Épilogue 1 : un jour plus tard
Le 26 au matin, Reine s’éveilla, groggy de fatigue et, paradoxalement, incroyablement détendue. Elle s’étira de tout son long et s’empressa de remettre ses bras sous l’épaisse couette la protégeant de la fraîcheur hivernale. Elle frissonna, se recroquevilla sur elle-même et posa ses mains sur le corps nu de son amante. Christy tressaillit, se réveilla en sursaut et tenta d’esquiver ce toucher frigorifique.
— Elles sont glacées !
— Ta peau est brûlante, murmura la mère Noël en enfouissant son nez dans le cou de sa partenaire.
Reine soupira d’aise et embrassa la mâchoire de sa compagne. L’elfe se tourna pour la prendre dans ses bras et elles demeurèrent un moment ainsi, enlacées, serrées l’une contre l’autre, leurs jambes entremêlées. Les péripéties de la veille défilèrent dans l’esprit de la noëlfienne. Elle peinait à intégrer les deux folles journées qu’elle venait de vivre. Jamais Reine n’avait traversé autant de pays en quelques heures. Les visages des enfants et les agencements des salons s’entrechoquaient dans son cerveau tant et si bien qu’elle en perdait le fil des événements. Elle songea au molosse qui avait bien failli lui rogner une fesse et réalisa qu’elle se trouvait bien incapable de se souvenir dans quelle ville elle l’avait rencontré. Elle pressa ses paupières fermement et fronça les sourcils en grognant de douleur, le front et les tempes pris dans un étau fulgurant.
— C’est complètement normal, affirma Christy en se levant d’un bond, parfaitement à l’aise malgré l’absence de vêtements.
— Qu’est-ce qui est normal ?
La Commandante en cheffe partit sans répondre et se dirigea vers sa salle de bain. Elle commença à farfouiller bruyamment dans les tiroirs et revint avec un pot de miel.
— Que fait ce miel en dehors de la cuisine ?
— C’est un miel des ruchers de Laponie, produit par des abeilles ouvrières imprégnées de magie de Noël. Le remède idéal – le seul et unique, d’ailleurs – pour la gueule de bois.
— J’éprouve le sentiment d’avoir tellement abusé du lait de poule qu’un lutin muni d’un perce-neige doit trimer à drainer l’alcool de ma tête.
— C’est le syndrome post-Noël, que chaque père – et maintenant mère – Noël doit subir au matin du 26 décembre. Il est la conséquence d’un excès d’usage de magie de Noël inhérent aux travaux de la veille et de l’avant-veille. Ton père ne t’en a jamais parlé ?
— Absolument pas, grogna Reine en se levant pour s’asseoir en tailleur sur l’épais matelas.
La nouvelle mère Noël s’emmitoufla dans la couette molletonnée et tendit les mains pour saisir le médicament que sa compagne lui proposait. Elle avala docilement trois cuillères du liquide hautement sucré et frissonna de tout son corps. Christy pouffa et vint déposer un doux et tendre baiser sur son front.
— Je constate que les femmes semblent mieux encaisser cette surdose de magie. Les différents pères Noël que j’ai eu la chance de côtoyer en exercice mettaient des heures à émerger de sous leurs coussins. Ils grognaient et se lamentaient pendant une bonne partie de la matinée.
La noëlfienne bomba le torse avec fierté et ferma les yeux pour supporter une nouvelle vague d’élancements.
— Vous auriez pu m’alerter, tout de même, maugréa-t-elle en posant ses paumes sur son visage. J’espère que quelqu’un a pensé à prévenir Merry.
— Les meilleures gueules de bois sont celles qu’on ne voit pas venir, madame Noël. Et ne t’inquiète pas pour ma sœur, elle maîtrise le sujet des lendemains d’une soirée trop arrosée.
— Madame la Commandante en cheffe des lutins, oseriez-vous prétendre qu’il est acceptable que la mère Noël s’adonne à de telles fantaisies ? la taquina Reine, ravie de découvrir la Christy moins composée.
— Je sais m’autoriser un soupçon de lâcher-prise. N’y prends pas trop goût, ça ne dure que la journée du 26 décembre.
— Alors, je compte sacrément en profiter ! s’exclama-t-elle en bondissant vers son amante, faisant fi de sa migraine.
