Et oui, vous allez enfin découvrir un extrait de La Mélodie des Vagues. La romance saphique légère de l’été qui sortira le 17 juin prochain
La semaine dernière nous vous avons présenté un peu cette nouvelle histoire de Seana Landchild. Une belle romance parfaite pour l’été, à lire au soleil ou à l’ombre, sur la plage ou chez vous. Mais tranquillement, en mode « je profite de la vie et je m’évade » ! Et oui, on lui a déjà dit qu’après Come And Get Your Love For Christmas, sa romance lesbienne de Noël, elle nous reproposait une romance thématique puisqu’il y a le soleil, la plage, le surf, bref, tout pour passer un bon été.
La quatrième de couverture de La Mélodie des Vagues de Seana Landchild
Allez, j’arrête de partir dans tous les sens et de digresser. D’ailleurs, en parlant de digression, j’en fais une dernière. J’ai tenté sur les deux précédents articles, de faire des listes avec des petits points pour vanter les points positifs des livres à venir. J’ai commencé avec le roman de Marguerite Grimaud, La Constellation des Sentiments et j’ai continué avec celui de Seana Landchild. Est-ce que c’est un concept que vous aimez bien ou vous préférez que j’abandonne ?
Je peux tout entendre, parfois j’ai des idées nulles et il ne faut pas hésiter à me prévenir que j’arrête de m’éparpiller !
En attendant, place au résumé, une nouvelle fois imaginé et écrit par Gaëlle (pour notre plus grand plaisir)
Lucy Melville a tout abandonné il y a sept ans : sa carrière prometteuse au conservatoire et ses espoirs d’avenir. Hantée par le souvenir de son ex-petite amie Salomé, elle décide de réaliser la life list que celle-ci lui a laissée. Premier défi : le surf, une passion que Lucy n’a jamais comprise.
Zoé, surfeuse expérimentée, prend rapidement une place inattendue dans la vie de Lucy. Douce et enthousiaste, elle réveille chez la jeune femme des émotions que celle-ci croyait perdues à jamais. Mais Lucy cache la véritable raison de son intérêt soudain pour le surf, craignant de tout gâcher si elle révèle son secret.
Entre les vagues de l’océan et les notes de musique, Lucy et Zoé se rapprochent, partageant bien plus que de simples leçons de surf. Pourront-elles surmonter leurs blessures passées et se laisser porter par cet amour naissant ?
La couverture de cette romance saphique légère de Seana Landchild
Et maintenant, place à la couverture. Il s’agit d’une illustration créée par la graphiste et illustratrice française Margot Pilet. Une professionnelle dont nous avons découvert et beaucoup aimé le travail. Nous sommes ravies d’avoir travaillé avec elle sur cette couverture parce qu’elle a parfaitement su cerner les demandes de l’autrice et les nôtres.
On a tout ici : l’amour avec les couleurs pastel, les deux héroïnes en train de profiter du moment, l’école de surf au loin, la plage et l’océan… On adore !
Et enfin, l’extrait de La Mélodie des Vagues de Seana Landchild qui sortira la semaine prochaine, le 17 juin 2025
Je laisse la place à cet extrait de l’histoire. Découvrez ce beau texte, touchant et poignant signé Seana Landchild.
Des courbatures ?
Oh, elle en a eu. Dans les abdominaux et les épaules. Elle les a senties jusqu’au mardi. Attendant dans sa voiture, non loin de l’école de surf, elle bouge les bras sans ressentir de douleur – un vrai soulagement.
Qu’est-ce qu’il faut pas faire, franchement, ronchonne-t-elle mentalement.
Sur son téléphone, elle voit le temps passer. Il y a plus de monde sur le parking, tant et si bien qu’elle a galéré à trouver une place. Sans doute est-ce parce qu’elle n’est pas venue le matin et que la température ne cesse de croître. Bientôt, elle atteindra les pics habituels de juillet. Peut-être même ces vagues de chaleur auront-elles lieu plus tôt que les années précédentes, ce qui l’obligera à se balader nue chez elle, puis à se vautrer sur son canapé, les pieds dans une bassine d’eau froide et une bière à la main.
