Extrait du nouveau roman de Véronique Bréger : Second Souffle

Second Souffle de Véronique Bréger - Image

Avez-vous raté l’article de la semaine dernière ? Oui, non ? Si oui, rassurez-vous, mon introduction était nulle, vous n’avez pas manqué grand-chose. Si non, sachez que je vais faire mieux cette semaine, je m’en suis fait la promesse !

Du coup, récapitulatif des bonnes nouvelles : Véronique Bréger sort une nouvelle romance lesbienne. Chez Reines de Coeur. Le 5 novembre 2024. Voilà, 3 informations capitales en une ligne. Vous avez vu ce sens de la concision et du résumé ! Je m’impressionne moi-même 😉

Allez, je sais que vous voulez lire le passage du roman lesbien Second Souffle que je vous ai promis la semaine dernière. Donc j’accélère mes grandes envolées rédactionnelles.

Le résumé de Second Souffle de Véronique Bréger

Vous savez que chez Reines de Coeur on adore les romances. Notre cœur bat pour les romances. Mais on adore aussi quand on réfléchit, quand on apprend des choses, quand on vibre avec les héroïnes des romans que nous lisons. Dans son nouveau roman, Véronique Bréger présente deux femmes qui sont à des tournants de leur existence, mais bien d’autres personnages comme le frère et la belle-sœur de Maxence, Rustic, Bénédicte, Angèle, une policière…

Et surtout, elle nous livre des réflexions captivantes et enrichissantes sur le monde tel que nous le connaissons, sur la vie à la campagne, loin de la capitale parisienne.

Allez, j’arrête, je m’emballe encore ! Voici donc la quatrième de couverture et après, vous aurez le passage du roman lesbien tant attendu.

Le destin d’Éléa était tout tracé. Fille de bonne famille, elle était dévolue à un beau mariage avec LE gendre idéal, fortement recommandé par ses parents. Mais lors du week-end de son EVJF, la vie d’Éléa bascule. Pendant la fête, elle fait la connaissance de Vénus, une femme qui partage son lit pendant plusieurs mois, une femme qui brise ses certitudes et ses liens familiaux par la même occasion.

Maxence n’était pas préparée. Après son accident vasculaire cérébral, la trentenaire doit repartir de zéro : réapprendre à marcher, à parler sans buter sur ces mots devenus des obstacles du quotidien. Pour se reconstruire, Maxence se rend à L’Arbre à Poules, l’ancienne ferme de sa grand-mère transformée en gîte par son frère qu’elle n’a pas vu depuis des années.

Lorsqu’Éléa se fait plaquer par Vénus et se retrouve au chômage, ses amies l’invitent à les rejoindre en vacances au cœur de la campagne. Là, elle croise la route de Maxence, une autre âme égarée marquée par les tourments de la vie…

La couverture de Second Souffle, le nouveau livre de Véronique Bréger

Pour celles qui n’aiment pas les puzzles ou qui n’ont pas eu le temps la semaine dernière : révélation. Voici la couverture de cette nouvelle romance qui, nous l’espérons, vous séduira autant que nous.

Second Souffle de Véronique Bréger - Format Web - Passage du roman lesbien

Allez, maintenant le passage du roman lesbien Second Souffle de Véronique Bréger

Fini de discuter. Voici la première rencontre entre Elea et Maxence. Pas la plus amicale qui soit, il faut bien le reconnaître. Après tout, Maxence nettoie la voiture d’Elea, enfin la voiture de la maman d’Elea que cette dernière a emprunté et a embourbé avant d’arriver au gîte où ses amies l’attendaient au milieu de la nuit. Juliette et Maxence ont utilisé le tracteur pour remettre la voiture sur le chemin et pouvoir la laver…

— La voiture !

Elle se leva d’un bond. Les réminiscences de la veille situaient la Mini en bordure de la chaussée à deux doigts de l’étang. Sur sa droite, la voie se perdait dans les bois, sur sa gauche elle courait vers un croisement avec la départementale. Éléa scruta les environs sans apercevoir la trace de son véhicule. Disparu ! Son esprit déroula un scénario catastrophe. Après son départ, les roues s’étaient inexorablement enfoncées dans la gadoue, et la fange, tel un monstre marin surgi des profondeurs, avait englouti la carrosserie.

Un jappement la sortit du cauchemar. Un chien, une sorte de berger des Pyrénées, effectuait des allers-retours entre un Chapelier toqué tout droit échappé d’Alice au pays des merveilles, une fontaine et… sa voiture ! La tôle, débarrassée des affres des intempéries, retrouvait ses couleurs grâce aux soins méticuleux dont elle faisait l’objet. Lorsqu’il vit Éléa, l’animal stoppa net sa routine et sautilla dans sa direction. Il marqua un arrêt à distance raisonnable, huma l’air et se décida à approcher. Il contourna la jeune femme. Il ne semblait pas mal intentionné, sa queue battait la mesure en une manifestation familière de bienvenue, mais Éléa guetta un signe de son maître avant de se prononcer. Le propriétaire, dont la principale préoccupation consistait au nettoyage en règle de la Mini Cooper, ne leva pas la tête. Le cabot colla son museau aux mollets d’Éléa et en plusieurs poussées insistantes la convainquit de se diriger vers le laveur de voitures. Arrivée à proximité, Éléa constata sa méprise. L’homme aux allures d’épouvantail en chapeau de paille, chaussé de cuissardes et vêtu d’une salopette, était en réalité une femme.

— Tic ! Stop ! N’ayez pas peur, ce cabot est adorable, mais il a le syndrome du rassem…blement.

La nana s’arrêta net. Elle prit une profonde inspiration et, son corps comme accroché à une exhortation invisible, elle poursuivit :

— Dès qu’il y a plusieurs personnes dans son envi…ronnement, il n’a de cesse de les regrouper dans un même périmètre.