Elle s’apprêtait à la rejoindre lorsque la porte du chalet s’ouvrit à toute volée et que des voix surexcitées leur parvinrent.
— Tu es complètement malade, Rada ! On est chez la Commandante en cheffe, là ! On n’y rentre pas comme dans un moulin !
— Sneachta, va-t’en si tu crains une remontrance. Moi, je saisis l’occasion. Avec la posture dans laquelle étaient les deux vieux d’une part et la jumelle de l’autre, je compte bien décrocher le trio gagnant ! Une opportunité pareille de surprendre Christy et sa Reine, c’est aujourd’hui ou jamais !
— Mais pourquoi cette idée fixe ?
— Je veux pouvoir la charrier jusqu’à la fin des temps !
Reine et Christy s’empressèrent de se vêtir un minimum durant les tergiversations des deux intruses. Lorsque la porte s’ouvrit violemment, Reine portait son pantalon et son soutien-gorge tandis que sa compagne n’avait qu’une chemise sur le dos et une culotte pour couvrir ses fesses.
— Pardonnez-nous pour cette odieuse arrivée. Nous…
— Diablement sexy, le couple phare du pays enchanté, siffla Rada en coupant son acolyte sans une once de gêne.
— Déçue par la vue ?
— Je ne pourrai jamais être déçue face à tes longues et gracieuses jambes, Christy. C’est la quantité de vêtements entre vous deux qui me dépite.
Reine fronça les sourcils, agacée, et Christy leva les yeux au ciel en réaction. Sneachta se décomposa et recula d’un pas.
— Pas d’inquiétude, Sneachta, la rassura la Commandante en cheffe. Nous ne doutons pas que Rada est l’unique instigatrice de cette irruption intempestive.
— Oh, je te le confirme, Christy ! Sneachta a interminablement argumenté contre mon idée.
— Probablement par respect et professionnalisme ?
— Tout ce dont je dois être dépourvue, à l’évidence, pouffa Rada, absolument pas perturbée par la situation.
— Peut-on connaître la raison de votre présence ? intervint Reine face aux chamailleries des deux amies de longue date.
Christy se racla la gorge et profita de cet intermède pour enfiler un pantalon et un épais pull en laine muni d’un col roulé. Reine l’imita et cacha sa poitrine sous un T-shirt thermique et un pull de Noël vert et rouge, avec un renne et des pompons cousus.
— Tu ne vas sincèrement pas oser ? s’étrangla sa partenaire, oubliant momentanément les deux trouble-fêtes.
— Quoi ? interrogea la première mère Noël.
— Un pull kitch ? Sérieusement ?
— Bien moins sexy… appuya Rada.
— Il est top ! Moi, j’adore ! intervint Sneachta.
— Merci !
— C’est ton second jour de règne, et il est hors de question que je te laisse perdre toute crédibilité.
— Mon père en porte tout le temps ! se défendit la noëlfienne.
— Ton père n’y avait droit que jusqu’à dix jours avant Noël et cinq jours après. J’appelle ça la quinzaine du professionnalisme, expliqua la Commandante en cheffe avec fierté.
— Parfaite transition avec le motif de notre visite, rebondit Rada. Vous êtes convoquées dans la salle du Conseil de Noël. Le changement est en marche.
Elles froncèrent les sourcils et Sneachta enchaîna.
— Nous avons travaillé toute la nuit avec les autres créatures de Noël. La dissolution du Conseil est notre occasion de façonner ensemble la nouvelle ère qui nous ouvre ses bras. Nous aspirons à battre le fer tant qu’il est chaud. Nous avons besoin de vous pour cela.
Reine et Christy se lancèrent un regard et acquiescèrent. Elles suivirent leurs guides jusqu’à la salle, perplexes, mais intriguées.
***
— Papa, que fais-tu habillé en père Noël ? s’étonna Reine en parvenant à sa hauteur.
Kris et Carol scrutèrent instantanément leurs pantoufles à grelots, et Reine les fixa avec suspicion. Christy posa sa main sur son épaule et la tapota avant de lui murmurer à l’oreille :
— Je crois qu’il y a des choses qu’une petite fille ne préfère pas savoir au sujet de ce qui se passe entre ses parents derrière la porte close de leur chambre.
