Interview de Marie Parson pour la sortie de Coeurs en Décalage

Marie Parson

Interview de Marie Parson qui nous parle de sa nouvelle romance médicale lesbienne

Bonjour Marie, te voilà de retour avec Cœurs en Décalage, une nouvelle romance médicale dont tu as le secret. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ce livre ?

Bonjour ! Alors, Cœurs en Décalage est une histoire que j’ai voulue très compliquée dès le départ. (Rires) Non, mais c’est vrai en plus. Je voulais que deux femmes qui se connaissent déjà se recroisent et que ce qui avait fait capoter leur première rencontre se mette encore en travers de leur route dans le présent.

Du coup, pour expliciter un peu plus l’histoire, Samantha est infirmière dans un service de chirurgie. Elle travaille d’arrache-pied, mais elle est assez fatiguée en ce moment à cause de problèmes personnels. Lorsqu’un matin elle arrive au travail, elle est surprise de voir Maya, une jeune femme qu’elle a déjà croisée un mois plus tôt dans un bar. Maya qui est étudiante et qu’elle va devoir encadrer durant un mois très très long.

Parce que le fait est que si Maya lui plaisait, il y a un mois, Samantha a disparu sans lui en expliquer les raisons et l’a laissée en plan…

Quelles ont été tes sources d’inspiration pour ce roman ?

Je voulais une histoire qui se déroule beaucoup à l’hôpital. L’hôpital, comme la prison, peut-être un microcosme assez intéressant. Du coup, on a beaucoup de scènes dans le même service. Bon, pas de huis clos comme dans 6h22 Place 108 de Clémence Albérie, mais de nombreux passages quand même.

Du coup, l’hôpital, c’était ma première inspiration. Parce qu’il se côtoie dans ce lieu le pire comme le meilleur.

Ensuite, j’avais envie d’une romance douce et gentille, sans prise de tête. Donc mes héroïnes ont pas mal de choses à gérer, mais une fois que c’est géré, elles sont entièrement disponibles pour cette histoire d’amour naissante.

Et enfin, mon épouse m’a inspirée. Beaucoup ! Parce que mon épouse est une personne tellement généreuse qu’elle s’oublie pour faire plaisir aux autres. Et je ne cesse de lui dire que c’est génial d’être aussi désintéressée et de penser d’abord aux autres, mais qu’elle ne peut pas prendre soin des autres si elle ne va pas bien de son côté. Je me suis énormément inspirée de mon épouse pour créer le personnage de Samantha.

Pourquoi une romance médicale ? Une raison pour avoir choisi l’hôpital ?

Pourquoi avoir choisi à nouveau d’ancrer ce roman dans l’univers de l’hôpital ?

Peut-être parce que j’aime l’hôpital public ! (rires) Je plaisante et pourtant, je pense que c’est une réalité. J’ai grandi avec deux parents qui travaillaient dans un hôpital public. J’étais tellement fière quand j’allais les voir et que j’avais la chance de les croiser en blouse blanche. Vous savez ce sentiment de fierté des enfants qui trouvent que leurs parents sont les meilleurs du monde. Mes parents ont fait toute leur carrière à l’hôpital public, ils transpiraient les valeurs de l’hôpital il y a 30 ans. L’accueil sans distinction, l’écoute, la bienveillance, le prendre soin, la charité même.

D’une certaine manière, écrire sur l’hôpital, c’est un peu leur rendre hommage à chaque fois. Parce que mes hôpitaux ils sont toujours géniaux, jamais décrépits et que les patients sont traités par des personnes qui se soucient vraiment de leur sort.

Bref, j’aime l’hôpital, j’adore écrire dessus et je crois que je recommencerai parce que c’est toujours très intéressant et enrichissant pour moi.

Samantha et Maya ont chacune un caractère bien trempé à leur façon. Pourquoi avoir choisi ces traits de caractère ?

J’ai tout de suite imaginé un lien de subordination entre Samantha l’infirmière et Maya l’étudiante pour complexifier leur relation. Et si Samantha a quelques années de plus que Maya, je voulais que sur les autres plans, elles soient d’égale à égale.

Le fait qu’elles soient toutes les deux têtues, qu’elles ne se laissent pas dicter leur conduite, qu’elles aient du répondant l’une vis-à-vis de l’autre, m’a permis de casser toute idée que Samantha risquait de profiter d’une personne plus malléable et plus jeune.

Maya est une forte tête, elle sait ce qu’elle veut et elle n’est pas prête à abandonner facilement quand elle a une idée en tête !

Samantha est pareille et ça m’a permis de créer des tensions assez vite entre elles.

Marie parson auteur lesbien

Interview de Marie Parson, à la rencontre de ses héroïnes, Maya et Samantha

Si tu devais choisir un camp, plutôt Team Maya ou Team Samantha ?

