Titre : Troubles du Rythme
Auteure : Marie Parson
ISBN : 978-2-37838-061-8
Date de Sortie : 23/10/2018
Nombre de Pages : 102 pages
Résumé :
Docteure à l’hôpital de Washington D.C., Peyton Miller est habituée à laisser ses émotions de côté pour soigner ses patients. En théorie, seulement. Car après une journée difficile au sein du service de réanimation, la jeune médecin a besoin de réconfort. Décidée à se changer les idées, elle se dirige vers le seul bar lesbien qu’elle connaît. Lorsque Peyton s’engage dans une joute verbale avec Lisa, sa voisine de bar, elle est loin de se douter que toutes les deux finiront leur soirée dans le même lit.
Après ce coup d’un soir, la Docteure Miller retrouve son quotidien et la dure réalité de son métier. Mais quand, deux mois après cette rencontre, Peyton tombe nez à nez avec Lisa au détour d’un couloir, elle ne peut s’empêcher d’être mal à l’aise. Si la jeune femme s’interroge sur la présence de son amante d’une nuit à l’hôpital, elle ne peut ignorer que son cœur a soudainement manqué un battement…
Extrait :
Peyton Miller était optimiste par nature. La trentenaire aimait voir la vie du bon côté et imaginait ainsi toujours le meilleur avant le pire. Pourtant, en cette soirée de mars, son enthousiasme avait laissé place à un indescriptible sentiment de résignation. Elle était épuisée. Tout simplement exténuée. Son regard se perdit à nouveau au fond de sa bière et la jeune femme se redemanda pourquoi elle était venue perdre son temps dans ce bar lesbien de Washington D.C. Elle avait besoin de se changer les idées, certes, mais était trop fatiguée pour supporter tout ce bruit et cette agitation. En temps normal, l’effervescence de cet environnement demeurait un excellent moyen d’évasion pour Peyton. Pas aujourd’hui, cependant.
La possibilité de coucher rapidement avec une inconnue pour une jouissance éclair ne l’attirait pas vraiment en cet instant. Elle poussa un soupir profond et résigné. Elle n’avait ni envie de parler ni envie de perdre son temps en échange de banalités. En réalité, si la jeune femme avait pu s’endormir quelques heures en quittant l’hôpital, elle l’aurait fait sans hésiter. Malheureusement, les larmes de cette épouse et de ses trois enfants l’avaient tellement bouleversée que Peyton n’arrivait pas à chasser leur image quand elle fermait les yeux. Elle avait donc pensé que le corps nu d’une femme contre le sien aiderait. Et accessoirement, qu’un orgasme lui permettrait de relâcher suffisamment d’endorphine pour oublier la triste réalité de son métier, au moins pendant quelques heures.
Avant d’en arriver là, il fallait néanmoins qu’elle lâche son verre des yeux et qu’elle socialise un peu. Peyton porta sa pinte à ses lèvres, avala une gorgée de bière et reposa sa chope sur le comptoir auquel elle était accoudée. Elle fit glisser son doigt sur les gouttes de condensation qui s’étaient créées, en tentant de se concentrer sur ce qui l’entourait. Allez, essaie au moins de t’intéresser à une seule conversation, s’encouragea-t-elle intérieurement. Au pire, tu imagineras une jolie histoire aux protagonistes et ça t’aidera à dormir.
Peyton tourna son regard gris vers sa voisine de bar. Elle ne se souvenait pas l’avoir vue arriver. Peut-être que cette dernière était là avant elle, après tout. L’inconnue se tenait droite et pianotait avec rapidité sur son téléphone portable. Elle avait un chignon blond parfait et, entre sa peau laiteuse, son nez droit et ses lèvres fines, son profil était magnifique. Elle portait toutefois un tailleur qui détonnait dans ce lieu sans prétention. Elle était trop classe, trop inaccessible, vêtue comme ces mannequins sur papier glacé. Peyton renonça donc à engager la conversation et commença à se tourner de l’autre côté. Soudain, une voix grave résonna entre la blonde et elle.
