Les livres lesbiens préférés des auteures de la maison d’édition lesbienne Reines de Coeur

Romance lesbienne

Les livres lesbiens préférés des autrices R2C à découvrir

Nous publions des romans lesbiens, c’est un fait. Une évidence pour notre maison d’édition. Vous êtes nombreuses à plébisciter les ouvrages que nous proposons. Pour une fois, nous nous sommes interrogées sur les goûts de nos auteures. Les romancières que nous éditons se sont donc prêtées au jeu. Elles vous livrent ici la liste de leurs livres lesbiens préférés. Découvrez-les sans plus attendre !

Alice Turner : Pas de livre lesbien préféré

Je lis plusieurs livres par an, mais pas toujours des romans et encore moins des romans lesbiens. C’est la faute à la bibliothèque de ma ville, qui pourtant est énorme. Elle n’a pas de rayon LGBT, il faudrait que j’aille me plaindre… Je lis encore moins depuis que j’ai arrêté de prendre le bus, comme ça vous saurez tout.

Pour être honnête, les deux seuls livres lesbiens que j’ai lus, je ne me souviens même pas du titre et de l’auteure. Je me souviens juste que je n’avais pas du tout aimé ! Donc excepté les romans R2C, que là j’ai adoré par contre [rires], je ne saurais pas répondre à cette question !

Aurélie Spiaggia : Du bout des doigts, de Sarah Waters et Superstars, d’Ann Scott

Du bout des doigts de Sarah Waters

Je ne lis presque jamais de roman lesbien. Je sais, pour une auteure qui n’écrit presque exclusivement que de la fiction lesbienne, c’est assez improbable.

De manière générale, je lis rarement des histoires où l’orientation sexuelle des personnages est un enjeu important de la construction. Mais il y a une auteure que j’adore. Elle réussit toujours à m’embarquer dans ses histoires, elle me surprend, et me réjouit par chacun de ses livres.

J’ai découvert Sarah Waters en regardant des vidéos sur youtube. Je suis tombée sur une vidéo d’un extrait de l’adaptation de Caresser le velours en téléfilm par la BBC. J’ai de suite été intriguée. Je crois que l’aspect historique dans l’histoire lesbienne m’a plu. Alors que je ne lis pas non plus de roman historique. Le lendemain, je commandais Du bout des doigts à ma librairie. J’ai dévoré ce livre.

Sarah Waters qui séduit d’autres autrices R2C

Les livres de Sarah Waters sont assez volumineux. Et, quand j’en commence un, ma vie est alors suspendue. Je ne vois plus personne, et je me plonge dans l’histoire. Ou plutôt, je me laisse immerger, parce que c’est l’histoire qui me submerge.

Je suis très admirative du talent de Sarah Waters. Sa manière de nous amener dans une autre époque, de suggérer toute l’attirance ressentie par ses personnages. Le tout à des époques où c’était encore moins accepté qu’aujourd’hui. La construction de ses intrigues est pour moi fascinante. Je ne prévois jamais la fin.

Avec Du bout des doigts, j’étais dans la grande maison de la campagne anglaise, en riche héritière. Avant d’être une petite voleuse des bas quartiers de Londres. Maud allait-elle succomber aux charmes de Susan ? Susan flancherait-elle devant Maud ? Le suspense est toujours très bien installé, si bien que je tourne les pages, sans m’arrêter. Les conflits d’intérêts des personnages sont profonds. Et par-dessus tout, les ambiances et les décors sont savoureux.

Superstars d’Ann Scott

Dans un tout autre genre, je ne compte plus combien de fois j’ai lu Superstars, et sa suite peut-être non officielle, Héroïnes. Là encore, l’histoire est très loin de moi. Je n’aime pas particulièrement Paris, la techno, et j’ai un mode de vie assez opposé à ce que l’on pourrait qualifier de trash.

