7 décembre 2024 (Edwine Morin)

Reine de rennes

Le réveil posé sur la table de chevet eut à peine le temps d’entonner les premières notes de la chanson All I Want for Christmas Is You que Reine déboula en courant depuis la salle de bain pour l’arrêter.

Elle avait fait fort ce matin : non seulement elle s’était réveillée en avance, mais elle avait réussi à se préparer en un temps record. Animée d’une énergie débordante et d’une motivation à toute épreuve, elle s’était donné pour objectif de venir à l’entrepôt avant sa jolie formatrice. Elle voulait impressionner Christy. Finies les matinées aux yeux cernés et à l’énergie d’un mollusque. Elle comptait bien prouver qu’elle méritait le rôle de mère Noël. Mieux que ça, elle allait devenir la meilleure tenante du titre qui ait jamais existé, elle en était certaine.

Si elle avait été un tant soit peu honnête, elle aurait reconnu que les deux joyaux bleu perçant de son instructrice n’étaient pas étrangers à son désir de se surpasser.

Était-ce un rougissement qu’elle avait perçu quand Merry avait fait des sous-entendus peu subtils concernant leur relation ? Était-il possible que Christy aime les femmes ? Une sensation de chaleur envahit Reine à cette pensée.

« Les relations sur le lieu de travail sont à proscrire. »

La phrase lui revint en mémoire de plein fouet, acerbe, catégorique, lui faisant l’effet d’une douche froide.

OK, n’y pense pas, ma grande. Tu divagues et tu as plus important à faire que de t’enticher de ta formatrice. Formatrice qui ne vit que pour son métier et qui n’a certainement aucun intérêt pour toi. Sauve Noël d’abord, et on verra ensuite.

Secouant la tête, Reine retourna dans la salle de bain. Un dernier regard dans le miroir, et elle décida, sur une impulsion, d’appliquer un peu de blush sur ses pommettes et du mascara sur ses longs cils. Elle savait que cela allait mettre les traits de son visage en valeur et créer un joli contraste avec le blanc de ses cheveux. Elle n’abusait jamais d’artifices, mais ils produisaient toujours leur petit effet. Une fois n’est pas coutume, essaya-t-elle de se persuader, de mauvaise foi. C’est important de bien présenter pour convaincre les gens qu’on mérite un poste haut placé…

— Convaincre les gens de vous donner un poste bien placé en se préparant comme pour aller en boîte de nuit. Ha, ha, ha ! On aura tout entendu !

En percevant cette voix venue de nulle part, Reine sursauta et laissa échapper son tube de mascara dans le lavabo. Devant ce qu’elle aperçut, elle se figea de stupeur et cligna plusieurs fois des yeux, faisant couler son maquillage encore humide sur ses joues.

Dans le reflet du miroir, elle vit une licorne miniature flotter au-dessus de son épaule droite. La bestiole, entourée d’un halo de lumière, était semi-transparente, ce qui lui conférait une apparence spectrale. Les proportions de son corps semblaient bizarres : elle avait un regard vitreux, des pattes courtes, qui pédalaient doucement dans le vide, et deux ailes si petites que Reine se demanda comment elles pouvaient soutenir le poids de l’animal, dont le ventre proéminent lui donnait l’air d’un ballon de baudruche.

— Hey ! Je t’emmerde, tu sais !

— Hein ? réagit Reine, choquée.

— Je t’ai entendue. Et pour info, je suis pas grosse ni gros, juste un peu enrobé·e et non genré·e. Pourquoi diable ce besoin de toujours étiqueter tout le monde ?

— Oui, alors, si tu veux convaincre quelqu’un concernant ton poids, mon premier conseil est d’éviter de voler les répliques d’Obélix. On connaît la chanson. Et puis, d’abord, qu’est-ce que je fais à parlementer avec toi ? Qui es-tu ? Est-ce que tu as lu dans mes pensées ?

En lançant ces paroles, Reine secoua la tête plusieurs fois pour tenter de rassembler ses idées. Ces derniers temps, sa vie avait pris un tournant à 180 degrés, mais là, ça devenait carrément loufoque.