— Je peux t’offrir un verre ? demanda une jeune femme un peu trop sûre d’elle.
Peyton, qui avait d’abord pensé que la proposition lui était adressée, souffla de soulagement. Ce n’était pas le cas, elle était destinée à sa voisine. La nouvelle venue avait une coupe courte à la mode et inconsciemment, Peyton passa la main dans ses propres cheveux bruns en bataille. Il fallait vraiment qu’elle trouve le temps de retourner chez le coiffeur.
La blonde trop bien habillée abandonna, quelques instants, son téléphone sur le comptoir et se tourna vers l’importune. Elle la scruta de la tête aux pieds sans le moindre scrupule, détaillant son t-shirt noir et son pantalon de cuir qui moulait avantageusement son corps fin et musclé.
— Non, merci. J’en ai déjà un, répondit la blonde, une fois son observation terminée, en se reconcentrant sur son portable.
— On n’a jamais assez à boire, rétorqua la téméraire, bien décidée à ne pas laisser filer sa proie.
— En fait, c’était surtout une fin de non-recevoir polie. Mais, si tu préfères que je sois plus agressive, aucun problème. Dégage ! s’énerva la blonde, acerbe.
La courageuse s’arrêta quelques instants, réfléchissant visiblement à la véracité de ce refus. Peyton sourit malgré elle à la répartie de sa voisine. Si la dragueuse avait compris dès le premier refus, cette dernière n’aurait pas eu besoin d’être aussi mordante. Voyant que l’importune ne bougeait pas, la blonde se tourna vers elle puis lui lança un regard d’une froideur à faire peur. La jeune femme sembla enfin comprendre le message et choisit de se retirer sans un mot de plus.
Peyton ne put retenir son amusement face à cette fuite non dissimulée. Elle s’empara de son verre, buvant par automatisme une gorgée d’alcool. Trop concentrée à l’idée d’étouffer le fou rire qui menaçait, elle avala de travers. Le liquide ambré coula dans sa trachée au lieu de son œsophage et la jeune femme fut prise d’une quinte de toux. Elle toussa violemment à plusieurs reprises, alors que ses yeux la brûlaient et qu’elle luttait pour éviter de s’étrangler.
— Bien fait ! Ce n’est pas beau de se moquer, lança la blonde à ses côtés tandis que Peyton essayait de reprendre contenance.
Incapable de parler car trop occupée à retrouver son souffle, la brune mit quelques secondes avant de répondre. Lorsqu’elle recouvra enfin ses esprits, minimisant les quintes qui la secouaient encore, la jeune femme murmura :
— Je n’y suis pour rien, moi. Et j’ai le droit d’apprécier le talent pour repousser une dragueuse quand je le vois.
— Bravo, pour la réponse d’une banalité affligeante, rétorqua sa voisine en lui jetant un regard moqueur.
Peyton fut piégée par les prunelles de son interlocutrice. Elles étaient d’un bleu limpide à l’image d’un ciel d’été et illuminaient littéralement son visage. La beauté froide de cette femme était déconcertante, captivante.
— J’ai failli mourir. Ça mériterait un peu de considération de votre part, je trouve. En plus, je vous signale que c’était un compliment.
— Donc vous m’accusez de non-assistance à personne en danger, mais en même temps vous me complimentez, s’amusa l’autre en fronçant les sourcils.
Peyton sourit à cette réplique, constatant que la jeune femme à ses côtés avait une sérieuse répartie.
— De toute manière, je doute de vos compétences médicales. Donc si vous aviez agi, vous auriez certainement empiré les choses.
— Ceci ne ressemble pas à un compliment… commença la blonde. Vous êtes donc le genre de femme à vous installer seule au comptoir, à vous moquer de vos voisines et à les insulter. Votre soirée se passe comme vous l’aviez prévue ? l’interrogea-t-elle, la détaillant sans ménagement.
