8 décembre 2024 (Gabrielle Hautemer)

calendrier avent Reines de Noël jour 8 Gabrielle Hautemer

Santa, Santa, Santa

Babe… I got you babe… I got you babe…

Soufflant sur le museau de son réveil en forme de marmotte pour l’éteindre, Christy se leva de façon automatique, comme tous les matins. Les elfes avaient besoin de très peu de sommeil, en vérité. Ils se reposaient la nuit uniquement pour laisser les autres dormir et s’accorder un peu de calme. Elle était donc parfaitement réveillée lorsqu’elle entendit la cloche de son logement tinter, quelques secondes après son réveil. Qui pouvait bien lui rendre visite à une heure si matinale ? Ouvrant la porte sur du vide, elle dut baisser la tête quand elle entendit un raclement de gorge à ses pieds. Biscuit, le nez rouge et les pommettes assorties, se tenait devant elle, l’air gêné, une enveloppe à la main.

— Bonjour, Commandante, déclara la lutine. Navrée de vous déranger, mais… j’ai une SMS pour vous.

Une Super Missive Spéciale ? Christy saisit le pli qu’on lui tendait et remercia la messagère avant de refermer la porte. Que lui voulait le Conseil de Noël à l’heure des aurores boréales ? Les SMS étaient réservées aux avis urgents et importants. D’un geste vif, elle décacheta le message et en prit connaissance.

« Commandante en cheffe,

Vous êtes convoquée dans une heure à la bibliothèque pour la prochaine étape de formation de votre apprentie, qui se déroulera en public et sera organisée par le Conseil de Noël. Comme vous l’avez demandé, à l’issue de cette épreuve, il sera décidé si la dénommée “Reine” pourra continuer son apprentissage ou si nous laissons la main à la Fédération Internationale des Saints Nicolas.

Noëllement vôtre,

Le Conseil de Noël »

Quoi ?! C’était sûrement une blague de mauvais goût… Elle pensa tout de suite à sa sœur, capable de ce genre de farce grotesque. Mais non… Le cachet, le papier avec le filigrane à l’effigie du père Noël premier du nom, tout y était. C’était malheureusement un document authentique. Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Brusquement, la scène lui revint en mémoire : il y avait deux jours, après la chute de Reine dans le lac, elle avait évoqué un ultimatum dont l’échéance tombait ce soir. Seulement, c’étaient des paroles en l’air ! Elle avait dit ça sous le coup de la colère et de la peur, sans vraiment le penser. Et puis elle était seule avec la noëlfienne à ce moment-là ! Visiblement non, constata-t-elle amèrement. Qui les avait vendues ?

La gorge nouée, elle s’habilla à la hâte, enfilant son uniforme officiel vert sapin, réservé aux occasions solennelles. Reine avait sûrement dû recevoir la même SMS et penser que l’initiative venait d’elle ! Elle allait la haïr ! Christy détestait que la situation lui échappe. Elle disciplina la rage sourde qui enserrait son cœur pour se concentrer sur ce qu’elle avait à faire, c’est-à-dire régler cette affaire d’abord – elle aurait le temps de trouver l’ordure qui avait tout magouillé ensuite et de lui faire sa fête.

Il fallut bien moins d’une heure pour que la commission spéciale soit au complet. Gravement, Pain d’Ép désigna sa place à Christy, l’air profondément navré. Cette dernière n’avait pas pu parler à Reine, seule au milieu de la salle, assise dans un fauteuil trop grand pour elle, face à la foule massée derrière le Conseil, comme si elle était sur le banc des accusés. La pauvre ! L’elfe croisa brièvement son regard, pour n’y découvrir que de la peur et de la peine. Elle se sent trahie, c’est sûr ! L’apprentie baissa la tête avant que l’elfe ne puisse lui envoyer un message de compassion par le regard.

En tant que président du Conseil, Tomte fit son entrée en dernier. Les chuchotements se turent, laissant place à un silence glaçant.

