différents. Ma façon de parler ressemble assez à celle d’Elena, y compris en ce qui concerne les termes affectueux. Ado, j’étais très proche de mes grands-parents et j’ai donc été influencée par leur façon de parler. On m’a souvent dit que c’était bizarre pour une jeune fille d’utiliser des termes affectueux comme « ma chère », « ma bien-aimée », « mon amour ». Mais j’ai toujours fait ça et je pense que ça vient du temps que j’ai passé avec mes grands-parents quand j’étais enfant et ado. Ceci dit, dans l’ensemble, je pense que je m’identifie plus à Allison. Je partage beaucoup de ses qualités. Son côté gauche, son humour et son amour des livres et des films d’horreur. Je peux être aussi directe qu’elle, et moi aussi j’adore les enfants. Je m’identifie profondément à ses traumatismes et à sa prudence émotionnelle.
Aujourd’hui, ton roman est traduit en français. Avais-tu jamais imaginé que ton livre toucherait autant de gens ?
Non, je n’ai jamais pensé que cette histoire toucherait autant de gens, mais je suis très reconnaissante que ça ait été le cas. C’est un privilège que je ne considère pas comme acquis, et je suis vraiment reconnaissante envers tous ceux qui m’ont aidée. J’espère continuer à toucher les gens avec mon travail, même si je les fais juste rire ou sourire.
KL Hughes parle aux jeunes autrices
Aurais-tu des conseils à donner aux aspirants auteurs ?
Respectez votre travail et comprenez que l’écriture est un art qui évolue et se développe. Ce n’est pas un art qu’il faut maîtriser ou perfectionner, mais qu’il faut plutôt nourrir et faire évoluer. Il y a toujours, toujours plus à apprendre. Apprenez tout ce que vous pouvez, autant que vous pouvez, aussi souvent que possible. Écoutez les gens, le monde qui vous entoure. Faites attention. Observez. Absorbez. Prenez tout ce que vous pouvez et laissez tout cela transparaître dans votre travail. Faites en sorte que cela nourrisse vos dialogues. Faites en sorte que cela donne vie à vos personnages, à de vrais gens au travers desquels les lecteurs pourront se reconnaître. Il n’y a aucune limite à votre évolution. Il vous faut juste de la volonté, alors n’abandonnez pas. N’abandonnez jamais.
Quel mot aimerais-tu dire à ceux qui te liront après cette interview ? Et à ceux qui ne te liront pas ?!
À ceux qui liront mon travail, sachez que je vous en suis reconnaissante. Merci du soutien que vous m’apportez en lisant mon livre et j’espère que vous l’apprécierez. J’espère que vous rirez, que vous pleurerez, que vous y trouverez quelque chose qui vous touchera. À ceux qui ne liront pas mon travail, j’espère que vous lui donnerez une chance, et s’il ne vous convient pas, il n’y a aucun problème. Tous les livres ne touchent pas tout le monde, mais je vous en prie, sachez que j’apprécie le fait que vous lisiez mon travail, peu importe ce que vous en pensez.
Rencontrer & discuter avec KL Hughes
Où les fans peuvent-ils te trouver et venir à ta rencontre ?
Les fans peuvent me trouver sur les réseaux sociaux, sur Twitter et Tumblr sous le pseudo Chrmdpoet. Je suis aussi joignable par mail à authorklhughes[a]gmail.com.
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
En ce moment, je travaille sur plusieurs scénarios, j’espère donc avancer là-dessus et entrer dans le monde des films/de la télévision. Ylva Publishing va également publier un autre de mes livres. Il s’appelle The Art of Us et j’ai vraiment hâte qu’il soit publié fin 2017, donc, s’il vous plaît, gardez un œil là-dessus. J’espère que vous lui donnerez une chance. Merci du temps que vous me consacrez et merci de votre soutien !