Mais il y a des années, quand j’ai découvert l’univers de Superstars, je me suis rêvée DJ à succès dans une boîte lesbienne et branchée de Paris. Je n’avais pas encore fait de coming-out et ne parlais presque à personne de mon attirance pour les femmes. Je lisais alors ce livre en boucle, comme unique référence. J’aimais le côté cru, qui me parlait beaucoup plus que les autres livres que j’avais pu lire, et qui me paraissaient trop mièvres.

J’aimais la bande de lesbiennes, les histoires d’une fille à l’autre, le monde de la nuit, et les références musicales. Je fais partie des personnes qui attendent avec impatience une adaptation cinématographique de Superstars, qui ne viendra peut-être jamais.

Axelle Law : La bête dans la maison de Kadyan

Quand on m’a demandé quel était mon livre lesbien préféré, ce titre m’est de suite apparu en tête. Étant une grande fan des univers fantastiques, j’ai rapidement été déçue du peu d’histoires lesbiennes se déroulant dans cette catégorie. En découvrant ce livre, j’ai de suite bondi dessus.

Bien que l’auteure ne considère pas son œuvre comme fantastique, la présence de métamorphes avait suffi pour me conquérir et me lancer dans l’aventure. Je me suis très vite attachée aux personnages, mais surtout à l’héroïne, Tatiana. Découvrir son évolution et son histoire était un réel plaisir. Au fil du récit, on passait par toutes les émotions, autant le rire, la tristesse, la colère, l’incompréhension, la frustration… Ce livre met également en avant le racisme et l’homophobie.

Bref, j’ai totalement été emportée dans cette histoire, me retrouvant à lire jusqu’à pas d’heure. Bon, j’avoue, les métamorphes (les loups-garou en particulier) étant mon péché mignon, je ne suis pas du tout objective. [rires]

Clémence Albérie : Passerelle de Julie Lezzie

Je n’ai pas vraiment UN livre favori. Je lis beaucoup et des choses très différentes. Mais j’ai un auteur favori, Marc Levy. Je suis accro à ses romans depuis des années et des années, j’attends avec impatience chacune de ses publications. J’aime le talent et la justesse avec laquelle il décrit les émotions et relations humaines. Il me fait rentrer dans ses histoires, j’aime les jeux de liens, parfois très subtils, qu’il dissémine d’une histoire à l’autre.

Dans un roman, il arrive souvent que les personnages croisent ou connaissent les protagonistes d’une histoire antérieure. Tout dans son style et de son approche de l’écriture me passionne. Je suis également très très fan d’un livre de Julie Lezzie, Passerelle. L’histoire est magnifique entre une jeune institutrice et une professeur sourde. Le style de l’auteure est très beau, emplie de sensibilité et de finesse dans la description de ce couple qui se crée au travers de deux mondes si distinct. Vraiment c’est un roman que je recommande, il est magnifique.

Flore Tinaire : Fais-moi oublier, A Cause d’un baiser et Dis-moi oui de Brigitte Kernel

Parler de mon livre lesbien préféré ? Oui, pourquoi pas. Mais il y en a 3, c’est bon quand même ? Oui ? Ok, je me lance alors. Il s’agit de 3 livres de Brigitte Kernel : Fais-moi oublier, A cause d’un baiser, et Dis-moi oui. Trois histoires qui se suivent mais qui peuvent aussi, je pense, se lire indépendamment.

Fais-moi oublier de Brigitte Kernel

Au travers de la narratrice, dont on ignore le nom, on découvre son amie Léa et Louise la compagne de celle-ci. Louise, qui part en reportage au Moyen-Orient est assassinée. Débute ici pour la narratrice et son mari, la difficile tâche d’accompagner Léa, qu’ils accueillent chez eux, dans son deuil. On vit le deuil de Léa, son désespoir, son refus, sa détresse et la difficulté pour la narratrice de l’aider tout en gérant son désir naissant pour la jeune femme.

