Virginie Rousseau Interview de l’auteure de Journal d’une Confidente

Virginie Rousseau

Virginie Rousseau Interview pour Journal d’une Confidente

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Virginie Rousseau, j’ai 34 ans. Je viens du nord de la France (Oise). J’écris depuis une dizaine d’années maintenant.

À quel âge as-tu débuté l’écriture ? Peux-tu nous parler d’un fait marquant à ce sujet ?

Je ne me souviens pas de l’âge exact, peut-être 22 ou 23 ans. Je me souviens que ça a débuté dans ma chambre étudiante à Amiens, dans mon lit, portable sur les genoux. À l’époque, je pensais que j’étais la seule à faire ce genre de chose. Ecrire des scènes d’une série que j’aimais. Puis j’ai rencontré Internet, le monde des forums. Là, j’ai compris que je n’étais pas la seule, que ça portait même un nom : les fanfictions lesbiennes.

De la fanfiction au roman

As-tu toujours rêvé d’écrire un livre ? Quel est ton premier souvenir à propos de l’un de tes romans ?

Je dois bien avouer que je n’ai jamais pensé être un « vrai » auteur un jour. Je pensais que la fanfiction était le summum de ce que je savais faire. Au final, certains ont vu du potentiel en moi, et j’en suis la première surprise. Je suis une éternelle insatisfaite, je ne pensais pas qu’un jour mes écrits pourraient avoir du succès sur le net.

Peux-tu nous parler de ton livre Journal d’une confidente ? Comment est née l’idée ? Qu’est-ce qui t’a inspirée ?

C’est une fanfiction SwanQueen à la base, sur la série Once Upon a Time. J’ai sans cesse des idées, mais cela faisait un moment que je voulais transposer un conte en une adaptation pour une de mes histoires. J’ai choisi la Belle et la Bête car c’est un de mes contes favoris. J’imaginais très bien la Belle incarnée par Emma Swan : pleine d’entrain et de positivisme, au contraire de la Bête que pouvait être Regina Mills : une femme sombre, sèche et détestée de tous.

Comment en es-tu arrivée à ce titre ?

À vrai dire, je voulais un titre qui n’évoque pas directement le conte. Je voulais que les références soient subtiles et ponctuelles. J’avais imaginé que nous pourrions suivre les aventures de l’héroïne au travers de son journal intime, qu’il devienne comme un personnage à part entière. Mais au final, il s’absente petit à petit pour ne réapparaitre qu’à des moments clés.

Une fanfiction lesbienne à l’origine…

À l’origine, ton histoire est une fanfiction SwanQueen, pourquoi as-tu été inspirée par le couple imaginaire formé par Emma et Regina de Once Upon a Time ?

Lorsque j’ai regardé Once Upon A Time pour la première fois, je n’ai pas vu de Swanqueen. Mais j’ai fait un tour sur Tumblr et j’ai découvert ce fandom. J’ai vu alors les possibilités et, finalement, une alchimie entre elles. Alchimie évidemment pas exploitée par les producteurs, du coup les fanfictions sont devenues le meilleur moyen pour les fans frustrés de pallier aux manques scénaristiques. J’aime leur tempérament, leurs interactions qui sont souvent violentes mais passionnées. Elles sont aux antipodes l’une de l’autre et c’est ce qui est intéressant à écrire au final : partir de rien pour arriver à construire quelque chose de crédible. J’aime les histoires dites « slowburn » dont la relation se construit sur la durée, lentement mais surement, tout comme dans Journal d’une confidente.

En quoi ce roman est-il différent de la fanfiction dont il est dérivé ?

J’ai dû gommer toutes les références à la série de base. J’ai aussi réécrit le passé des deux héroïnes principales. Un passé parsemé de problèmes qui peuvent toucher les gens et, malheureusement, encore actuels, le tout rendant plus crédible leur histoire.

Un conte à l’origine

Tu as souhaité replacer tes héroïnes dans un contexte ressemblant au conte de la Belle et la Bête. Pourrais-tu expliquer ce qui te plaisait tant que ça avec ce choix ?

Ce conte est mon préféré. J’aime la morale qu’il véhicule. C’est aussi le genre d’histoire d’amour que j’aime : pas flagrante au début, mais au fil des événements, on sent une curiosité, puis une attirance et au final, on finit par dépasser ses préjugés et on se laisse prendre par nos sentiments. C’est typiquement le type d’histoires que j’aime écrire : des slowburn (histoire où les sentiments amoureux se développent doucement) où l’amour part de rien, ou peu, et finit en apothéose.

Duquel de tes personnages te sens-tu la plus proche ?

J’aurais aimé dire : une des deux héroïnes, mais en vérité, et en y repensant, je pense que je suis plus proche de June : un personnage au départ assez pessimiste mais qui, à mesure de l’histoire, prend confiance et se dévoile aux autres et l’on finit par en découvrir bien plus que ce que l’on aurait pensé. Je suis presque pareille : je suis pessimiste, c’est dans ma nature. Je suis avant tout une solitaire et casanière qui se complait dans son environnement. Mais lorsque le bon moment se présente, je peux sortir de ma coquille et laisser exploser mon excentricité et ma jovialité. Il faut un moment pour que je fasse confiance, mais lorsqu’elle est toute acquise, je suis une autre personne.  

Des obstacles, des luttes, du drame

Tu dis souvent que les obstacles rendent le dénouement meilleur. Tu peux expliquer ta théorie à ce sujet ?

Oui, je dis souvent cela, et ça se vérifie dans quasiment toutes mes fanfictions. J’aime mettre des rebondissements dans la vie de mes personnages. Déjà pour éviter la routine parfois soporifique que peut être une relation amoureuse toute rose et lisse, mais aussi parce que j’estime qu’une relation doit être soumise, parfois, à des épreuves, ne serait-ce que pour la tester : pour la renforcer dans le meilleur des cas, pour l’arrêter dans le pire. Je ne suis pas masochiste, je ne cherche pas non plus les difficultés, mais il s’avère que lorsque l’on pense que tout va bien et que j’inclus une nouvelle problématique pour un couple, mes lecteurs s’accordent à dire que même si on souffre sur le coup, c’est souvent nécessaire pour éviter l’ennui à la lecture. Et puis cela reflète aussi la vie en règle générale : tout ne se passe pas toujours comme on le souhaiterait : on a parfois des problèmes, même minimes, même quotidiens, et on les surmonte, seul ou en couple. C’est aussi en cela que l’on voit si un couple est solide. Il en va de même pour des personnages au passé trouble, difficile. Personnages parfois brisés, qui doivent repartir de zéro et tout recréer, mais qui sont intéressants à écrire car il faut creuser pour les comprendre.

Des projets à venir ?

As-tu d’autres projets de livres ?

Pour l’instant, j’écris encore des fanfictions, peut-être que l’une d’elle sera de nouveau adaptée en roman. Mais en ce qui concerne des idées originales, pour l’instant je n’ai rien, si ce n’est une nouvelle sur le thème de Noel.

D’autres choses à dire ? Un mot à tes lectrices ?

Je suis excitée, mais aussi stressée à l’idée que mes écrits puissent dépasser le cadre de la fanfiction. C’est une nouvelle aventure qui, j’espère, sera lue et suivie par beaucoup !

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