Interview de Maÿliss Griboux pour son roman Sur les Traces d’Iris

Mayliss Griboux largeur visage

Maÿliss Griboux répond à nos questions pour la sortie de son nouveau roman lesbien à suspense

Bonjour Maÿliss, Sur les Traces d’Iris est ton second roman, est-ce que tu peux nous le présenter ?

Bonjour ! Avec plaisir 🙂 Le soir des vingt-huit ans de sa meilleure amie, Barbara rencontre Iris, une jeune femme aussi belle que mystérieuse.

Une alchimie si évidente s’installe entre les deux jeunes femmes qu’à l’issue de la nuit, Barbara en est persuadée : elle a enfin rencontré la personne, celle capable de lui apporter ce bonheur après lequel elle court tant.

Seulement, au petit matin, Iris lui dévoile une chose à son sujet… Elle s’en va. Part, dès le lendemain, pour une durée indéterminée, et dans un lieu secret. Elle lui propose de se joindre à elle, mais Barbara ne peut se résoudre à abandonner sa vie si facilement.

Malheureusement, quelques semaines plus tard, la nouvelle tombe : Iris serait décédée au cours de son voyage dans d’étranges circonstances. Mais alors, comment expliquer la mystérieuse lettre que Barbara reçoit peu de temps après, comportant des coordonnées GPS, signée par une anonyme, l’invitant à la retrouver…? 

Ultime énigme que Barbara devra résoudre : pourquoi Émily, sa meilleure amie qui semblait nourrir quelques griefs contre Iris, souhaite-t-elle tant l’accompagner dans ce périple ?

Une histoire différente de son premier livre ?

En quoi dirais-tu que cette histoire est différente de ton premier livre ?

Cette histoire est complètement différente sur des tas d’aspects !

Bon, déjà, je pense qu’elle est beaucoup plus “piou-piou” que Dans son ombre (comprenez, moins sombre). Par contre, je ne vais pas vous mentir en vous disant que c’est une romance pure et dure, parce que cette histoire combine de la romance, du mystère et un soupçon d’aventure (même si nos héroïnes sont loin d’être des Lara Croft nées. En bonnes Parisiennes, la seule aventure qu’elles mènent au quotidien est l’ascension des six étages de leur immeuble haussmannien sans ascenseur. Leur côté empoté leur jouera d’ailleurs des tours…). 

Aussi, je pense que Sur les traces d’Iris a un côté beaucoup moins “thriller” que Dans son ombre. Il y a bien sûr une intrigue mystérieuse, mais pas effrayante.

J’ai également la sensation que l’équilibre entre le mystère et la romance est bien mieux géré dans cette seconde histoire.

Pour finir, et sans trop en révéler, je pense que le final de Sur les traces d’Iris mettra plus de monde d’accord 😉

Comme on a parlé des différences au-dessus, quels sont les points communs ? Tu aimes le mystère, non ?

Le mystère, le mystère et le mystère ! En effet, je crois que j’aurais du mal à ne pas intégrer cet ingrédient à mes manuscrits. C’est ce qui réunit toutes mes histoires, c’est un peu le fil conducteur de ces dernières. 

J’avoue exploiter beaucoup cet outil car, à titre personnel, c’est ce qui me tient le plus en haleine. C’est ce qui me pousse à tourner les pages d’un livre, ce qui me plonge dans un film, une BD, un animé…

Une romance saphique qui intègre trois personnages…

Dans Sur les Traces d’Iris, est-ce que tu dirais qu’il y a 3 héroïnes, d’une certaine manière ? Et est-ce que tu peux nous les présenter ?

En effet, il y a bien trois héroïnes et non deux 😉 (comprenez ce que vous voulez dans cette réponse et dans ce clin d’œil (rires))

La première, c’est bien évidemment Barbara. Elle est, selon moi, le personnage auquel le plus de personnes pourront s’identifier au fil de l’histoire. Barbara est douce, empathique, un poil peureuse, mais… il y a un mais (comme pour chacun de mes personnages). Mais quoi, donc ? Barbara a aussi une fougue incontrôlable qui sommeille en elle. Sa fougue est sa part de folie, et cela va autant lui servir que lui mettre des bâtons dans les roues.

La deuxième, Iris, c’est la personne cool, à l’aise socialement, qui fait fantasmer pour son côté “libre”. Cependant, il y a aussi un mais pour elle. Celui-ci, en revanche, je ne peux vous le révéler…

Et pour finir, Émily. Pour être honnête, c’est mon personnage préféré, car elle a représenté un vrai défi pour moi dans le juste dosage de sa personnalité. On pourrait penser que ce n’est pas le personnage le plus important de cette histoire, mais elle apporte réellement un peps et une profondeur au scénario. Pour ce qui est de son caractère… comment dire ? Eh bien il faut s’accrocher pour avoir une Émily dans sa vie ! De prime abord, elle est brute de décoffrage, et blasée par les gens. Mais, elle cache aussi une autre facette bien différente… En somme, c’est un peu un coffre-fort : verrouillé au départ, mais qui peut s’ouvrir avec le bon code.

Un jeu de temps…

Au début du roman, il est beaucoup question de vivre dans le passé, le présent ou le futur. C’est une manière pour toi de dire qu’il faut aussi se rappeler d’être dans le moment présent ?

