Titre : Aloha
Auteure : Virginie Rousseau
ISBN : 978-2-37838-049-6
Date de Sortie : 18/09/2018
Nombre de Pages : 124 pages
Résumé :
Comme toutes les jeunes filles de dix-sept ans, Jordan Travis déteste le changement. Alors quand son père, promu, annonce à toute la famille qu’un déménagement à Hawaï s’impose, rien ne va plus. Quoi de pire pour une adolescente que de quitter son quotidien new-yorkais bien calibré entre son lycée, ses amis et ses lieux favoris ? Pour la lycéenne, cette île est synonyme d’un changement de vie qu’elle n’a pas demandé.
Les paysages paradisiaques, les plages de sable fin, le climat, rien n’y fait. Jordan ne pense qu’à une chose : quitter l’île pour entrer à l’université sur le bon vieux continent.
Au détour d’une balade au bord de l’océan, crayon à la main, la jeune femme rencontre Kayla, une surfeuse n’ayant pas sa langue dans la poche. Si les critiques de l’Hawaïenne sur son dessin énervent Jordan, celle-ci est bien obligée d’avouer que la jolie blonde ne l’a pas laissée indifférente…
Extrait :
Ce qui la frappa en premier fut la chaleur, puis l’air fortement iodé amené par la plage non loin. Le soleil était haut dans le ciel, l’aveuglant, elle qui avait dormi la majorité du vol. Lorsqu’elle posa ses pieds sur le tarmac, son cœur se serra : elle ne pouvait plus revenir en arrière maintenant, c’était trop tard. Et même si elle en avait eu envie, elle n’aurait pas pu le faire.
Une main se posa sur son épaule et elle tourna son visage vers la silhouette en contre-jour.
— Nous y voilà.
Oui, cette simple phrase scella son destin.
— Jordan, ne fais pas cette tête, lança une voix féminine.
— Quelle tête ? Celle d’une fille qui a tout perdu et qui se retrouve sur une île paumée au milieu de nulle part ?
— Quelle dramatisation, jeune fille. Nous sommes à Hawaï, tu sais combien de personnes donneraient tout pour être à ta place ?
— Je la leur laisse bien volontiers, répondit amèrement l’adolescente.
Le couple échangea un regard mi-amusé mi-blasé avant de monter dans la navette les ramenant vers l’aéroport, le tarmac étant d’une longueur impressionnante, nécessitant un transport pour arriver jusqu’à l’aéroport lui-même. Durant ce court trajet, Jordan regardait par la vitre du bus, voyant ce paysage atypique défiler devant ses yeux : des palmiers, des cocotiers, des plages à perte de vue, une eau cristalline et turquoise. Oui, tout ceci en aurait probablement fait rêver plus d’un. Seulement, pas elle. Non, pour Jordan Travis, cette île était synonyme d’un changement de vie qu’elle n’avait pas demandé. Qu’est-ce qui pouvait être pire pour une adolescente que de quitter son quotidien new-yorkais bien calibré entre son lycée, ses amis, ses sorties et ses lieux favoris ? Central Park lui manquait déjà, ainsi que les lumières de Times Square et son effervescence. Même l’odeur caractéristique des hot-dogs planant dans les rues semblait déjà être un lointain souvenir.
Son père avait probablement raison : beaucoup auraient aimé être à sa place et emménager à Hawaï dans une villa au bord de la mer avec pour seul horizon l’océan s’étendant à l’infini. Oui, beaucoup auraient abandonné leur vie morne et routinière pour une île paradisiaque, riche en aventures et en nouveautés.
Cependant, Jordan, du haut de ses dix-sept ans, ne voyait pas les choses ainsi : le jour où son père avait réuni toute la famille au restaurant, elle avait su que quelque chose se tramait. Non pas que ses parents n’avaient pas l’habitude de se réunir pour des occasions ponctuelles, mais l’air solennel qu’avait arboré son père lorsqu’il s’était levé en faisant tinter son verre, et la fierté qui s’était affichée sur son visage lorsqu’il avait annoncé qu’il avait une grande nouvelle, tout ceci avait été pour la jeune fille un indice que quelque chose allait se passer.
Et effectivement, quand Peter Travis Junior annonça avec joie qu’il venait d’être muté à Hawaï pour son travail, tous les membres de la famille exultèrent… Tous, sauf Jordan, pour qui cette mutation était synonyme d’abandon : abandon de ses amis, abandon de la maison dans laquelle elle était née et avait grandi, abandon de son lycée qui, même s’il avait ses défauts, était son territoire, abandon de New York, qui était la meilleure ville au monde selon elle.
Et tout cela, elle le quittait au profit de Pearl City, une des plus grosses villes que comptait Hawaï. C’était une blague, n’est-ce pas ?
Ce fut sa première réaction, celle qui trancha avec la joie du reste de sa famille : sa mère et ses deux frères cadets, ainsi que ses grands-parents maternels et son grand-père paternel. Jordan avait bouillonné de l’intérieur. Et sa rage prit de multiples facettes durant les semaines qui suivirent : insolence, retard le soir en rentrant des cours, sorties non autorisées. Elle avait même menacé de partir vivre chez sa meilleure amie, menace évidemment prise à la légère par ses parents, mais qui s’inquiétèrent toutefois de son changement de comportement, elle qui avait toujours été une élève appliquée et une jeune fille modèle.