— Chers habitants du village, chers membres du Conseil, chère Commandante, chère Reine, merci d’avoir répondu à notre convocation. Il nous est parvenu une demande de saisie de la FISN pour statuer sur la légitimité de…

— Je n’ai jamais demandé cela ! s’écria Christy avec véhémence.

— Vous l’avez bien évoqué, non ? rétorqua calmement Tomte, la regardant par-dessus ses lorgnons.

— Oui, mais ça n’avait rien d’officiel, et je…

— Eh bien, à présent, ça l’est ! la coupa-t-il avec un air impassible.

— Qui vous a dit ça ? Qui ?

— La question importe peu. Cette demande nous a paru recevable, et c’est la raison pour laquelle nous sommes tous réunis ici ce matin. Reine n’a rien à craindre si elle se montre à la hauteur de cette tâche. Merci de ne plus m’interrompre à présent, Commandante, ou je me verrai dans l’obligation de vous demander de quitter la salle.

Bouillant de rage, l’elfe acquiesça d’un mouvement de la tête. Celui ou celle qui était à l’origine de cette mascarade paierait pour cela. Devant elle, Reine avait un visage aux traits durs et fermés. Christy ne l’avait jamais vue ainsi. Elle aurait voulu la prendre dans ses bras pour la rassurer. Bien qu’elle se soit amusée à lui rendre la vie impossible, la noëlfienne avait tout pour réussir sa mission, et il serait trop bête que le futur de sa formation soit compromis !

Tomte se tourna vers « l’accusée ».

— Reine, vous allez passer devant nous une épreuve théorique, compte tenu du travail physique intense que vous avez fourni hier, et dont nous avons été informés. Nous allons vous poser tour à tour des questions sur les traditions et anecdotes de Noël du monde entier. Vous devrez répondre à toutes les questions pour nous apporter satisfaction, auquel cas vous serez autorisée à continuer votre apprentissage. Sinon, nous nous verrons dans l’obligation de porter l’affaire devant la FISN. Chaque personne présente dans la salle pourra vous poser une question. Êtes-vous prête ?

— Oui.

C’était un « oui » morbide, sombre, amer. Christy déglutit. Elle trouvait que tout ce qu’elle avait fait subir à la noëlfienne n’était rien comparé à ce qu’elle devait endurer en ce moment même. Une vague de compassion inhabituelle la submergea.

— Bien ! Je vais donc vous poser la première question. Quel jour fête-t-on la Lumière en Suède et comment ?

— C’est le 13 décembre, le jour de la Sainte-Lucie. Une jeune fille est choisie dans les villages et les quartiers pour représenter la sainte et porte une couronne de houx avec quatre bougies sur la tête. Toutes les filles sont en blanc et forment sa suite. Elles entonnent des chants de Noël, dont le célèbre Santa Lucia, qui parle de la lumière dans la nuit, porteuse d’espoir.

— C’est parfait pour moi, répliqua Tomte. Qui pose la prochaine question ?

— Moi ! lança un vieil elfe à barbiche. En quelle année la chanson Petit Papa Noël a-t-elle été rendue populaire ? Dans quel pays ? Qui la chantait ?

Bon, ça va, songea Christy. Jusqu’à présent, ces questions n’étaient qu’une formalité.

— C’était en France, en 1946, par Tino Rossi.

Les questions se succédèrent à un rythme plus soutenu.

— Qui est à la tête de la section Italie pour le service de Noël ?

— Befana, descendante du père Fouettard, qui dépose des friandises ou du charbon dans les chaussettes des enfants dans la nuit du 5 au 6 janvier.

C’est la mère de Fada, la patronne de Merry, qui a quitté l’Italie pour s’installer en France, pensa Christy. Ses soupçons sur sa jumelle ne la quittaient pas. Qui d’autre aurait trouvé plaisir à compromettre le sauvetage de Noël, à part Befana, Fada ou Merry ?

