15 décembre 2024 (Ophélie Hervet)

Calendrier de l'Avent - Ophélie Hervet

Dans la tête de Christy

J’hésite devant mon miroir, ma brosse à la main. Je ne me suis jamais brossé les cheveux au lever, juste une main dedans pour les remettre en ordre. Mon métier ne demande pas spécialement que je prenne soin de mon apparence. Je n’ai aucune raison de changer cet état de fait aujourd’hui.

J’hésite encore quand un POP sonore m’annonce une arrivée de lutin. Je repose la brosse et pousse ma volonté de « non-pomponnage » jusqu’à enfiler mon plus vieux T-shirt. Puis je fais face au Sergent Rouspétopoulos.

— Rapport.

— Ça n’a pas été sans mal, mais j’ai obtenu ce que vous m’avez demandé. Vous aviez raison, Commandante. Votre sœur a réussi à manipuler le jury pour que les épreuves soient en sa faveur.

Évidemment que j’avais raison ! J’attrape le papier qu’il me tend, me liquéfie à sa lecture. Les épreuves bien connues de pilotage de traîneau et de course de plongée en cheminée y figurent. Et si elles ne sont pas faciles, Reine m’a largement prouvé qu’elle était plus que capable d’y faire face. C’est le reste de la liste qui m’arrache une grimace. Parce que, si Reine a remporté l’épreuve du sauna, Merry s’est arrangée pour qu’elles doivent subir celle du bain glacé. Et surtout…

« Épreuve de maîtrise des langues vivantes du monde. Aucune aide technologique autorisée. »

C’est l’horreur, parce que ma sœur est une parfaite panglotte qui a eu des siècles pour parfaire sa maîtrise des langues, sous prétexte de « pouvoir draguer la totalité des nanas du monde ».

— Merci, Sergent. J’ai une autre mission pour vous.

— Commandante ?

— Nous devons changer l’équilibre en ajoutant une épreuve que Reine est certaine de remporter.

Il gratte sa joue imberbe et rouge avec concentration.

— Une autre épreuve de furtivité ? Elle s’est bien débrouillée la dernière fois.

— Non. Reine a assuré, ce n’est pas la question, mais il me faut une victoire aussi éclatante que celle du sauna. Une épreuve qui handicaperait vraiment ma sœur.

Alors que je passe en revue les options, la discussion que j’ai eue avec Reine hier me revient en pleine figure. La culpabilité m’envahit, avec la pensée que, peut-être, Merry a raison et que je mérite d’échouer. Sauf que… Sauf que je ne suis pas la seule concernée. Si Merry gagne, c’est le rêve de Reine qui s’écroule. Nous devons être victorieuses. Pas pour sauver mon travail ou ma réputation, mais pour que Reine touche du doigt son rêve et que je puisse à nouveau voir des étoiles briller dans ses yeux. Alors…

— La patience. Il nous faut une épreuve de patience.

Merry sera incapable de gagner celle-ci. Je le sais, je connais ma sœur. L’impulsivité et la précipitation sont ses plus gros défauts.

— À vos ordres, Commandante. J’ai quelques dossiers qui traînent sur un membre du Conseil. Je devrais pouvoir le convaincre de rajouter une épreuve.

— Bonne chance, Sergent.

Le POP de son départ résonne et je reviens vers le miroir, observe mon T-shirt trop grand et élimé par les siècles. Le tissu noir est devenu gris et le logo est tellement effacé que je ne sais même plus ce qu’il représentait. Je ne sais pas si je l’ai su un jour. J’effleure le tissu, une boule dans la gorge. Parce que, ce T-shirt, je l’ai récupéré dans l’armoire de Merry quand elle a quitté la maison pour rejoindre celle du Père Fouettard. Je crois que ça fait deux siècles que je ne l’ai pas mis. Je soupire, me détourne et quitte ma chambre. La journée va être suffisamment longue et difficile : je ne dois pas perdre mon énergie à ruminer le passé.