Oui, c’est un peu ça ! Chacune des héroïnes vit dans une temporalité différente : Barbara oscille entre son passé et sa quête d’instant présent, Iris vit dans le futur, et Émily est complètement coincée dans le passé. 

L’histoire entière est une grosse métaphore autour de l’instant présent, une symbolique et, en effet, une invitation à s’y recentrer.

Est-il question de coup de foudre ? Maÿliss Griboux répond à nos questions !

Entre Barbara et Iris, tu dirais que c’est un coup de foudre ?

Iris est un personnage trop impalpable pour qu’on puisse précisément affirmer ce qu’il se passe dans sa tête à ce moment-là. Quelque chose se produit de son côté aussi, c’est certain, mais seule elle pourrait dire si c’est un coup de foudre.

Du côté de Barbara, c’est beaucoup plus simple : c’est un grand oui ! Pour le coup, c’est même un coup de foudre dans tous les sens possibles du terme. Et je dirais que c’est en cela que leur histoire fait rêver. Je me permets de citer un passage du livre, celui où Barbara décrit ce qu’elle ressent en tombant sur Iris : 

“Deux individus, qui ne s’étaient jamais rencontrés, mais qui, par un simple regard, avaient la sensation de se connaître depuis toujours. Et j’y apporterais ma propre définition : il y avait quelque chose en elle qui résonnait en moi. Une sorte d’évidence implicite, une faille commune. Une faille que je ne découvrirais que trop tard. À cet instant, j’étais trop aveuglée par sa lumière pour percevoir ses parts d’ombre. Car, figée sur ce siège inconfortable dans ce bar bien trop bondé à la musique assourdissante, je reçus l’une des plus grosses claques de ma vie : je venais d’être frappée par un coup de foudre. Le coup de foudre. Celui qui ne sonnait qu’une fois à notre porte. J’aurais finalement préféré que le ciel m’assène un véritable éclair sur la tête.”

Barbara est accompagnée de sa meilleure amie dans sa quête de la femme qu’elle aime

Est-ce que Barbara aurait pu se lancer seule à la poursuite d’Iris, si Emily, sa meilleure amie, ne l’avait pas accompagnée ? Peux-tu nous expliquer pourquoi et nous parler un peu de leur lien d’amitié ?

Barbara serait assurément partie sans Émily ! Elle était d’ailleurs prête à le faire au début de l’histoire. Mais s’en serait-elle sortie sans elle ? Ça, c’est une autre question (rires).

Quant à leur lien d’amitié… il est assez complexe. Au début de l’histoire, c’est loin d’être une relation idéale. Émily, l’extravertie du duo, écrase Barbara qui vit dans son ombre. Émily exerce une emprise sur elle, et elle en a parfaitement conscience. Elle apprécie le contrôle qu’elle a sur Barbara, et malheureusement, la douceur mêlée au manque de confiance de cette dernière l’empêche de se rebeller. 

Ce voyage, c’est donc une quête pour retrouver Iris, mais aussi une émancipation de Barbara vis-à-vis de sa meilleure amie aux penchants parfois un peu toxiques.

Un roman qui nous permet de voyager par procuration

Sur les Traces d’Iris nous fait voyager, entre la France, le Mexique et… Est-ce que c’était un gros challenge pour toi ?

Oui et non ! C’est un challenge car cela demande de se renseigner un minimum sur les pays en question. Cependant, la plupart du temps, mes histoires se passent dans des endroits que j’ai déjà visités et qui m’ont laissé une forte impression émotionnelle (comme le Mexique qui est un pays avec lequel j’ai un affect tout particulier, par exemple).

J’aime voyager dans mes histoires, et emmener les lecteurs avec moi dans mon univers. Tenter de leur faire ressentir une ambiance, un ton spécifique, une couleur même, selon le lieu dans lequel se déroule l’intrigue. 

Une romance saphique ? Oui ! Et Maÿliss Griboux répond à nos questions dessus

Qu’est-ce qui est le plus dur dans ce genre d’histoire ? Ménager le suspense ou réussir à rendre la romance crédible ?

Je crois que le plus dur pour moi reste la partie romance. J’adore lire et écrire des histoires d’amour entre femmes, mais c’est finalement le plus dur à raconter (tous genres confondus, en réalité). Cela demande une justesse dans les émotions, mais aussi une crédibilité dans la construction des personnages, de leur passé et leur manière de relationner.

Il me semble plus facile d’être captivé par une intrigue avec du suspense et du mystère que par une romance. Pour être tenu en haleine avec une histoire d’amour, cela demande de savoir manier tous les ingrédients précédemment cités avec subtilités, et c’est loin d’être un défi évident à mon sens.

Qu’est-ce que tu aimerais dire pour donner envie aux lectrices et lecteurs de découvrir ce roman ?

Eh bien je dirais qu’avec les réponses mystérieuses que je me suis employée à créer autour des personnages, cela devrait déjà les avoir un peu intrigués 😉

Et qu’aimerais-tu que les gens retiennent de leur lecture ?

J’aimerais qu’ils retiennent la dernière phrase de ce livre. (Pour autant, je leur déconseille d’aller la lire en début de lecture, au risque d’être fortement spoilé). Je peux toutefois expliquer pourquoi ces derniers mots sont importants : ils résument à eux seuls le message de cette histoire. Mais on ne peut en saisir pleinement le sens qu’une fois arrivé au dénouement 😉

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