Lucy observe les voitures garées près de la sienne. Elle espère surprendre Zoé à l’intérieur de l’une d’elles, mais elle ne l’aperçoit nulle part. Outre ses courbatures, cette femme a accaparé son esprit. Au fond, Lucy a conscience que c’est parce qu’elle lui rappelle Salomé. De prime abord, elles n’ont rien en commun, sinon le surf et d’autres sports que Zoé doit également pratiquer. Pourtant, quand elle l’a vue rire, Lucy a eu l’impression qu’elle brillait sous les rayons lumineux du soleil…
— Peut-être qu’elle brûle comme lui, songe-t-elle à voix haute. Ce n’est pas le moment de te faire du mal, Luce…
Elle a cependant conscience qu’elle ne peut pas s’en empêcher. C’est plus fort qu’elle : trop souvent, elle remarque des signes qui lui rappellent son ex. Elle n’est pas croyante, et elle le regrette : certaines situations seraient plus faciles si elle avait foi en une entité supérieure. Seulement, quand ces choses-là se produisent, elle s’arrête un instant et pense à Salomé, qu’importe ce que lui murmure son bon sens… et sa raison qui lui crie de rester éloignée de cette nouvelle femme, à peine rencontrée.
Lucy jette un œil à son rétroviseur intérieur et croise son propre regard. Des yeux qu’il lui arrive de détester.
— Tu fais vraiment de la merde, grommelle-t-elle. Tu le sais ? N’importe quelle personne, à ta place, prendrait ses jambes à son cou. Et elle aurait sacrément raison.
Se laisser ainsi hanter n’a rien de bon.
Elle se passe une main sur le visage, soupire.
Au lieu de courir loin de ces signes que lui envoie le destin (ou plutôt le hasard), elle a tendance à s’y accrocher. S’il la voyait, Marcel lui dirait qu’elle cherche à revivre ce qui a un jour fait battre son cœur, car le vide, en elle, déborde à mesure que s’égrènent les semaines. Elle devrait se préserver, elle le sait pourtant si bien ! Malheureusement, l’égoïsme est sa marque de fabrique depuis sept ans. Une marque de fabrique qui n’existe pas, en intimité, avec Marcel, Gabriella et Pierre, mais elle demeure là, puissante et impénétrable. C’est l’égoïsme qui la guide les soirs dans les boîtes et les bars, qui la colle contre la poitrine de belles inconnues et qui la pousse à joindre ses lèvres aux leurs. C’est ce même égoïsme qui refuse les avances de ses amantes le lendemain et qui les congédie (quand elles ne s’enfuient pas) pour presque aussitôt les oublier.
Presque. Car, parfois, certaines d’entre elles ressurgissent dans ses pensées.
Lucy se souvient de la dernière femme qu’elle a glissée dans son lit. Peut-être que cette dernière a vu ce vide, chez elle. Peut-être est-ce ce qui l’a effrayée.
Merde.
Elle sursaute en reconnaissant deux silhouettes s’aventurer près de sa voiture. Sam et Zoé. Qui ne l’ont pas remarquée. La première a son habituel sourire au coin des lèvres. Elle parle tandis que sa camarade lève les yeux au ciel. Zoé a changé de coiffure, depuis la dernière fois. Ses cheveux crépus balaient sa nuque sous la forme de longues et fines tresses et Lucy se perd un instant dans leur balancement régulier, un brin réconfortant.
Je devrais guérir mon obsession pour les cheveux des gens, pense-t-elle, exaspérée.
Déjà vêtue de sa combinaison à moitié enfilée, Zoé porte sa planche. Le haut de son corps est dénudé, à l’exception de son maillot de bain orange. Elle secoue la tête à une remarque de Sam et Lucy se demande quel est le sujet de leur conversation. Avec un étrange sentiment au creux de la poitrine, elle regarde les deux femmes s’éloigner. Lucy attend longtemps, jusqu’à ce qu’elles disparaissent au bout du chemin, pour sortir de sa voiture. Alors seulement, elle prend son sac et emprunte la même direction. Elle parvient bientôt devant l’école où se sont réunis les élèves du jour. En la voyant, Sam lui adresse un signe de la main auquel Lucy s’empresse de répondre.
— J’avoue que j’ai eu un doute, confie la monitrice en lui tendant le matériel.
— Un doute ? relève Lucy.
— Je me demandais si tu viendrais ou si tu nous poserais un lapin.
Gênée, Lucy tourne la tête, pour découvrir la silhouette de Zoé avachie sur un hamac rose bonbon avec des motifs bleus de licornes. Dans un autre hamac aux couleurs tout aussi criardes, à côté du sien, se tient Wassim, allongé lui aussi. Tous deux bavardent avec un enfant d’environ sept ans, qui sautille sur place, vraisemblablement surexcité par la session de surf dont il semble revenir. Lucy s’efforce de détourner le regard, craignant que ses nombreuses œillades dirigées vers Zoé n’éveillent le moindre soupçon… mais un soupçon à quel sujet, finalement ?