— Je suis un Esprit de Noël. Chaque père Noël se voit attribuer un spectre qui l’aide dans sa mission. En général, c’est un secret, et seul le père Noël peut nous voir. J’ai dû tomber bien bas pour qu’on m’associe à une mère Noël qui n’a même pas encore fait ses preuves, mais la Cheffe des Esprits a décidé que, vu l’urgence de la situation, il fallait contourner un peu les règles et t’envoyer quelqu’un avant ton intronisation officielle. Et pour répondre à ta question, oui, j’entends tes pensées. Je m’appelle Unicœur et, vraiment, je n’ai pas de leçons à recevoir d’une personne qui ressemble à un vieux panda délavé, finit-iel avec une touche d’acidité dans la voix.

Wow, iel est vraiment susceptible ! pensa Reine en tentant de digérer ces informations.

— Comme je te l’ai déjà dit, je t’emmerde !

Mince, iel peut m’entendre.

— Première nouvelle !

— Arrête ça ! protesta Reine. Je ne suis pas préparée à devoir masquer mes pensées, d’accord ? Ça fait beaucoup d’informations à assimiler en une minute.

— Si tes pensées étaient plus gentilles, on aurait démarré d’un meilleur pied, renvoya Unicœur en croisant ses deux sabots avant avec un air de défi.

— Je te trouve super mignon·ne, j’étais juste étonnée, OK ? Franchement, c’est un peu intrusif, comme façon de débarquer, tu ne trouves pas ?

Visiblement pris·e au dépourvu, Unicœur sembla rougir.

— Oui, j’avoue, j’aurais pu mieux préparer mon entrée. Je pensais t’attendre à la porte pour me présenter. C’est juste que, quand je t’ai vue revenir dans la salle de bain pour te préparer afin de séduire Christy, et entendre de surcroît le déni géant dans lequel tu te trouves par rapport à ta démarche, je n’ai pas pu m’en empêcher. Les mots sont sortis tout seuls, désolé·e, finit-iel en lançant un sourire mi-penaud, mi-narquois.

— Tu crois que je suis dans le déni ? demanda Reine, frappée de plein fouet par cette information.

— Non, bien sûr que non. Un spectre licorne au corps tout ce qu’il y a de plus parfait apparaît dans ta salle de bain, t’annonce un secret connu uniquement des pères Noël, te dit qu’iel peut lire dans tes pensées, et la seule chose qui te choque, c’est d’entendre parler de ton attirance pour ta formatrice. Tout va bien, vraiment. Continue comme ça et ça va bien se passer.

— Roh, tu m’énerves ! Et je vais être en retard à cause de toi !

En prononçant ces derniers mots, Reine se dirigea vers la sortie avant d’être interrompue de nouveau :

— Je vais te donner le bénéfice du doute et mettre ton attitude sur le compte de la surprise. Va dans la salle de bain et nettoie-moi ce mascara, par pitié !

Stoppée dans son élan, Reine fut prise d’une hésitation. Elle fit marche arrière et se regarda dans le miroir. Le maquillage avait créé des pâtés immondes sur ses paupières et sous ses yeux.

C’est vrai que je ressemble à un vieux panda sur le retour.

— Puisque je me tue à te le dire !

L’apprentie mère Noël fit volte-face.

— OK, Unicœur. Je te remercie de m’avoir prévenue, mais, si tu veux qu’on devienne ami·e·s, on va devoir se mettre d’accord. Fini d’entrer dans ma tête sans mon autorisation, OK ?

— OK, OK, capitula Unicœur. Je suis sûr·e qu’on va trouver un terrain d’entente. Ça ne me fait pas plus plaisir qu’à toi d’être ici, mais notre mission est de la plus haute importance et je veux t’aider à faire de ce Noël une réussite.

— Marché conclu ! Et je ne suis pas d’accord, je suis contente que tu sois là pour moi et j’ai hâte d’apprendre à mieux te connaître, renvoya Reine avec un sourire éclatant qui déstabilisa la petite bête. Donne-moi deux minutes pour résoudre ce souci, et on y va !

***

— Tu es déjà là ?

