La Promesse de l’éternité : Interview de Lena Clarke

Lena Clarke 2024

Après la Promesse du lendemain, la Promesse de l’éternité, un livre de romantasy lesbien

Bonjour Lena, la Promesse de l’éternité est ton nouveau roman de type romantasy. En résumé, de la romance dans un univers de fantasy. Peux-tu nous le présenter ?

Bonjour ! L’héroïne de ce roman est Naely, la princesse du royaume de Kälter qui maîtrise la magie de la glace. Depuis toujours, ce pays est en guerre avec la Lindörie qui compte quatre princesses. L’aînée, Shearah, a été capturée deux ans plus tôt par le père de Naely et croupit dans les geôles. Quant à la seconde, Auria, il a été décidé qu’elle épouserait Naely afin de mettre un terme au conflit opposant les deux royaumes.

Ce mariage, censé apporter la paix, est en réalité un stratagème du roi de Kälter destiné à infiltrer sa fille au sein de la royauté Lindörienne dont il compte bien se débarrasser. Mais peut-il réellement lui faire confiance ? Brimée depuis toujours, Naely accepte de se rendre en Lindörie uniquement pour le bien de sa jeune sœur. Là-bas, elle se rendra vite compte que les Lindöriens qualifiés de sauvages sont en réalité bien plus aimants que sa propre famille.

Les lectrices et lecteurs attendaient une suite à la Promesse du lendemain. Mais en fait, ce n’est pas vraiment une suite, n’est-ce pas ?

Pas réellement non puisqu’on suit une nouvelle héroïne et surtout, un nouveau couple. L’intrigue est très différente de La promesse du lendemain. En effet, dans ce roman, on se concentre surtout sur la romance et la rivalité entre deux pays différents.

Malgré tout, les personnages de La promesse du lendemain seront bien présents en tant que personnages secondaires. Après leur départ d’Elonia, Eileen, Selene et tous leurs compagnons ont élu domicile en Lindörie. La Lindörie qui est la terre natale de Meera, la troisième princesse Lindörienne. On continuera donc à suivre leurs aventures, même si celles-ci seront décrites du point de vue de Naely.

Mon souhait était que ce roman puisse se lire indépendamment du premier. Même si le lecteur manquera quelques références, tout est largement compréhensible sans avoir lu La promesse du lendemain.

La famille Jenok une lignée de sœurs lesbiennes pour de la romantasy lesbienne… Pour notre plus grand plaisir !

Est-ce que tu peux nous parler un peu plus en détail de la famille Jenok, s’il te plaît ? Pour les personnes qui ne la connaissent pas.

La famille Jenok est la famille royale de Lindörie. Le roi Calion et la reine Elvira ont eu cinq enfants, quatre filles et un fils qui je dois l’avouer ne brillera jamais par sa présence. Déjà marié à une princesse des îles du sud de la Lindörie, il vit une existence paisible loin de ses sœurs qui adorent se battre et qui brillent par leur charisme.

Shearah, Auria, Meera et Kyara sont en effet animées d’un fort esprit guerrier. Mais elles ont chacune leurs particularités que vous pourrez découvrir dans ce roman… et les suivants.

Tout le monde adore les princesses. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ces deux nouvelles héroïnes, Naely et Shearah ?

Naely est celle qui connaîtra la plus grande évolution dans ce roman. Vivant dans un pays qui ne laisse que peu de libertés aux femmes, elle surveille ses moindres faits et gestes afin de ne pas contrarier son père et son frère aîné. Malgré son intelligence, elle est obligée de courber l’échine pour survivre et protéger sa petite sœur qui est de constitution fragile. En plus de posséder la magie de la glace, elle est également en mesure de transférer ou de reprendre de l’énergie aux gens. Un pouvoir qu’elle partage avec son père qui, pour sa part, l’utilise uniquement à des fins personnelles. Bienveillante et empathique, elle commencera à se libérer de l’emprise exercée par sa famille une fois en Lindörie. Là, elle dévoilera de nouvelles facettes de sa personnalité.

Shearah est quant à elle habituée à se faire obéir. En dépit de sa captivité dans les geôles de Kälter, elle n’a rien perdu de sa force de caractère et de son charisme. Elle est destinée depuis toujours à régner sur la Lindörie et de ce fait ne se laisse jamais marcher sur les pieds. Pour une personne lambda, elle peut sembler effrayante, mais Naely, elle, la considérera vite d’une tout autre façon.

Des royaumes pas égalitaires dans le traitement des femmes, un sujet intéressant pour la romantasy lesbienne…

Dans la La promesse du lendemain, tu alternais plusieurs points de vue à la première personne. Dans celui-ci, nous avons uniquement le point de vue de Naely. Pourquoi ce choix ?

Comme je l’ai mentionné, l’histoire est très différente et ne possède pas les mêmes enjeux. Dans La promesse du lendemain, j’avais besoin du point de vue de personnages qui ne se trouvaient pas forcément au même endroit. Ici, celui de Naely suffit à faire avancer le récit et à le mener à son terme. Je souhaitais qu’on puisse se concentrer sur elle, son caractère, son évolution et bien sûr… sa relation avec Shearah.

