Titre : La Petite Boîte Rouge
Auteure : Axelle Law
ISBN : pdf : 978-2-37838-270-4 ; ePub : 978-2-37838-268-1 ; mobi : 978-2-37838-269-8
Date de Sortie : 13/12/2022
Nombre de Pages : 115 pages
Résumé :
Ava se fait une joie de rentrer dans sa famille en Australie pour les fêtes de fin d’année. Développeuse au sein d’une start-up à succès, elle vit à des milliers de kilomètres des siens, près de Montpellier. Lorsque son patron et meilleur ami Min-Ho la convoque pour lui annoncer qu’il a besoin d’elle à cette période, elle se décompose. Consciente de la nécessité de sa présence, elle renonce à ce voyage tant attendu.
Le 1er décembre, une petite boîte rouge contenant un chocolat et une citation apparaît sur son bureau. Pensant que Min-Ho souhaite se faire pardonner, elle n’y attache que peu d’importance. Mais quand après vérification, elle constate que ce cadeau ne vient pas de lui, elle est stupéfaite. Le lendemain matin, une nouvelle petite boîte est déposée sur son bureau. Puis une autre le jour d’après. Curieuse, Ava se met en quête de cette mystérieuse personne qui cherche tant à lui remonter le moral…
Extrait :
— Je suis vraiment désolée, Ava.
Assise au fond de son siège, un café désormais froid entre les mains, Ava était muette depuis deux longues minutes. De l’autre côté du bureau, un homme se tortillait, mal à l’aise. À bien le regarder, Min-Ho était loin de l’image que l’on attendait du patron d’une start-up à l’avenir prometteur. Avec son T-shirt large, son jean troué et ses cheveux en bataille, il ressemblait plutôt à un jeune trentenaire flânant au parc avec ses copains. Ses traits asiatiques qui le rajeunissaient renforçaient cette impression.
Toutefois, en cet instant précis, ce n’était pas son supérieur qu’Ava avait face à elle, mais son meilleur ami.
— Il n’y a vraiment aucune autre solution ? s’enquit-elle, conservant un mince espoir. Je peux faire des heures sup’ et boucler le tout avant…
— Tu ne peux pas avancer sur le projet sans l’aide de toute l’équipe, tu le sais pertinemment.
Ava lâcha un soupir exaspéré tandis qu’elle se pinçait l’arête du nez. Ce matin, quand elle avait été convoquée par Min-Ho, elle ne pensait pas recevoir une telle nouvelle. La journée commençait à peine qu’elle s’annonçait difficile à souhait. Et pourtant, la jeune femme n’était pas du genre à baisser les bras aussi facilement.
— Je sais que tu voulais retrouver ta famille pour les fêtes de fin d’année, déclara Min-Ho, la voix emplie de culpabilité. Mais nous sommes sur la dernière ligne droite. Nous avons été contactés par des investisseurs très intéressants. Et si nous ne…
Il se tut en voyant son amie triturer nerveusement ses boucles noires. Deux ans plus tôt, il avait fait des pieds et des mains pour la convaincre de tout quitter : sa famille, ses amis, l’Australie. À l’époque, comme aujourd’hui, Min-Ho avait la certitude d’avoir pris la bonne décision ; Ava était un atout majeur pour son entreprise basée à Montpellier. De plus, l’incroyable aventure de sa start-up, il ne s’était pas vu la vivre sans elle.
— Ava, parle-moi. Crie, jette des trucs à travers la pièce, je ne sais pas.
Acceptant la proposition, sa meilleure amie renversa l’agrafeuse du bout des doigts.
— Au moins, ce n’est pas une lettre de démission sur mon bureau, lança Min-Ho avec soulagement.
Ils se sourirent faiblement. Peu importait la situation, ils arrivaient encore à se taquiner. Depuis le lycée, leur relation était fondée sur de la camaraderie avec un soupçon de chamaillerie. Le jour où Min-Ho, tout juste sorti de l’adolescence, avait été mis à la porte, Ava n’avait pas hésité une seule seconde à lui prêter main-forte. Elle avait toujours été là pour le soutenir face à l’adversité. Et Min-Ho lui rendait la pareille. Alors si ce contretemps ne pouvait être évité, c’était qu’aucune solution n’était envisageable. Sa collègue en avait pleinement conscience.
— Heureusement qu’une assurance annulation existe pour mon vol, plaisanta-t-elle d’un ton faussement désinvolte afin que son camarade cesse de culpabiliser.
Ce dernier ne fut pas dupe et afficha un air de chien battu qui brisa le cœur de la jeune femme.
— Oh, par pitié, arrête de faire cette tête, soupira Ava en se levant de sa chaise. Je comprends que tout comme moi, tu es pieds et poings liés.
Elle ouvrit la porte du bureau avant de le scruter par-dessus son épaule.
— Cette année, tu me dois le meilleur cadeau de Noël de tous les temps.
Légèrement soulagé, Min-Ho affaissa les épaules et éclata de rire. Oh oui, cette année, il allait devoir redoubler d’efforts s’il voulait se rattraper.
— Pour ton information, tu te charges de la réunion de cet après-midi. Ça vous fera les pieds, à ta glossophobie et toi.
— C’est petit ! Soixante-quinze pour cent de la population en souffre, je te rappelle.
