Nous vous avions déjà proposé un article sur le consentement dans les histoires lesbiennes et deux ans après, nous revenons pour approfondir le sujet. Sujet que nous trouvons toujours aussi primordial ! En effet, le concept de consentement est souvent réduit à sa dimension sexuelle dans les discours publics et éducatifs. Pourtant, le consentement s’étend bien au-delà des interactions physiques pour englober tous les aspects de la vie quotidienne.
Cette semaine élargissons la compréhension du consentement en soulignant son importance dans diverses situations !
Le consentement dans tout type de relation
Tout d’abord, il est essentiel de reconnaître que le consentement dépasse le cadre des couples. C’est un pilier dans toutes les formes de relations, qu’elles soient amicales, familiales, professionnelles ou sociales. Respecter le consentement dans ces contextes signifie honorer les frontières individuelles, écouter activement et agir avec considération pour les sentiments et les désirs des autres. En résumé, c’est s’adapter à chacun et faire preuve d’écoute et de bienveillance.
Dans les relations amicales, par exemple, cela peut impliquer de demander la permission avant de partager des informations personnelles avec d’autres. De respecter les choix de quelqu’un de ne pas participer à certaines activités, de ne pas apprécier les contacts physiques…
Au sein de la famille, cela peut signifier reconnaître le droit de chaque membre à avoir son propre espace. Ou encore à prendre des décisions concernant sa vie personnelle sans pression ni jugement.
Dans le milieu professionnel, le consentement se manifeste dans le respect de l’intégrité physique et émotionnelle des collègues. Oui, personne ne souhaite être agressé au travail, que ce soit physiquement ou verbalement ! Mais aussi dans la communication ouverte sur les attentes et les limites de chacune et chacun. Et également dans la création d’un environnement de travail sûr et inclusif pour tous.
Le consentement dans le quotidien d’un couple
Nous l’avons vu, cette notion est une composante essentielle du quotidien. Ainsi, cette réalité prend d’autant plus de place dans un couple. Car il agit comme la clé de voûte des interactions saines et respectueuses. Elle s’infiltre dans toutes les facettes de la vie commune, devenant ainsi un langage d’amour, de respect et d’écoute mutuelle.
Et comme vous vous en êtes rendu compte au fil des ans, chez R2C, on n’aime pas trop les relations toxiques. Non, nous on préfère les relations épanouissantes qui nous font grandir. Oui, on est des bisounours et on assume à 2000% !
Partage de l’espace personnel
Vivre ensemble ou partager des espaces signifie naviguer dans l’intimité physique et émotionnelle d’une autre personne au quotidien. Le consentement, dans ce contexte, implique de respecter les besoins et les limites de l’autre concernant l’espace personnel, le temps seul ou les habitudes de vie. Cela peut aller de la décision de dormir dans des lits séparés (bon, pas dans nos romans, on est d’accord) à celle de partager certaines routines ou rituels.
Par exemple dans Un Appartement pour Deux de Jae, quand Steph invite une de ses conquêtes et que Rae tombe sur elle au réveil sans avoir été prévenu. Les deux discutent alors de ce qu’elles peuvent, ou non faire, dans l’appartement qu’elles partagent. Tout de suite, elles mettent en place des règles qui ont pour but de satisfaire chacune.
Dans la littérature et au-delà, les représentations ont cet avantage de pouvoir repousser les limites sociétales qui pèsent sur les femmes. On peut redéfinir des normes, des manières de vivre ou de penser. Les couples peuvent être fusionnels ou très indépendants. Tout faire ensemble ou ne presque rien faire ensemble. Tout ce qui importe, c’est l’équilibre et l’amour, finalement, non ?
Loisirs et temps passé ensemble
Le consentement est également important dans la façon dont les couples choisissent de passer leur temps libre. Participer à des activités, aller voir des amis ou simplement décider de passer une soirée tranquille à la maison sont des aspects de la vie de couple qui sont censés bénéficier d’une communication ouverte et du respect des préférences individuelles.
Nous pouvons illustrer cela avec le personnage de Lou dans La Brise du Désir. Elle a le vertige et ne veut donc pas faire de parapente avec Zoé. Celle-ci prend donc la peur de sa compagne en compte et lui propose une autre activité.
D’ailleurs, on n’a pas assez de discussions sur un personnage qui est pantouflard et souhaite rester tranquille chez lui pendant que sa conjointe veut sortir, voir des amies, aller s’amuser à l’extérieur. Pourtant, ces couples-là existent et l’équilibre qu’ils trouvent est captivant et intéressant. Autrices, si le sujet vous tente, foncez !