La question ici, c’est peut-on continuer à vivre, à désirer, à aimer malgré la mort d’un être cher ? Un livre qui ne m’a pas laissé indifférente, loin de là. Brigitte Kernel décrit avec une extrême justesse les sentiments qui peuvent nous traverser lors du deuil, la culpabilité de cette envie de continuer à vivre malgré la perte. Et finalement, l’homosexualité de Léa et Louise, le désir de la narratrice pour une autre femme, tout cela n’est que secondaire.

A cause d’un baiser de Brigitte Kernel

On retrouve la narratrice de Fais-moi oublier en couple avec Léa. Narratrice qui a fait une rencontre, Marie, pour laquelle elle a un coup de foudre qui aboutit à un long baiser. Commence alors le remords d’avoir trompé Léa, Léa toujours hantée par Louise, Léa pour qui elle a tout abandonné, notamment Olivier son mari. Léa qu’elle aime plus que tout, mais il y a Marie, l’aime-t-elle aussi ? Elle décide de tout révéler à Léa.

Le doute, la douleur, la confusion s’emparent alors des cœurs de Léa et de la narratrice. Les sentiments se font et se défont, avec Marie, toujours très présente. Peut-on aimer deux personnes à la fois ? C’est à cette question que les héroïnes tenteront de répondre tout au long de leur reconstruction. L’écriture de Brigitte Kernel est sobre, fluide, d’une esthétique évidente. Elle nous entraîne avec ces femmes qui se cherchent, qui aiment, qui souffrent, qui doutent. On espère que cet amour va survivre à ce faux-pas, qu’elles vont en ressortir plus fortes.

Dis-moi oui de Brigitte Kernel

La narratrice est rongée par la culpabilité malgré les semaines, les mois qui ont passé depuis qu’elle a trompé Léa, celle qu’elle aime. Une erreur qui l’a conduit à perdre Léa, Léa qui a ensuite rencontré Fred. La narratrice est de son côté en couple avec Marie, dans une relation qui n’a rien à voir avec celle qu’elle avait avec Léa. Malgré cela, elle reste avec elle, Marie la gardant sous son emprise à grand renfort de mensonges et de culpabilisation.

En plus, le père de la narratrice est en train de vivre ses derniers jours. Au milieu de ce chaos, la narratrice va tenter de reconquérir Léa, l’amour de sa vie. Entre Paris, Montréal et Las Vegas, Brigitte Kernel nous entraîne au gré des questions. Peut-on refaire confiance quand on été trahi ? Peut-on pardonner malgré les blessures ? Une deuxième chance est-elle possible ? L’écriture sensible et subtile fait vibrer au rythme des sentiments. Je dis oui !!

Isabelle B. Price : Le Pacte du Sang d’Ali Vali

J’ai découvert Ali Vali très tardivement. Il a fallu que la maison d’édition disparue Labrys Edition traduise et publie son roman Le Pacte du Sang. En 2007, d’après mes recherches, pour que je découvre cette auteure. Et je dois reconnaître qu’après avoir lu ce livre, j’ai regretté de ne pas savoir lire en anglais. Heureusement, depuis, j’ai fait des progrès énorme et je peux maintenant me faire plaisir.

Pour moi ce roman est l’équilibre parfait entre policier et romance. Les personnages sont complexes à souhait, parce qu’ils ne sont pas manichéens. On comprend qu’ils ont tenté de l’être mais que la vie les a rappelé à l’ordre. Bref, en découvrant que rien n’est simple ou facile, ils sont devenus denses et forts. J’aime le côté multiple facettes. Rien ni personne n’est tout noir ou tout blanc. Les personnages sont même gris, parfois gris clair, parfois gris foncé. L’aspect romantique est éclairé avec de superbes flash-backs.

De l’excellent polar lesbien

Ces derniers permettent de remonter en arrière et de connaître les héroïnes avant, quand elles avaient encore des rêves et des espoirs. J’avoue avoir craqué sur le fait que pour la première fois, dans un roman que je dévorais, l’héroïne était à la tête d’une grande famille mafieuse. J’avais imaginé ce genre de personnages mais je ne pensais pas un jour pouvoir en découvrir une, forte, ouvertement lesbienne et sans le moindre scrupule.