Bouche bée, Christy aperçut Reine faire son entrée dans l’entrepôt avec 45 minutes d’avance. Si la seule surprise était l’horaire très matinal, ça passerait encore, mais non. Son apprentie avait revêtu un ensemble qui mettait vraiment ses formes en valeur. La tenue se composait d’une paire de leggings noirs en faux cuir, de chaussures type Dr. Martens, montant au-dessus des chevilles, et d’une chemisette blanche fluide par-dessus laquelle elle avait enfilé un caraco vermillon rappelant les couleurs et le costume traditionnel du père Noël. La cerise sur le gâteau était la ceinture, qui n’était autre qu’un ruban en satin noir, noué en deux boucles de façon à ressembler à un emballage cadeau. Et les yeux de Reine semblaient différents : d’habitude d’un noir de jais, ils apparaissent désormais encore plus profonds et hypnotisants. La légère rougeur sur les joues de l’apprentie mère Noël définissait mieux les formes de son visage et accentuait d’autant plus l’intensité de son regard.

Christy recula malgré elle d’un pas et déglutit.

— Si tu avais besoin d’être rassurée, tu as réussi ton effet, se permit de nouveau Unicœur sans qu’on lui demande son avis. Dans une minute, on va devoir ramasser sa langue par terre et l’enrouler pour pouvoir la remettre dans sa bouche.

Crispée, Reine chuchota entre ses dents, prenant bien soin de garder ses lèvres immobiles pour que Christy ne le remarque pas :

— Évite de me parler quand il y a des témoins. J’essaie de devenir la prochaine mère Noël, pas Jeanne d’Arc.

— Je te rappelle que je peux lire dans tes pensées, tu n’as pas besoin de parler toute seule.

Je croyais que l’on s’était mis·es d’accord et qu’il n’y avait plus de lecture de pensées entre nous ?

— Touché·e. Je ferai un effort, je te le promets.

Merci.

— En même temps, si tu commences à me parler dans tes pensées, je fais quoi, moi ? Faudrait savoir.

C’est pas possible, ce que tu m’énerves !

— Tu continues, observa Unicœur, impassible.

Pour dernière réponse, Reine lança un regard extrêmement furtif à Unicœur. L’agacement dont elle avait fait preuve quelques minutes plus tôt contrasta avec l’ébauche de sourire sincère qu’elle esquissa. Pour la seconde fois de la journée, la petite licorne se sentit prise au dépourvu par autant de douceur.

Elle n’est pas comme les autres. Après tout, il se pourrait bien qu’elle devienne la meilleure prétendante au titre qui ait jamais existé, pensa l’Esprit, soudainement très fier d’avoir été missionné auprès de Reine.

***

— J’ai pensé qu’arriver en avance pourrait être bénéfique, mais je ne m’attendais pas à te trouver déjà là. Est-ce que tu dors, parfois ? demanda Reine à Christy pour briser la glace.

Sentant un vertige l’envahir en imaginant son instructrice dans un lit à tout faire sauf dormir, Reine se maudit intérieurement de son choix de mots.

— Je n’ai pas besoin de beaucoup de sommeil, et certainement pas à cette période de l’année, expliqua la Commandante en cheffe des lutins, dont l’air était à nouveau sévère. Je suis contente de voir que, toi aussi, tu prends les choses au sérieux. En plus, tu as choisi la tenue parfaite pour l’activité d’aujourd’hui…

— Je préfère te prévenir tout de suite : si tu t’attendais à ce que la suite de la phrase soit « sport en chambre », tu risques d’être déçue, mais alors, vraiment très, très déçue, pouffa Unicœur au grand dam de Reine.

— … le nettoyage des box des rennes. Le pilotage virtuel, c’est bien. Apprendre à connaître les animaux et en prendre soin en vue de les diriger, c’est mieux ! Ça commence par la propreté et leur bien-être dans leur environnement. Par contre, si tu as un haut de rechange, je te conseille de le mettre, car je ne suis pas sûre que la chemise blanche en soie va apprécier, ajouta sa formatrice en pointant nonchalamment la tenue de Reine du bout des doigts.

L’espace d’un instant, Reine ne comprit pas et son cerveau marqua une pause. Elle devait réussir l’impossible en apprenant le métier en 20 jours, mais fallait-il en plus qu’elle utilise ce temps si précieux pour faire le ménage ? Son instinct lui cria cependant de s’exécuter rapidement et sans discuter.