Cette question est très dure ! Mais comme j’ai expliqué que mon épouse ressemblait à Samantha avec son côté généreux et désintéressé à outrance, je dirais que je me rapproche plutôt de Maya. Pourtant, mon épouse fait la même taille que Maya, ce qui veut dire que oui, elle est vraiment petite ! (rires)

Non, plus sérieusement, je pense que je ressemble à Maya sur le côté fonceur. Je sais que la vie est courte, qu’elle n’est pas forcément simple et qu’on en a qu’une. Impossible de rejouer une partie une fois qu’elle est terminée. Par moments, ça me donne un recul sur les situations, une hauteur qui me fait peur à moi-même.

Je sais qu’on dit toujours que si on avait conscience qu’on pouvait mourir demain, on ne vivrait plus. Je pense que je l’oublie la plupart du temps, mais quand j’y pense, j’ai envie de foncer et de vivre pleinement pour ne rien regretter.

La famille, encore et toujours

La famille de Samantha est très présente, était-ce important pour toi de la faire apparaître ?

J’aime intégrer la famille à mes romans. Parce que la famille, c’est ce qui nous construit en premier lieu et c’est donc ce qui construit mes personnages. Et pour Samantha, la famille c’est crucial, c’est vital. Ça tient beaucoup à ce qu’elle a vécu enfant et c’est ce qui l’a façonnée.

Donc oui, c’était important de la faire apparaître. En plus, je voulais parler de fratrie et montrer à quel point on pouvait se souder et se retrouver dans les moments difficiles. Je sais que dans la vraie vie, il y a aussi des disputes et des désaccords violents qui peuvent intervenir, mais j’avais envie de montrer des frères et sœurs qui se serrent les coudes parce qu’ils ont un même objectif commun.

Et puis je me suis beaucoup amusée avec Abby et Crockett. La petite sœur et le petit frère. Ils m’ont fait rire, Crockett, c’est typiquement le cadet qui n’est jamais sérieux, Abby, celle qui a besoin de tout comprendre. Bref, ils sont assez fantastiques tous les deux.

On a parfois du mal à comprendre les réactions de Samantha qui semble être dans une position sacrificielle, pourquoi as-tu souhaité montrer cela ?

La question est extrêmement intéressante, merci de l’avoir posée. Dans mon entourage, j’ai beaucoup de personnes qui sont prêtes à se sacrifier pour les autres. Qui veulent que les autres aillent bien au prix de leur propre repos et de leur propre santé. Si cette attitude est valorisée par la société et la plupart des gens, c’est comme tout, elle a un pendant négatif. Vous pouvez vous épuiser et vous détruire à vouloir aider les autres et à vous sacrifier pour les autres.

Souvent, ça cache un besoin d’être aimé très puissant, comme si en étant vous-même et en osant dire « non », vous ne méritiez plus cet amour. Or, je pense que fondamentalement, pour être heureuse et heureux, il faut savoir ce qu’on veut dans la vie. Et poser des limites sur ce qu’on est prêt à donner et à ne pas donner, ce n’est pas forcément être égoïste, c’est se connaître et avoir conscience de ce qui permet d’atteindre un certain équilibre personnel.

C’est comme tout dans la vie, il faut un juste milieu entre être généreux et être égoïste. Évitons les extrêmes des deux côtés !

Les nouveaux projets dans cette interview de Marie Parson

Quel message voudrais-tu que les lectrices retiennent à la lecture de Cœurs en Décalage ?

Que ce n’est pas parce que la première rencontre avec une personne est ratée que c’est foutu et que vous n’aurez pas de seconde chance !

Et aussi que c’est bien de penser aux autres, mais que pour être aimée, il faut s’aimer soi-même et être disponible pour faire des rencontres. Sinon, c’est compliqué ! (rires)

As-tu des nouveaux projets sur lesquels tu travailles ?

Alors je travaille sur une autre histoire, oui. Mais j’ai un problème de construction qui ne me satisfait pas du tout. Là, c’est la grosse remise en question et le doute. Je me demande si cette histoire ne gagnerait pas en profondeur en étant écrite à la première personne. Ce qui me forcerait à la réécrire quasiment en totalité.

Et en même temps, j’adore les recherches que je fais sur le sujet. Je découvre l’univers du Bitcoin, des personnes qui l’ont créé et des raisons qui les ont poussés à vouloir imaginer une monnaie numérique que personne ne possède réellement.

Pour le moment, je suis un peu perdue, mais je pense que ça va bientôt s’arranger. Enfin j’espère !

3 Commentaires sur “Interview de Marie Parson pour la sortie de Coeurs en Décalage

  1. Cortin Cecile dit:

    Cette interview me parle.
    Adopter une posture professionnelle avec la distance adéquate pour se préserver, c’est toute la difficulté des métiers d’aide. Notre psychologue au travail nous le répète sans cesse lors des réunions d’analyse des pratiques.
    J’ai hâte de découvrir cette romance et ses deux héroïnes fortes têtes 😊🥰

Laisser un commentaire