Extrait de la romance saphique à suspense Sur les Traces d’Iris de Maÿliss Griboux

Sur les traces d'iris Maÿliss Griboux

Il y a deux semaines, nous vous annoncions la sortie du deuxième roman de Maÿliss Griboux qui sera disponible le 1er avril. Et non, ce n’est pas un poisson d’avril !

Petit retour sur cette grande information et présentation d’un genre que vous ne connaissez peut-être pas, le « romantic suspense ». C’est tellement plus classe en anglais que la version française « suspense romantique » qu’on n’a pas résisté à utiliser la version originale. Qu’est-ce que le romantic suspense, me direz-vous ? C’est un livre dans lequel le danger n’est jamais loin pour l’héroïne, mais au détour de sa quête, elle trouvera l’amour. Avec un grand A.

La classe, non ? Donc Sur les Traces d’Iris, est un romantic suspense, en plus de proposer une histoire d’amour entre deux femmes. Allez, c’est parti pour la session rattrapage avec le résumé et la couverture maintenant qu’on a piqué votre curiosité !

Le résumé de Sur les Traces d’Iris de Maÿliss Griboux

Le soir des vingt-huit ans de sa meilleure amie Émily, Barbara rencontre une jeune femme aussi belle que mystérieuse. Envoûtée par le charme de cette jolie Mexicaine prénommée Iris, Barbara repousse ses limites et accepte de la suivre au cours d’une nuit hors du temps. Mais le lendemain, celle qu’elle voyait déjà comme son âme sœur lui annonce son départ imminent pour une destination secrète, appelée la Cité Perdue.

Quelques semaines plus tard, alors que Barbara tente d’oublier Iris, elle découvre au journal télévisé que son amour d’un soir a disparu. Encore sous le choc, elle reçoit une étrange lettre. Sans lui donner plus d’informations, Iris lui propose de la rejoindre à l’aide de curieuses coordonnées GPS. Un doute subsiste : comment savoir si le courrier provient vraiment de la voyageuse présumée morte ?

Malgré les risques, Barbara décide de partir sur les traces d’Iris. Mais elle devra résoudre une dernière énigme en chemin : pourquoi Émily insiste-t-elle tant pour l’accompagner dans sa quête ? Commence alors un voyage initiatique qui mettra la relation des deux meilleures amies à rude épreuve…

Et la couverture du roman

Félicitations à toutes celles qui ont réussi à le terminer. Trop de couleur, pas assez de dessins, c’était une horreur pour nous ! La preuve, aucune n’a essayé dans l’équipe 😉

Petite info, savez-vous que vous allez voyager dans ce livre ? Paris, Lyon, le Mexique, l’Himalaya… On ne vous en dit pas plus…

Sur les Traces d'Iris - Roman lesbien 2025 de Maÿliss Griboux - extrait de la romance saphique

Et maintenant l’extrait de la romance saphique à suspense de Maÿliss Griboux

Ce matin-là, la télévision du salon était allumée, et ma colocataire s’en était allée à la hâte. Ces deux éléments auraient déjà dû me mettre la puce à l’oreille : la télévision restait toujours éteinte, et Émily ne partait jamais en retard.

Plus étrange encore, ma meilleure amie avait acheté des croissants et m’en avait laissé, en plus du café. Qu’arrivait-il donc à Émily Maurin ?

Malgré tous ces indices évidents, je m’attablai sans vraiment chercher à comprendre. J’exécutai mes gestes quotidiens et machinaux : me servir du café, souffler sur ma tasse pour le refroidir, y tremper mes viennoiseries, et observer un Paris encore un peu endormi à travers la porte-fenêtre. Les nuages gris prévoyaient une averse. Ma réflexion me parut tout aussi anecdotique que l’enchaînement des événements depuis mon réveil. En dépit des signes que m’envoyait l’univers, je persistai à boire mon café le plus normalement du monde. Ce fut d’ailleurs par le même concours de circonstances que ma tasse m’échappa toute seule des mains, que je poussai un cri d’étonnement et me levai avec stupeur à la vue du liquide marron qui s’étalait de part et d’autre sur notre table blanche en bois massif.

Figée par la surprise, je me contentai d’observer la scène. Ce matin-là n’était pas un matin ordinaire. Et si je n’en étais pas encore convaincue, je le découvris quelques secondes plus tard, lorsqu’un mot prononcé par un journaliste à la télévision me fit aussitôt relever la tête. « Iris ».

Iris.

À l’écran, un visage. Le sien. Celui d’Iris. Iris passait aux informations.

Je sautai sur la télécommande et augmentai le volume. Un présentateur en costard, confortablement installé derrière son plateau, parlait d’une jeune femme qu’il ne connaissait pas tout en faisant mine d’être concerné par sa situation.

« Iris Garza, une jeune voyageuse mexicaine, est portée disparue depuis maintenant soixante-douze heures », déclara-t-il d’un ton préoccupé.

Mes yeux ne clignaient plus tant ils avaient peur de perdre ne serait-ce qu’une seule miette de cette annonce.

« La jeune femme âgée de vingt-huit ans serait partie en excursion pour une durée indéterminée. Elle a été aperçue pour la dernière fois il y a quatre jours dans son pays natal », ajouta le journaliste.

Alors que du café s’était également répandu sur le sol et sur la chaise, je me laissai choir sur celle-ci sans la moindre hésitation. Peu importait que mes vêtements n’y survivent pas, pour l’heure, j’étais pendue aux lèvres du présentateur.

« Sa mère, madame Garza, est sans nouvelles d’elle depuis bientôt quatre-vingt-seize heures. Cette dernière se dit très inquiète. Selon elle, le silence radio de sa fille qui est accoutumée à voyager seule serait inhabituel. Cette disparition soulève de nombreuses interrogations, car la jeune Iris Garza se trouve être la huitième personne à disparaître mystérieusement, dans des circonstances similaires. À l’heure actuelle, les enquêteurs ignorent si ces disparitions sont corrélées », poursuivit-il.

