Extrait du roman saphique de fantasy mythologique : La Mort frappe toujours deux fois

La mort frappe toujours deux fois d'Aliénor Cousland - image

Un extrait du roman saphique de fantasy mythologique pour plonger au cœur de cette histoire

La semaine dernière nous vous avons annoncé la sortie du roman de fantasy La Mort frappe toujours deux fois le 13 mai prochain. C’est pour nous une grande joie et une réelle fierté que d’enrichir notre collection fantasy et de donner à voir d’autres histoires avec des personnages lesbiens et bisexuels. C’est toujours important de repousser les frontières et de tenter d’autres choses, de permettre de découvrir d’autres voix.

Et puis en plus, nous sommes très heureuses d’intégrer une nouvelle autrice à l’équipe. Aliénor Cousland publie son premier ouvrage avec La Mort frappe toujours deux fois et nous espérons que vous vous laisserez séduire par cette histoire différente qui vous plonge dans la mythologie, ses figures connues ou non et ses dieux.

Une couverture qui ne vous ment pas sur le côté mythologique !

Alors, pas de Xena dans cette histoire, mais des personnages qu’on adore ! Une Dryade, une Chasseresse, un Centaure, une Érinye. Ces termes ne vous disent rien ? Un petit retour en arrière à la semaine dernière s’impose, du coup. Sinon, découvrons la couverture au-delà du puzzle.

Toutes nos félicitations à celles et ceux qui ont réussi à venir à bout du puzzle, il n’était pas simple.

La mort frappe toujours deux fois d'Aliénor Cousland - Format Web

Un résumé qui pique la curiosité en ce qui concerne ce roman saphique de fantasy mythologique

Vous avez raté notre article de la semaine dernière ? Aucun problème ! On sait que ce n’est pas facile de venir chaque semaine pour découvrir nos nouveaux articles. Et à ce titre, j’en profite pour remercier toutes celles qui prennent le temps d’écrire dans les commentaires ! Je vous adore, les filles !

Merci à vous de lire ces articles et de prendre le temps de laisser un petit message. Ça me touche à chaque fois, même si je ne vous réponds pas. Je lis tout et j’adore vos résultats aux puzzles et vos questions ou envies sur les romans à venir ! Merci, merci, merci !

Donc, petit rappel du résumé ci-dessous :

Odarka, une Érinye au service des Enfers, déteste mettre les pieds dans le monde des mortels. Pourtant, lorsque Hadès lui ordonne de retrouver Méroé, une mystérieuse Enchanteresse, Odarka n’a d’autre choix que de fouler cette terre qu’elle méprise. Avec pour seuls indices un prénom et une localisation incertaine, elle s’engage dans une quête au cœur d’un univers où mortels et créatures divines se croisent sans jamais se comprendre.

Au détour d’un diner tenu par des nymphes dans la banlieue de New York, Odarka fait la connaissance de Joséphine. Si les serveuses n’apprécient pas la venue de l’Érinye entre leurs murs, Joséphine, la Dryade, y voit un intérêt personnel. Odarka pourrait-elle l’aider à retrouver son arbre de naissance, sa source de vie, en échange de quelques informations ?

Un marché est proposé. Une alliance fragile se forme. Mais dans ce monde où les dieux manipulent et les mortels ignorent leur propre fragilité, chaque pacte a un prix. Et Joséphine pourrait bien découvrir que la véritable menace ne vient pas des Enfers… mais de son propre cœur.

Et enfin l’extrait de La Mort frappe toujours deux fois

Nous savons que vous l’attendez avec impatience alors le voici. Bonne lecture !

Dehors, le froid mordant de l’automne enveloppa Joséphine d’un frisson, des pieds à la tête. Elle rabattit les pans de son manteau en laine grenat par-dessus sa tenue de serveuse et remonta le col pour protéger sa nuque. Joséphine scruta la rue à la recherche de son étrange cliente. À quelques mètres devant elle, la large et haute silhouette de l’Érinye se détachait parmi les badauds qui rentraient chez eux. Impossible de la manquer : elle dépassait la plupart des gens d’une tête, comme la nymphe l’avait pressenti.

La gorge serrée, Joséphine enfonça ses mains tremblantes dans ses poches et fixa son regard sur son objectif. Malheureusement, elle ne pouvait se permettre de l’aborder si près du diner. Elle garda donc une distance prudente et suivit la divinité chthonienne à travers des rues de plus en plus désertes. Lorsqu’elle la vit disparaître au détour d’un angle, la Dryade trottina pour ne pas la perdre. Le virage à peine franchi, elle heurta un obstacle et recula d’un bond, surprise.

Elle battit des cils, incrédule, avant de réaliser que l’obstacle en question n’était autre que l’Érinye elle-même. Soufflée, les mots bloqués dans sa gorge, Joséphine ne put que la fixer. L’éclairage pauvre de la rue soulignait les traits anguleux et sévères du visage de l’Érinye. Ses cheveux blancs, loin d’adoucir cette impression, accentuaient son allure glaciale. Joséphine était persuadée que si elle la giflait, ses pommettes saillantes la couperaient. Elle se sentit minuscule face à cette montagne faite d’épaules larges, d’un corps nerveux et de cette poitrine discrète sous ce chemisier blanc impeccable. L’Érinye était une femme belle, magnétique, si on mettait de côté la glace hautaine et infernale.

Celle-ci la dévisagea avant de rompre le silence :

— Pourquoi me suivez-vous ? Méroé n’est pas au menu, que je sache.