***

Reine me rejoint à la bibliothèque, comme indiqué dans le message que je lui ai fait parvenir à l’aube. Encore une fois, elle a enfilé une petite robe très seyante, et pour le coup, je ne peux absolument pas lui reprocher de ne pas s’être habillée de manière plus pratique, vu que nous allons passer la journée au chaud. Elle me fixe une seconde, fronce les sourcils. J’ai juste le temps de me liquéfier intérieurement, en me demandant ce qui lui déplaît, avant qu’elle me lance, l’air un brin mutin :

— Joli T-shirt.

Je me retiens de camoufler l’objet du délit. Je voulais m’habiller pour bien montrer que je ne cherchais pas à la séduire. J’ai réussi à m’habiller comme une adolescente sentimentale. Je ne suis pas sûre que ce soit mieux, et je n’ai de toute façon pas de temps à perdre avec cette question. Alors, j’entre directement dans le vif du sujet.

— Combien de langues parles-tu ?

— Heu… Définis « parler ».

Je lève les yeux au ciel, sauf que sa question est logique, bien sûr.

— Comprendre et répondre aux questions fondamentales. Quel âge as-tu ? As-tu été sage ? Qu’est-ce que tu as demandé cette année ? Les bases.

— Oh !

Elle fronce ses délicats sourcils, commence à compter sur ses doigts. Lorsqu’elle arrive à la fin de ses deux mains et recommence, je me dis qu’on a peut-être un espoir. Malheureusement, elle s’arrête beaucoup trop tôt !

— Dix-sept ou dix-huit ?

— Très largement insuffisant. Il y a plus de 6 000 langues parlées dans le monde, et je ne compte même pas les dialectes locaux.

— Mais c’est à ça que servent les traducteurs, non ?

— Sauf que tu n’y auras pas droit pendant l’épreuve.

Elle se décompose.

— L’épreuve ?

— L’épreuve qui vous départagera le 21. J’ai… appris fortuitement qu’il y aurait une épreuve de langues, sans aide technologique, et je peux déjà t’assurer que tu ne la gagneras pas.

Elle serre les poings, ouvre la bouche pour protester… Je lève la main en signe d’apaisement.

— J’ai confiance en toi, Reine. Mais tu ne peux pas apprendre 5 982 langues en 6 jours. Personne ne le peut. Et Merry les maîtrise toutes.

Elle pâlit, tourne la tête sur le côté. Je dois tendre l’oreille pour comprendre ce qu’elle vient de marmonner entre ses dents serrées.

— Comment ça, tu n’es pas un dictionnaire ? Tu as bien trouvé la dernière fois.

Elle soupire, se laisse tomber sur une chaise, puis me fait face à nouveau.

— OK. D’accord. Je ne peux pas gagner. Tu proposes quoi, du coup ?

Je m’assieds face à elle.

— Personne ne te demande de gagner toutes les épreuves. Et tu as déjà un coup d’avance avec celle du sauna. Je te fais confiance pour rattraper cette histoire de langues avec les autres.

Elle rougit et je réalise le double sens de ma phrase. D’un coup, le fait qu’elle avait la langue dans la bouche de ma sœur hier percute ma mémoire. Et… par tous les vieux rennes bourrés au jus de prune fermenté, pas maintenant !

Je ferme les yeux une seconde, reviens croiser son regard. Si mon cerveau ou mon foutu clito sont assez stupides pour me balancer un feu d’artifice de la Saint-Sylvestre en sa présence, ce n’est pas une raison pour ne pas rester professionnelle et éviter de saborder ses chances.

— Mais il y a un seuil éliminatoire pour chaque épreuve. Pour celle-ci, tu dois répondre correctement à 52 % des questions afin de ne pas être définitivement écartée.

— Pourquoi 52 ?

— J’en sais fichtre rien, ce n’est pas moi qui ai défini les règles.