La voix était douce, tintée d’un léger accent dont les intonations butaient sur la prononciation de certains mots. Visiblement, ça l’énerve grave. Ça ne doit pas être facile tous les jours. Singulier et néanmoins charmant, pensa Éléa tout en se demandant aussitôt d’où lui venait cette conclusion. La truffe du berger dans sa paume, elle fit un pas vers l’avant.

— Bonjour, je suis Éléa. Merci de vous occuper de ma voiture… enfin… c’est celle de ma mère… et… bref, désolée…

— Vous rassurerez votre maman. Ni bosse ni égratignure… Pourtant, vous avez mis du cœur à la manœuvre.

Éléa tenta de jauger le niveau d’humour versus sarcasme présent dans la phrase. Cette fois, elle a tout balancé d’une traite ! Caché par le chapeau, le visage de son interlocutrice ne donnait pas d’information. Vexée, Éléa amorça une remarque.

— C’était le déluge, hier, lors de mon arrivée ici.

— L’Arche de Noé aurait été mal embarquée avec vous à la barre.

Éléa se rembrunit. C’est qui, cette gonzesse avec ses vannes à deux balles ? J’ai vraiment failli y plonger, dans ce putain d’étang tout glauque.

La laveuse épouvantail essora son chiffon, puis s’approcha. Son couvre-chef ôté divulgua son visage. Le regard franc et direct teinté de bleu harponna Éléa.

— Allez, ne faites pas cette tête. Venez, je vais vous montrer.

Le chien sur leurs talons, les deux femmes se déplacèrent vers la chaussée. Là où étaient les remparts sombres et mouvants dont la mémoire d’Éléa réfléchissait les échos lugubres. Des arbres majestueux et de hautes herbes mêlées de fleurs multicolores longeaient la voie parfaitement tracée le long des courbes du plan d’eau. Un muret de pierres blondes sécurisait l’ensemble. La laveuse épouvantail s’arrêta à l’endroit où visiblement – l’ornière conséquente en témoignait – la Mini s’était échouée à plus de deux mètres du talus. Éléa grimaça. Comment expliquer un tel écart ? L’image d’un vaisseau rempli de toutes les espèces animales de la création englouti à cause d’une erreur de conduite lui traversa l’esprit. Elle avait vraiment merdé. La bonde, proéminence immanquable dans laquelle Éléa aurait pu s’encastrer, semblait particulièrement intéresser la laveuse épouvantail.

— Nous allons positionner des stickers réfléchissants ici et là, déclara-t-elle en prenant Éléa à témoin. Qu’en pensez-vous ?

Éléa la scruta comme si elle découvrait une grenouille dans son assiette. Pourquoi cette énergumène s’obstinait à lui pourrir son début de journée ?

— Vous savez quoi faire, j’imagine. C’est vous l’autochtone, répliqua-t-elle tout à trac.

Elle aurait souhaité entendre plus de fermeté dans sa voix. Le visage de la nana s’éclaira d’un sourire aussi inattendu qu’incroyable. Transfigurée. La grenouille métamorphosée en princesse.

— Maintenant que la voiture de maman est rutilante et en parfait état de fonc…tionnement, est-ce que sa conductrice accepterait de m’amener au village ?

Bouche bée, Éléa se demanda où était le loup. De nouveau, le sourire à mille carats. Elle était sérieuse, là, ou pas ? Puis elle leva la tête vers le ciel azuré et huma l’air à la façon de son chien.

— Pas d’orage en perspective… Je ne risque rien…

Elle se moque de moi… Super. Éléa haussa les épaules. Le berger se positionna à ses pieds et adressa un jappement à l’attention de sa maîtresse.

— Il vous apprécie.

— Il a compris que vous poussiez le bouchon un peu loin…

— Laissez tomber pour le village. Je me débrouillerai. Les clés sont sur le siège conducteur. Tic ! Viens !

L’épouvantail repartit vers la ferme et disparut dans l’un des bâtiments, abandonnant Éléa au milieu des bruissements de la nature. Le regard de cette dernière divagua sur les alentours. Un volatile s’extirpa de la canopée, le bec aussi long que ses pattes, il déplia ses ailes et s’envola vers un gros nid perché. Le lac se perdait dans des méandres rendant invisible une partie de ses rivages. Des feuilles de nénuphar s’appropriaient certains espaces, ailleurs une végétation dense se déployait sans contrainte.

Éléa, dont les connaissances en flore se limitaient aux géraniums dans les jardinières de la maison parentale et aux pâquerettes dans la pelouse, était incapable de nommer la profusion de jaune, de violet ou de rose. Sans y prêter attention, elle se retrouva assise sur une portion de muret, position idéale à la contemplation des lieux. Le visage offert aux rayons du soleil filtrant sous les ramures en mouvement, elle laissa filer ses pensées. Une poule d’eau, plumage noir et bec blanc, surgit des roseaux, entraînant dans son sillage une ribambelle de copies miniatures. Un poisson sauta. Insectes et oiseaux en tous genres se partageaient les airs.

— La campagne… soupira Éléa, c’est trop soûlant !

Rendez-vous le 5 novembre prochain pour la sortie de ce roman au format ebook et papier

2 Commentaires sur “Extrait du nouveau roman de Véronique Bréger : Second Souffle

  1. Cortin Cecile dit:

    Ah, Ah, Isabelle tu m’a encore fait rire 🥰
    Cette couverture : d’emblée la féerie d’une fête foraine, puis à bien y regarder, un pissenlit qui s’étiole vers une tempête de lumière : superbe !
    L’extrait : ça c’est du style !!…comme prévu avec Véronique. Vive la campagne et vivement le 5 novembre 🙂

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