Sa voix, grave et profonde, paraissait jaillir des entrailles de la Terre. Un frisson parcourut l’échine de Joséphine. Elle fouilla dans la poche de sa robe de serveuse et tendit les deux pièces.

— Épargnez cette ville et je vous suivrai.

L’Érinye haussa un sourcil avant d’avoir un ricanement carnassier.

— Gardez votre pourboire, répondit-elle d’un ton acéré. Je ne suis pas ici pour une Dryade sur le déclin.

Le souffle coupé, Joséphine ouvrit la bouche, mais aucun mot n’en sortit. Elle la referma et s’efforça de reprendre contenance alors que ses pensées tourbillonnaient. L’Érinye ignorait donc son secret et n’était vraiment là que pour cette Méroé ? Sous le regard inquisiteur de la divinité, Joséphine finit par murmurer :

— Vous cherchez seulement Méroé ?

— Oui, et une Lampade, répliqua-t-elle.

Joséphine ne savait pas si Marleen pouvait avoir un lien avec cette Méroé, ou la connaître, ou encore si cette Lampade représentait une autre piste. C’était déjà un coup de poker qu’elle ne soit pas emportée aux Enfers par son interlocutrice. Peut-être que… Elle pinça ses lèvres roses, inspira profondément avant de se lancer, incertaine :

— Je peux peut-être vous aider, si vous m’aidez en retour.

L’Érinye demeura impassible, bien que ses yeux semblaient analyser chaque mot.

— Quelle est la nature de cette aide ?

— J’ai temporairement confié quelque chose de précieux à une Enchanteresse contre un service. Elle connaît probablement celle que vous cherchez.

Un éclair de compréhension traversa le regard de l’Érinye.

— Votre arbre de naissance, énonça-t-elle calmement.

La Dryade grimaça et détourna le visage, piquée par la précision de cette supposition. Un silence, entrecoupé par le sifflement du vent, pesa un instant.

— D’accord, finit par lâcher l’Érinye.

Joséphine releva ses yeux émeraude brillants d’espoir vers la divinité.

— Mais je me réserve le droit de rompre notre coopération si cela ne mène nulle part, ajouta l’Érinye, inflexible.

— Je comprends, entérina la Dryade d’une petite voix. Je m’appelle Joséphine Monroe.

Elle glissa les pièces dans sa poche et tendit la main. L’Érinye l’accepta.

— Odarka.

Joséphine la gratifia d’un sourire timide et sincère. La poignée de main fut plus délicate que ce à quoi elle escomptait. Peut-être que l’Érinye bridait sa force pour ne pas la blesser.

— Où souhaitez-vous en discuter ? s’enquit-elle.

— Loin des oreilles indiscrètes, déclara Odarka.

— Nous pouvons aller… à votre hôtel ? proposa Joséphine, hésitante. Il doit y avoir un petit salon ?

Toujours de marbre, Odarka révéla platement :

— Je séjourne dans un cimetière.

— Ah…

Le vent balaya l’allée, mais pas le malaise. Joséphine s’était attendue à beaucoup de choses sauf à ça. Son cerveau procédait encore au traitement de cette information quand le froid lui chatouilla la nuque. Les lèvres pincées, elle n’avait qu’une option en tête, et c’était la plus délicate. Elle allait devoir la faire venir au Nénuphar.

— Est-ce que… vous pourriez masquer votre aura ?

— Bien sûr. Pourquoi ?

— Je vous invite dans mon logis. Je vis dans un établissement réservé aux jeunes femmes… Nous ne sommes que des nymphes.

— Je vous suis.

Le cœur affolé, Joséphine hocha la tête et guida Odarka par un chemin détourné vers le Nénuphar. Les deux femmes avancèrent dans les rues calmes. Les trottoirs impeccables ne parvenaient pas à dissimuler l’odeur âcre des égouts, qui refluait par intermittence. Après quelques avenues désertes, elles débouchèrent sur un square. Elles traversèrent le petit parc, notèrent les arbres dépouillés par l’automne, les bancs vides en rang ordonné devant des jeux d’enfants. Enfin, elles atteignirent le bâtiment.

Le Nénuphar, haut de dix étages, se dressait fièrement, ses murs blancs laissant apparaître les briques naturelles de sa construction aux angles, élégants motifs géométriques qui remontaient jusqu’au toit. Aucun bruit, aucun mouvement dans les environs : les lieux semblaient immergés dans un sommeil profond. Joséphine s’arrêta au milieu de l’allée, leva les yeux vers une série de fenêtres.

— Je vais devoir vous demander de passer par une voie… officieuse, murmura-t-elle en désignant l’un des étages.

— Quelle fenêtre ? interrogea Odarka d’un ton pragmatique.

— Celle qui est plongée dans l’obscurité, au troisième étage.

Odarka hocha la tête, observant calmement la hauteur.

— Montez. Une fois la lumière allumée, je vous rejoindrai.

Rendez-vous le 13 mai prochain pour la sortie de La Mort frappe toujours deux fois !

Un commentaire sur “Extrait du roman saphique de fantasy mythologique : La Mort frappe toujours deux fois

  1. Cortin Cecile dit:

    Ce visage éthéré sur fond de mosaïque est fascinant ! On dirait Hoshi stylisée non ?
    Qui est ce serpent qui siffle sur sa tête ? C’est plutôt bon signe non ? 😉
    L’extrait est glaçant à souhait et ce style excellent ❤❤❤

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