Découvrez l’interview de Fabienne Berganz pour sa première histoire…
Bonjour Fabienne, cette nouvelle, De Chair et de papier, est ta première histoire publiée chez Reines de Cœur. Peux-tu te présenter auprès de nos lectrices et nous parler un peu de toi ?
Bonjour à toutes et à tous. Non seulement De Chair et de papier est la première histoire publiée chez R2C, mais c’est la première histoire publiée tout court – et j’en suis ravie ! Jusqu’à maintenant, je traduisais les romans des autres. Je traduis également des campagnes de jeux de rôle, ce qui nourrit mon penchant pour le mystère et l’aventure.
Peux-tu nous résumer cette histoire ? Elle est dans la catégorie fantastique, c’est un genre que tu aimes ?
« Aimer » est un euphémisme. Je suis carrément tombée dans la marmite « fantastique » étant petite. J’appartiens à cette génération qui a connu les « Livres Dont VOUS Êtes le Héros », ces romans-jeux où l’on fourbit son épée pour aller trucider des gobelins et des trolls. Mais là, j’avais envie d’un peu moins d’heroic-fantasy et d’un plus de délicatesse et de poésie 😉…
Cette nouvelle raconte l’histoire d’une jeune femme qui vit comme au XIXe siècle, dans un manoir perdu dans la campagne limousine, en compagnie de sa mère et de ses tantes, sans entretenir le moindre rapport (ou presque) avec le monde extérieur. Myriam, l’héroïne, erre dans les jardins afin de tromper son ennui… Jusqu’au jour où elle rencontre une mystérieuse jeune femme, qui va littéralement bouleverser son existence. Ensemble, elles vont percer les mystères qui planent sur ce manoir et en dévoiler les secrets… mais à quel prix ?
D’où est venue l’inspiration pour De Chair et de papier…
Comment est née l’idée ? Qu’est-ce qui t’a inspirée ?
Mes lectures de jeunesse, d’Anne Rice à Henry James, en passant par Ann Radcliffe. J’avais envie de faire évoluer une héroïne dans un milieu alliant nature et mystère, interdits et tabous.
Myriam est un personnage captivant, est-ce que tu peux la présenter un peu pour les lectrices ?
Enfermée dans ce manoir depuis sa plus tendre enfance, Myriam a très peu de distractions : lire, rêver, se promener dans le jardin. Elle a reçu une éducation stricte, sévèrement contrôlée. Alors elle s’évade dans sa tête, invente des poèmes et des scénarios à la hauteur de ses fantasmes.
On comprend très vite qu’elle est un peu perturbée et qu’elle nourrit des peurs qui la poussent à commettre des actes qui ne sont pas sans conséquences. C’est une femme-enfant qui a subi de multiples interdits, ce qui a structuré sa personnalité de manière très ambiguë.
Une famille complexe et difficile à cerner tout en mystère
La famille de Myriam joue un rôle primordial dans l’histoire. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ses tantes ?
Elles sont deux : la gentille et la méchante, un peu comme dans un conte où entrent en scène la bonne fée et la marâtre. Je n’en dirai pas plus, à moins d’afficher un « spoiler alert » ! 😀
Comment écrit-on une histoire de ce genre, avec du suspense, des pistes, mais pas de vraies réponses, dans un univers qui interroge et interpelle ?
Avec un peu d’humour, beaucoup d’imagination… et aussi une certaine propension à titiller les lectrices 😉
Dirais-tu qu’on est perdues dans le temps avec cette histoire ?
En tout cas, je l’espère, car c’est un peu le but ! Ces femmes refusent le progrès sous toutes leurs formes. Selon elles (ou plus exactement, selon Tante Marylou, la cheffe de famille), la technologie est à l’origine du Mal et de la perversion.
J’ai volontairement employé des termes désuets pour coller à l’ambiance, créer une atmosphère surannée, faire en sorte que les lectrices ne sachent pas trop à quel siècle se déroule l’histoire. Au fond, ce n’est pas très important de savoir en quelle année nous sommes ; l’essentiel est de ressentir cette enclave dans l’espace-temps.
Interview de Fabienne Berganz pour sa première histoire publiée
Est-ce que l’écriture de cette nouvelle t’a donné envie de continuer dans cette voie en tant qu’autrice ?
C’est bien possible. J’ai quelques idées de nouvelles et de romans qui commencent à germer et qui pourraient intéresser les lectrices de Reines de Cœur… Affaire à suivre.
Qu’est-ce que tu aimerais que les lectrices retiennent de leur lecture ?
Qu’avec le fantastique, on peut tout se permettre… ou presque ! C’est un genre qui fait appel à l’imagination des autrices ET des lectrices, alors on peut se laisser embarquer. Si c’est le cas, mon objectif sera atteint.
Tu travailles sur quelque chose en particulier en ce moment ? Tu veux nous en toucher deux mots ?
Je suis en train d’achever la traduction d’un deuxième roman de Lola Keeley, The Music and the Mirror, à paraître chez Reines de Cœur prochainement. Une relation croustillante entre deux femmes à la personnalité bien trempée ! En parallèle, je traduis des scénarios pour le jeu de rôle Défis Fantastiques (un grand écart au diapason du thème du roman cité plus haut). Enfin, un autre projet de traduction : une trilogie de livres-jeux, les premiers du genre où le Héros sera… une Héroïne. Il était temps !