— Pas de problème, j’ai hâte de m’y mettre ! s’entendit-elle répondre avec enthousiasme.

Visiblement satisfaite, Christy hocha la tête, un léger sourire soulevant le coin droit de sa bouche. Elle reprit sa route, Reine à sa suite. Elle emmena cette dernière aux étables tout en lui expliquant ce qui était attendu d’elle.

— On a une quarantaine de rennes ici…

— Quoi ?! la coupa Reine en s’arrêtant net.

Voyant la stupeur sur les traits du visage de son apprentie, Christy esquissa un rictus.

— C’est important d’avoir toute une équipe formée et des remplaçants en cas de problème. En plus, nos rennes ont besoin d’amour dans leur vie. Ils se mettent en couple et font des bébés et ainsi de suite. Les rennes du père Noël ne sont pas sauvages, ils font partie d’une lignée spéciale.

— J’en ai entendu parler, en effet. Et je sais aussi que les rennes du père Noël sont à la fois mâles et femelles, et que, contrairement à ce que l’on croit, les rennes mâles sélectionnés ne perdent pas leurs bois quand vient l’hiver.

— Exactement. D’ailleurs, tu dois être au courant, mais les huit rennes du père Noël sont surtout une légende. On a encore Tonnerre, Comète et Cupidon présents à leur poste. Les autres sont tous partis à la retraite. Chaque année, des rennes différents sont choisis en fonction de leurs compétences, environ une douzaine, afin de pouvoir effectuer des rotations.

— C’est logique, vu comme ça. Et je dois récurer les box de tous les rennes ?

— C’est mieux, oui. À moins que tu ne sois le type de personne à accepter les traitements de faveur. Comment tu le prendrais si, par exemple, ta collègue de travail décidait que toi seule as de l’importance, mais que l’on s’en fout de ton mari, de tes enfants, etc. ?

— Mouais, enfin, ça ne risque pas d’arriver de sitôt, répondit Reine, un voile de tristesse dans les yeux.

— Ah non ? Tu n’as jamais pensé à fonder ta propre famille ? demanda la Commandante en cheffe, semblant soudainement intéressée par le tournant de la conversation.

— Oh, si ! J’aimerais beaucoup. Il faut d’abord que je trouve une femme qui voudra de moi, et vu que j’ai passé la majeure partie de ma vie entourée d’humains, je n’ai jamais pu rencontrer LA personne avec qui tout partager sans avoir à lui cacher une composante cruciale de mon existence. Je ne désespère pas, mais j’avoue qu’avec le temps, j’ai un peu perdu la foi. Et puis j’ai autre chose à quoi penser maintenant, je préfère me concentrer sur ma carrière.

— Tu as raison, ta mission est de la plus haute importance. Tu ne devras laisser aucune distraction se mettre en travers de tes objectifs. Ma sœur fait ça en permanence, et j’ai honte quand je vois la vie qu’elle mène.

OK, ça a le mérite d’être clair, nota Reine avant qu’Unicœur se manifeste de nouveau :

— C’est clair, mais as-tu remarqué comme elle a rougi quand tu lui as dit que tu cherchais une « femme » ? Moi, j’ai trouvé qu’elle avait l’air déçue quand elle t’a entendue recadrer la conversation sur le fait que tu avais cessé ta quête d’une partenaire.

À bien y penser, Unicœur avait raison. L’énergie avait changé pour ensuite redevenir professionnelle un peu trop vite, mais était-ce un tour de l’Esprit pour se moquer d’elle ?

— Non, je ne me le permettrais pas. Ça crève les yeux… intervint la bestiole.

Devant cette évidence, les battements du cœur de Reine s’accélérèrent, hors de contrôle. L’idée que la Commandante en cheffe puisse être intéressée par elle fit naître un sentiment de chaleur au creux de ses reins et un effet de vertige dans sa poitrine. Tentant de masquer le tourbillon de ses émotions comme elle le pouvait, Reine acquiesça à la dernière remarque de Christy et continua de la suivre en silence.

