Titre : Amour Protocolaire
Auteure : Sylvie Géroux
ISBN : pdf : 978-2-37838-139-4 ; ePub : 978-2-37838-137-0 ; mobi : 978-2-37838-138-7
Date de Sortie : 30/06/2020
Nombre de Pages : 137 pages
Résumé :
Mathilde de Mattéis se dirige à reculons vers l’ambassade du Kirinu. Envoyée par son ministère, elle est chargée de défendre l’amitié kirinu-française dans un projet de partenariat gazier au Bakhoustan. Si la diplomate, la quarantaine fraîchement dépassée, est rompue à l’exercice, les rencontres avec Maeko Matsuro ne sont jamais une partie de plaisir.
Difficile de cerner sa consœur du Kirinu, intelligente, vive d’esprit et surtout réputée pour son caractère infernal.
Alors que les discussions commencent à se tendre, les deux diplomates sont interrompues par d’étranges secousses. Des chars d’assaut approchent ! Prises en otages, elles se retrouvent au cœur d’un coup d’état…
Extrait :
Courage ! Il n’y en a pas pour longtemps et, de toute façon, ça ne peut pas se passer plus mal que la dernière fois, se rassura Mathilde en lorgnant avec mauvaise humeur le papier Bristol qu’elle tenait à la main. Une invitation, tu parles ! Autant dire une convocation !
L’huissier, qui portait la livrée protocolaire, gants blancs inclus, considéra son carton d’invitation avec attention. Pendant un moment, elle crut qu’il allait avoir le culot de lui demander sa pièce d’identité. Finalement, son visage buriné ne marquant aucune trace d’émotion, il inclina le menton :
— Bienvenue, Madame l’Ambassadrice. Son Excellence va vous recevoir dans quelques minutes. Je vous accompagne au salon d’attente.
— Vous êtes trop aimable, répondit Mathilde d’un ton glacial.
Son Excellence l’avait fait patienter près d’une demi-heure lors de leur dernière entrevue. C’était un manquement à l’étiquette évident. Une offense à la courtoisie la plus élémentaire. Si Mathilde avait été libre de ses mouvements, elle aurait quitté son fichu salon d’attente pour ne plus y revenir. Seulement, elle était pieds et poings liés, et l’Ambassadrice Maeko Matsuro le savait parfaitement.
Mathilde ravala donc sa fierté et suivit l’homme d’un pas lent et aussi formel qu’elle en était capable. Pas question de montrer son irritation à ce sbire de Maeko. Il était certain que celui-ci allait lui faire son rapport dès qu’elle se serait assise dans l’un des confortables fauteuils de cuir du salon.
Une fois installée, Mathilde poussa un profond soupir. Allons, il faut voir les choses du bon côté. Cet intermède va me laisser le temps de revoir mon argumentation. Elle ouvrit sa serviette en cuir et en sortit un dossier relié. La page de garde annonçait fièrement : Projet de partenariat gazier au Bakhoustan. L’amitié kirinu-française en action. L’amitié kirinu-française ! Quelle blague ! Les deux pays avaient passé les dix dernières années à se tirer dans les pattes pour obtenir les faveurs du Président du Bakhoustan. Sans parvenir à se départager, il fallait l’admettre.
Cette petite guerre de la diplomatie économique aurait encore pu durer longtemps au rythme où les choses avançaient. Seulement, après des mois de protestation du peuple bakhou et pour la première fois depuis l’ouverture de ce pays aux investisseurs internationaux, des élections allaient être organisées. Tous les indicateurs annonçaient que l’actuel Président risquait fort de ne pas être réélu. Devant l’incertitude des résultats du scrutin, trouver un accord avec le gouvernement en place était devenu une priorité, pour la France comme pour le Kirinu.
En tant que nouvelle Ambassadrice de France au Bakhoustan, c’était à Mathilde que revenait la délicate tâche de réussir là où trois de ses collègues avaient échoué. C’était aussi la première fois qu’on nommait une femme dans ce pays. Un échec de sa part serait un véritable cadeau des dieux pour tous les diplomates et les politiques qui s’opposaient régulièrement aux nominations féminines. Il était injuste et parfois épuisant de porter sur ses épaules la responsabilité de tout un genre dans un monde qui rechignait encore à mettre en pratique la parité. Pourtant, c’était sa réalité, elle l’avait acceptée en prenant ce chemin qu’elle savait semé d’embûches.
Mathilde tourna les pages du dossier. Le service économique avait bien travaillé. C’était un projet qui tenait la route. Il profiterait aux deux nations et apporterait au Bakhoustan l’infrastructure gazière qui lui manquait. Si seulement l’autre partie pouvait se montrer raisonnable, tout cela pourrait très bien finir par l’un des meilleurs accords de l’année dans la région.
Une feuille volante s’échappa soudain du classeur. Elle la ramassa et découvrit qu’il s’agissait du CV de l’Ambassadrice Matsuro. Son assistante avait dû penser que cela pourrait toujours lui être utile. D’une façon générale, Béatrice pensait à tout. C’était une collaboratrice de grande valeur, au sérieux et à la discrétion irréprochables. Elle avait su se rendre quasiment indispensable. Mathilde regrettait seulement sa froideur et la distance toute protocolaire qu’elle maintenait entre elles. Dans un petit pays comme le Bakhoustan, un Chef de poste pouvait rapidement se sentir isolé. Un peu de spontanéité, d’amitié même, n’aurait pas été de trop, cependant il paraissait clair, après quelques mois, que c’était hors de question. C’était souvent le prix à payer pour se retrouver en haut de l’échelle.