Ses pensées furent interrompues par la voix de Tomte.

— Commandante ? Vous êtes avec nous ? Avez-vous une question à poser à votre protégée ?

« Protégée » : le mot lui fit l’effet d’un coup de poing. Il signifiait deux choses. D’une part, son affection pour la candidate n’était un secret pour personne, malgré tout le soin qu’elle mettait à le cacher, tant aux autres qu’à elle-même. D’autre part, le Conseil savait très bien que ce n’était pas elle qui avait demandé la commission spéciale, et pourtant cette dernière avait été approuvée. Quelqu’un d’autre dans le Conseil voulait se débarrasser de Reine.

— Commandante ?

— Oui, énonça-t-elle sur un ton plombé. Reine, quel est le nom du renne qui occupe le box numéro trois ?

Elle ne pouvait pas l’avoir oublié.

— Il s’appelle Binky, souffla tristement la jeune femme, mais tout le monde le surnomme Bigadin. Il est à la retraite, un peu confus. Il croit qu’il est la Grandiose Monture magique de la Mort. Il brame à tout bout de champ.

Christy sourit. Elle avait un faible pour ce renne sénile et attachant. Cependant, le regard poignant de son apprentie effaça rapidement cette pensée.

— J’ai une question, lança une voix du fond de la salle.

Christy reconnut celle de Carol, la mère de Reine.

— Ma chérie, tu te souviens de ces vacances merveilleuses qu’on a passées, il y a deux ans, en Catalogne ? Quand on s’est gavées de churros et de nougats, qu’on a pris un bain de minuit dans les environs de Barcelone et que…

— Merci de rester concise, madame Noël.

— J’en viens à ma question. Ma chérie, quelle est la tradition de la Nochebuena qui nous a tant fait rire ?

— C’est le Tió de Nadal, maman, « la bûche qui chie ». On la nourrit de friandises à partir du 8 décembre, et la nuit de Noël, on la bat avec un bâton pour qu’elle chie – c’est le mot employé – des friandises, en chantant une chanson qui réclame des noisettes et du fromage.

— C’est parfait, ma chérie. Je suis très fière de toi ! ajouta Carol en criant presque.

Christy aurait voulu pouvoir apporter son soutien de façon aussi éloquente à celle qui risquait la place dont elle n’était pas encore titulaire.

— Merci, madame Noël, ce sera tout, avertit Tomte sur un ton aimable, mais ferme.

— À mon tour, bougonna Befana, assise près des livres sur la Laponie. Comment se nomment les créatures qui font peur aux enfants pas sages en Suisse ?

— Ce sont les kramps, les rejetons du Krampus, une créature démoniaque, madame, répondit Reine. Ils font beaucoup de bruit avec des cloches et des chaînes.

Elle se débrouillait bien. Les questions n’étaient pas trop difficiles, mais Christy redoutait un sale coup.

Sneachta, la farfadette stagiaire irlandaise, leva timidement la main. Tomte lui fit signe de parler.

— Comment s’appelle le groupe qui a fait un tube tout bonnement féerique avec la chanson Last Christmas ?

— C’est le groupe Wham! en 1984, affirma la noëlfienne sans passion.

On aurait dit qu’elle se retenait de pleurer. Christy aurait voulu qu’elle la regarde, même juste un instant, pour lui apporter silencieusement tout son soutien. Malheureusement, sa protégée gardait les yeux dans le vide, comme si elle était éteinte par le traitement injuste qu’on lui infligeait.

— Ahem ! fit la voix claire de Biscuit. Les Français sont un peu polissons avec nos traditions et se sont amusés à créer une pièce de théâtre qui parle du père Noël…

— Le père Noël est une ordure, énonça Reine, pièce de théâtre satirique interprétée par la troupe du Splendid en 1979. Ils ont réalisé un film après.

Un froufroutement glacé se fit entendre.