Partage des responsabilités
Le partage des responsabilités domestiques nécessite une compréhension mutuelle et un accord sur le niveau d’engagement de chaque partenaire. Le consentement induit la reconnaissance des besoins émotionnels et pratiques de l’autre, ainsi que la volonté de contribuer équitablement à la relation.
En résumé, ce n’est pas toujours la même qui se farcit toutes les tâches ménagères pendant que l’autre joue à la console ! Non, on discute et on partage… Puis on joue à la console à deux après ! D’ailleurs, savez-vous que le partage des tâches domestiques est plus égalitaire entre les couples LGBT+ que les couples hétéros ? Plusieurs articles sur le sujet le prouvent, comme celui-ci. Et on adore cette idée qui se retrouve dans nos romances. La plupart de nos histoires s’éloignent d’ailleurs de ce cliché où la répartition des tâches ménagères est fonction du genre (les femmes derrière les fourneaux, les hommes à faire le bricolage).
Cet aspect est d’ailleurs au cœur de la dynamique entre Agathe et Alexandra dans La Théorie du Phoenix de Clémence Albérie.
Choix de vie et projets futurs
Qu’il s’agisse de déménager dans une nouvelle ville, de changer de carrière ou de décider d’avoir des enfants, les grands choix de vie et les projets futurs nécessitent le consentement actif de chaque partenaire. Ces décisions doivent être prises ensemble, en prenant en compte les désirs, les craintes et les aspirations de chacune.
Lena Clarke dans Écrire pour Guérir nous propose un aperçu de cette notion avec une discussion entre Anna et Gabrielle quant à l’évolution de la carrière de cette dernière.
Gestion des finances
Les questions financières sont cruciales dans une relation. Cela inclut des discussions ouvertes et honnêtes sur la gestion des dépenses communes, les investissements, les économies et les achats significatifs. Chaque partenaire doit se sentir libre d’exprimer ses opinions et ses préoccupations, et un accord mutuel au sujet des décisions financières importantes peut-être l’occasion de discuter.
On pense notamment à Vivian et Jules dans Au-delà des Confidences. Si Vivian est très riche, Jules refuse pour autant de ne pas participer aux dépenses. Ou à Vivian et Alyssa dans A la Croisée des Chemins qui appartiennent également à deux classes sociales différentes.
La clé d’une vie de couple épanouie et respectueuse
De ce fait, le consentement dans une relation, de couple ou non, englobe bien plus que les seules interactions sexuelles. Il s’agit d’une composante essentielle de toutes les facettes de la vie commune. Le consentement garantit que chaque partenaire se sente respectée, entendue et valorisée. En échangeant et en partageant leurs sentiments dans ces situations, les couples bâtissent des fondations solides basées sur le respect mutuel, la compréhension et l’amour. Tout cela contribue ainsi à une relation plus saine et plus épanouissante.
Et c’est exactement ce qui est mis en avant dans les romans que nous publions. Ce n’est pas pour rien si les héroïnes de nos livres passent leur temps à discuter ! Certains sujets abordés peuvent sembler futiles, mais ils participent à aborder des questions de fond plus profondes.
Si la curiosité vous prend, nous vous proposons le très bon article de Marine Caleb. Il approfondit les enjeux du consentement dans notre quotidien.
Belle piqûre de rappel sur le savoir-vivre en couple et en société.
L’écoute, la compréhension, le respect de soi-même et de l’autre : bases indispensables pour un quotidien épanouissant.
Un article à lire et à relire, Merci Isabelle
Ce rappel est plus que nous recentrer sur des valeurs. Cela appelle également à une vigilance accrue.
Un dialogue qui peut être difficile. Faire comprendre à nos jeunes filles qu’à 15-16 ans, parfois plus, un consentement induit par influence sociétale, sa propre recherche de quelque chose, intérieure et prégnante, peut ne pas vraiment l’être. Sans jugement, sans brusquerie. La prise en compte dans ce qu’il est, est fondamental. Certains profitent, d’autres se perdent. Il faut alors simplement écouter et regarder, accompagner, se souvenir que respecter l’autre dans sa complexité et ses paradoxes, est important au-delà de soi. Plus important encore, cette compréhension doit se faire sur la durée, tant en amitié qu’en amour. Le vrai consentement demande plus et demande du temps. Il faut également du temps pour guérir des « faux consentements » dont certaines personnes doivent se pardonner.
Le consentement est un grand sujet, aussi difficile que beau.