***

Une fois arrivée devant les écuries, la première chose qui frappa Reine fut l’odeur âcre de fumier. Son corps réagit instantanément en un réflexe nauséeux qu’elle repoussa comme elle le put. Non, elle n’allait pas vomir ici pour si peu et se décrédibiliser complètement auprès de Christy.

— Wow, ça dépote ! Tu sais quoi ? On a passé assez de temps ensemble pour aujourd’hui, je vais aller vaquer à mes occupations, moi. Ciao ! balança Unicœur avant de disparaître dans un petit nuage de fumée.

Trop sympa ! Merci, la cohésion d’équipe !

— Prête ? demanda Christy en lui lançant une fourche.

— Toujours ! répondit Reine, qui feignait l’assurance et la bonne humeur en sachant déjà que la journée allait être longue.

— Je vais t’expliquer comment t’occuper du nettoyage des matières fécales, du traitement des blocs de foin, du rangement des box, du planning de la nourriture, du brossage du poil, de la toilette des rennes. Et enfin, s’il te reste un peu de temps et d’énergie, de la sortie que tu pourras faire avec eux.

— Tu t’attends à ce que je puisse faire tout ça pour une quarantaine de rennes en une journée ?

— En étant diligente et bien organisée, c’est tout à fait faisable, mentit Christy avec une nonchalance feinte.

La Commandante savait très bien que c’était une tâche impossible en une seule journée pour une débutante, mais elle voulait tester la force et la motivation de Reine. Cet exercice, qui d’habitude requérait cinq employés experts à temps plein, allait être parfait pour en juger. Elle procéda aux explications et fut agréablement surprise de remarquer que Reine semblait très concentrée. Bien sûr, elle pouvait percevoir sa fébrilité, mais son apprentie la cachait bien. Après tout, la qualité d’un bon leader était d’insuffler le courage, et le courage ne revenait pas à ne jamais ressentir de peur ni de doutes, mais plutôt à pouvoir surmonter ses peurs et ses doutes, et à garder un esprit clair dans l’adversité. Ce que la prétendante au rôle de mère Noël faisait parfaitement en ce moment même.

Une fois les explications terminées, Christy prit congé.

— Allez, ma grande, on se retrousse les manches ! se motiva Reine à haute voix en se dirigeant vers le premier box.

***

Fourbue, Reine se laissa tomber sur son lit comme une masse. Elle venait de prendre une douche prolongée pour détendre les courbatures dans son dos et ses épaules. L’odeur de crottin ne quittait pas ses narines, même si elle s’était frottée pendant de longues minutes avec une brosse en utilisant une bouteille entière de gel douche. Elle avait ri en réalisant qu’elle s’était appliqué le même traitement que celui des rennes. Après tout, « Reine » et « rennes » se prononçaient pareil !

— Au moins, tu gardes ton sens de l’humour, ça fait plaisir à voir, pouffa Unicœur.

— Je sais que je n’ai pas fini pour les 40 rennes, mais j’ai réussi à en faire 30, et même à passer du temps avec eux et à nouer des liens. Par moments, c’était très émouvant. Au début, j’ai cru que Christy allait être déçue parce que je n’avais pas fini quand elle est venue me chercher. Je me fais peut-être des idées, mais j’ai plutôt eu l’impression qu’elle était ravie du résultat. Difficile de savoir avec elle, les compliments se font rares dans sa bouche.

— Je ne veux pas trop en dire, mais continue comme ça, tu es sur la bonne voie, l’encouragea Unicœur, une lueur malicieuse brillant dans ses yeux habituellement inexpressifs.

— Merci, mon ami·e.

Ce furent les derniers mots prononcés par Reine avant que cette dernière ne sombre dans un sommeil profond, un petit sourire béat au coin des lèvres.

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4 Commentaires sur “7 décembre 2024 (Edwine Morin)

  1. Cortin Cecile dit:

    Unicoeur, court sur pattes mais grand télépathe entre en scène : superbe clin d’oeil !! La tenue boite de nuit pour les box c’est parfait…sauf qu’il manquait le masque !!!
    Alors 40 points pour Edwine, 30 pour Reine. Épreuve éprouvante validée 🤩🤩🤩❤❤❤

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