Reine s’étonna de sa remarque et assimila soudainement l’information. Une aigreur d’estomac déclencha une puissante envie de vomir et elle se tourna vers le couple avec dégoût.
— Oh, mais non, beurk ! Mais beurk, non, c’est répugnant !
— Répugnant ! Comme tu y vas ! Un peu de respect, jeune femme, gronda sa mère d’un ton autoritaire.
— Mais je porte ce costume ! s’indigna leur enfant.
— Pas celui-là à proprement parler, se défendit son père, qui semblait particulièrement fier de lui.
— Quelqu’un peut m’expliquer ce qu’on fait là ? tempêta Merry, talonnée par Philana.
— Vous êtes habillées comme hier ? s’étonna Christy, en fine observatrice.
Philana rougit et fila en direction de Kris et Carol pour les saluer. Merry l’admira et se colla à sa jumelle pour lui chuchoter à l’oreille :
— On a passé la nuit ensemble.
— Merveilleux… je suppose, tenta Christy, un brin décontenancée par cet aveu après des années sans rien savoir de la vie intime de sa sœur.
— On porte les mêmes vêtements pour la simple et bonne raison qu’on ne les a jamais retirés !
— Oh… Oh… Sérieusement ? s’étonna l’elfe, habituée à la réputation de tombeuse qui précédait toujours Merry.
— Sérieusement ! Tu veux que je te confie ce qu’on a fait ?
— Je le souhaite ? grommela-t-elle, mal à l’aise.
— Discuter ! Nous avons… discuté ! Des heures durant ! De tout ! Tu savais qu’elle joue de la harpe et de la basse ? De la harpe et de la basse ! Elle fait même partie d’un groupe ! Les Aurores boréales ! Je trouve ça fascinant ! Et c’est une excellente médecin : elle m’a évité une gueule de bois d’enfer.
— Félicitations, ma sœur ! Te voilà bien partie pour entrer dans une saine relation monogame.
— Vous allez super bien ensemble, confirma Reine. Et j’aime l’idée que tu n’aies plus aucune vue sur moi ! la taquina-t-elle.
— Au risque de te vexer… je…
— Tu cherchais surtout à blesser ta jumelle, je sais ! grommela l’intéressée en feignant un agacement peu crédible.
— J’ai… J’ai dormi en grande cuillère et j’ai adoré ça ! Moi ! Habillée ! Moi ! En grande cuillère ! Elle sent le pin…
— Je crois que ta sœur a fondu un fusible, murmura Reine à sa compagne.
— Je crois que le pouvoir des romances de Noël l’a attrapée.
— Vous réalisez que Rada et Sneachta m’ont surprise dans cette position ?
— Elle en vit une ! C’est adorable d’observer ses premiers pas au pays de la guimauve, continua Christy comme si elle n’avait pas été interrompue.
— Vous êtes pénibles ! Je…
— Cher·ère·s ami·e·s ! s’écria Rada, attirant instantanément toute l’attention sur elle. En ce premier 26 décembre de la nouvelle ère, nous, les créatures de Noël, aspirons à un grand changement. La nomination de la première mère Noël de l’histoire constitue la première brique de cet innovant Noël que nous devons bâtir tous ensemble ! Le Conseil n’est plus ! Construisons-en un neuf, diversifié et représentatif de nos peuples ! De tous les peuples de Noël ! Nous ne voulons pas attendre ! Nous ne voulons pas reculer ! Tant de choses peuvent être mises en place pour ne plus subir les rushs de décembre, à trimer 20 heures par jour pour tout boucler ! L’anticipation doit progresser pour nous éviter de nous retrouver submergés de spams au dernier moment. Les grinchs désirent en être, et nous le souhaitons aussi ! Êtes-vous prêt·e·s à avancer avec nous ?
Elle se tourna vers les six personnes qu’elle venait de sortir du lit et un silence de plomb s’abattit. Après un bref instant d’hésitation, Reine approcha et monta sur l’estrade aux côtés de l’oratrice. Elle observa la foule. La détermination dans leurs yeux la galvanisa. Elle croisa le regard de Christy, qui acquiesça, lui signifiant combien elle croyait en elle.
