Interview Caroline Peiffer pour la nouvelle Des bretzels et du chocolat chaud

Interview Caroline Peiffer

Interview Caroline Peiffer pour la sortie de Des Bretzels et du Chocolat Chaud, une magnifique romance de Noël F/F

Bonjour Caroline, est-ce que tu peux te présenter pour les lectrices et lecteurs qui vont te découvrir ?

Je m’appelle Caroline Peiffer, je suis professeure d’Histoire et de Géographie dans un collège en région parisienne. Quand je ne suis pas devant mes élèves, j’écris des romans, j’enregistre des podcasts sur « Des livres & et des mots » ou je réalise des vidéos sur ma chaîne YouTube livresque : « Bretzels, books & Co’ ».

Comment et quand est née la passion de l’écriture chez toi ? Qu’est-ce qui te plaît autant dans cette activité ?

J’écris depuis l’âge de douze ans, je crée et imagine des histoires dans ma tête depuis l’enfance. J’ai toujours été créative et dans la lune, perdue dans mon esprit et mes mondes imaginaires. En classe, je gribouillais déjà des histoires dans mes carnets. Puis, j’ai découvert les fanfictions à l’adolescence, et ça a été une très bonne école d’écriture.

Ce que j’aime avec l’écriture, c’est la capacité de donner « vie » à des personnages et des histoires sur du papier pour les partager avec d’autres personnes.

Une histoire qui a connu une vie compliquée, mais qui a grandi avec le temps…

Peux-tu nous parler de ta nouvelle Des bretzels et du chocolat chaud ?

Ma nouvelle raconte l’histoire d’Adeline et Chloé, deux jeunes femmes qui se rencontrent dans un café berlinois, quelques jours avant Noël. La malencontreuse noyade d’un bretzel va les amener à échanger, discuter et apprendre à se connaître. Dès le premier regard, elles sont charmées l’une par l’autre et tout sonne comme une évidence. Ces quelques jours passés ensemble, en pleine période de Noël, vont leur permettre de rencontrer l’amour. Mais aussi d’avancer, l’une comme l’autre, face à des problématiques de leurs vies.

Cette histoire a déjà eu une vie avant cette sortie, tu veux en discuter un peu ?

À l’origine, j’ai écrit cette histoire pour un appel à texte proposé par les éditions YBY, sur le thème « Noël et nourriture ». Il fallait écrire 5000 mots, et si l’histoire n’a pas gagné, elle avait bien plu à l’équipe éditoriale. Cela m’a amené à proposer le texte à une petite maison d’édition spécialisée en littérature lesbienne, qui s’appelait Hyena Édition. Ils ont accepté de le publier, mais m’ont demandé de rajouter 10 000 mots au récit. Malheureusement, six mois plus tard, ils ont dû fermer leur porte.

J’ai reproposé le texte quelque temps après aux éditions Reine de Cœur. J’avais découvert la maison d’édition à la Y/Con et beaucoup apprécié le catalogue, d’où mon envie de travailler avec cette maison. La maison d’édition a accepté, si j’ajoutais de nouveau 10 000 mots, ce qui m’a permis d’étoffer encore plus l’histoire et la relation entre Adeline et Chloé. C’est donc un récit qui n’a cessé de grandir au cours du temps [Rires]

Une autre romance de Noël entre femmes pour enrichir la liste de Reines de Coeur

Pourquoi une romance de Noël ? Et pourquoi une histoire F/F ?

À mes yeux, Noël est un moment magique. Quand je pense à Noël, je vois les mots « magie », « guirlande », « chocolat », « joie ». J’ai conscience que ce n’est pas le cas pour tout le monde (et vous verrez que dans l’histoire non plus), mais j’avais envie d’écrire un récit de Noël qui rassemble. Je souhaitais aussi montrer que le mot « famille » peut revêtir différente signification et que Noël est avant tout un moment où on devrait être bien, respectueux les uns envers les autres et tolérants.

Le choix d’écrire une histoire F/F est venu assez naturellement. J’ai pour habitude d’écrire sur différents couples, queer ou hétéro, en fonction de ce qui se prête le mieux au récit. Pour moi, c’est toujours l’histoire d’amour qui prime, peu importe le genre des personnages. Il y avait aussi une envie de proposer un récit entre femmes, parce que je trouve que cette littérature est plus invisibilité que les romans M/F ou M/M. Je trouve que les textes queers présentent moins de rapport de force et de stéréotypes que les romans M/F par exemple, et j’aime le fait de passer outre les clichés.