Pour moi il y a eu un avant et un après ce roman. Avant, je trouvais les romans datés avec une écriture poussive. Des histoires qui ne me permettaient pas de m’évader. J’avais l’impression de ne pas avoir le choix que je trouvais dans les romans hétéros. Et puis il y a eu ce livre et la possibilité de découvrir une autre littérature lesbienne qui me ressemble plus.

Marie Parson : Un Talent Mortel de Laurie King

Le premier roman qui me vient à l’esprit est Un Talent Mortel de Laurie King. Je reconnais que même si j’aime écrire de la romance, j’apprécie de lire des romans policiers. Je partais en vacances et j’avais emporté dans mon sac, comme d’habitude, plusieurs livres. Il s’agissait de livres de poche sans prétention mais dont le résumé m’avait semblé alléchant. Parmi eux se trouvait ce roman.

L’histoire policière m’a immédiatement emportée. J’ai compris ensuite, en parcourant la biographie de l’auteure, qu’elle avait eu de nombreux prix pour son travail et qu’elle était maître dans les enquêtes de ce genre. Les deux personnages principaux sont très attachants. Ce qui est très fort à mon sens c’est la manière dont elle crée la relation entre les héros.

Une autrice talentueuse

Le vieux Al, flic désabusé proche de la retraite qui a tout vu et tout fait et sa nouvelle coéquipière, une jeune femme secrète mais très professionnelle qui n’arrive pas à se confier sur sa vie privée. On comprend rapidement pourquoi. Elle s’est toujours battue, notamment contre les hommes. Et elle doit sans cesse prouver ses compétences. Alors si en plus elle doit dire qu’elle est lesbienne et en couple avec une psy, ce n’est juste pas possible ! Petit à petit Al et Kate vont apprendre à se connaître tout en tentant de résoudre une enquête très compliquée.

L’homosexualité féminine n’est pas au centre de l’histoire. La manière dont la relation amoureuse de Kate impacte sur son état d’esprit est très bien amenée. Je vous recommande vraiment ce roman. Il est inoubliable.

Edwine Morin : Du Bout des Doigts de Sarah Waters

Quand Isabelle m’a posé la question, plusieurs titres me sont venus en tête. Ça a été difficile de faire le tri. J’ai donc donné celui qui me semblait revenir comme une évidence. Quand je pense à Du Bout des Doigts de Sarah Waters, seuls des superlatifs se bousculent dans mon cerveau !

Ce roman est une merveille d’intelligence, de construction. L’écriture est belle, saisissante. Et le scénario est vraiment original. Il offre des rebondissement réellement bien faits et inattendus. Ce scénario est devenu mon idéal littéraire. Pour couronner le tout, le décor appartient à une autre époque. Alors, pour ma part, ça m’a fait voyager. Et j’ai adoré les multitudes de détails sur le Londres d’autrefois et plus globalement sur la vie d’autrefois.

Sinon, j’adore tous les livres de Gerri Hill ! Je la lis en français ou en anglais et je suis toujours charmée par ses histoires. Elle est prolifique et est l’une des rares qui nous offrent de bons romans policiers étiquetés lesbiens, notamment avec sa série des Hunter.

2 Commentaires sur “Les livres lesbiens préférés des auteures de la maison d’édition lesbienne Reines de Coeur

  1. Alice dit:

    MDR ! Je ne savais pas que ma « non-réponse » à cette question serait considérée comme une vraie réponse qui valait la peine d’apparaître sur le site… 😀
    Si j’avais su, j’aurais essayé de donner une réponse un peu plus intelligente au lieu de raconter ma vie xD

    • Isabelle B. Price dit:

      Salut Alice, bien sûr qu’une non-réponse est une réponse. Ca explique pourquoi ton livre est inclassable. Tu n’es pas une fan de littérature lesbienne classique et tu crées ta propre voix/voie. Donc je pense qu’il fallait le relever !

Laisser un commentaire