— Je lui ai pas dit que tu serais là.
Elle en aurait presque oublié Sam.
— Qu’est-ce que vous voulez dire ?
— Zoé. Elle sait pas que t’es venue quand je t’ai dit, enfin, tu sais…
— Qu’elle serait présente ?
Sam hoche la tête, un sourire amusé aux lèvres.
— Allez, va te changer. Je serai ta professeure aujourd’hui et tu risques d’être en retard si tu te magnes pas à enfiler ta combi. Ce serait con que tu coures pour nous rejoindre, hein ?
***
Assise sur le sable, Lucy observe les autres se démener dans l’océan. À quelques mètres d’elle, Sam les surveille et conseille les débutants :
— Ayez toujours l’eau à la taille ! En dessous, vous êtes trop près du sol. Au-dessus, il faut savoir ramer.
Elle n’a rien dit lorsque Lucy s’est échouée sur la plage avec la grâce d’un cétacé sur le point de mourir. Depuis le temps qu’elle poireaute devant l’écume, au point que sa combinaison soit presque sèche, Lucy croit que la monitrice ne lui accordera plus de regard ; elle se trompe. Sam finit par se tourner vers elle et, sans marquer la moindre hésitation, marche à son encontre. Un instant, Lucy se demande si elle va se faire disputer, comme une enfant coupable d’une quelconque bêtise. Elle est stupéfaite lorsqu’elle lit de l’inquiétude sur les traits de Sam.
— Tout va bien ?
La monitrice penche la tête sur le côté. Lucy déplore de ne pas distinguer ses yeux, dissimulés derrière ses lunettes de soleil et est surprise par la suite de ses déclarations.
— La houle est forte aujourd’hui. Je regrette de t’avoir conseillé de venir pour cette séance…
— Ne t’en fais pas, répond Lucy en abandonnant le vouvoiement. Fred a dit qu’on doit s’habituer à surfer quelles que soient les conditions.
Les lèvres de Sam frémissent.
— Faut pas exagérer. Avec des vagues de dix mètres, on serait pas là.
Elle observe ses élèves. Elle s’arrête sur un homme d’âge mûr, examine sa posture, puis se rapproche de l’eau pour l’appeler :
— Maxime ! Toujours face à l’océan ou à la plage ! Te mets pas comme ça !
Lucy le voit se tourner dans leur direction et se figer. Sans doute le vent a-t-il déformé les mots de la monitrice. Sam part le rejoindre et Lucy détourne la tête. Dans sa cage thoracique, son cœur bat moins vite que lorsqu’elle est sortie de l’eau. Sa respiration s’est un peu calmée. Elle savait que ce sport était physique. Cependant, elle n’imaginait pas qu’il l’était à ce point.
Elle songe à passer la demi-heure restante là, sur le sable, quand elle remarque que Zoé la regarde. Elles ne se sont pas vraiment parlé, n’échangeant que des banalités avant de partir vers l’océan. L’autre femme a paru surprise de la voir, comme si elle s’était persuadée que Lucy ne remettrait pas un orteil sur cette plage.
Je m’imagine mal lui dire que je suis aussi étonnée qu’elle.
Zoé lui adresse un signe de la main. Lucy n’en est pas sûre, mais elle a l’impression que la surfeuse l’invite à la rejoindre. Sans attendre de réponse de sa part, Zoé se rallonge sur sa planche et rame vers le line-up. Jamais Lucy ne pourrait la suivre. En la voyant passer sous une vague et réapparaître de l’autre côté, elle a la conviction presque douloureuse qu’elles n’appartiennent pas au même monde. Zoé évolue dans un univers de sel et de lumière ; Lucy, dans un univers de sel et d’ombres. Elle soupire alors qu’elle sèche sur le sable avec une fatigue familière et exaspérante. Lucy a ressenti quelque chose de similaire avec Salomé et jamais elle ne s’est levée pour répondre à son invitation.
Et la revoilà, cette comparaison aussi irritante que désagréable.
Agacée, Lucy se frotte le front, chasse ses pensées pleines de chagrin et se remet sur pied. Tandis que Sam l’encourage, elle marche droit vers les vagues.
J’ai payé, songe-t-elle. Ce serait idiot de jeter l’argent par les fenêtres.
Isabelle, j’aime bien les listes des points valorisants les livres. C’est un plus pour donner envie de les lire.
Lucy et ses tergiversations : ça va pas être simple pour elle de se jeter à l’eau !🤔🤔