Plutôt fière de ses représailles, Ava quitta la pièce. Toutefois, dès qu’elle referma derrière elle, son sourire se fana. Ses yeux azur balayèrent son lieu de travail.
Les larges baies vitrées laissaient pénétrer les doux rayons du soleil. Des tables étaient alignées au centre de la vaste salle, jouxtant des poufs, des canapés ou encore des fauteuils œufs. Min-Ho était désireux d’offrir une grande liberté à ses employés dans le but d’encourager leur bien-être et leur productivité. Il n’y avait pas de code vestimentaire, pas d’horaire strict tant que le boulot était effectué. L’ambiance s’avérait toujours bon enfant et une entente indéniable soudait les collaborateurs.
Ava était l’une des deux programmeuses de cette start-up développant des applications mobiles. Elle adorait son job et les locaux où elle œuvrait. Pour arriver à cette place, elle avait dû sacrifier beaucoup de choses, mais elle ne le regrettait pas. Enfin, peut-être, exceptionnellement, un peu aujourd’hui…
D’un pas lent, Ava rejoignit le coin cuisine de l’open space. Elle vida et rinça distraitement sa tasse dans l’évier, repoussant au mieux l’immense déception qui tentait de la submerger.
Chaque année, elle réussissait à retourner sur sa terre natale une ou deux fois, surtout durant les fêtes hivernales. Bien sûr, les occasions d’avoir les siens en visioconférence étaient multiples. Toutefois, ces courtes séances ne pouvaient compenser les embrassades, la chaleur d’autrui, leurs véritables présences. Même si Ava envoyait quotidiennement des messages à ses frères, sœurs et parents, le sentiment d’être mise à l’écart restait fortement ancré dans son esprit. À présent, elle découvrait qu’elle ne pourrait pas les retrouver pour Noël… Alors qu’en cette rare circonstance, tout le clan parvenait à se rassembler en un seul et même lieu…
— Salut, Ava.
Perdue dans la contemplation de son café en train de couler, l’interpellée sursauta. Elle releva la tête et vit sa collègue avancer dans sa direction. Chaque jour, Marie accomplissait la prouesse de paraître fraîche et resplendissante dès les premières heures de la journée. Elle optait souvent pour une tenue à la fois classe et décontractée, comme si elle hésitait à adopter un style professionnel ou non. Ses cheveux blonds comme les blés encadraient un visage délicat. Elle approchait de la trentaine, à l’image d’Ava.
Même si la programmeuse s’entendait à merveille avec tous ses collaborateurs, Marie était sa préférée. Chacun de leurs échanges était agréable, ponctué de rires et de taquineries. Ava était cependant réaliste, elle savait pertinemment que sa légère attirance pour son amie renforçait cette impression.
Tranquillement, la nouvelle venue attrapa une tasse et la glissa sous la machine à thé, le regard moqueur.
— Toujours pas réveillée, hein ? railla Marie. Tu ne dois pas encore être à ta troisième dose de caféine.
— Quel sens de la déduction, Sherlock, mentit Ava sans avoir à forcer son sourire.
Un semi-mensonge à dire vrai. Tant qu’Ava n’avait pas bu ses trois cafés matinaux, son énergie équivalait celle d’une revenante, toute la boîte en avait connaissance. Certains, comme Marie, ne manquaient jamais de plaisanter à ce propos.
Ce matin, Ava avait seulement eu le temps d’avaler sa première ration de liqueur noire avant d’être convoquée par son patron. Toutefois, l’annonce de ce dernier l’avait réveillée avec la force d’une gifle. Un détail qu’elle souhaitait garder pour elle.
Marie rit tout bas, s’appuyant contre le comptoir afin d’observer son interlocutrice d’un air exagérément attendri.
— Pauvre petite créature…
— Attends ma troisième dose, menaça Ava qui plissa les paupières, et je te botte les fesses.
— Tu en es à combien ? Histoire de savoir quand je dois commencer à trembler.
Ava laissa échapper un ricanement. La présence de son amie la détendait et elle l’en remercia secrètement.
Petit à petit, l’open space se remplit d’employés jeunes et énergiques. Chacun d’entre eux vint la saluer et certains n’hésitèrent pas à la taquiner quant à son état semi-comatique matinal quotidien. Oui oui, riez, songea Ava avec un rictus mauvais. Au moment où elle se serait d’aplomb, ce qui ne saurait tarder, les représailles seraient officiellement lancées.
Philippe (client confirmé) –
Un excellent moment passé à la lecture de cette nouvelle. Une dose d’humour, du suspense, des personnages attachants. Que du bonheur
Cortin Cecile (client confirmé) –
Les petites attentions sont le fruit d’un grand coeur. Quand elles sont anonymes et chocolatées , il y a anguille sous roche.
Ava réconfortée mène l’enquête les papilles en alerte.
Grâce à des dialogues savoureux, Axelle nous régale.
Entre suspense et rebondissements, le lecteur est comblé.
Finalement Noël à Montpellier se révèle bien plus chaud qu’en Australie.
Merci Axelle et les Reines pour ce Tour de Grande Roue Paonesque
xandoca (client confirmé) –
Un excellent moment passé à la lecture de cette nouvelle. Une dose d’humour, du suspense, des personnages attachants. Que du bonheur. Très bien écrit et l’évolution entre les personnages est bien amenée. Bravo 👏
Little_flo (client confirmé) –
Un petit bonbon sucré, tout mignon 😊❤️