Il y a beaucoup de douceur, de tendresse et de bienveillance dans ton histoire. Ce sont des notions importantes pour toi ?

Extrêmement importantes, oui. Je voulais un texte qui mette en avant la tolérance, le respect, l’écoute de l’autre et la compréhension. Tout n’est pas rose, les personnages ont vécu des choses parfois difficiles dans leur passé, mais je voulais montrer qu’ensemble, ils arrivent à recréer un cocon sécuritaire et bienveillant.

Ah, et que la communication est la clef de toute relation !

Caroline Peiffer autrice

Interview Caroline Peiffer et mise en abyme avec le récit dans le récit…

Dans l’histoire, Adeline est également autrice, pourquoi ce choix (qu’on adore au passage) ?

J’aimais bien l’idée de faire un petit clin d’œil à mon moi auteur, dans le roman. Mon moi auteur qui reste parfois des heures et des heures à attendre le mail béni d’une maison d’édition. Là, c’est un peu la même chose. On a une jeune femme, libraire et autrice, qui rêve de voir son livre sur une étagère de librairie, et qui désespère à l’idée que son roman, qu’elle aime par-dessus tout, ne trouve pas d’éditeur. Je trouvais ça amusant de faire un effet de mise en abyme pour parler des difficultés des auteurs pour trouver la maison qui correspond le mieux à leur texte, de leur désespoir à l’idée que cela ne fonctionne pas et en même temps de leur rêve d’être publié, qui les pousse à s’accrocher jusqu’au fameux « oui ».

Est-ce que tu pourrais dire qu’entre Adeline et Chloé, c’est un coup de foudre ?

OUI !

J’aime les coups de foudre. J’aime ces films, ces séries, ces livres où les personnages tombent amoureux au premier regard, où ils ressentent des palpitations dans le cœur, des papillons dans le ventre, et où ils ne comprennent pas ce qui leur arrive. Chloé et Adeline ne se connaissaient pas, et pourtant, en l’espace de quelques jours, c’est une évidence.

Et même si c’est un peu cliché, je trouvais que ça collait bien avec le thème de Noël.

Caroline Peiffer parle d’inclusivité, de diversité…

Ton histoire est très inclusive, avec un personnage de roman non binaire, un couple gay, un couple lesbien, une héroïne noire. C’est primordial pour toi, la diversité ?

Oui, c’est très important pour moi, car durant longtemps, la littérature ne nous a offert qu’une forme de représentation, si bien que de nombreuses personnes n’arrivaient pas à s’identifier. Avec ce texte, j’avais envie d’offrir le récit le plus inclusif et safe possible.

Toutefois, je tiens quand même à dire que ce n’est pas toujours évident d’écrire un récit inclusif, notamment quand on dépeint des personnages qui sont très opposés à ce qu’on est. Cela demande de se remettre constamment en question, de se renseigner et de questionner ses préjugés (la preuve, au travail éditorial, on a corrigé certains mots ou certaines phrases qui manquaient d’inclusivité). Je trouve que c’est aussi un bel exercice pour soi-même.

Est-ce que tu as d’autres projets d’écriture en cours ?

J’ai toujours plein de projets en cours, sinon je me sens désœuvrée. En ce moment, j’écris un roman pour la jeunesse avec des petits lutins de Noël. Et j’aimerais bien écrire une romance de Noël, plus longue que cette nouvelle dans l’avenir (pourquoi pas à Munich cette fois-ci, parce que j’aime l’Allemagne).

Qu’est-ce que tu aimerais que les lectrices et lecteurs retiennent de ton histoire ?

  1. Aller à Berlin à Noël, c’est l’une des plus jolies villes et elle est sous-cotée.
  2. Noël ne devrait jamais être une « obligation ». Noël devrait rester un moment de joie, d’allégresse, de fête et d’amour. La famille, ce n’est pas toujours celle de sang, c’est parfois celle que l’on construit avec des amis.
  3. Toutes les histoires d’amour méritent d’être racontées et j’espère que celle d’Adeline et Chloé vous aura plu.

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