Pas à Pas : Interview de l’autrice Lena Clarke

Lena Clarke

Salut Lena ! C’est un plaisir de te retrouver ! Peux-tu nous en dire un peu plus sur l’histoire que tu racontes dans Pas à pas ?

Bonjour ! Pas à pas met en vedette Avery, une kinésithérapeute de bientôt 30 ans au tempérament jovial, ainsi qu’Emilia, une auteure au caractère plus ombrageux. À la suite d’un accident survenu six mois plus tôt, Avery est engagée par le père d’Emilia pour s’occuper de sa fille. Cette dernière vit à proximité d’une autre ville, dans un chalet isolé et n’a aucune envie d’être assistée. Par conséquent, elle cherchera par tous les moyens à faire fuir Avery, alors que pour sa part, Avery, elle, cherchera par tous les moyens à se rapprocher de la jeune femme.

Dirais-tu que c’est un hasard que cette histoire se retrouve publiée pendant la période des fêtes ?

Un hasard, oui et non. Je n’ai pas décidé de la date de publication, donc forcément, c’était une surprise. D’ailleurs, même si le récit se déroule en hiver, il n’a pas lieu pendant la période des fêtes.

D’un autre côté, il est vrai que plusieurs éléments en font une histoire parfaite pour cette période. Dedans, il y a de la neige, un feu de cheminée, du chocolat chaud, un lac gelé… et surtout, en l’écrivant, je voulais que ce soit le plus mignon possible. Alors certes, Emilia n’a pas un caractère facile et il se pourrait qu’Avery rencontre quelques « petits » problèmes, mais normalement c’est une lecture qui est censée donner du baume au cœur.

Est-ce que tu penses qu’Avery aurait aussi facilement accepté le caractère difficile d’Emilia si elle n’était pas fan de ses livres ? 

De base, Avery est quelqu’un de très facile à vivre. Elle ne s’énerve que rarement, elle s’entend bien avec tout le monde et elle est du genre conciliante et compatissante. Du coup, sa nature la prédispose à accepter beaucoup de choses.

Maintenant, il est vrai que si Emilia avait été une totale inconnue, elle aurait certainement été beaucoup moins patiente. En arrivant, elle avait un bon a priori sur sa patiente, et surtout, il faut le dire, Emilia est loin d’être désagréable à regarder…

Oui, oui, je sais, c’est très futile comme raison. Avery devrait vraiment avoir honte d’accepter tout et n’importe quoi sous prétexte que sa « colocataire » est belle, mais soyons indulgents et ne lui jetons pas la première pierre. La pauvre va déjà assez payer sa faiblesse comme ça. Je propose au contraire de la soutenir ! Au lieu de la blâmer, donnons-lui des paroles d’encouragement…

En parlant d’écriture de livres, y a-t-il des éléments d’autobiographie dans ce roman ? [pas le côté « malmenage en règle de chaque personne qui essaie de s’approcher trop près de l’écrivaine », j’espère, rires]

Non, bien sûr, je ne suis pas comme ça, pas comme ça du tout… [toussote] Tout le monde sait que je suis une personne très sociable qui se rapproche facilement des gens et qui les accueille à bras ouverts… [toussote à nouveau]

Maintenant que ce point est réglé, je dirais que le terme « autobiographique » est peut-être un peu fort. Aucun élément de ma vie n’est retranscrit dans ce roman, en revanche il est possible qu’Emilia ait hérité de certains traits de mon caractère. Évidemment, je ne préciserai pas lesquels, mais du coup je suis très en phase avec les réflexions qu’elle peut se faire. Par exemple, tout comme elle, je serais incapable de faire publier mes récits si au préalable certaines personnes de mon entourage ne les avaient pas lus et validés.

Également, tout comme elle, je possède un lapin en peluche, et j’aime le chocolat, mais je ne crois pas que ça vous intéresse grandement, si ?

Désolée du changement de sujet, mais on va être obligées de te poser la question lesbienne de la mort qui tue… Tu es plutôt chien ou chat ? Il y a les deux dans le roman [rires].

Quelle question horrible ! Clairement la pire de toutes ! Je ne comprends même pas que tu oses me la poser… [rires]

En revanche, la réponse sera très simple. S’il y a les deux dans le roman, c’est précisément parce que j’adore les deux. Je n’ai pas de préférence. Maintenant, et ayant conscience que c’est une réponse facile, je dirais que si on me mettait un couteau sous la gorge pour m’obliger à faire un choix, je répondrais sûrement le chat. J’en possède un chez moi, et j’aime autant ne pas m’attirer son courroux. Sait-on jamais que quelqu’un de malintentionné lui répéterait que je ne lui suis pas entièrement dévouée…

Plus sérieusement, on voit évoluer une belle histoire entre deux femmes qui ont un passé difficile, et les dernières lignes du roman m’ont fait pleurer à chaque relecture (d’émotion bien sûr, ne vous inquiétez pas lectrices !). Est-ce que la reconstruction de soi et la quête de qui nous sommes, de ce dont nous avons besoin dans la vie est un thème qui t’est cher ?

Oui, j’ai d’ailleurs l’impression que ce thème revient dans à peu près tous mes romans. D’un côté, je suppose que c’est normal. Quand je construis un récit, je m’attache surtout à créer des personnages de A à Z, donc avec un passé, des faiblesses, une personnalité qui leur est propre. Tout le but du roman étant de parvenir à les faire évoluer, qu’ils résolvent leurs problèmes et arrivent à trouver le bonheur. Par conséquent, en même temps que le lecteur apprend à connaître les personnages, les personnages apprennent à se connaître eux-mêmes.

Je crois que dans la vie, l’important est de réussir à déterminer ce qui nous rend heureux. C’est différent pour chaque personne, et donc je n’ai pas fini de m’attarder sur ce genre de thème.

Si tu avais un message à faire passer avec ce roman, lequel serait-il ?

Ma volonté première avec ce roman était de montrer que peu importe son passé, les problèmes rencontrés, il ne faut pas se renfermer. Je pense que seul, il est difficile de surmonter les difficultés. Alors même si c’est compliqué, il ne faut pas hésiter à parler et surtout à accepter l’aide qui peut être proposée. Dans le roman, il est bien sûr question d’une relation sentimentale, d’amour au sens romantique du terme, mais ça fonctionne aussi avec les amis ou encore la famille. Je crois sincèrement qu’une seule personne peut faire la différence. Une situation à l’apparence désespérée peut devenir soudain un peu moins pénible quand on se sent entouré, compris, et à partir de là, petit à petit, il est possible d’aller mieux.

Finalement, que souhaites-tu aux lectrices et lecteurs qui choisiront de se laisser tenter et découvrir l’univers de Pas à pas ?

Une bonne lecture déjà, c’est le plus important. J’espère qu’ils passeront un bon moment à découvrir ce roman et qu’ils ne regretteront pas leur achat. De manière générale, et puisque l’année touche à sa fin, je souhaite également de bonnes fêtes à tous ceux qui liront cette interview. Si quelqu’un reçoit ce livre en cadeau, j’espère que cette personne n’aura pas à se forcer à sourire, tout en réfléchissant déjà à comment le refourguer ailleurs, et pour ceux qui choisiront de l’offrir en cadeau… Félicitations, vous avez très bon goût ! [rires]

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