Un Poison Savoureux : Interview de l’autrice Hannah Woods

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Bonjour Hannah, Un Poison Savoureux est ta première histoire publiée chez Reines de Cœur alors est-ce que tu peux te présenter à nos lectrices et lecteurs ? Qui es-tu ? Quand as-tu débuté l’écriture ? Et tout et tout et tout.

Salut Isabelle. Pause. Je ne sais pas si je suis supposée dire « salut Isabelle », comme dans chacun de mes mails, ou si c’est un bonjour général. Tu m’as stressée dès le début avec ton « bonjour ». Bien joué.

Tu sais, « qui es-tu » c’est très vague comme question ! En plus, il y a déjà mon nom dans le titre de l’interview, donc je ne suis pas sûre de la réponse à donner. Alors pour tricher un peu, je suis allée regarder les autres interview. Fun fact : tu demandes toujours une description lors des premières. Mais sache-le, c’est super dur de trouver quoi dire ! Du coup, j’en profite non pas pour me présenter, mais pour me plaindre. Ça en dira long sur moi dans tous les cas, je pense…

Oups. C’est pas bon si j’ai l’air insupportable dès le début, non ?

Sinon j’ai commencé l’écriture au lycée. Je m’ennuyais un peu pendant tous les cours non relatifs aux matières scientifiques, donc il fallait bien passer le temps. Et… « Et tout et tout » ? Sérieusement ? Tu ne m’aides pas beaucoup là !

Ah ! Si. Important ! J’ai découvert Reines de Cœur fin 2019, grâce à l’une de vos lectrices assidues, qui m’a encouragée et donné des conseils pour envoyer une histoire. Donc j’en profite pour la remercier ici ! Elle se reconnaîtra.

Comment est venue l’idée de cette nouvelle ? Qu’est-ce qui ta inspiré ?

J’ai vu le concours proposé par Reines de Cœur sur le thème « elles se détestent, mais… » Donc ce n’était pas mon idée, mais la vôtre. Tout le crédit vous revient. Je n’aime pas les concours, alors je ne voulais pas participer. Mais l’idée d’avoir un thème m’a plu. C’était le confinement, j’avais des devoirs pour la fac, je n’avais pas envie de les faire… Voilà. J’ai décidé de prendre les consignes du concours comme un petit challenge. Ça me faisait une bonne excuse pour ne pas travailler.

Pour ce qui est des sources d’inspiration, c’est assez simple. Comme je l’ai déjà dit, c’était une période de confinement. On s’est fait une guerre des voisins en jouant à celui qui énerverait le plus les autres avec sa musique. Spoiler alert, j’ai gagné.

Pour résumer, mes voisins de palier ont déclaré cette guerre en passant chacun deux chansons en boucle. Toute la journée. Tous les jours. Pendant trois semaines. Il y avait un thème récurrent d’amour et de disputes dans ces musiques et comme elles restaient dans la tête, ça a fini par faire germer une idée.

Qu’est-ce qui t’a plu dans le processus d’écriture de cette histoire ? Et pas le droit de juste dire, « les disputes », c’est trop facile !

Moi, choisir la solution de facilité ? Je suis vexée, là ! Plus sérieusement ce qui m’a le plus plu c’est… [roulements de tambours] le retravail. Avoue, tu ne l’avais pas vue venir celle-là. 😉

J’ai vraiment aimé découvrir des nouveaux concepts, aller faire des recherches, apprendre et tout ça… Oh ! Et tes petits défis tout au long ! Juré, sur la V1, il y a un commentaire où tu m’as mis « Allez challenge… » J’ai bloqué dessus pendant au moins deux minutes. Dans ma tête c’était « genre…vraiment là ? » Et j’ai éclaté de rire. Tu me l’as fait deux fois en plus ! Je l’ai pris très au sérieux, comme tu as pu le remarquer. Si tu n’as pas remarqué, ce n’est pas grave, tu le verras à la fin de cette interview. En attendant, pour les autres, désolée, mais c’est une blague privée.

Bref, j’ai adoré le côté challenge. Allons continuer à faire ça !

Tu ne penses pas qu’avec Un Poison Savoureux tu vas donner envie à certaines personnes qui n’ont jamais oublié leur ex de les recontacter ?

Euh… si ce sont des ex, en général, il y a une raison, non ? Mais je crois au grand amour. Et face à lui, la raison humaine, ça n’existe pas.

Pourquoi avoir choisi le milieu de la mode et du mannequinat ?

Pourquoi pas ? Ahaha ! Celle-là, c’est de ta faute, tu m’as laissé le droit de répondre comme je voulais ! C’était à tes risques et périls…

En vrai, il n’y a pas de raison, c’était un peu au hasard. Je voulais simplement changer du contexte lycée, comme on travaille déjà sur une histoire qui se concentre sur des personnages plus jeunes. Il faut varier un peu dans la vie.

Camille, ton héroïne, est loin d’être parfaite. Elle est aussi catastrophique que son ex. Est-ce que tu as toujours voulu les mettre sur le même pied d’égalité ?

Tu les trouves catastrophiques ? Moi je les trouve fun ! Et oui, c’était un peu le but. Montrer deux personnages au comportement identiquement déraisonnable sur le plan quantitatif, mais pas de la même manière.

Sur la question de la rupture amoureuse, tu montres que le blâme n’incombe pas à une seule personne dans un couple. Il faut être deux pour que ça marche et deux pour que ça ne marche pas. Tu peux nous en dire un peu plus ?

Un point pour toi, celle-là c’est moi qui ne l’avais pas vue venir. Hum…pas facile ta question. Le blâme peut incomber à une seule personne, on ne peut pas dire le contraire. Mais ce n’est pas toujours le cas. Parfois, celui qui passe pour le méchant dans une rupture est peut-être celui qui a le plus souffert. En réalité, c’est surtout l’idée de prendre en compte le point de vue de l’autre, d’accepter la possibilité d’avoir tort même quand on est persuadé d’être dans le vrai.

Qu’aimerais-tu que les lectrices et lecteurs retiennent d’Un Poison Savoureux ?

Dans le cadre des sentiments humains, il n’y a pas de vérité. Même quand on est persuadé d’être la victime, on peut en réalité être celui qui fait souffrir l’autre sans s’en rendre compte. Voilà pour le point philosophie de la journée.

Tu as un livre qui est en cours de retravail. Tu peux nous en parler un peu ?

Nouvelle règle : tu n’as plus le droit de me poser des questions aussi vagues. C’est trop difficile. Franchement, je suis à deux doigts de te laisser avec un « oui, je peux ». Heureusement, je ne suis pas si insolente.

Mon livre ? C’est une romance. Ça se passe au lycée, entre la fille un peu solitaire et la cheerleader (ne nous mentons pas, c’est sexy une cheerleader). Elles ont une relation qui tourne autour d’une sorte de jeu visant à prendre le dessus sur l’autre. Elles cherchent leur équilibre entre l’amour et ce jeu, mais sont jeunes, donc font pas mal d’erreurs. Si vous aimez les personnages pénibles et immatures, qui ne sont très loin d’être parfaits, ça devrait vous plaire.

Attends ! Je viens de réaliser. Tous mes personnages sont de vraies plaies !

PS : pour caser la blague privée, Isabelle en corrigeant mon travail m’a fait enlever des « que » dont j’ai tendance à abuser. Elle a formulé cette exigence sous la forme d’un challenge. Eh bien challenge completed, il n’y a en a pas un seul dans les 999 mots qui composent cette interview. Moi, du type obsessionnel compulsif ?

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