En ce matin si particulier, je ne me rendis ni au Used Book Café ni à mon travail. Accrochée à ces images qui défilaient en boucle, j’en perdis la notion du temps. Des larmes coulaient sur mes joues, et elles ne s’arrêtèrent que lorsque le café au sol fut transformé en une tache sèche et collante. On avait beau me rabâcher la disparition d’Iris, je ne parvenais toujours pas à y croire. Je portai mon attention sur mon doigt tatoué pour la première fois depuis cette fameuse soirée. J’avais pris soin d’esquiver ce dernier, ne souhaitant pas me replonger dans des souvenirs trop douloureux. Je caressai alors mon iris, avec la sombre idée que je ne la reverrais peut-être jamais.

Je me tournai ensuite vers la porte-fenêtre en repensant à notre escapade sur les toits, et la tristesse me sauta à la figure. La colère se joignit à la danse, pour me punir d’avoir laissé une inconnue rentrer aussi vite dans ma vie et dans mon cœur. Il lui avait d’ailleurs suffi d’une nuit pour le piétiner, et j’aurais aimé en faire de même avec cette fleur sur mon annulaire. Malheureusement pour moi, celle-ci était éternelle.

Je retrouvai certaines capacités de réflexion lorsque mon stock de larmes arriva à court. Je repensai notamment au départ précipité d’Émily, et à sa gentille attention pour le petit-déjeuner. Ce comportement m’interpellait de plus en plus. Il ne lui ressemblait pas. Pourquoi ma colocataire se montrait-elle tout à coup si… mielleuse ? Je me massai les tempes en m’interrogeant sur la raison cachée derrière cette soudaine sympathie. Et alors, une théorie me traversa l’esprit. Se pouvait-il… qu’Émily soit en possession d’informations au sujet de la disparition d’Iris ? Si mes spéculations s’avéraient, il paraissait évident qu’elle n’était en rien disposée à me les partager. Seulement, elle ne pourrait pas fuir bien longtemps. Je décidai d’ailleurs de l’appeler sur-le-champ afin d’en avoir le cœur net.

Je me jetai sur mon téléphone laissé sur la seule partie de la table non recouverte par la marée de café, appuyai sur son nom dans ma liste de contacts, puis sur la touche « Appel ». Une sonnerie d’attente retentit durant de longues secondes… et sa messagerie prit finalement le relais. Je répétai l’opération plusieurs fois tandis que mon corps se crispait de plus en plus. Au bout du quatrième essai, j’entendis une voix à l’autre bout du fil.

— Quoi ? me lança la jeune femme, agacée.

— Je suis étonnée qu’il t’ait fallu autant de temps pour décrocher, rétorquai-je sur le même ton. Toi qui es toujours pendue à ton téléphone.

Ma colocataire souffla bruyamment, et je regrettai aussitôt ma réponse irréfléchie. Si je désirais la faire parler, je ne pouvais pas m’y prendre plus mal.

— Tu te fous de moi, Barbara ?

— Merci pour les croissants, tentai-je de rectifier le tir.

Encore une fois, j’avais paniqué. Je me maudis pour cette répartie bancale et me mordis la lèvre afin d’éviter de sortir d’autres sottises.

— C’est tout ce que t’as à me dire, bordel ? Vraiment, Barbara ?

— Non, je… En réalité… je… je voulais te parler. Je sais que tu as vu les infos à la télé, ce matin.

Elle marqua une pause de quelques secondes avant de reprendre.

— Et ?

— Émily. Je te connais. Tu sais des choses au sujet de la disparition d’Iris, et tu as préféré fuir ce matin pour ne pas m’en parler.

Un second silence résonna. Je ne voyais pas Émily, mais je pouvais deviner ses réactions à distance. Je l’imaginais derrière son téléphone en plein combat intérieur.

— Tout ne tourne pas autour de toi, ricana-t-elle. J’étais juste à la bourre ce matin.

— Émily. Ce n’est pas parce que tu ne veux plus me parler que j’ai oublié qui est ma meilleure amie. Et en l’occurrence, je sais qu’Émily Maurin n’arrive jamais en retard.

— Eh bien, peut-être que tu ne me connais pas si bien, après tout. Moi, par exemple, j’étais persuadée que ma meilleure amie ne m’abandonnerait pas le soir de mon anniversaire. Et pourtant…

Cette pique me toucha plus que les autres. Le ton qu’avait pris ma colocataire dans sa dernière phrase se voulait particulièrement accusateur.

— Ém… soufflai-je, épuisée par notre joute verbale.

J’entendis un nouveau soupir à travers le combiné.

— Même si je savais des choses, je ne te dirais rien, trancha-t-elle.

— Pourquoi ?

Ma pauvre lèvre inférieure manquerait bientôt de sang tant je m’acharnais dessus.

— Parce que c’est trop dangereux, et que tu ne le mérites pas. Je vais raccrocher maintenant, Barbara.

Au moment où j’entendis mon amie éloigner son téléphone de son oreille, j’abattis mon ultime carte :

— Émily ! Ne raccroche pas, je t’en prie… J’ai quelque chose à te dire.

Je patientai pour vérifier qu’elle était toujours à l’autre bout du fil. Sa respiration saccadée me le confirma.

— Émily, repris-je sur un ton des plus sérieux. Je suis désolée.

Rendez-vous le 1er avril prochain sur le site de Reines de Coeur

Un commentaire sur “Extrait de la romance saphique à suspense Sur les Traces d’Iris de Maÿliss Griboux

Laisser un commentaire