— Œuvrons main dans la main, collectivement. Vous ne voulez pas attendre, alors retroussons nos manches et planchons dès maintenant. Nous allons constituer des groupes, nous allons lancer une analyse de toutes les forces et faiblesses de la chaîne. Nous avons une année pour tout mettre en place, pour que chaque rouage tourne à la perfection. L’année 2025 sera intense, studieuse, pleine de remises en question, peut-être parsemée de quelques doutes, mais surtout de progrès. Nous élirons un nouveau Conseil soumis à un référendum où chaque créature de Noël pourra voter. Nous allons instaurer la démocratie au sein de notre organisation et nous veillerons à ce que chaque peuple de Noël soit correctement représenté ! Pour un Noël uni !
— Pour un Noël uni ! scanda la foule.
Reine frissonna d’excitation devant la ferveur des participants. Christy lui adressa un clin d’œil et frappa dans ses paumes à deux reprises dans un discret mais fier applaudissement. Kris et Carol se tenaient bras dessus, bras dessous, subjugués et émus par le discours de leur fille.
Pour la première fois de sa vie, la jeune mère Noël se sentait pleinement à sa place.
25 décembre 2025 (Clémence Albérie)
Épilogue 2 : un an plus tard
25 décembre 2025 : bal de Noël
Reine regardait la horde de lutins, de grinchs et d’elfes qui se déhanchaient comme des fous furieux sur la piste de danse. Les Aurores boréales jouaient des morceaux endiablés de rock. Philana était à la basse et Merry hurlait devant la scène en la dévorant des yeux. Depuis plusieurs semaines, l’elfe se montrait si absorbée par le premier anniversaire de son couple avec Philana que Reine et Christy avaient dû redoubler d’autorité pour lui rappeler l’ordre des priorités.
Grâce à une organisation rigoureuse et à la mise en place d’une multitude de groupes de travail destinés à parfaire les procédures à tous les niveaux de la chaîne, de nombreux problèmes avaient été résolus. Reine, en sa qualité de mère Noël, avait entrepris d’échanger avec tous les chefs pour identifier chaque levier et chaque piste d’amélioration. De son côté, Merry avait constitué une équipe aux côtés de Fada, de Rada, de Pain d’Ép et d’Isaëline afin de coconstruire un système de « seconde chance » pour les enfants pas sages. Aidés des grinchs, d’une partie des lutins et des Rennes de Cœur, ils avaient œuvré durant toute l’année de manière à leur offrir le meilleur Noël possible en décembre. Grâce au pouvoir des Rennes de Cœur sur les rêves, le groupe avait imaginé un moyen de ramener un maximum d’enfants vers la féerie de Noël. Christy, de son côté, avait été élue présidente du Conseil de Noël.
Malgré son refus de participer au scrutin, c’était son nom qui avait été tiré à la quasi-unanimité lors du dépouillage. L’elfe avait endossé son rôle avec rigueur et abnégation, au point que Reine avait dû taper du poing sur la table afin d’espérer voir un peu plus sa compagne. Pour la Commandante en cheffe des lutins, cette promotion représentait l’incroyable reconnaissance de sa place légitime dans ce monde auquel elle dédiait sa vie depuis plusieurs centaines d’années.
En parallèle de son nouveau poste, elle avait continué à entraîner la mère Noël pour la rendre apte à gérer la distribution des cadeaux en solo, Merry s’avérant bien trop occupée par sa mission « seconde chance », qu’elle menait avec une dévotion qu’on ne lui connaissait pas.
***
Noël 2025 s’était déroulé à merveille, Reine aux commandes du traîneau, Merry et Christy en renfort depuis l’actuelle tour de contrôle. L’un des plus importants changements de cette originale version de Noël avait en effet consisté à imaginer un fonctionnement collaboratif permettant de ne plus faire porter le poids de Noël sur une seule paire d’épaules. L’entraide et l’humilité représentaient les fondations de cette nouvelle ère. Sa deuxième tournée venait à peine de s’achever et Reine était déjà impatiente d’aller conter un chapitre inédit du grand livre. Elle savourait pleinement ce sentiment d’être l’une des héroïnes de ce roman empreint de féerie.
Enlacés, ses parents semblaient se moquer de danser à contre-courant du rythme que déversaient les enceintes. Si les Aurores boréales jouaient un rock particulièrement dynamique, Kris et Carol tanguaient doucement, comme si leurs oreilles captaient un slow destiné à eux seuls. Reine soupira d’aise lorsque Christy se posta derrière elle, enroula ses bras autour de sa taille et déposa son menton contre son crâne.