— Non… C’est pas… Euh… bafouilla Peyton avant de cacher son visage dans ses mains. Désolée, je ne voulais pas paraître agressive. La journée a été un peu longue.
Notant son malaise, sa voisine répondit doucement :
— Ne vous inquiétez pas, je vous taquine, c’est tout.
— En plus, c’est vous qui avez l’air hors de votre élément, confirma Peyton en désignant sa tenue d’un geste de la main.
— Joli sens de l’observation. Eh oui, je me suis fait piéger par mes amis, concéda l’inconnue avec un sourire triste en direction de son téléphone.
— Pas sympas, les amis. C’est dans des moments comme ça que je suis contente de ne pas en avoir.
— Sérieusement ? demanda son interlocutrice, intriguée.
— Études de médecine. Rien de mieux pour faire le vide autour de vous. J’ai des collègues avec qui je m’entends bien et quelques connaissances, mais pas des amis dans le sens premier du terme.
— C’est parce que vous êtes médecin que vous avez mis mes capacités de sauvetage en doute ? questionna la jeune femme, curieuse et amusée.
— Plutôt parce que je me suis étranglée à côté de vous et que vous n’avez même pas réagi. La plupart des gens m’auraient au moins tapé dans le dos. La base, quoi.
— Je ne suis pas douée… soupira l’inconnue en observant son téléphone comme si elle espérait qu’il sonne d’un instant à l’autre.
— Pas douée pour quoi ? osa Peyton, l’invitant à poursuivre.
— Pour ça, rétorqua la blonde en faisant un vague geste de la main. Les relations sociales. Mes amis… Mes partenaires… Je crois que c’est leur manière de me dire que je suis difficile en ce moment et que je devrais rencontrer quelqu’un…
— Vous êtes chiante. Ils pensent que vous avez besoin de vous envoyer en l’air donc ils vous donnent rendez-vous dans un bar lesbien et vous posent un lapin. J’ai suffisamment bien décrypté les choses ?
— Hé ! s’exclama son interlocutrice, outrée, en lançant un regard noir à Peyton.
— Bon, puisqu’on en est aux confessions, je suis venue ici avec l’espoir de rencontrer une femme, de baiser et de dormir. Le souci, c’est que je suis plus fatiguée que je ne le pensais. Je ne crois pas avoir assez d’énergie pour le côté trouver, discuter, séduire… J’ai juste besoin de repos alors je me disais qu’une décharge d’endorphine suffisante devrait permettre…
— Grosse journée ? répéta la jeune femme en avalant une gorgée de vin blanc et en se remémorant le début de leur conversation.
— Oui, soupira Peyton. Le genre de journée où vous perdez un patient que vous ne vouliez vraiment pas perdre.
— Finissez votre bière, on y va, déclara brusquement l’inconnue d’une voix sûre, vidant son verre d’une traite.
— Quoi ? Où ? questionna Peyton sans comprendre pendant que la blonde récupérait son sac à main sur le dossier de sa chaise.
— Chez vous.
— Pourquoi chez moi ?
— Parce que je n’ai jamais fait ça et qu’on est là pour les mêmes raisons. Autant essayer, non ?
— Oui, oui, bégaya Peyton qui hochait bêtement la tête de manière affirmative.
— Et si on est chez vous, vous pourrez plus facilement dormir, après, expliqua sa voisine comme si elle annonçait une évidence.
— D’accord, accepta la brune. Au fait, je m’appelle Peyton.
— Lisa, déclara simplement la responsable de leur départ lorsqu’elle l’attrapa par la main et la tira vers la sortie.
Ravi (client confirmé) –
Histoire drôle et captivante. J’ai presque passer plus de temps à lire qu’à bosser (à l’hôpital!) cet après-midi. Merci pour cette description de la réa et de l’hôpital en général, lorsque l’on est soignant, on se retrouve dans le personnage de Peyton.