Elle cille, soupire. Puis elle se redresse, plus déterminée que jamais. Je prends une seconde pour admirer l’éclat d’acier de son regard. Elle m’adresse un sourire sûr, incline la tête.

— D’accord. Comment procède-t-on ?

— D’abord, quelles sont les langues que tu maîtrises ?

Elle recommence à compter sur ses doigts. Sans surprise, elle maîtrise les principales langues européennes, dont le finnois et le suédois. Le français, l’espagnol, l’allemand et l’italien. L’anglais, bien sûr. Le portugais. Elle parle également l’arabe dont elle maîtrise plusieurs dialectes, ainsi que le russe. Avec tout ça, elle peut déjà comprendre pas mal d’enfants, ce qui est rassurant. Cependant, c’est quand même loin d’être gagné.

— Je pense que tu es parée pour l’Europe. Il te manque quand même toutes les langues asiatiques, et elles sont loin d’être les plus faciles. Heureusement que tu n’as pas besoin de les écrire ! Il y a aussi des dizaines de langues africaines, et autant d’Amérique du Sud et d’Europe de l’Est. Certaines sont assez proches du russe pour que tu t’en sortes, mais il y a des subtilités qu’il te faudra retenir. Les langues polynésiennes, bien sûr. L’hindi et le bengali. Tu seras forcément interrogée dessus, ça représente beaucoup trop d’enfants pour faire l’impasse…

Reine se décompose au fur et à mesure que je poursuis ma liste. Et – par les chandelles de sainte Lucie ! – je ne suis pas prof de langues ! Enfin, si. Ça fait partie de mon job, et même si je n’ai pas la panglottie absolue de ma sœur, je me débrouille plutôt bien. Seulement, c’est censé être un travail étalé sur plusieurs décennies !

— Allez, haut les cœurs ! Nous allons débuter par les langues les plus parlées en nombre d’enfants. Donc, on commence par l’hindi. J’espère que tu as de quoi noter. Ah non, mieux, sors ton portable, on va enregistrer. Ce sera plus simple.

***

Je relève le nez de mes notes étalées partout pour réaliser que Reine s’est endormie sur l’un des sofas de la bibliothèque. Je fronce les sourcils, contrariée, puis soupire en regardant ma montre. Le temps est passé à toute vitesse. On a travaillé cinq heures ce matin, quatre de plus cet après-midi. Dormir est sans doute la meilleure option pour emmagasiner les phrases répétées aujourd’hui.

Je me lève et étire mes membres raides d’avoir passé la journée assise. Ensuite, je m’approche à pas de loup du sofa. Ses cheveux blancs dansent autour de son visage fin, délicatement ondulés. Ses lèvres rosées sont entrouvertes, ses cils vibrent alors qu’elle rêve. Et je force un pas en arrière pour me retenir de venir effleurer sa joue du bout des doigts. Non. Non, non et non. Même si ce n’était pas une idée stupide, aucune de nous deux n’a le temps pour ça ce mois-ci.

Je reviens à ma table, range les fiches de révisions dans le classeur que j’ai passé la dernière heure à lui composer. D’ici… deux heures, je la réveille pour une séance de révision, puis on entamera le coréen. Mes ongles claquent sur la table pendant que je réfléchis. Dans l’idéal, il nous faudrait passer le reste du mois sur le sujet, sauf que c’est impossible. Cela signifie que nous allons devoir caser les leçons de langues – non, pas celles-là – avant et après le reste de sa formation. Si Reine gagne et se retrouve à distribuer les cadeaux – bien sûr qu’elle va gagner ! –, elle entamera sa tournée avec un déficit de sommeil complètement aberrant. Au moins, elle pourra se permettre de récupérer à partir du 26. Et non, je n’ai pas prévu de passer l’intégralité du mois de janvier à la regarder dormir. Même si elle est beaucoup trop belle pour mon bien.