Les semaines passèrent, l’heure du départ approchait, et Jordan comprit qu’elle ne pouvait rien y faire. Lorsqu’elle fit sa valise, les larmes menacèrent de tomber plusieurs fois, mais, par fierté, elle ne montra rien, pas même lorsqu’ils montèrent tous dans le taxi ni dans l’avion quand elle boucla sa ceinture, et encore moins lorsqu’elle posa son pied sur le sol hawaïen. Elle n’afficha pas non plus d’enthousiasme ni même une quelconque expression, si ce n’était de l’indifférence. Une possible manifestation de son mécontentement qui semblait ne pas toucher grand monde, du moins le pensait-elle.
Quand ils récupérèrent leurs bagages et qu’ils entrèrent dans un taxi pour les conduire dans leur nouveau chez eux, Jordan resta silencieuse, hermétique aux nombreux points positifs qu’énumérait son père sur le lieu : leur maison ou encore son poste de rédacteur en chef du plus gros magazine de voyage des États-Unis. Lorsqu’elle sortit du taxi et que ses yeux se posèrent sur sa nouvelle demeure, Jordan soupira : cela n’avait rien à voir avec leur luxueux appartement new-yorkais au vingt-cinquième étage surplombant Times Square. Cette maison-ci était plus modeste, bien que d’une taille qui surpassait certainement la majorité des habitations du quartier ; elle était tout en bois avec une petite véranda ouverte devant. Autour du domaine il n’y avait rien, si ce n’était des palmiers, des arbres et en face, la plage.
— Nous voilà chez nous, lança avec une joie non dissimulée le chef de famille. Si j’ai bien tout saisi, il y a trois chambres à l’étage et deux salles de bain…
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que ses deux fils laissèrent tomber leurs sacs pour se ruer dans leur nouveau nid, certainement afin de s’accaparer la plus grande chambre.
— Évidemment, tu auras ton mot à dire sur la chambre, rassura son père en souriant à Jordan.
— Oh super, je suis tellement plus rassurée maintenant, ironisa-t-elle en roulant des yeux.
— Jordan…
— C’est bon, c’est bon !
La jeune fille hâta le pas, préférant éviter une énième dispute avec son père, disputes trop fréquentes à son goût depuis l’annonce de leur départ. Elle entra et se dirigea aussitôt vers les escaliers en colimaçon afin de trouver ce qui deviendrait à présent sa chambre. Elle arpenta les pièces : ici une première chambre de taille modeste, certainement la future suite parentale, avec sa salle de bain attenante, puis une pièce plus petite, potentiellement un bureau pour son père, puis la chambre qui serait, à coup sûr, celle de ses frères à en croire leur enthousiasme.
— Hey pas touche, celle-ci, c’est la nôtre ! cria Luke.
— Ouais, la nôtre ! surenchérit Tom en sautant sur place.
Pour toute réponse, Jordan haussa les épaules et passa son chemin avant de trouver leur salle de bain commune : assez grande avec une baignoire d’angle et un immense miroir qui prenait tout un pan de mur. Elle continua son inspection des lieux et tomba finalement sur la dernière pièce, au bout du couloir.
Très bien, pensa-t-elle.
maud1287 (client confirmé) –
Contente d’être la 1ere à laisser un commentaire. Dévoré en quelques heures. Merci à cet auteur !
Cyanne (client confirmé) –
Le comportement de l’adolescente est bien observé, finement croqué, et très bien mis en scène.
Une histoire agréable à lire, et qui suscite la réflexion sur le passage de l’adolescence à l’état de jeune adulte.
Une écriture fluide, et un récit bien structuré, avec un déroulement cohérent avec le voyage intérieur de l’héroïne.
Guillaume (client confirmé) –
Servie par une très belle écriture fluide, cette histoire nous décrit avec précision l’attitude d’une adolescente révoltée par un bouleversement important dans sa vie d’étudiante. Mais ce changement est-il réellement celui auquel elle s’attendait ?
Doucement, l’auteure nous permet de suivre son parcours amoureux avec beaucoup d’intimité et de pudeur. Les mots sont justes. Un bon moment de lecture.
Aurélie (client confirmé) –
L’histoire qu’on peut lire encore et encore et qui te met une pêche pour le reste de la journée. Je l’ai dévorée et appréciée. C’est une nouvelle rafraichissante et unique pour ma part.
Bon on va pas se mentir, je ne sais pas si c’est parce que mon adolescence est fini depuis un moment, mais Jordan on a bien souvent envie de la claquer. Malgré tout ça, elle a un côté très attachant comme toute sa famille. J’ai énormément été touché par le personnage de sa maman. Que dire de Kayla ? C’est certainement mon petit coup de coeur dans cette nouvelle. L’auteure a en certainement fini avec elles mais personnellement je dirais pas non a un autre opus de leur vie. Félicitation 🙂
Fabienne (client confirmé) –
Superbe nouvelle de Virginie Rousseau : rafraîchissante, facile à lire, évasion totale garantie. On est Tt de suite transporté à Hawaï et dans la vie de Jordan. On envie la mer le soleil les vagues et le surf. On s’imagine totalement dans cet univers paradisiaque. On en redemande… A déguster d’urgence autour d’un blue Hawaiian…
Lucinda (client confirmé) –
J’ai vraiment adoré cette nouvelle ainsi que le style d’écriture de Virginie ROUSSEAU ! Cela m’a donné envie de découvrir ses autres œuvres ^_^ Merci !
lou martel (client confirmé) –
J’ai adorer ce livre , il nous fait sentir en été !