Une nouvelle autrice de fantasy mythologique lesbienne chez Reines de Cœur
Bonjour Aliénor, comme La Mort frappe toujours deux fois est ton premier roman publié chez Reines de Cœur, peux-tu te présenter ? Parler un peu de ton parcours et de ce qui t’a amenée à l’écriture ?
Bonjour, je m’appelle Aliénor. J’ai l’âge de « la réponse à la grande question sur la vie, l’univers et le reste » pour celles et ceux qui ont la référence. Je fais donc partie de l’équipe qui commence à avoir pas mal de cheveux blancs.
Mon parcours est varié : j’ai fait des études de Lettres modernes à la faculté, puis j’ai fini par passer le concours d’auxiliaire de puériculture, métier que j’ai exercé pendant dix ans dans une petite maternité, de nuit. L’épuisement de ce rythme m’a conduite à me reconvertir en fonctionnaire, pour un rythme de vie plus stable, car on n’a qu’une santé.
J’ai toujours énormément lu petite. Et au lycée, avec les débuts d’Internet et de fanfiction.net (oui, une antiquité), j’ai découvert l’écriture. J’avais trop d’idées en tête et je me suis lancée dans ma première fanfic ! Je me souviens encore que j’écrivais mes brouillons en classe. Et je rentrais pour recopier sur Word (rires), quel sérieux ! Puis à la fac, j’ai rencontré ma meilleure amie et, ce qui devait arriver avec les fameux forums de roleplay : beaucoup d’écriture à quatre mains dans tout plein d’univers.
Peux-tu nous présenter ton roman ?
C’est l’histoire d’Odarka, une Érinye, qui n’a d’autre choix que d’aller sur Terre, où elle déteste mettre les pieds, afin de retrouver une Enchanteresse. Mais, comme c’est une divinité punitive au service des Enfers, il est difficile d’être perçue d’un bon œil par les nymphes.
En cherchant à prendre contact avec le seul refuge de nymphes de la ville, elle va croiser le chemin de Joséphine. Joséphine est une dryade qui cache un secret, mais qui, pourtant, va être la seule à lui proposer son aide. Cette aide intéressée va dans les deux sens et, de là, une alliance fragile se forme.
Un titre captivant pour une histoire qui sort de l’ordinaire…
Est-ce que tu peux nous expliquer ton choix de titre ? Pourquoi La Mort frappe toujours deux fois ?
J’ai basé le titre du roman sur un détail. C’est en frappant deux fois sur le sol qu’on appelle la Mort. Et Odarka est la Mort…
Pourquoi la fantasy et pourquoi la mythologie ?
Les univers de fantasy sont ceux qui me plaisent le plus. Là, la créativité peut s’exprimer de façon illimitée, l’éventail des possibles est si large que je m’y sens à l’aise ! Si, en plus, il y a un peu d’historique et de mythologie, c’est bingo !
Pour la mythologie grecque, c’est un thème qui m’a toujours plu et c’est aussi un peu la faute à Lore Olympus, car j’étais à fond dedans.
De la fantasy mythologique saphique comme on l’aime !
Ton histoire est de la fantasy mythologique et tu as choisi de placer la période à l’entre-deux-guerres. Et en plus, il y a une enquête ! Pourquoi ces choix ? Tu n’as pas eu peur de perdre les lectrices et lecteurs ?
Ce fut un choix difficile à faire (rires), j’aime beaucoup de périodes historiques. Je devais choisir entre l’ambiance Gatsby ou les pin-up des années 40 et j’ai choisi la première période (et un autre projet à l’époque se passait dans les années 40, j’avais envie de varier). J’ai aussi beaucoup été influencée par les séries télévisées que je regardais, les univers dans lesquels j’étais plongée à ce moment-là. Je dirais même qu’il y a énormément de clins d’œil à tout ce qui m’a nourrie pendant l’écriture du roman.