— Qui suis-je ? s’enquit une éblouissante jeune femme à l’accent russe en s’avançant devant l’assemblée, parée d’une robe de givre à faire mourir d’envie la reine des neiges.

— Vous êtes Snegourotchka, la petite-fille de Ded Moroz, le « Grand-père Gel », représentant russe de notre succursale orthodoxe en Sibérie. Vous l’aidez dans sa tâche.

— À mon tour, s’exprima la docteure Philana. Comment s’appelle l’arbre de Noël traditionnel en Géorgie, dans le Caucase ?

Reine sembla hésiter pour la première fois. Christy tiqua. Est-ce que la docteure faisait partie du complot ?

— Je crois que le nom, c’est chichalaki ou chichilaki, répliqua-t-elle finalement. Ce n’est pas un sapin comme dans la plupart des pays. C’est un arbre fabriqué à partir de branches de noisetier ou de noyer séchées, qui sont débarrassées de leur écorce et placées en forme de conifère. Ils sont de couleur blanche, ça, j’en suis sûre.

Un murmure admiratif parcourut la salle alors que Philana acquiesçait. Christy devait admettre qu’elle aurait eu du mal à répondre à la question.

— Une question de législation à présent, marmonna Pain d’Ép. Un pays a déclaré que le père Noël transgressait de nombreuses lois de son pays et l’a déclaré délinquant. Les enfants n’y sont pour rien, donc on y va quand même, ajouta-t-il. Et pis, si c’est interdit, c’est qu’c’est possible, pas vrai ?

Christy eut l’impression qu’il lui avait fait un clin d’œil, mais elle n’était pas sûre. Elle n’aurait pas su répondre à la question, mais elle vit, sur le visage de Reine, que cette dernière possédait la réponse. Peut-être que cela avait été évoqué avec le vieux lutin quelques jours avant.

— Il s’agit de la France, dans un article paru dans un journal le 24 décembre 2019. Il est stipulé qu’au vu des infractions constatées, j’encours 31 ans de prison, une amende faramineuse, et que l’entrepôt des lutins sera contraint de fermer définitivement.

L’elfe ne put s’empêcher de noter la pique envoyée par Reine au Conseil en parlant d’elle comme de la nouvelle mère Noël. Bien joué !

— Quelles sont les infractions constatées ? continua le vieux lutin.

— Violation de domicile, tapage nocturne, transport illégal de marchandises, survol de zones interdites, déjections animales sur la voie publique, entre autres.

Pain d’Ép jubilait. Il pouvait être exclu de la liste des suspects. Il semblait évident qu’il avait dû se vanter de tout cela auprès de la candidate durant un jour de formation.

Merry se leva et l’assistance se tut. Sa sœur déglutit. Quel mauvais tour préparait-elle ?

— Voici ma question. Dans quel épisode de la série La croisière s’amuse est-il question du père Noël ?

— OBJECTION !!!!

— Commandante, nous ne sommes pas du tribunal et vous n’êtes pas avocate. Calmez votre ardeur au lieu de la clamer, je vous prie, la sermonna le président du Conseil. Reine, veuillez répondre à la question.

La noëlfienne se mit à trembler. La question était vicieuse : qui aurait pu se souvenir d’un détail aussi insignifiant ? Christy fulminait, les poings serrés, la gorge nouée. Sa jumelle saurait bientôt de quel bois elle se chauffait ! Elle ignorait la réponse et fixait « l’accusée » avec un espoir fébrile. Reine avait une drôle de tête. Sortie de son attitude défaitiste, elle semblait habitée par un virulent dialogue intérieur. La salle, suspendue à ses lèvres, ne soufflait mot. La tension était aussi épaisse qu’une fondue savoyarde. Sa protégée paraissait agacée par un moucheron, donnant parfois des coups de tête, comme si quelque chose voletait au-dessus d’elle. Elle suivait un ballet invisible, le regard exaspéré. Se pouvait-il qu’elle ait perdu la tête ?