Agacée par mes pensées, je fais volte-face et sors dans la nuit polaire pour gagner les écuries. J’ai beau ne pas craindre le froid, marcher dehors avec pour tout haut un vieux T-shirt presque transparent d’usure est complètement idiot. Frissonnante, je me glisse dans la stalle de Chaos. La jeune renne que j’ai aidé à mettre au monde, une nuit de tempête, tourne la tête et vient frotter son museau dans le creux de mon épaule. Je la gratouille derrière les oreilles et me laisse tomber dans la paille avant de lui raconter ces quinze derniers jours. J’en suis à la veille, et au baiser qui me reste en travers de la gorge, quand un rire léger me parvient depuis le couloir central. Je soupire et lève les yeux vers l’ouverture où apparaît Rada.

— Bien sûr, tu m’espionnais.

La mi-elfe, mi-lutine s’assied sur la porte et balance ses jambes dans le vide, l’air ravi.

— Si tu ne voulais pas que je sache tous tes secrets, tu ne viendrais pas les murmurer à l’oreille de mes bêtes depuis 450 ans.

Vrai. Les premières décennies, j’ai tenté d’éloigner Rada. Je l’ai menacée, insultée et enfermée trois jours dans la sellerie. Elle est toujours revenue. Elle a continué à espionner et à commenter mes confessions avec son sourire tordu et enthousiaste. Depuis, j’ai appris à faire avec et compris qu’elle finissait toujours par avoir gain de cause.

— OK, qu’est-ce que tu veux savoir ?

— Pourquoi tu n’as pas encore invité ta reine au bal de l’Après-Noël ?

Je lève les yeux au ciel.

— Parce qu’elle a autre chose à faire. De toute façon, c’est une mauvaise idée. D’abord, je suis trop vieille. Ensuite, elle se lassera vite de mon caractère de merde et de mon obsession malsaine pour mon job.

— C’est sûr qu’il est un peu tard pour changer les habitudes d’une vieille bique comme toi.

— Tu peux parler, grand-mère.

Le rire enfantin dément aussitôt l’insulte pas si fausse – Rada a presque 900 ans –, même si le mélange elfe-lutin lui a laissé un visage étrangement lisse malgré les années. À croire que ses parents ont trouvé le parfait élixir de jeunesse. Elle se calme avant d’essuyer les larmes de rire au coin de ses yeux. Puis la demi-lutine – qui n’est pas mon amie – m’adresse un rictus moqueur.

— Donc, résumons. Toi, mon rayon de soleil, tu es complètement foutue devant les grands yeux de la future mère Noël et tu es trop stupide pour tenter ta chance. Arrête-moi quand j’ai tort, hein ?

Je me tais et la laisse causer. D’abord, parce qu’essayer de l’arrêter n’a jamais fonctionné, même quand elle le propose elle-même. Ensuite, parce que… bah, parce qu’elle n’a pas complètement tort, justement !

— Tu proposes quoi ? Que je lui offre un poinsettia ?

— Bah oui ! Tout le monde aime l’étoile de Noël ! C’est la plus belle plante du monde. Enfin, tu pourrais commencer par lui apporter un chocolat chaud à la cannelle et du pain d’épices. Et lui offrir un plaid. Je connais une boutique qui fait de superbes plaids doudous rouges avec des rennes et des sapins. Et ensuite…

— Dois-je te rappeler que ce n’est pas moi, la future mère Noël ? Moi, je suis l’intransigeante formatrice et la Commandante des équipes de lutins.

Rada fronce son petit nez et souffle avec agacement.

— Je tiens à signaler que tu ne m’aides pas à t’aider. Qu’est-ce qu’elle aime, ta mère Noël ?

Elle aime… Noël. Elle ne se battrait pas à ce point si ce n’était pas aussi important pour elle. Elle aime le patinage, les défis. Elle aime le pain d’épices. Elle aime également les aurores boréales. Elle m’en a parlé l’autre jour. Et elle aime les chats, surtout quand ils sont noirs. Elle aime se baigner dans une eau turquoise, bronzer sur la plage en plein soleil et surfer, ce qui est complètement aberrant pour une noëlfienne. Je ne sais pas à quel moment j’ai retenu tout ça d’elle…

Rada m’observe avec un sourire joyeux.