— Tu m’offres un câlin en public ? Quel plaisir de retrouver ton célèbre lâcher-prise du 26 décembre !
— Tes parents m’inspirent un peu.
— Puis-je espérer un baiser devant témoins ?
— Oserais-tu tenter de corrompre la présidente du Conseil de Noël ?
— Il y a bien longtemps que je l’ai corrompue, tu ne crois pas ?
Christy sourit et embrassa brièvement son crâne. Les démonstrations d’affection n’étaient pas son fort en dehors de leur intimité, mais cela ne dérangeait pas la mère Noël. Elle adorait la pudeur de sa compagne et savourait cette facette qu’elle seule avait l’honneur de connaître.
— Tu réalises que mes parents viennent de passer l’année entière à voyager ? Et ils reviennent la bouche en cœur pour la fête. Je soupçonne mon père d’avoir craint de se faire enrôler s’il furetait trop près d’ici à l’approche du 25.
— Il aurait eu tort de se priver de cette retraite bien méritée.
— Après tant de Noëls à sillonner la planète, j’aurai plutôt imaginé une retraite tranquille, pas un périple en sauts de puce de pays en pays.
— Kris n’a jamais vu le monde autrement qu’à vive allure avec huit croupes de rennes dans le champ de vision. Je comprends son envie. Chaque père Noël que j’ai côtoyé évoquait le même désir de véritablement découvrir les endroits qu’ils survolaient seulement, au sens propre.
— Tu n’as pas tort !
— Quand accepteras-tu que j’aie toujours raison ?
— Tu as toujours raison, sauf lorsque tu as douté de moi les premiers jours de mon entraînement.
Reine se remémora cette folle époque et sa rencontre avec la Commandante en cheffe des lutins. Elle songea à la façon dont les jumelles avaient déboulé dans sa vie, avec perte et fracas, chacune à sa manière. Comme si elle partageait ses pensées, Christy se tourna, elle aussi, vers Merry, qui chantait à tue-tête les paroles de chaque chanson qu’elle connaissait par cœur.
— Dire qu’elles vont se marier au Nouvel An ! Ma jumelle excelle dans l’art de toujours brûler les étapes.
— Dire que tu as un enterrement de vie de jeune fille, une cérémonie féerique et un discours à préparer, et que tu n’as rien commencé !
— Comment être partout à la fois ? Noël représentait l’urgence ! Ce n’est pas ma faute si ma sœur à un savant don pour les timings impossibles !
— Elles ont tellement raison de ne pas vouloir attendre ! Quand tout est une évidence, pourquoi se priver de croquer la vie à pleines dents ?
— T’arrive-t-il de regretter d’avoir choisi la jumelle la moins impulsive ? la taquina Christy.
— Absolument pas ! J’ai choisi celle que mon cœur désirait !
— Je t’aime, douce Reine de cœur !
— Je t’aime aussi, ma première dame !
Christy s’esclaffa et lui pinça la taille en embrassant une nouvelle fois sa tête. Elle resta un moment silencieuse, puis commença à tanguer dans son dos pour épouser le rythme du premier slow de la soirée. Reine se laissa aller à cette tendre danse et glissa ses mains sur les bras de l’elfe pour venir entrelacer leurs doigts.
— Tu aimerais ? murmura Christy à son oreille.
— Quoi donc ?
— Un mariage blanc comme la neige ?
Reine se contorsionna pour planter son regard dans les beaux yeux de sa compagne. Elle les scruta, cherchant à comprendre le sous-entendu derrière sa question et soupira en réponse :
— Si c’est avec toi, j’adorerai !
Christy se pencha et captura ses lèvres dans un long et tendre baiser, empli d’amour et de promesses.
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Tous les bénéfices seront intégralement reversés à l’association les Enfants d’Arc en Ciel.
Merci à toutes les reines de coeur pour ce merveilleux moment. C’était parfait en cette saison de noël et tellement drôle
Une conclusion majestueuse à l’image de l’ensemble des chapitres. Cette épopée magique a divinement rythmé mon mois de décembre.
Alors, un immense merci à toutes les autrices et aux éditrices, leurs coeurs ont parlé ❤❤❤❤🥰🥰