— Enrobée, l’entendit-elle murmurer entre ses lèvres.

— Vous dites ?

— Je dis, heu, que c’était un père Noël enrobé.

Un sourire méchant se dessina sur les lèvres de Merry.

— Heu, non, trois ! Trois pères Noël. L’épisode s’intitule « Santa, Santa, Santa », et c’est l’épisode quinze de la huitième saison, en 1984.

Le sourire s’effaça sur le visage de la jumelle.

— Et que se passe-t-il dans cet épisode ?

— Une question seulement, s’interposa le président.

— Pain d’Ép en a bien eu deux, lui !

— Raison de plus. On ne peut pas se permettre de laisser tout le monde s’acharner sur elle, contra le vieux lutin à barbiche.

— Alors, c’est moi qui poserai la question pour mon employée ! s’exclama Fada, la patronne de Merry. Que se passe-t-il dans cet épisode ?

Reine leva un instant le regard vers le haut de la bibliothèque. Christy chercha des yeux ce qu’elle y cherchait, mais ne vit rien.

— Dans cet épisode, Julie, Gopher et Isaac ont tous les trois engagé un père Noël pour la croisière à venir, sans se consulter, récita Reine. Les trois hommes sont en concurrence et se jouent des tours pour évincer les autres et devenir l’unique père Noël sur le bateau.

Ce n’est pas possible ! Elle a un prompteur avec la réponse quelque part ou quoi ?

— « Concurrence » : merci d’avoir utilisé ce mot ! s’écria Merry, qui exultait. Membres du Conseil, l’épreuve du 21 décembre ne fait aucun sens avec une seule candidate ! Bonne ou mauvaise, vous serez bien obligés de l’accepter comme remplaçante. Je pose officiellement ma candidature pour le poste de mère Noël. Ainsi, vous aurez le choix à l’issue des épreuves. Je ne demande pas de formation particulière. Tout le monde me connaît ici. Vous pouvez ne pas m’apprécier, mais personne ne peut remettre en cause mon professionnalisme. Je demande un vote express du Conseil.

Un brouhaha s’éleva dans la salle alors que tout le monde se dressait sur ses pieds, choqué. Tomte demanda le silence. Le Conseil pouvait voter par télépathie, à condition que tous les Sages soient réunis dans un même endroit. Impuissante, Christy vit les membres fermer les yeux pour se concerter. Puis le président annonça le verdict :

— Requête acceptée. Merry, vous pouvez concourir. Par ailleurs, le Conseil adresse ses félicitations à Reine pour avoir brillamment réussi son évaluation. Vous pouvez continuer votre formation. La séance est levée. Merci à tout le monde de quitter les lieux sans chahut.

Christy se leva prestement et courut rejoindre sa protégée.

— Reine, je te promets que je n’y suis pour rien ! Je n’ai jamais voulu tout cela, je te jure ! On nous a tendu un piège !

— Je sais. Je ne t’en veux pas. J’ai bien compris ce qui se tramait.

— Alors… tu veux toujours de moi comme formatrice ? On… On fait encore équipe ?

— Plus que jamais ! On va lui botter le cul, à cette pâle copie de toi aux cheveux rouges, tu vas voir !

Dans un élan spontané, Christy se jeta dans ses bras et enfouit son visage contre son cœur.

Histoires LGBT+ de Gabrielle Hautemer

3 Commentaires sur “8 décembre 2024 (Gabrielle Hautemer)

  1. Cortin Cecile dit:

    Reine sur le gril s’en sort comme une cheffe.
     » le père Noël est une ordure « ,  » la croisière s’amuse « , 2 références inoubliables !
    La concurrente aux cheveux rouges : grrr, elle va voir ce qu’elle va voir !!
    Alors 50 points pour le super chapitre de Gabrielle, 100 points pour Reine, moins 150 points pour Merry, l’entourloupeuse 🤩🤩🤩❤❤❤

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