La Constellation des Sentiments, Marguerite Grimaud répond à nos questions pour la sortie de son troisième roman
Bonjour Marguerite, peux-tu nous présenter La Constellation des Sentiments et ce qui t’a inspirée pour écrire cette romance saphique ?
Bonjour ! Je dois La Constellation des sentiments à Amanda Foster. Elle vient d’un roman resté à l’état de brouillon. Un jour, elle est entrée dans la chambre d’une de ses patientes qui l’a trouvée cool avec sa blouse relevée sur les bras, ses converse et ses yeux bleus. J’ai tout de suite compris qu’elle m’accompagnerait et qu’elle aurait un jour son histoire. Elle n’a pas dit non et elle a fait mieux que ça : elle m’a emmenée très loin dans ses rêves. Merci Amanda.
Et avant d’avoir son propre livre, Amanda Foster est devenue la psy d’Héloïse Freinet dans La Voie du Sud et de Garance Lavallée-Delveaux dans 25 ans et 34 jours.
Peux-tu nous présenter un peu tes deux héroïnes, Amanda et Cassiopée ? L’une est passionnée, l’autre plus sur la retenue. Pourtant, elles se complètent parfaitement, non ?
Amanda, c’est le feu sous la glace. Elle est passionnée sous ses dehors de psy impassible et il y a chez elle un fond de colère qu’elle ne parvient pas toujours à dompter.
Cette quadragénaire a fait des choix importants qui ont façonné son existence et son caractère. Elle a quitté la Nouvelle-Zélande à 18 ans pour s’installer en France où elle a reconstruit sa vie et trouvé une nouvelle famille.
Amanda est volontaire, a un immense appétit de vie. Elle l’a montré un an avant le début de La Constellation des Sentiments, après que son ex est partie en quelques minutes. Elle a vite rebondi. Je n’en dirais pas plus à part qu’elle a une amie… Une amie très très proche quand elle rencontre Cassiopée.
Cassiopée, elle aussi, est intense. Elle croque l’existence à pleines dents. Elle adore le chocolat, la mer, sa famille. Et elle a une forme de candeur à laquelle ne peut pas résister Amanda. En plus, elle est sexy, impertinente. Mais elle se proclame célibataire endurcie, mariée à son boulot d’oncopédiatre. En fait, c’est comme si une force du passé l’empêchait d’aimer. Comme si un coup de foudre allait s’embêter avec ça…
Une romance qui débute par un coup de foudre, puis se complique…
Est-ce que tu dirais qu’entre elles, c’est un coup de foudre, mais qu’ensuite, tout se complique ?
C’est très simple, un coup de foudre, il suffit de la musique d’un rire et d’un regard bleu perçant. Mais évidemment, les choses se corsent après cette évidence. Sinon, où serait le drama ? C’est ça pour moi, une romance : on sait que ça va bien se terminer, mais le plus important, c’est le chemin vers le happy end. Et les chemins de l’amour sont parfois tortueux.
Le roman se déroule à Paris, avec une atmosphère très ancrée dans la vie quotidienne. Elles vont au marché, se retrouvent à l’entrée de leur immeuble, mangent et discutent sur les terrasses… Pourquoi ce choix de décor, et que représente Paris pour toi dans cette histoire ? Pourrait-on dire que la ville est un personnage à part entière ?
J’ai quitté Paris il y a quelques années. Mais pour moi, Paris restera le Paris de mes balades, des voyages (oui, les voyages) en métro, les ruelles, la majesté de la Seine, les toits de zinc, l’abondance des marchés, les odeurs de la ville après l’orage, la saveur d’une orange pressée en terrasse.
Mais il y a beaucoup de Nord aussi, dans ce roman. Celui de mon enfance. Celui de Cassiopée avec ses longues plages, les gaufres à la cassonade, la profondeur des horizons et la mer, bien sûr.
Marguerite Grimaud répond à nos questions au sujet des personnages secondaires
Il y a beaucoup de tendresse familiale autour de Cassiopée, et des liens d’amitié forts autour d’Amanda. Est-ce important pour toi de montrer ces relations autour de tes personnages principaux, au-delà de la « simple » romance entre les héroïnes ?