Perdre les lectrices (ou lecteurs), eh bien… J’avoue que je ne me suis pas posé la question (rires). J’étais avec deux personnages qui m’accompagnent depuis quelque temps maintenant, j’ai pris un univers qui me parlait et je suis partie (bon, avec un plan sous le coude, car une enquête, ça ne s’improvise pas au pied levé). J’espère que celles et ceux qui achèteront le livre prendront autant de plaisir à le lire que j’en ai eu à l’écrire.
Et puis, un petit côté de moi n’aime pas rentrer dans les cases, j’aime la liberté d’écrire sans avoir un code qui s’impose.
À la découverte de Joséphine et Odarka, les deux héroïnes du roman
Peux-tu nous parler un peu de tes deux héroïnes : Joséphine et Odarka ?
Ce sont deux personnalités très opposées. On dit souvent que les contraires s’attirent, non ?
Le personnage d’Odarka a été créé lors d’une année très difficile de ma vie, ce qui explique son côté renfermé et assez… acerbe et râpeux. C’est quelqu’un de droit dans ses bottes, mais qui n’est pas la plus avenante de prime abord.
Et en face, il fallait bien une personne solaire pour faire sortir Odarka de son trou ! Joséphine ne manque pas de caractère, mais c’est une main ferme dans un gant de velours, saupoudrée de diplomatie et de bienveillance. Comparée à Odarka qui a tendance à foncer droit.
Est-ce que tu dirais qu’Odarka a une mauvaise réputation (qu’elle fait tout pour entretenir) à cause de son métier, mais qu’au final, c’est une femme exceptionnelle ?
Totalement, et aussi pour avoir la paix (rires). Elle peut paraître brute de décoffrage ou, comme j’aime le dire, aussi douce que du papier de verre, mais c’est quelqu’un qui prône la franchise et la loyauté.
Des sujets actuels traités et une histoire qui résonnera pour toutes et tous
Tu abordes la notion de violences faites aux femmes à travers Joséphine et jamais aucune personne ne remet en doute son choix pour se libérer. C’était important pour toi ?
Joséphine est l’incarnation de la bienveillance, mais celle-ci, parfois, finit par s’épuiser. Alors, il y a se perdre soi-même ou prendre de la distance. La non-remise en question de ses choix était importante, car les autres respectent cela. Dans sa situation, comme dans d’autres, il n’existe pas de solution idéale, il y a le choix qu’on fait pour soi et pour se préserver.
La couverture est verte, Joséphine semble adorer le vert. Il y a beaucoup de vert dans l’histoire. C’est une couleur que tu adores ?
Absolument pas, j’ai toujours clamé détester le vert, mais en vieillissant, j’ai fini par accepter certaines nuances de vert dans ma vie (et dans mes habits). Ça fait beaucoup rire mes amies. Ce que j’aime en revanche, c’est la nature, les plantes, j’en ai au moins 40 chez moi ! Sinon, ma couleur favorite est le rouge.
Et pour finir et vous donner envie de découvrir La Mort frappe toujours deux fois
Combien de temps t’a-t-il fallu pour écrire ce roman ? Tu as eu des relecteurs/relectrices pour t’aider ?
Quand j’ai voulu transformer cette nouvelle refusée en roman, j’ai planché sur le scénario pendant au moins un mois et j’ai écrit le premier jet de réécriture durant le NaNoWriMo de 2020. C’était un exercice que je n’ai pas réitéré (rires). Je n’ai eu que mon bêta, Lati, pour un retour plein de rouge sur mon fichier. Et j’ai retravaillé le roman courant 2021.
Qu’aimerais-tu dire aux lectrices et lecteurs pour leur donner envie de découvrir ton roman ?
Je suis une très mauvaise vendeuse (rires). J’espère que les fans de fantasy et de mythologie prendront plaisir à se plonger dans cet univers à la fois réaliste et mystérieux ; et que les fans d’enquête trouveront les bonnes réponses avant la fin du roman.
Un énorme merci à celles et ceux qui achèteront mon livre, j’espère que vous adorerez Odarka et Joséphine autant que je les aime. J’ai hâte de lire vos retours.