Merci pour ce livre, à quand le prochain ? 🙂
EMILIE MOLINA (client confirmé) –
J’ai A-DO-RÉ ! Merci Marie Parson pour cette excellente nouvelle ! Hâte de lire le prochain : au boulot !! ?
Cyanne (client confirmé) –
Excellente histoire !
Solide, bien structurée, bien menée. Résolument optimiste.
Avec des héroïnes adultes, responsables, proche de la vie quotidienne.
Et une pincée d’humour pour rehausser le tout.
Chabbert (client confirmé) –
Une nouvelle que j’ai pu apprécier grandement. Du rire à l’angoisse. Il n’est jamais facile de traiter ce genre de maladie. Je trouve que tu as rondement mené cette étape. Tu en parles peu, mais suffisamment pour que l’on puisse comprendre par quoi les malades de cette sal,!# passent. Une histoire d’amour qui démarre sur un coup de tête qui s’avere Finalement plus profonde qu’à ça. Un grand merci à toi pour ce voyage entrecoupé de douces mélodies sous fond aseptisé.
Aurélie (client confirmé) –
Quel plaisir de retrouvé cette auteure avec cette sublime nouvelle *.*
Je dois d’abord parlé des personnages, Peyton et Lisa, je ne sais pas laquelle des deux m’a fait le plus rire, certainement Peyton. Et laquelle des deux m’a le plus bouleverser, certainement Lisa ou peut-être même que Christopher lui vole la vedette ^^
N’attendez plus pour découvrir ce petit chef d’oeuvre, de la passion, du suspense, du rire, de l’amour … Tout est réunis dans cette nouvelle pour passer un très bon moment.
Roxane (client confirmé) –
Pas évident de parler d’amour sur fond de maladie grave et pourtant voilà la prouesse réalisée par l’auteure. L’histoire est agréable et bien construite, les personnages sont attachants. Un vrai bonheur à lire.
Seul bémol… cela finit bien trop vite!!!
Guillaume (client confirmé) –
J’ai beaucoup aimé cette histoire tendre et attachante, ponctuée de beaucoup d’humour à travers d’excellents dialogues.
L’écriture est, comme toujours avec Marie Parson, fluide, légère et très bien rythmée.
Mon bémol serait juste sur trop de descriptions du milieu hospitalier, me replongeant dans une période où, malheureusement, l’hôpital était aussi devenu une routine quotidienne.
Les deux personnages sont haut en couleur avec une mention pour la maman et la grand-mère de Peyton que j’ai réellement adoré par leur approche bienveillante, et leur douceur.
Une très belle histoire que je recommande chaudement.
Mitzouli (client confirmé) –
Un sujet pas facile sur la maladie, le courage des patients et la détresse et le soutien des proches. L’engagement des médecins. Belle immersion. J’ai adoré l’humour et les interactions entre les deux héroïnes. J’ai passé un très bon moment de lecture.
Louve (client confirmé) –
Une très chouette lecture, des personnages drôles et bien campés, un univers médical réaliste et un piano, un joli combo gagnant pour ma part !
Cortin Cecile (client confirmé) –
En prélude, un coup d’un soir comme un coup de tonnerre, rythmé par l’urgence.
Ce rythme effréné nous accompagne tout au long de la nouvelle.
Une belle réanimation de sentiments oubliés par nos 2 héroïnes !
Entre Peyton et Lisa, la symbiose est immédiate. Elles sont à bout de souffle comme Chris, adolescent perspicace et volontaire.
L’humour insuffle une note majeure au récit.
Un Concerto d’amour où le piano de Lisa dialogue subtilement avec l’orchestre de Peyton.
Merci Marie pour ce charmant Opus empli d’optimisme…Merci les Reines 🎶🎹🚑👑❤❤