L’amitié donne des forces pour apprendre à aimer, j’avais pas mal insisté là-dessus dans La Voie du Sud. De plus, là, ça a été une bonne excuse pour renouer avec des personnages de 25 ans et 34 jours. Cassiopée est mentionnée dans les premières pages de mon deuxième roman. Elle est en effet la meilleure amie d’Emma Villalba. Et Amanda considère Priscille Lemouy comme sa sœur et elle a retrouvé l’équilibre auprès d’elle et de son compagnon Dimitri.
Bref, les deux femmes ont des familles qui leur ont permis de s’épanouir et de, déjà, traverser les épreuves pour aimer encore plus la vie.
Le métier de Cassiopée, oncopédiatre, est très présent dans le récit. Comment as-tu travaillé cet aspect médical, et pourquoi avoir choisi ce domaine pour ton héroïne ?
Cassiopée a été éprouvée par l’existence et en a tiré un formidable instinct de vie. Sans nul doute, elle a voulu rendre ce qui lui a été offert en devenant une soignante.
De l’humour, du drame, des passés compliqués, une routine pas si simple…
L’humour et la légèreté sont très présents dans les dialogues, malgré des thèmes abordés parfois graves. Est-ce une façon de parler des émotions et des épreuves sans tomber dans le pathos ?
Parce que l’existence est faite de grands et de petits bonheurs, de coups durs et de miracles. Mes héroïnes sont résilientes. Alors oui, elles peuvent se taquiner, exploser de rire, tirer une cantatrice d’affaire, sauver une ado et puis terminer la journée en s’égosillant sur des tubes dans un karaoké mémorable.
On sent une grande importance donnée à la nourriture, aux plaisirs simples, aux petits rituels du quotidien. Est-ce une manière de célébrer la douceur de vivre et les petits bonheurs qu’on a tendance à oublier ?
J’ai voulu que La Constellation des Sentiments oscille entre un romantisme flamboyant et la vie toute simple. Croquer dans un biscuit, laper une glace pieds nus dans le sable, savourer les sublimes frites du nord, boire un thé fleuri, c’est primordial. Surtout quand mes deux héroïnes ont senti leurs cœurs marteler, se concasser, fondre, cogner, ou qu’elles ont fusionné leurs émotions dans des baisers de feu.
Marguerite Grimaud répond à nos questions et nous parle de hasard et de destin
Le roman est aussi une histoire de rencontre, de hasard, de « destin »… Crois-tu toi-même aux signes, aux coïncidences, aux « constellations » qui rapprochent (ou séparent) les gens ?
Ça me fait toujours rigoler quand des gens me disent : « Une romance, ce n’est tellement pas la réalité ! » Je suis la première à savoir que la réalité dépasse très très souvent la fiction. Oui, les planètes s’alignent et une constellation de petits hasards peut mener à l’amour bien plus souvent qu’on ne le croit.
Je connais des histoires de rencontres extraordinaires qui se sont jouées sur un avion pris au dernier moment ou un pique-nique qui n’aurait pas dû avoir lieu. Il n’y a pas si longtemps, un soir de février, j’ai vu tomber la foudre devant moi. Et je me souviens très exactement du jour où j’ai perdu l’équilibre en croisant le regard de celle qui allait devenir l’amour de ma vie. Bref, la romance, c’est la vie !
Une scène qui a le plus touché l’autrice…
Qu’est-ce qui t’a le plus touchée ou amusée en écrivant la relation entre Amanda et Cassiopée ? Y a-t-il une scène que tu préfères ?
Il faut choisir ? OK, OK, comme dirait Cassiopée, je me lance : la randonnée en forêt, quand les deux femmes partagent un déjeuner dans une clairière ; les deux scènes de révélation respectivement chez Amanda et Cassiopée ; un match de rugby, un brunch ; le coup de foudre et, bien sûr, le premier baiser. Ah oui, la première nuit d’amour toute en timidité et en passion. Elle symbolise bien cette Constellation des Sentiments. De tant de fragilité naît une force invincible, celle de l’amour.
Que voudrais-tu dire aux lectrices pour leur donner envie de découvrir cette histoire. Et de tomber, elles aussi, sous le charme de tes héroïnes ?
Amanda et Cassiopée sont deux astres appelés à entrer en collision. Il est évident que la pluie d’étoiles déclenchée par leur coup de foudre va se métamorphoser en une constellation plus brillante que jamais. La question, c’est de savoir comment.
Waouhhh ! Oui ça donne envie! Je démarre dès ce soir! Et j’adore le T-Shirt dino 🌈 😍
Merci! Et bonne lecture!