Est-ce que tu dirais que Kälter est un royaume plus rétrograde que la Lindörie ? Notamment sur la question de la liberté et de la place des femmes ?

C’est certain ! À Kälter, les femmes sont considérées comme inférieures aux hommes et par conséquent ne possèdent que peu de libertés. Elles sont uniquement destinées à devenir de bonnes épouses soumises et à produire une descendance. Elles sont écartées de toute prise de décision et doivent obéir à leur père, puis à leur mari.

En Lindörie, à l’inverse, les femmes sont les égales des hommes. Elles peuvent occuper les mêmes postes, se battre, se divertir, avoir des relations amoureuses hors des liens du mariage.

Un autre livre de romantasy lesbienne, un jour, peut-être ?

La petite sœur de Shearah, Kyara, est capitaine d’un bateau et elle est juste géniale. Est-ce qu’elle a une chance de rencontrer un jour, elle aussi, une princesse qui ravira son cœur ?

Ah Kyara… depuis La promesse du lendemain, il me paraît évident qu’elle mérite elle aussi de trouver quelqu’un. La laisser célibataire était inconcevable, raison pour laquelle, je me suis penchée sur son histoire qui à l’heure d’aujourd’hui est… terminé ! Eh oui, si vous l’aimez, vous aurez le plaisir d’en découvrir plus sur elle dans le prochain roman consacré à cet univers. Je ne vais pas trop en dire, mais parmi les trois récits, c’est celui qui m’a le plus amusé. Kyara est une héroïne drôle, fougueuse, imprévisible… il lui fallait donc quelqu’un capable de la canaliser.

….

Non, je plaisante. Il lui fallait quelqu’un d’encore pire qu’elle ! J’ai hâte que vous fassiez la rencontre de Siobhan. Ces deux-là étaient destinées à se rencontrer.

Les Lindöriens, une espèce extra-terrestre également…

Tu as parlé pour la première fois de la Lindörie dans un roman de science-fiction, Par-delà les Astres. Est-ce que tu préfères continuer avec cet univers en fantasy ou en science-fiction ? Et pourquoi ?

Étant donné que je n’écris plus du tout de science-fiction et que, par contre, je multiplie les récits de fantasy, tout le monde devinera la réponse à cette question [rires]

En réalité, j’ai toujours préféré la fantasy, mais je me mettais la pression toute seule. Je pensais qu’il fallait absolument développer des univers riches, des intrigues incroyables, des rebondissements toutes les vingt pages. Et puis, j’ai découvert la romantasy lesbienne, des récits où est il possible de centrer l’intrigue sur la romance et les personnages et depuis mon imagination s’est emballée.

J’adore la magie, les univers « médiévaux » et… oui… bon… les princesses. Si je pouvais en caser partout, je le ferais. De plus, avec l’univers de fantasy que j’ai créée, il me paraît indispensable de d’abord m’occuper de chacune des sœurs lindöriennes avant de songer à autre chose.

J’aime aussi la science-fiction, mais beaucoup moins, raison pour laquelle je parviens moins à me montrer enthousiaste à l’idée de me replonger dedans. Et si je ne suis pas enthousiaste, je ne me lance pas dans le projet. Je pense qu’il serait difficile de faire aimer à mes lecteurs un récit qui ne m’emballerait pas à 2000% et où je ne serais pas pleinement investie.

Lena Clarke se livre sur ce qu’elle préfère écrire

Qu’est-ce que tu préfères écrire ? La romance contemporaine ou la romance fantasy ?

Cette question devrait être interdite. J’aime écrire les deux, mais tout dépend de la période. Il y a des moments où je suis plus inspirée par notre monde et d’autres où j’ai envie de m’évader et d’inventer mon propre univers.

En revanche, et pour être honnête, même si écrire de la romantasy lesbienne est plus compliqué car je suis obligée de réfléchir à davantage de paramètres, c’est également plus amusant et il y a moins de limites. Par exemple, si je veux me venger d’un « méchant », il ne lui arrivera malheureusement pas grand-chose de très grave dans une romance contemporaine. Dans un monde fantasy, par contre, il risque bien de perdre la tête sans que personne n’y trouve rien à redire. Surtout avec Shearah, mais ça c’est un détail…

Et au niveau de l’ambiance, je trouve que la romantasy permet de créer des atmosphères très romantiques et de rendre les personnages encore plus attachants. Cela dit, et que tous ceux qui n’aiment pas la fantasy se rassurent, les idées de romance contemporaine me viennent plus facilement. Je n’ai pas encore totalement basculé du côté magique de la force.

Lena Clarke continuera-t-elle à écrire longtemps ?

Cette année, tu sors plusieurs romans et tout le monde se pose « la » question, est-ce que tu as toujours des idées pour de prochaines histoires ? Parce qu’on adore toutes et tous te lire 😉

Au début, je voulais répondre « non » car c’était très tentant quand même, mais après tout ce que je viens de raconter précédemment, personne n’y aurait cru une seconde.

Donc oui, j’ai encore plein d’idées et ma problématique est toujours de réussir à choisir sur laquelle me lancer. Si tout va bien, vous pourrez encore me lire durant de nombreuses années.

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