Mathilde reporta son attention sur la photo qui accompagnait le curriculum. Elle la considéra pensivement. Au fond, la situation de Maeko n’était pas si différente de la sienne. Elle était arrivée moins d’un an auparavant au Bakhoustan. Dans la quarantaine, tout comme Mathilde, c’était son premier poste d’Ambassadrice. Elle devait probablement subir le même genre de pression de la part de son gouvernement. Elle était non seulement une femme dans un monde d’homme, mais aussi la fille d’un immigré japonais lui-même fils d’un soldat allemand égaré. Cela n’avait pas dû être facile tous les jours pour l’Ambassadrice Matsuro. Elle n’était kirinu que par sa mère. Les lois de son pays lui donnaient certes la nationalité, mais les rumeurs dans les soirées des résidences diplomatiques racontaient qu’il y avait eu beaucoup d’opposition à la nomination d’une étrangère à un tel poste.
Mathilde entendit la porte du salon s’ouvrir. L’huissier devait être de retour. Par réflexe, elle consulta sa montre. Tout juste un quart d’heure, elle se demanda si c’était un bon ou un mauvais signe. Elle leva enfin les yeux et se figea aussitôt, surprise. Maeko la dévisageait, un petit sourire sarcastique étirant ses lèvres. Mathilde ne s’était certainement pas attendue à ce que l’Ambassadrice vienne la chercher ici en personne. Elle suivit le regard moqueur de Maeko et s’aperçut que celle-ci fixait sa propre image sur le papier glacé de la photo qu’elle tenait toujours à la main.
— Cette photo n’est pas des plus flatteuses, Mathilde. Je peux vous en fournir de meilleures si vous souhaitez m’admirer.
Mathilde haussa les épaules. Elle se saisit de sa serviette et y rangea son dossier.
— Bonjour, Maeko. Je ne sais pas pourquoi mon assistante a cru bon de mettre votre CV dans ce dossier. Nous ne sommes plus des inconnues l’une pour l’autre.
— Qui peut se targuer de connaître réellement qui que ce soit dans un monde aussi superficiel que le nôtre ?
Ravi (client confirmé) –
Un beau moment d’évasion dans un pays peu accueillant … initialement ! Je recommande vivement la lecture de cette nouvelle 🙂
Roxane (client confirmé) –
Si vous voulez passer un agréable moment de détente cette nouvelle est faite pour vous ! Très chouette 👩🏻💼👩🏼💻
romane_fblr (client confirmé) –
Très belle nouvelle ! Un vrai coup de coeur.
J’ai beaucoup aimé l’intrigue et la plongée dans ce monde que je ne connaissais pas du tout. C’est très inventif.
Bravo Sylvie !
Harry Potter (client confirmé) –
Près de 140 pages de pur bonheur à lire sans modération et avec délice. J’ai été emportée dès le début par cette nouvelle de Sylvie Géroux qui nous immerge avec finesse et justesse dans le monde diplomatique et les relations entre ambassadeurs. J’ai beaucoup aimé la relation entre Maeko et Mathilde, ainsi que son évolution, et ce jusqu’à l’épilogue 😍😍😍
Un tout grand merci Sylvie pour cette immersion et à bientôt. Merci aussi à R2C ! 🙏
Charlotte (client confirmé) –
Ce que j´aime dans les nouvelles c’est d’être immergée directement dans l’histoire; et là je suis gâtée! Ça démarre très très vite sur la rencontre entre Maeko et Mathilde.
Les dialogues et réflexions sont délicieusement diplomatiques et empreints de retenue toute protocolaire. Et dès que la situation politique dégénère, le rapport de force se transforme en rapport de séduction. Et toujours avec beaucoup de finesse…. Et d’humour !
Sur fond de coup d’état, on suit le développement de ces deux ambassadrices fortes en caractère et qui savent ce qu’elles veulent.
Merci pour ce très agréable moment de lecture
Guillaume (client confirmé) –
Un excellent moment de lecture sur fond de coup d’état magnifiquement dépeint.
J’ai beaucoup aimé l’audace de ces deux femmes, leurs forces et leurs tenacités face à ces révolutionnaires pas si amateurs que cela.
Une très belle nouvelle que je recommande chaudement.
PHILIPPE Bringme Christian (client confirmé) –
Petite nouvelle sympa, dans un contexte qui ne permet que le rapprochement entre les héroïnes vu les circonstances. Certaines situations sont parfois tirées par les cheveux. Pour bien connaître les asiatiques, peu se découvriraient (au figuré bien-sûr) de la manière dont Maeko le fait. Mais c’est pour mieux servir la romance.
Marie Benoît auteure (client confirmé) –
Sacrée nouvelle de Sylvie Géroux ! C’est très intense et plein de rebondissement, cela va très vite, et fait battre le cœur non stop. L’amour entre Maeko et Mathilde se dévoile en plein milieu d’un univers conflictuel , où le danger rôde. C’est incroyable comme l’amour donne des ailes alors que le chaos leur colle à la peau. J’ai oublié de respirer plus d’une fois, jusqu’au soulagement final. Félicitation pour ce beau mélange émotionnel.