— Alors, tu commences par quoi ?

— Je vais commencer par aller la réveiller pour lui apprendre le coréen.

***

Je ne commencerai pas à lui offrir des cadeaux. C’est hors de question. Pas de cadeaux, pas de séduction. Ces bonnes résolutions ne m’ont pas empêchée de passer aux cuisines et de préparer un chocolat chaud bourré de cannelle et de marshmallows. Mais c’est uniquement pour alimenter son cerveau en sucre ! Elle dort encore profondément quand j’entre dans la bibliothèque et m’approche du sofa. Son nez se plisse et elle sort du sommeil en bâillant, le regard rivé sur le mug rouge décoré d’étoiles. Elle cille, écarquille un instant les yeux.

— Oh ! C’est pour moi ?

Je lui tends la tasse sans un mot, la laisse se redresser, prendre une gorgée du liquide chaud et épais, puis pousser un gémissement de plaisir qui balance une décharge dans mon bas-ventre. Je lâche un souffle agacé, sur lequel elle se méprend. Elle grimace en regardant les écouteurs qui ont glissé de ses oreilles dans son sommeil.

— Je suis désolée, je crois que je me suis endormie.

— Compréhensible. Tu avais besoin d’une pause pour intégrer nos leçons.

Je me détourne, gagne la table pour récupérer le classeur et le lui apporter, quand elle m’appelle d’une voix hésitante.

— Christy ?

Je me retourne, vois son regard perdu dans la tasse de chocolat.

— Oui ?

— Je me demandais… Je sais que je me bats bec et ongles depuis des jours pour avoir ce job, mais…

Elle lâche un soupir agacé, relève les yeux sur moi.

— Est-ce que tu penses vraiment que Merry gâcherait Noël si elle gagnait ?

— Absolument !

Reine fronce les sourcils et m’observe avec une expression sévère.

— Et la réponse non biaisée par la guerre froide qui vous oppose depuis des siècles ?

Je cille, perdue. Ce n’est pas…

— Tu veux renoncer ? Maintenant ?

Elle se redresse, droite et fière. Et ça apaise aussitôt la vrille perdue qui tournoyait dans ma poitrine face à ses hésitations.

— Non. Jamais. Je veux ce job, je l’ai toujours voulu. Je me battrai pour l’avoir. Mais j’ai besoin de savoir ce qu’il se passera si je perds. J’ai besoin de savoir si mon entêtement et notre bataille d’ego risquent vraiment de gâcher Noël cette année.

La question est légitime. Et je suis sans doute la dernière personne au monde à pouvoir y répondre. Sauf que c’est à moi qu’elle le demande. Je soupire et m’assieds au sol, devant le sofa.

— Je ne sais pas. Je ne sais pas comment penser à ma sœur sans mes biais. Je sais que je suis responsable, que tout est ma faute. Mais… mais elle m’a rendu coup pour coup au fil des années, et la détester était… plus facile, je crois. Je ne sais plus où j’en suis avec elle. Alors, honnêtement, je suis incapable de te répondre.

Le regard de Reine se perd dans le vide. Elle acquiesce sans que j’aie prononcé un mot supplémentaire. Et sa phrase suivante me glace jusqu’au bout des orteils.

— Tu as raison, je crois qu’il faut que je le lui demande.


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Un commentaire sur “15 décembre 2024 (Ophélie Hervet)

  1. Cortin Cecile dit:

    Merry maîtrise toutes les langues …sauf une
    Reine n’est pas au bout de ses peines avec l’apprentissage accéléré de Christy, mais A coeur vaillant rien d’impossible !
    Médaille d’honneur du sprint pour Reine et prix du défi pour Ophélie 🤩🤩🤩💪💪

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